Lave et damnation.

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[Je tiens à signaler que je ne tolèrerai pas le grattage de BG. J'ai mis plusieurs mois à rédiger celui de mon perso principal sur dofus, alors par respect pour ce travail, j'exige que personne ne pompe ^^ Bien sûr ça peut servir d'aide, d'exemple, mais ce n'est pas se rendre service que de prendre le BG de quelqu'un qui a bossé dessus. Merci d'avance, Sacré.]

Par une sombre nuit de l'an de grâce 36 naquit un éniripsa. Par les cris de douleur et les cris de naissances fut invoquée la déesse Eniripsa pour qu'elle bénisse cet enfant. Le ciel était noir, le vent rapportait des odeurs calcinées, et au loin le fracas des combats assourdissants parvenait aux oreilles des tofus appeurés. Un jeune crâ, agé d'une vingtaine d'années, aidait sa femme, Shadow White, une fécate, à enfanter leur enfant. Le couple était marchand et faisait la navette entre Brakmar et Astrub. Cependant, la santé fragile de Shadow White les avait contraints à s'adonner à l'élevage de bouftous, et de vivre dans une chaumière reculée d'Amakna. Alors que l'armée de Bonta livrait bataille contre les sombres forces de Brakmar, les parents nommèrent l'enfant Aioria.
Aioria draX était né.


Dragon, inquiet par l'état de santé de sa femme, parti dans les bois chercher des plantes médicinales. Cependant, sur le chemin du retour, il apperçu un brasier et entendi les hurlements de douleurs des bouftous que l'on maltraités. Courrant jusqu'à perdre haleine, il arriva dans la clairière où reposait sa maison et pris conscience avec effroit que sa maison, ou du moins ce qui en restait, était en cendres. Haut dans le ciel, le soleil rayonnait. Fonçant dans les flammes pour tenter de sauver sa femme, il la trouva inanimée, une plaie béante lui courrant sur tout le ventre. Comprenant alors qu'elle n'était plus, il tenta de faire face à son désespoir et chercha alors son fils. Il le trouva sous une poutre, entouré d'un halot verdâtre, capable de bloquer toutes intrusions dans l'espace vital du bébé. Dans les bois, des hurlements de bontais retentirent. Ils donnaient la chasse à un homme. Dragon pris son enfant et, lorsqu'il fut sur le seuil, fut cerné par une dizaines de bontais. Le meneur apparant du groupe portait le blason des Archangels. C'était une personne arborant des habits bleus, mais innommable car oublié depuis. Ne sachant que faire, il hurla et tenta de se faufiller entre les bontais et s'enfuir dans les bois. Cela avait faillis marcher, mais une flèche harcelante l'atteint à la hanche. Cruellement blessé, il réussit à semer les bontais, et, tant bien que mal, se dirigea vers la maison de son maître.

