On est tout de même face à une vaste source de réflexion:
Attention Pavé inside !
Mesure t-on l'impact du jeu en réseau dans l'avenir de la Société?
Pour le moment, on diabolise le jeu comme on a diabolisé le rock à une époque, le Jazz à une autre, etc...
On diabolise le jeu comme on a diabolisé le romantisme, l'impressionnisme, etc...
C'est un "media" me direz-vous, donc même schéma avec la télévision sans oublier qu'une grande nouveauté d'Internet est l'implication de son utilisateur.
C'est sur cette implication que sont basées de nombreuses critiques, bonnes ou mauvaises. "On perd du temps", c'est très relatif, en soi, cette affirmation ne veut rien dire, mais par le sens qu'on lui attribue, on peut même la dénoncer.
En effet, quand les gens disent qu'on "perd son temps dans les jeux", c'est qu'ils ne conçoivent ni l'activité des moments passés à jouer, ni l'investissement qu'il représente.
L'investissement est sans doute ce qui peut être reproché, si on reprend l'argument qu'on consacre toute son énergie à quelque chose d'impalpable qu'on définit comme virtuel. En ça, je suis d'accord avec Tzioup. A nous donc de rendre un tel investissement fructueux, et libre à chacun de trouver le moyen de donner une réalité à cet investissement (par son choix professionnel, pour développer des qualités, pour monnayer de l'argent, etc...)
L'activité de ces moments "perdus" pendant lesquels on développe des qualités dont les plus couramment citées sont "sens des responsabilités", "logique", "gestion", etc...
-> En quoi perd-on moins son temps à une toute autre activité? Et à quoi peut-on se fier pour déterminer les moments dans lesquels on perd ou gagne du temps?
Prenons l'exemple du travail: La vision des choses courante est de considérer que travailler (être rémunéré pour son activité) est le contraire de perdre son temps. On respecte le travailleur (quoi que, si c'était vraiment le cas, alors on se demande pourquoi le respect n'est pas le même entre un médecin et un éboueur). Le travail... pas la peine de revenir sur l'étymologie du mot pour savoir qu'il n'est pas synonyme de bonheur. Quand on a la chance de concilier passion et vie professionnelle, tout va bien, d'ailleurs ne dit-on pas de ces chanceux qu'ils ont réussi leur vie?
Mais quand on travaille à contre-cœur dans un domaine qui ne nous passionne pas plus que ça, et on se rend compte que c'est le cas de la majorité des actifs, en quoi peut-on se permettre d'affirmer qu'on ne perd pas son temps? Parce qu'on est mieux vu par autrui? Parce qu'au moins, on se rassure en pensant à l'argent qu'on amasse et par conséquent, qu'on assure sa survie?
Soyons réalistes, le travail est bien plus souvent qu'on le pense une perte de temps pour son épanouissement personnel. Par contre, pour le bien de la communauté, et afin de se sentir "utile", c'est "bien". Avez-vous remarqué qu'on peut perdre du temps mais que le contraire n'est pas un gain de temps?
Et le Gain de temps, c'est quoi?
Prendre sa voiture et suivre l'autoroute jusqu'à Paris. Certes, sur les deux heures de route, mon activité ne va pas être vraiment très enrichissante, mais au lieu de mettre 5 jours et demi à raison de 5km par heure pendant 10 heures par jour, j'aurai gagné 5 jours de ma vie pour me retrouver dans la capitale (bon je ne compte pas l'heure passée à traverser le periph' hein). De là à dire que prendre ma voiture, et donc de gagner 5 jours de sa vie a une vraie valeur positive sur le plan humain, mettons une nuance.
Certes, les cinq jours pourront être utilisés à une activité épanouissante, sauf qu'on est pas un programme "simple", et qu'on sait réfléchir. Si on met deux heures pour effectuer 260 km, c'est qu'on utilisera souvent ce moyen de locomotion pour ce déplacer, et que ce qu'on gagne en temps, on le reperdra par les habitudes de vie qui sont liées à notre mode de vie. C'est un autre débat.
Par contre, qu'en est-il des 5 jours dans lesquels on a rencontré des gens, découvert de beaux paysages (bah oui, même la Beauce peut être belle parfois), cherché notre nourriture, monté un abri pour y dormir, senti l'odeur des forets, des rivières, puis celle des champs avant de sentir celle de la grande ville?
