Les Aigles de Fer (récits)

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Les Aigles de Fer


A) Le temps de la rencontre.

C’est une région où les aigles ne règnent pas encore dans le ciel mais où les gorens préparent dans les grottes, leurs prochains raids. Les sabots recouverts d’eau spongieuse du calcaire du fond des oasis. Les cornes presque engloutit par la soif du désert. L’ancienne matriarche Razkan déploie d’un coup ses ailes au-dessus de ce territoire de Gorgrond où le carnage d’aujourd’hui cohabite avec la vie plus éloignée, de la jungle orientale. Les montagnes ressemblent à des mesas qui n’ont plus leurs bras en forme d’escalier, ces lianes qui surplombaient les hyènes des Milles Pointes. Le petit clan des Aigles n’ont plus leurs terres, seuls quelques rapaces semblent tels des ombres survoler encore le ciel de ses songes d’ancienne.

Le cercle cénarien présent dans l’est des montagnes, l’avait envoyé récupérer le druide-corbeau Karah. Il avait disparu depuis des mois des griffes des druides de la serre, le tauren avait pris l’initiative de contacter la vénérable Razkan, son ancienne matriarche du clan des Aigles de la Terre dans les Milles Pointes. Ce fils à qui l’on aurait transmis son ancien savoir pour protéger le troupeau. Le grand cataclysme avait réduit les ambitions de chacun, le grand éloignement avait réduit les familiarités. Les deux corbeaux étaient en Gorgrond, source de vie et de mort.

Elle se posa sur la mesa indiquée, reprenant ensuite, la forme d’une vénérable taurène. Cet isolement de Karah ne manquait pas de grandeur.

C’est une époque où les machines marchent sur le désert à l’horizon. L’énergie mécanique développée par des ingénieurs à tête de lunettes recouvrait d’un petit nuage de pollution, la mesa. Les petits bruits de métal et le ronronnement du turbo de la machine prenaient forme. Une odeur d’huile, des ailes recouvertes de fines plaques de métaux telles des plumes, d’une langue grise structuraient l’étrange créature devant elle, cela ressemblait quand même à un corbeau. L’étrange druide tauren, Karah se présentait subitement devant Razkan : « je suis un aigle de fer, je dois me nourrir de l’acier pour voler de mes propres ailes ».

Le sale vent du sud effleurait les deux visages, bien clairsemés sur cette montagne isolée. Des escadrilles de minuscules aiglons mécanisés se dessinaient devant Razkan. Elle ne savait plus si tout cela était réel, se mélangeant avec le nuage gris de fumée et la fatigue de son voyage. La surprise avait la taille des montagnes autour des deux druides.

« La modernité n’est pas une fatalité, c’est une opportunité, j’ai reconstruit notre clan des aigles avec l’aide d’ingénieurs venues de Gorgrond. Nous pouvons nous battre, nous devons combattre, les Aigles de la Terre sont devenues les Aigle de Fer ! »

Les songes avaient pris forme, un aigle de son clan était là, aux plumes d’acier, les plumes brillaient avec les yeux de An’she, lourd comme les souvenirs du passé, solide comme l’avenir.

« Est-ce ? Est-ce mon clan ? Mes enfants ? Est-ce toi Karah ? Mon Fils…»

« Je te reconnaît Matriarche comme tu reconnais les tiens. Une Horde nouvelle appelle les clans anciens à assumer leur devoir. Les Aigles de Fer sont les serres des cieux de Draenor. Ton savoir est le mien, ton destin est le mien, les ailes brisées par le cataclysme ont été reforgés. Le clan est derrière toi, ancienne »

Elle tremblait, ce n’était pas la peur, c’était l’espoir. L’ancienne matriarche se lasse de ne pas avoir été résignée, de n’avoir pu sauver les siens. Ses songes lui avaient permis d’inventer un clan qui n’attendait que sa mort pour se retrouver. Karah lui disait qu’elle n’était plus seule. Il était un petit enfant, disparue, caché à son époux Ventdeplaine pour des raisons politiques. Maintenant, Il est un aigle de fer, présent devant elle, fait pour diriger leur clan.

Dans le ciel de Gorgrond, deux corbeaux, l’un de chair, l’autre de métal se précipite l’un vers l’autre. Un mélange de souvenirs, d’espoirs et de bêtises se retrouvait dans les sons de leurs voix. Un mélange de mensonges et de vengeance se préparait dans la nuit.

Dernière modification par Mamie Razkan ; 30/07/2016 à 10h02.
B) Les vents du destin

Le vol, c'est ma liberté survolant les terres de Gorgrond. Le temps, c’est ma solitude guettant l’ombre de mes échecs. C’est une bonne amie, elle m’est fidèle alors que mes amis du feu clan Terre-Mère se sont transformées en épaisse brume mélancolique. Je me réveille au soleil : c'est comme une série de petite mort qui se rappelle sans cesse à mon vieux corps et à mon âme qui dort. Les dragons de bronze sont gentils avec leur île du temps, au moins rien ne bouge chez eux.