Son maitre, un crâ dénommé Pony, maniait les éléments comme aucun autre crâ. Son maitre, bien que vieux, l'accueilli chaleureusement et le soigna du mieux qu'il pu. Malheureusement, la punitive était critique, et Dragon était condamné. Sur son lit de mousse, il confia Aioria à Pony sans prononcer une seule parole. Il mourru, un sourire de soulagement aux lèvres. Il allait rejoindre Shadow White.Pony ne savait comment nommer le petit éniripsa, et le nomma donc Sacré du Ciel, du fait qu'il fut sauvé in extremis de la mort. Il ignorait cependant que la déesse même des Enis s'était penché et avait frappé sa destinée de sa baguette magique. Sacré du Ciel, de diminutif Sacrou, grandi donc avec le maitre de son père, dans l'esprit de vengeance. Commme bon nombre de guerriers actuellement. Pony était sa seule famille, et son mentor. Il lui appris donc à chasser, et à tirer les flamiches d'un seul trait. A l'âge de dix ans, ils maitrisait les flamiches et savait invoquer les foudres divines. Cependant le vieu maitre mourru.. laissant seul le petit éniripsa alors âgé de 10ans. Sur son lit de mort, Pony lui donna la destination qu'il devait prendre pour devenir plus fort, et venger ses parents: le temple d'Eniripsa.
Après une semaine de périple, où le petit éniripsa orphelin pu rencontrer une écaflipette répondant au nom d'Ecalyptus, il arriva au temple de la déesse. Malya Wood, la gardienne du temple, l'initia sans cérémonie aux arts de la médecine et au maniement de la baguette. Cependant, Malya était méchante et sans sentiments, froide telle la glace. Un jour, alors que Sacrou avait échoué un exercice de prononciation du mot de régénération, elle le punit sévèrement. Pendant que Sacrou se faisait fouéter, une lumière aveuglante inonda la salle centrale du temple. Une voix d'une beauté rare se fit entendre. Malya, surprise et effarée par les mots prononcés en Eniripsa par la voix, s'agenouilla, suppliant par des cris désespérés la déesse sa clémence. Sacrou senti alors une main lui prenant sa main, s'emparant d'une baguette de boisaille qui était à terre, l'obligeant presque à abbatre la gardienne. Elya Wood, la fille de Malya fut témoin de la scène et hurla quand le sang macula le visage de Sacrou. La déesse parla puis la lumière s'en fut. Elya se jetta sur Sacrou et l'expulsa hors du temple, lui hurlant en langage éni:
A jamais sur mon âme je le promet, à jamais tu seras bannis de ce sanctuaire souillé, à jamais tu porteras le nom de l'Eni damné.
Perdu, égaré, le jeune éni pleurait à chaudes larmes. Pourquoi le monde avait il été si cruel envers moi? se demandait-il souvent. Alors qu'il pleurait et se lamentait sous un pommier, il s'endormi brusquement. Un rêve éveillé.. Il sorti de son propre corps et voyagea à travers le monde entier. Soudain, un chant sembla l'appeller, il se dirigea vers la source de ce son enchantant. De toute la splendeur des beautés inflétrissables de ce monde se trouvait la déesse Eniripsa assise sur une chaise chantant avec une harpe, une baguette des limbes accrochée à sa ceinture. Sa cape bleue foncée étoilée enchantait ses entourages. Voyant que Sacré était à ses cotés, elle arrêta sa musique et ouvrit les yeux. Ses yeux étaient bleus des mers, les plus beaux que l'on ai jamais vu.
- Ah, mon petit Aioria.. fit elle.
Sa voix était tel le vent chaud qui balaye gaiement la campagne d'Amakna.
- Je suis désolé de t'avoir infligé ceci.. mais tu étais la seule personne dont le coeur soit réservé au mal. Cependant, sois fier de ton surnom, car ce n'est pas elya qui te l'a donné, mais l'entité qui repose désormais derrière elle..
- Mais.. Pourquoi ne pas l'avoir fait vous même?
- Je n'en avais pas la possibilité.. Ecoute, je vais t'offrir un secret.
Elle se pencha à son oreille et sussura dans le langage éni quelque chose à Sacré.

Sacré revint alors à son corps. La déesse lui avait révellé qu'il possédait le pouvoir astral, celui de voir le futur et de voyager.. Cependant il était dangereux à des novices de le pratiquer. Elle lui proposa alors de l'entrainer et de le former à devenir un grand maitre éni.
Sacré se mit alors en route vers le mont Rakmarb. Cette montagne fleurie et verte était le sanctuaire spirituel de la déesse. Après quelques mois de marche infatiguable, Sacré arriva devant une modeste chaumière. Il toqua quelques coups et attendit. La porte s'ouvrit et un vieil éni ouvrit la porte.
- Oui? demanda-t-il en rapprochant ses ailes de son corps.
- Je viens sur la demande d'Eniripsa.. Est-ce le mont Rakmarb?
Le vieil éni éclata de rire et claqua la porte au nez du jeune éni. Sacré ne savait que faire.. Il avait bavé des mois et des mois pour arriver ici, ce n'était pas un vieil éni qui allait l'empêcher d'arriver à ses fins. Enervé, l'éni ferma les yeux et les rouvra aussitôt. Ils étaient tels la lave, incandescents et luisants dans la nuit sombre. Il réfléchit quelques secondes, puis s'assit sur le sol. Contre les mises en garde de la déesse, il entra en transe et dépassa son corps. Il chercha la déesse et sa musique, l'ayant trouvé il se dirigea vers elle. Il lui expliqua le problème et la déesse l'écouta patiemment. Elle sourit, et Sacré pensa avec armertume qu'elle s'était moquée de lui.
- Tu as réussi la première épreuve, Aioria. Je suis fière de toi. Tu es allé là où je t'ai dit et tu as déjà commencé ton entrainement au voyage astral. Va sur la corniche et repose toi quelques jours, après nous commencerons le véritable entrainement.

