Bibliothèque des récits, par les joueurs (dernière mise à jour : 28-03-2005)

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Un rayon de soleil imaginaire... je sens les connexions entre mes neurones se rétablir, je sors de l'inconscience...un oeil ouvert, contemplant le plafond du taudis en ruine dans lequel je me suis assoupi la veille, et qu'on pourrait difficilement qualifier d'appartement... mais à ce stade de la journée, rêvant à moitié de mon ancien logement de Viarosso, je m'arrache des bras de Morphée lassement. Les néons donnent une teinte fadasse aux murs déjà grisâtres de ce minuscule duplex standard accordé aux citoyens du Dôme d'York, et ce subtil effet de lumière ne fait qu'accroître mon envie de vomir.

M'extirpant avec grand mal de mon sommier crasseux, je me dirige vers le citycom implanté sur mon vieux bureau croulant. Taux de radiations stable, pas de grosse chaleur, un début de journée insipide en somme. Un mail glauque que je reçois presque tous les matins m'expliquant en quoi consiste mon labeur me donne envie de fracasser la bécane à grands coups de batte. Comme si cette bande d'abrutis avait la moindre idée de la teneur de mon véritable boulot... Bon c'est le moment de s'activer, même si avec cette gueule de bois qui s'obstine à me vriller le crâne, je resterais bien volontiers au lit un peu plus longtemps.

En bas de mon ascenceur, les mêmes rats affamés viennent quémander tous les jours un peu de nourriture. Désolé les amis, on est logés à la même enseigne. Je sors du hall d'entrée, et essaye de ne pas faire attention à l'état de délabrement de la ville, tout en prenant soin de ne pas m'électrocuter avec les câbles branlant qui pendouillent grâcieusement des murs. Ah ça, on a voulu rentrer chez nous, on a été servis! Enfin, quand on a grandi au canyon au milieu des Grims, ce ne sont pas trois gerbes d'électricité et quelques souris qui vont nous effrayer. J'entends un type beugler qu'il cherche un implanteur, et désactive immédiatement ce canal de mon casque...un peu trop tôt pour moi là.

Je me dirige vers le Quartier général des Gardiens du crépuscule, je croise les mêmes veaux qui rentrent beurrés chez eux tous les jours en braillant, j'hésite à les faire taire à coups de Holy Lightning, et me ravise enfin en les laissant s'éloigner. Aucun respect pour les lendemains de cuite des autres! M'en fous, je les croiserai aussi à leur réveil, et là ils m'entendront ces ânes bâtés!

Tout à l'air calme quand je passe les portes du centre névralgique de mes semblables. Trop calme. On se croirait presque en vacances, mais je sais bien que c'est loin d'être le cas. Il faut que je me tape le listing des nouveaux, et quand l'officier recruteur me file la liste je me demande ce que je vais bien pouvoir dire à ces chiffemolles qui doivent déjà se prendre pour des héros. Je vais éviter de commencer par leur suggérer de boire un litre de Jack avant d'aller dodo... ils comprendront vite tout seul ça. Ca va encore demander beaucoup de calme pour leur expliquer qu'on n'implante pas une puce à la petite cuiller, et qu'on ne pirate pas des informations avec un outil de recherche...J'ai besoin de faire une pause avant tout ça, sinon, je connais une nouvelle fournée qui va s'y connaître en corvée de chiottes. Je m'en vais donc méditer dans la cathédrale, seul hâvre de repos encore potable dans le Dôme, particulièrement agréable pour se libérer des maux de Crahn.

Après avoir contemplé l'architecture, tout du moins ce qu'il en reste, de cet énigmatique édifice, je fais le vide. Quelques visions de XseX endiablées essayent de me perturber...et y arrivent, ne me rappelant que trop qu'il faut vraiment que j'arrête de flâner dans les quartiers de mauvaises moeurs. Je quitte à contre-coeur le saint-lieu, finalement résigné à combattre mon état par d'autres moyens.

Je me dirige vers la sortie du Dôme d'York, et emmène avec moi une dose de Nightspider bien fraîche. Au moins ça me détendra un peu. Je marche au milieu des ruines et parfois, j'ai envie de hurler ce que je ressens en voyant le gâchis qui a été engendré par quelques têtes (bien?)pensantes dans des bureaux entre ici et Neocron. Je me laisse planer dans l'ascenceur. Une fois en haut, je constate que les mêmes gardes lugubres officient devant les mêmes portes sordides, avec toute la sympathie qu'on peut lire dans leurs yeux....c'est vrai qu'à ce poste, ils font le sale boulot, et ça doit ne doit pas être drôle tous les jours de se demander si on ne va pas se faire déssouder d'un instant à l'autre. Enfin, en tout cas, ils tirent la tronche, il n'y a pas besoin d'être fin psychologue pour s'en rendre compte. Ils me reconnaissent- remarquez, il vaut mieux- et me laissent passer les portes.

La lumière s'engouffre un instant, et malgré cette ville en ruine, les gosses mourrant de faim dans nos rues envahis par les rats et autres compagnons de charme, une idée m'apaise : je me bats pour la Liberté.


Ceci est une histoire comptée par Soliman le Magnifique, diplomate de la 5eme Colonne, Gardien du Crépuscule.
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