Publié par Benoît du Taureau
C'est vrai que toi, si une telle chose devait t'arriver, ta fuite serait mille fois plus scénarisée, réfléchie, et logique.
Pour moi, le film est une tranche de vie bouleversée par une attaque inattendue et plutôt mystérieuse, et lorsque le monstre n'est pas encore, ou n'est juste pas à l'écran, on retrouve ce côté tranche de vie, avec du blabla, des temps morts où rien d'intéressant ne se passe/dit mais qui n'en demeurent pas moins existants, et qui se devaient d'apparaître à l'écran pour concorder avec l'idée du film amateur.
Enfin après si quand toi tu dois filmer une soirée entre amis tu t'arranges pour scénariser le tout, que chacun ait des choses intéressantes à dire/faire lorsque tu pointes l'objectif sur eux, pour qu'il n'y ait pas un seul temps mort, grand bien t'en fasse...
Et puis franchement, rater Hud qui parle des SDF en feu parce que c'est nul et plat... Ca aurait été dommage non ? :')
Ce qu'Omja (et moi au début) avons tenté d'expliquer, c'est que justement ces passages nécessaires ne sont pas crédibles, vu la platitude de la psychologie des personnages et l'absence totale de réalisme de leurs réactions. Finalement, c'est bien les scènes d'action qui sont les plus crédibles dans ce film, là où le monstre est présent (ou imaginé), que les scènes où il ne se passe rien. C'est donc finalement très peu différent d'un blockbuster classique, comme Independence Day par exemple où seules les scènes d'action comptent. J'ai même envie de dire que, dans ce dernier, les scènes "calmes" sont plus sympas que dans Cloverfield, il y a un parti pris (patriotisme, Américains sont les plus forts du monde, toussa) qui le rend plus "crédible" au final que de voir des bisounours invulnérables psychologiquement pleurer 3 minutes avant de décider brutalement que tout va bien...
Je précise que je ne dis pas que Cloverfield est moins bien que ce nanar intersidéral d' Independence Day, il est très largement supérieur, mais la différence de traitement entre des scènes d'action ultra-réalistes (sauf le problème de la gestion des blessures) et filmées de telle façon que l'immersion est totale et des scènes calmes avec de la psychologie de bazar choque.
Comme film d'action, il est efficace. Comme film de genre (comprendre psychologie / centré sur les pensées des personnages), il est nul. Là où la caméra subjective devrait nous inciter à réfléchir sur l'histoire des personnages (vu qu'il est plus facile de se mettre à la place de l'un d'entre eux), elle n'est en fait utilisée que pour rajouter du spectacle à ce film grand spectacle.
|