Pendant près de 58 ans, Sacré suivi l'enseignement astral de la déesse. Une fois que la déesse l'eut jugé prêt, elle lui annonça qu'il devait partir, que l'avenir du mont était dangereux, qu'elle avait parcourru les fils des destinées et que cela valait mieux pour l'éni de partir vivre sa vie ailleurs. Comme cadeau d'adieu, la déesse appris la maitrise parfaite de la jeunesse éternelle, de l'immortalité.
Il quitta donc les plaines verdoyantes du mont pour retourner en Amakna et y vivre.
Un jour qu'il traversait la plaine des bouftous, il apperçut deux silhouettes noires. Intrigué par ces mouvements furtifs, voire craintifs, il s'approcha et les salua. Il fit alors la connaissance de deux roublards, l'un portait le nom d'Abbadhon et l'autre de Maxiboulette. Qu'ils étaient beaux dans leurs sombres habits maculés de sang séché... Les roublards traitèrent l'éni avec indiférence, même si Abbadhon dut retenir sa compagne d'agression pour qu'elle ne mange pas l'éni tout cru. Le mal appellant les deux compères roublards, ils prirent rapidement congé de l'éni non sans avoir glissé dans la conversation les secrets de la confrérie: trouver un arbre maléfique abritant l'homme étant à la tête de la confrérie: Vil Smisse. Défiant les marigots les plus poisseux et les tombes les plus versatiles, il arriva devant le chêne. Au beau milieu du Cimetière de la contrée d'Amakna. Drôle d'endroit pour vivre... Sous le chêne semblait émerger une grotte, d'où on entendait des sons de gaieté et des rires tornitruants noyés dans des litres et des litres d'alcool. Sacré se présenta à l'entrée et demanda à être des leurs. Les roublards s'étaient regroupés autour de l'éni, et se moquaient de sa petitesse, de son culot aussi. Vil Smisse arriva et les roublards se déplacèrent pour le laisser venir à la hauteur de l'éni.
- Que veux tu, petit? demanda-t-il en toisant cruellement l'éni.
- Devenir un des votres, répondit Sacré.
Les roublards éclatèrent de rire puis se turent lorsque Vil leva la main, réclamant le silence. Il s'approcha de l'oreille de l'éni et sussura:
- Je vois du sang sur tes mains. Du sang de gardien de temple. N'est ce pas? Un sourire cruel se dessinait sur ses lèvres. Si tu n'as rien à perdre.. Va, et tue une trentaines d'autres innocents, fais les souffrirs, et reviens me voir avec leur tête. Si tu réussis cette première épreuve, tu auras accès aux deux autres... Et tu seras des nôtres.

Sacré sorti de la caverne sous l'arbre tout exité. Voulant à tout prix vétir l'uniforme noir et argent des roublards, il senti monter en lui une soif qu'il n'avait jamais ressenti. Ses yeux bleus virèrent au rouge lave pour la première fois de sa vie.. Il avait faim, très faim. Il voulait voir la souffrance dans les yeux de ses victimes, il se sentait.. monstrueusement cruel. Cela le faisait rire, et il parti en quête de victimes. C'est ainsi que dès la première journée il tua une vingtaine d'aventuriers dans les bois de la plaine d'Amakna, les faisant souffrir de plus en plus à chaque fois. Au bout du deuxième jour, il en avait tué près d'une cinquantaine, commençant à maitriser l'art de la torture et de la souffrance... L'éni était proie à une soif inétanchable de sang. Il commença même à dévorer les victimes les plus belles, les plus charmantes.. Et il adorait ça.
Il se rendit alors dans le repaire des roublards, comme la dernière fois, il trouva une ambiance de festivités dans la grotte, et Vil Smisse se retrouva face à l'éni qui avait toujours les yeux rouges lave.
- Ainsi donc, tu as réussi.. mais en plus tu t'es nourris de quelques victimes. Il eu un rire cruel. Passons aux épreuves, petite fée! Dans la première salle tu trouveras un paysan.. tue le et rapporte moi sa tête. Ensuite nous verrons pour la deuxième épreuve.
Sacré, tout exité, entra dans la pièce faiblement éclairée et y trouva un paysan armé d'une fourche assoupi. Sacré s'approcha mais pas assez sournoisement. Le paysan se réveilla, et hurla. Sacré saisi la fourche qu'il avait laissé tomber, et en un hurlement de joie, il enfonça la fourche dans le poitrail du paysan, dont la tête s'afaissa quelques minutes seulement après. Prenant un couteau, il trancha la tête encore chaude de sa victime, sorti de la pièce et la jeta aux pieds de Vil Smisse qui toisa l'éni avec un sourire de plus en plus cruel.. tellement cruel qu'il semblait chaleureux.
- La deuxième épreuve t'attend dans l'autre salle... Tue ce qui s'y trouve et ramène moi une preuve que tu l'aies tué.
L'assemblée de roublard éclata de rire, et Sacré put entendre deux roublards échanger "il n'y arrivera pas, il est trop faible".
Sacré pris son courrage à deux mains, quoi qu'un peu refroidi par les commentaires des roublards, et entra dans la deuxième salle dont la porte claqua violement lorsqu'il fut une fois à l'intérieur. La pièce était sombre. Quelques caisses étaient disposées par terre.. mais aucune trace de la "chose" à assassiner. Puis Sacré perçut un souffle rauque derrière lui, et senti que l'on plantait deux choses pointues de même dimension dans sa peau, puis une sensation que son âme le quittait. Il bredouilla un mot de prévention avant de perdre connaissance.