Perdre du temps, c'est quoi?
Passer à côté de l'épanouissement? Donc on en revient au point sur le travail lorsque celui-ci n'est pas source d'épanouissement, certes, mais ne restons pas bloqués sur ce point, je n'aimerais pas non plus être taxé d'opposant au travail. Passer du temps à "jouer" au lieu de lire un bon bouquin?
Ah oui, mais alors là, en effet, si on prend la lecture et donc qu'on pense à son instruction, c'est autre chose. La lecture n'est pas systématiquement instructive, tout dépend de ce qu'on lit, cependant, il sera bien difficile de confronter la lecture aux jeux en réseau ou vidéo. D'ailleurs, inutile de le faire, lire n'est pas incompatible avec jouer.
Par contre, le temps qu'on passe à jouer pourrait être du temps passé à lire. Oui, sauf que là encore, libre à chacun de choisir l'un plutôt que l'autre en fonction des moments.
Par ailleurs, c'est un débat un peu faussé car notre société n'a pas attendu l'arrivée des jeux vidéo pour diminuer ses temps de lecture, ou du moins, du nombre de ses lectures et de son instruction en général. Je ne vais donc pas le traiter, au lieu de ça je vais revenir sur la télévision.
Croyez-moi, mieux vaut passer du temps dans les jeux qu'à s'abrutir devant la télévision. Bien entendu, dans le petit écran, tout n'est pas mauvais, loin de là. Quand je la regardais encore (il y a 5 ans), je me tenais mieux au courant des infos du monde ce qui permettait de trouver des sujets de conversation avec mes collegues de travail avec qui je ne partageais aucune passion. A l'époque, je regardais aussi des documentaires, dont certains étaient très intéressants! Oui mais soyons franc, combien ai-je vu de documentaire instructifs dans mon temps passé à regarder la "TV"? Très peu en fait, sans compter que très rares sont ceux qui m'ont vraiment été instructifs puisque bien souvent, les sujets qu'on croit intéressant sur le moment n'ont pas forcement leur utilité dans la vie et que la mémoire en oublie une très grande quantité.
Et là on en revient au problème que tout apprentissage doit être accompagné de pratique.
Et puis à la télévision, on trouve des films, c'est chouette! Sauf que la version originale est un concept oublié, que les pubs viennent polluer nos bons moments, et que la qualité des images est toute relative. Autant utiliser son PC (et vive internet) pour choisir les films qu'on veut voir..... A merdre, qu'ai je dit: téléchargement sanctionnés, diffusion des sous-titres interdit! Misère! Je suis un pirate! Un saboteur! Un méchant!!
Enfin bref, je vous ponds un pavé alors que croyez-moi, j'ai condensé un maximum ce qui est très frustrant car chaque paragraphe mériterait qu'on s'y attarde.
Donc pour conclure, en effet, il est vraiment si peu profitable de jouer à des jeux vidéo quand on pourrait faire l'effort de fréquenter les gens qu'on rencontre, quitte à s'ennuyer parce qu'on a rien à voir avec eux. Picolons donc pour casser les barrières, draguons des "pouffes" ou des "pauv' mecs" histoire de passer le temps et de partager un bon moment avec eux. Regardons la taylay afin d'entretenir des sujets de conversation sur ... la "grippe A" puisque "tout le monde doit en parler"!
Passons notre temps en boîte afin de remplir le devoir social! Passons notre temps au boulot pour améliorer notre compétence de sociabilité. Et pas grave si on écrit comme des merdres, ça empêchera pas de lire la version expurgée des "mille et une nuits" (sans Aladin ni Simbab histoire de pas se mélanger au monde de Disney et des lampes magiques), après avoir lu les grands titres du telerama.
En ce qui concerne les amis (j'ai pas dit les camarades, ni les copains, j'ai bien dit "Ami"), et la famille, croyez-moi, avec ou sans jeux, ça ne nous empêchera pas de les voir, et même de trouver plus important de partager des moments avec eux qu'avec n'importe qui d'autre.
Enfin, arrêtons de distinguer IRL et IG, dans la "vie réelle" et dans la "vie virtuelle" car ça serait oublier que derrière chaque avatar se trouvent des gens. D'ailleurs, si on ne le comprenait pas, on irait même pas discuter avec d'autres personnes sur des forums. Donc dernier "libre à chacun": de rencontrer des compagnons de jeux.