Le cercle cénarien me laisse en exil depuis une bonne année, maintenant. Avec mes crises de sommeils et mon traitement drastique à base de sombres araignées pour rester éveillée, mon fils Karah continue de me protéger et de me soigner. Son ancien savoir acquis auprès d’Irion m’est précieux. Alors que mes capacités se réduisent, la forme du vol reste une puissante énergie vitale, sans limite, décuplant mes sorts avec aisances. C'est comme si, la jeunesse était toujours là dans mes plumes.

J’ai retrouvé une liberté, j'ai continuée à voir cette nouvelle terre avec ses peuples étrangers et familiers. La Horde n'a plus aucun prestige à mes yeux et je ne réponds que d'une seule chose, de ne plus suivre de chemin tout tracé. De ne plus suivre, les vents tout désignés par la nature. De suivre, les vents décidés par l’arcane.

Après un long chemin dans les rocailleuses montagnes de Gorgrond, un petit tipi se découvre avec une réserve d'eau fraiche pour des sabots fatigués. Ils s'appellent les Aigles de Fer, quelques druides taurens bardés de cuir en plumacier, entourés d’ingénieurs gobelins rénégats de la Horde de fer et d'un Kodo.

Des petits dragonnets noirs s’agitent, sous ma protection de druidesse de la serre. Ils sont comme autant d’enfants que je n'ai jamais méritée avec Ventdeplaine. Ces ailes ne sont pas dignes des créatures d’Aviana mais vivent comme l'esprit des gardiens du ciel. Une nouvelle caste de la serre, des ailes et du métal, les aigles de fer. Cela fait quelques décades, que je partage leur vie quotidienne. Cela fait quelques temps, que j'espérai trouver un nouveau clan. Je me sens de plus en plus proche d'eux. C’est un pacte pour remonter le temps.

C’est une sombre magie pour une dernière vie. Pour encore combien de temps.

Dernière modification par Mamie Razkan ; 30/07/2016 à 10h03.
C) La tempête des retrouvailles

Une Grande pluie torrentielle s’abattit soudainement sur le troupeau du petit clan des Aigles de Fer. Les jeunes dragonnets de métaux abandonnèrent leurs arrogances mécaniques pour rester cloué aux sols rocailleux de la contrée. Razkan ne marchait plus entre les collines et son fils Karah, le druide de fer ne se fatiguait qu’avec un ingénieur gobelin à la jeunesse flétrie. Les druides de la crête de la Mer-Céleste venaient d’attaquer pour éliminer les aigles de fer dans un ultime combat après des mois de harcèlements par les cieux.

La vieille Shu’Alo a été alors choisit pour regagner, les montagnes de l’Est et obtenir de l’aide. Le clan espérait qu’un des puissants esprits apparaîtrait et aiderait les sabots à apaiser, la fatigue de la guerre et la dureté du soleil. Enlevant, sa coiffe de plumes corbeau bleutés et décolorés, elle resta allongée au sol dans la grotte d’une montagne pendant huit jours. Au huitième, elle vit un immense Kaldoreï s’avancer. Elle prit son bâton dont l’émeraude ne brillait presque plus, signe que son ancienne magie draenique disparaîtrait en même temps que sa druidesse de propriétaire.

« Viens-tu me tuer ? »

Le Kaldoreï s’inclina car ce druide de la serre était doué de diplomatie, et répondit sèchement :

« Non, ancienne mais ton clan se meurt. Je suis venu apaiser votre souffrance »

Razkan lui dit alors :

« J’ai perdu la voie de la Terre-Mère, et les miens ne veulent pas trouver le calme de la nature. Ils veulent la mort des traditions, ils veulent la naissance des machines sur Azeroth. Ils m’ont trompés en utilisant ma nostalgie du temps passée comme une sombre magie »

Un léger vent soufflait sur l’armure en plumacier du Kaldoreï. Il était grand mais son calme le rendait majestueux.

« Relève-toi et guide-moi vers le sanctuaire des aigles de fer. Alors nous t’aiderons. Alors, nous serons avec toi et tu retrouveras la paix du cercle cénarien »

Mamie se redressa et sentit, la fraicheur du souffle des vents du Sud de Gorgrond. Elle était prête à sortir de l’aveuglement. Mais le Kaldoreï avait disparu ! Il était déjà en forme de corbeau avec les siens. La taurène regarda un instant l’horizon soupirant d’avoir échoué une seconde fois à sauver son clan. Le cataclysme puis la Horde des machines en fer ont fusillés ces derniers espoirs.

Après huit heures de vol, les druides de la serre aperçurent au couchant, la fine troupe des aigles de fer dans un canyon isolé. Une fumée entre les tipis donnait l’indication d’atterrir. L’odeur du feu donnait l’indication des corps brulés. Le clan n’avait pas survécu aux raids. Razkan s’avança avec la tête basse vers le corps de son fils Karah. Elle se refusa de célébrer ce qui n’était pas une victoire. Elle honora leurs esprits par une prière pour Aviana.

Elle se tourna vers les regards des druides de la Mer-Céleste et vit que non-seulement, le Kaldoreï mais tous les autres se rapprochaient d’elle pour l’accueillir dans la sérénité dans le cercle cénarien. Le Kaldoreï lui avait montré, le chemin douloureux des véritables retrouvailles.

Dernière modification par Mamie Razkan ; 30/07/2016 à 10h03.
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