Il se réveilla la tête suspendue dans le vide. La caverne humide où il se trouvait était froide. Il cligna des yeux avant de se remémorer les évènements qui l'avaient plongé dans cet état. Soudain un bruit de sucion se fit entendre et une douleur fulgurante lui traversa le cou. Il hurla si fort que la stalagtite la plus proche explosa, et un morceau lui trancha le poignet gauche. Misérable et désarmé, il ne pouvait se débattre contre le vampire lui suçant le sang. Alors il tenta le corps à corps dans le vide. Le vampire éclata de rire et enfonça plus profondément ses crocs dans le cou tendre de l'éniripsa. Du sang noir coulait abondamment de la plaie, et Sacré commençait à perdre des couleurs, devenir pâle et sentait sa vie s'enfuir. Il réfléchi à toute vitesse, espérant trouver une solution à ce problème, et finit par le trouver. Son regard se fit dur, sans peur ni douleur. Le vampire arrêta de sucer le sang et regarda l'éniripsa d'un air intrigué. Sacré ferma ses yeux bleu lagon, puis les rouvrit. Les yeux gris du vampire s'écarquillèrent quand des yeux rouge lave incandescents se braquèrent sur lui. Cependant, cet effrayement ne se fit que passager, et il se rapporcha de l'éni afin de finir son repas, en ricanant. Sacré plaqua sa main contre le bras du vampire approchant, qui hurla telle une femme violentée. Il se retira violement, se tenant un bras complètement carbonisé. Les liens retenant Sacré au plafond fondirent, sans aucune raison apparente, et une aura rouge sombre apparu autour de la frêle silhouète de l'éni. Il descendit avec grâce au sol humide de la grotte, puis regarda avec une haine immense le vampire où son sang maculait encore sa bouche. Le vorace tenta de s'enfuir, se changeant en chauve souris.. Peine perdue. Sacré murmura un mot qui créa instantanément une cage de feu autour du fuyard. Il s'approcha, lentement, prenant son temps, un sourire cruel aux lèvres, faisant fondre la pierre sur laquelle il marchait, et quelques peu aveuglé par les nuages de vapeur d'eau qu'il créait avec la chaleur émanant de lui.
Pourquoi? demanda le vampire, appeuré dans sa cage de feu et se brulant constamment.
Sacré éclata de rire, et répondit d'une manière chaleureuse, mais brulante de haine, tel un vent d'été soufflant sur la plage de Moon:
- C'est la loi du plus fort, je ne peux arrêter ma vie ici, par contre toi...
Il ferma sa main, et la cage se rétrécit, enflamant et réduisant en cendre le vampire. Il ne trouva pas de dent, mais senti une présence derrière lui. Vil Smisse approchait, nonchalament vers Sacré et lui tint à peu près ces mots:
- Pas mal pour un bleuet.. Tu me rappelles quelqu'un, qui mourru trop vite. Je t'accorde le privilège d'entrer dans la confrérie des Roublards, petit.
Sacré se senti pousser des ailes lorsqu'il enfila pour la première fois l'habit sombre des Roublards.. Il était comme eux: un rebelle de la société vivant de méfaits. Il allait adorer.
Un jour, alors qu'il venait de semer la terreur avec quelques amis dans le champ de Farle, il surpris une conversation entre deux roublards. Il entendit parler de "Brakmar", d'une Cité Sombre, de quelque chose de démoniaque, d'une politique.. d'une guerre. Ils se turent lorsqu'ils remarquèrent les yeux bleu lagon de Sacré posés sur eux, feignant l'indiférence. Malheureusement, la mouche avait eu le temps d'inoculer à Sacré le virus de la curiosité. Il alla voir Smisse, et lui demanda des renseignements sur une cité nommée Brakmar. Il avait fait le rapprochement entre le nom du mont de la déesse, et le nom de la Cité Sombre.. Smisse regarda Sacré, puis, pris d'une colère indéfinissable, le giffla quatre fois. Sacré, les joues rouges, entra dans une colère noire, et hurla dans la caverne, demandant une explication. Smisse le frappa alors, et voyant que l'éni allait répliquer, lui dit ceci:
- Brakmar est la Sombre Cité du Sud. Le clan des Roublard en est banni, et son nom en notre sein est sacrilège! Oserai tu porter la main sur ton maitre?
Pour toute réponse, Sacré retira son bandeau noir, qui lui cachait le visage, et le déposa aux pieds du Roublard. Il cracha dessus puis tourna les talons, tournant ainsi une autre page de son histoire... et mettant les voiles en direction du Sud.
Pendant près d'un mois il traversa le monde. D'Amakna, il prit la direction des landes ensanglantées de Sidimote. Quelques ouginak le regardèrent et le reniflèrent quand il passa près d'eux. Mais aucun ne le trouva intéressant à manger. Peu commestible, d'après eux. Pourtant, Sacré du en tuer quelques uns, afin de ne pas mourir de faim. Il arriva enfin à Brâkmar. Dès qu'il vit la tour Sombre rayonnante à l'horizon, il senti son sang battre à ses tempes, son pas s'accéléra et sa démarche se fit de plus en plus altière. Ce fut sa première renaissance.
Il franchi les portes de Brakmar avec une apréhension qu'il n'avait jamais connue. Un garde s'approcha de lui d'un air menaçant et réclama son identité.
Je m'appelle Sacré du Ciel. Je viens d'Amakna, la terre des Roublards.
Ce à quoi le garde éclata de rire puis appella son suppérieur. Le suppérieur en question toisa à son tour le nouveau venu, et après quelques messes basses attaqua Sacré. Pris de panique, il n'osa répliquer, seulement esquiver. Après près de deux heures de ce combat éprouvant où personne ne touchait personne, Sacré se prit une pierre en pleine tempe, et s'effondra sans un bruit sur le sol brulant et acide de la Sombre Cité. Lorsqu'il se réveilla, il senti un rat d'égoutant le renifler. D'un coup de pied bien placé dans les bijoux du rat, il se redressa et observa sa cellule. Ainsi il était en prison. Pris de panique, il frappa comme un frénétique sur les barreaux de sa cellule. Alors vint un Brakmarien une chopine à la main, qui l'arosa d'insultes toutes aussi fleuries les unes que les autres, et qui tenta d'uriner sur l'éni équoeuré. Il resta plusieurs jours dans sa cellule avant qu'on ne daigne venir l'interroger. Un gros brakmarien bien en chair et ventru s'approcha alors de sa cellule et sorti un calepin sans aucun doute baigné dans du gras de porkass:
- Nom?
- Sacré du Ciel, répondit il d'un air las.
- Profession?
- Je n'en ai pas. Je voulais simple...
- Je note: Bon à rien.
- Mais ...
- Raison de votre venue à Brakmar?
- Je voulais devenir citoyen de cette Cité.
- Voyez vous cela? il sorti de sa poche un morceau de gras et macha dans la viande mole à pleines dents. Et qui m'dit que t'es pas un salopard de bontarien qui veut infiltrer nos rangs?
- C'est quoi ça, un bontarien?
Le garde leva les yeux de son calepin et fixa Sacré de ses yeux ternes. Soupirant il sorti de sa poche un trousseau de clé et extirpa Sacré de son trou.
- Suis moi.
Il le mena devant le chef de la Milice, qui devait avoir à peu près 70 ans, et sans cérémonie lui tendi un uniforme de petite taille, rouge sang et une paire d'aile rouge.
- C'est pour toi, Brakmarien.
Il lui tendit aussi un livre rouge, et une carte d'identité Brakmarienne.
- Voilà, c'est tout. Bienvenue à Brakmar.
Puis, sans laisser dire mot à Sacré, il sorti de la pièce, laissant là un Eniripsa Damné désamparé et déçu. Bien sûr, il s'était attendu à mieux. Mais de là à ne devenir qu'une recrue comme les autres.. Il manquait plus que le code barre et il était sûr d'être comme du bétail. Pourtant, il ne s'arrêta pas aux premières impressions. Pendant des années il suivi les entrainements matinaux, reçu ses payes et montait sur le front lors d'éventuels conflits. Sacré approchait de ses 250 ans quand il fut promu Officier. Il avait vu des Brakmariens vivre, des Brakmariens mourir, d'autres naitre, pour finir par mourir. Lui, il était toujours là. Avec sa promotion, il acheta une maison dans les vieux quartiers et il prit alors le nom de Aioria Drax. Il se trouva une femme, une fécate du nom d'Alicia. Peu après il apprit l'existance d'une soeur de sa mère, et il apprit aussi qu'elle résidait à Brakmar. Tout en continuant à monter en grade, il mit à profit de ses recherches personnelles quelques espions sous ses ordres. Elle se nommait Shadiique. Il fut nommé Général cette année là.

Il se rendi à la demeurre précaire de sa présumée tante et y trouva une éniripsa aux airs stupides mais dont l'aura était carnassière et dangereuse. Il observa un instant Shadiique et se senti fusillé par un regard de félin, sachant pertinament que sa cuirasse de Général des Forces Armées de Brakmar et de la Sixième Légion ne lui serait d'aucun secours. Un long silence s'installa avant qu'elle ne daigne prononcer ces quelques mots:
- Sors d'ici. Je ne veux rien avoir à faire avec toi et ton sang batardisé.
Sacré sut alors pourquoi elle n'avait jamais esquissé la moindre aide envers lui alors qu'il était jeune. Il se jura qu'il la hairait et la détesterai de tout son être l'éternité que sa vie durerait. Grâce à ses services de renseignement, il avait appris que Shadiique avait mis au monde un enfant mort né. Une dangereuse idée venait de lui germer dans la tête, et il se rendit avec quelques uns de ses gardes néophytes. Des bleuets. Il ne les aimait pas, c'étaient tous des démons. Ces êtres qui ne respectaient Brakmar que lorsqu'elles représentaient des profits pour eux. Sortis tout droit des Enfers. Ils se rendirent à la stèle de l'enfant mort né de Shadiique. La tombe était bien entretenue, et on se doutait qu'elle venait régulièrement se recueillir sur cette tombe. Il ordonna aux démons de creuser et de déterrer avec le plus de soins possible le squelette du nourrisson. Quand cela fut fait, il ordonna aux gardes de s'assoir en cercle autour du squelette. Intrigués, ils obéirent. Les malheureux mourrurent, égorgés silencieusement par la dague noire à trois lame que Sacré s'était forgée lui même et qu'il appellait Malheur. Le sang coula à flot sur le squelette chétif reconstitué minutieusement. Sacré se mit alors au centre du cercle morbide, et se trancha les veines d'un bras par Malheur, et laissa son sang se méler au sang des morts. Il murmura un mot. Un seul mot qui enveloppa l'espace et le temps d'une douce mélodie, envoyant le moment présent dans un endroit ni chaud ni froid, ni humide ni sec. Le sang versé se mit à bouillonner, et de la chair repris vie autour des os du chérubin. Un cri de nouveau-né brisa le silence du cimetière.
- Ombredemort tu te nommeras. Tu es mon fils, à présent.
Il retourna en ville, le nouveau né squelettique dans les bras, et éleva le bambin. Personne ne demanda au Général DraX ce qu'étaient devenu les quelques gardes qu'il avait mobilisé. Cet éni aux yeux bleu lagon les effrayait. Certains même allaient jusqu'à faire parcourir le bruit qu'il était d'origine divine.

- LES BONTARIENS SE MOUVOIENT !
Un cor de guerre résonna dans tout brakmar. Sacré mit en place son plastron doré puis son casque noir et sorti de la maison. Au pas de la porte, Alicia regardait partir Sacré avec une expression blême. Sacré aboya un ordre à un de ses inférieurs et regarda d'un oeil attendrit sa femme. Ombredemort était accroché à la robe moulante de sa mère adoptive, regardant partir son père au combat.
- Vas en Amakna, Lili. Prends que le nécessaire, je serai bientôt de retour.
Alicia hocha la tête, et regarda dignement son mari partir. La cape du Général, pourpre et pimpante comme l'illustre Ciel de la Cité Sombre, claqua d'un air jovial au pas du Général. Il marcha lentement jusqu'au zaapi qui l'attendant, sa baguette au côté et Malheur dans sa botte gauche. La Cité Sombre paraissait silencieuse, alors que de partout retentissait les bruits d'une guerre fatale. Sur la place de la Tour Sombre, Sacré passa en revue sa légion. Il était le Général de la sixième légion, essentiellement composée de démons. Seuls les Brakmariens occupaient les postes plus gradés que simple soldats dans sa légion. Il gratiffia d'un sourire confiant son second, blême et tenant à peine debout, apréhendant gravement le combat à venir. Il s'exprima d'une voix claire et forte, presque chantante dans cet océan de silence.
- Soldats! Brakmariens et Démons! Les Bontariens ont franchi les lignes Sacrées des plaines de Cania et sont à présent en Sidimote, sur nos terres! Laisserez vous faire cela?!
Des non retentirent sur toute la place. Sacré continua, lancé:
- Par le sang que nous verserons, que par le sang que nous perdrons, Brakmar sorte victorieuse de cet affront, et que Bonta la Catin en sorte lésée, telle une brebis galeuse boiteuse ! Soldats! La Sixième Légion est en marche !
Le destin est il écrit? Personne ne peut le dire.

Aioria DraX marchait en premier, menant ses troupes vers l'enemi. Ils étaient en surnombre, d'après les éclaireurs, et ne feraient qu'une bouchée de l'escarmouche bontarienne. La confrontation eut lieu au soir. Sacré n'avait cessé de chanter pour entretenir la forme et l'humeur de ses troupes, chants envoutants se baladant auprès de chaque Brakmarien portant l'emblême de la Sixième Légion. Les Bontariens semblaient peu nombreux et fatigués. L'état major de Brakmar ordonna à Sacré de charger. Le combat se fit sans problème, et ils furent tous tués. Cependant, un mouvement rapide et furtif attira l'attention de Sacré, non loin de lui. Il senti quelque chose l'atteindre dans les côtes, et une vive douleur à la tête, puis ce fut le trou noir.
Il reprit connaissance, il était sur la place de la Tour Sombre. Le sol tremblait étrangement sous lui, et il ne comprenait pas. Il examina sa plaie dont du pus suintait. Il jura, il avait été empoisonné par un sram. Puis il se demanda où était sa légion, et que faisait il seul ici. Il retira son plastron et sans avoir le temps de réaliser, Brakmar s'effondra sur elle même et fut entrainée dans le néant.
La rue était sombre. Sur le toit de la plus basse des maisons se tenait immobile une Ombre. Il avait reçu l'ordre de tuer le riche marchand qui venait de faire halte dans la taverne du Bwork. L'homme en question sorti, complètement ivre mort, avec ses amis. L'Ombre sauta d'un pas léger de son fief sanglant et fila les hommes pendant quelques minutes. Puis son coeur commença à battre plus fort, il murmura quelques mots, qui firent se figer les hommes. Un à un ils tombèrent, égorgés comme des moutons. Un rire sanglant sorti de la bouche de l'Ombre puis il remarqua le regard d'une fillette vagabonde, effarée.
- Vous .. vous êtes un monstre! Un monstre!
Autour de la fillette, des brakmariens s'étaient rassemblés et scandaient le fait qu'il était un monstre.
Ce rêve eut pour but de réveiller Sacré du Ciel.
Il regarda autour de lui une fois que sa vision fut à peu près correcte. Il grogna, il se sentait lourd et avait la bouche pateuse. Il faisait nuit noire dehors, et son corps était sans sensations. Il alluma une bougie et remarqua que la flamme allait vers lui, comme attirée. Son corps était brulé. Brulé de la tête aux pieds. Effrayé par la vision de son propre corps détruit, il hurla. Alors Alicia accouru, elle avait les traits tirés et semblait essouflée. Elle regarda son mari et fondit en larme avant de le prendre dans ses bras.
- Mon chéri.. Tu es enfin réveillé !! Enfin .. Enfin .. Enfin ..
Elle sanglota longuement sans que Sacré put faire quoi que ce soit. Elle s'endormi dans ses bras, rappellée à l'ordre par
la fatigue. Le lendemain matin, Sacré se leva. Il ne sentait rien. On lui apporta un miroir, et Malheur. Pendant qu'il regardait l'état de son corps dans le miroir d'un air dégouté, sa femme lui raconta ce qu'il s'était passé:
- Tu es resté dans le coma près d'un an .. Un an .. On t'a trouvé dans les ruines de Brakmar, dans la rivière de Lave. Ton
corps y baignait, on ne sait pourquoi.. Ton fils Ombre est parti, il m'a insulté de tous les noms et il est parti pour Bonta.. Je n'ai rien pu faire, pardonne moi Sacré.. Pardonne moi.
Son fils était parti pour Bonta.. Sacré ne réalisa pas tout de suite qu'il était en colère, et dit sèchement à sa femme de
le laisser quelques heures, le temps qu'il se soigne. Elle sorti d'un air effrayé, suite au ton employé par celui ci. Sacré ne parlait plus. Il murmurait. Il murmurait comme le vent souffle dans les champs de blé lors d'un été particulièrement chaud et ensoleillé. Sa voix n'était plus, mais quelque chose de bien plus puissant l'avait remplacée. Pendant près de trois heures, il dépeça sa peau à l'aide de Malheur, et remarqua que son sang rouge était devenu noir et avait une odeur différente.
- Mais que s'est il passé?
Quand il ne fut plus qu'un écorché, il murmura trois mots doux comme une cascade lente d'eau chaude, et une peau neuve
s'installa sur son corps saignant. Il sorti de la chambre pour aller voir sa femme, qui pleura sous le choc de revoir l'homme qu'elle aimait comme le dernier jour où elle l'avait vu partir à la bataille, le sourire aux lèvres. Puis il sorti dans la rue. Il était en Amakna, cette terre neutre régie par une royauté qui sera menacée par des démons. Sa vision avait changé, son odorat aussi. Il n'était plus le même, il ne savait pourquoi, mais il était quelqu'un d'autre. Au loin le soleil se couhait. Il était vétu de simples braies et d'un gilet iritant sa peau neuve. Puis en regardant la soirée tomber, il frissona, et décida de rentrer.
Ce qui se passa cette nuit mis en route le second enfant de Sacré du Ciel, unique enfant d'Alicia.


- Elle a perdu trop de sang Messire ! Arrêtez de vous en vouloir, cela n'est pas votre faute !
- Ferme ta sale gueule, éniripsa de mes deux, ou je te tue pour insultes envers magistrat Brakmarien !
- Peuh, Brakmar n'existe plus, et vous êtes en Amakna, et non pas dans votre cité souillée !
sacré regarda bizarrement l'éniripsa orange vif qui l'avait assisté lors de la mise au monde de son second fils. Un
sourire carnassier s'afficha sur ses lèvres, et l'éniripsa perdu la vie en un battement d'aile d'éniripsa. Il entra dans la chambre, regarda le corps mort d'Alicia et ne put s'empêcher de pleurer silencieusement. Il l'avait tuée. Tuer une femme qui accouche avait été tellement facile.. Personne ne se douterai que Sacré du Ciel aurait tué sa femme, lui qui l'aimait tant. Ils s'étaient disputés la veille de l'accouchement, et cela avait scellé le sort de la dame. Dehors, un cri retenti quand ils découvrirent le corps orange de l'éniripsa du village égorgé sur le pas de la porte de la demeurre des draX. Aioria draX avait déjà disparu.

Il se rendit avec le nourrisson au mont Rakmarb, mais personne ne sut jamais ce qu'il s'y passa. Il retourna en Sidimote quelques jours plus tard, sans son fils. On dit qu'il plaça Xardnogard, son enfant, en sommeil létal pour lui permettre de vivre à une époque meilleure.
Il se rendit à l'endroit où Brakmar était censée se tenir. Un vaste terrain vague où des ouginak batiffolaient et où des fontaines de lave jaillissaient était tout ce qui restait de la suprêmatie de Brakmar.
Est-ce pareil à Bonta? se demanda-t-il.
Il n'était allé à Bonta que trois fois. Il avait détesté cette cité qui se disait être la cité du Bien alors qu'elle ne valait guère mieux que Brakmar, la laideur en plus.

Plus il s'approchait, plus il entendait une musique, belle, sobre, triste et mélancolique. Il suivit la musique et arriva à hauteur de la rivière de Lave. La Lave elle même semblait arrêter son long périple pour venir aux pieds de l'éniripsa. La musique semblait venir de la lave. Presque hypnotisé, Sacré défit ses vêtements, les plia et les rangea sous un buisson, puis plongea dans la lave. Quelle chaleur.. Quelle douceur.. Et ce sentiment que jamais la lave ne l'abandonnera.. Jamais elle ne le trompera.. Jamais elle ne..
- Aioria draX, une voix l'appellait.
Aioria draX.
Sacré ouvrit les yeux. Son corps était recouvert de lave, il ne pouvait respirer mais cela ne l'empêchait de vivre. Il regarda autour de lui, il regarda ses mains, la lave ne le brulait pas.
- Aioria draX... Lave... Feu.. Mort.. Sang.. Aioria draX.. Sacré du Ciel...
Il regarda autour de lui, le fond de la rivière était insondable. La luminosité était hors du commun, et il se sentait bien. Depuis la mort d'Alicia, il se sentait bien.
- Sacré du Ciel.. Ombre.. Brakmar.. Mort.. Sang.. Feu.. Lave.. Ombre de Lave..
Il resta plusieurs mois immergé, écoutant la douce voix lui sussurer à l'oreille des mots.. Lorsqu'il en ressorti, Sacré avait les yeux rouge lave, et son corps entier était brûlant tel la lave. Il venait de ressentir le plus puissant des appels.. L'appel de l'Ombre.


Si vous croisez un éniripsa à la peau sombre, au visage basané et qui parle qu'en murmurant, alors vous saurez. Vous connaitrez la légende qu'abrite ce petit être. Vous connaitrez son passé, mais nullement son futur. Vous saurez qui fut Sacré du Ciel, l'ancien général Aioria draX, doyen de la caste des DraX de Brakmar, l'Ombre de Lave, l'Eniripsa Damné.
Celui qui fut un des principaux membres de l'Assemblée de l'Ombre, celui qui est .. immortel. Le contrôleur de la lave, le maitre de cet élément plus dangereux que n'importe quel autre.. Le disciple physique de la Déesse Eniripsa. L'unique. Sacré du Ciel.
En vous racontant cette histoire, j'ai hommis tout ceux qui furent ses amis, tous ceux qui furent aussi ses ennemis.. ainsi que de me présenter. Mais après tout, personne n'a à savoir qui est réellement Sacré du Ciel, mon fils unique.
dragondraX
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