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[RP] Extrait du journal de Kythalandra Demetrios
"Oh grande Mère, comme tes voies sont impénétrables!
À peine avais-je pose le pied dans l'avant-garde de la ville d'Essembra que je rencontrai dame Dalambress, paladine de Lathandre. À première vue, cette petite écervelée me sembla bien peu digne d'attention, mais son histoire me captiva. L'avais-tu donc placée sur ma route, Ô Chauntéa, pour que ma lame débarrasse tes vertes forêts de ces affreux morts-vivants? Je la suivie dans cette clairière, lugubrement surnommée la Clairière Noire, qui se révéla être un lieu maudit et souillé par la présence d'êtres régis par une puissance toute autre que celle de la Nature. Les zombies et les squelettes pullulaient, si bien que Dalambress, Corlyk et moi durent nous replier en serrant les dents. Au pas de course, j'allai quérir le Capitaine Vandroy qui me suivit jusque dans la clairière, alarmé. La disparition de Dalambress, qui devait monter la garde, nous fit frémir et dans notre hâte de la retrouver, nous nous aventurâmes à nouveau dans le charnier mouvant. La rencontre que nous y fîmes nous bouleversa profondément. (...)"
Le lendemain
« Aujourd’hui fut autant, sinon plus mouvementé qu’hier. Grande Mère, où donc peut bien mener le chemin sur lequel je m’engage? Est-ce le bon?
J’ai parlé au Chancelier aujourd’hui. Lui et son maître des Guildes m’ont apporté moult informations au sujet du roi Aencar, de son frère félon et de Saramay des Marais… Saramay... quelle étrange dame. Le Chancelier me semble être un brave homme, je me fierai donc à ses dires quant à Saramay. On annonce d’ailleurs la venue express d’Elminster de Valombre, le célèbre archimage, à ce sujet. J’espère pouvoir m’entretenir avec lui.
J’ai aujourd’hui fait la rencontre d’une jeune dame, Rose, dont la tranquille bien qu’étrange présence m’est agréable. Alors que je conversais avec elle, Dalambress nous a rejoint, toute alarmée. Décidément, cette paladine aimait l’action. Et de nous raconter l’histoire de ce géant qui avait attaqué des caravanes et qui avait failli lui enlever la vie par la suite. Pour le moment elle devait, selon ses ordres, localiser ce monstre qui coupait la route de ravitaillement de l’Abbaye de l’Épée. Nous partîmes donc toutes trois à la recherche du géant alors qu’un nain croisa notre route. Comme Rose semblait le connaître et que Dalambress ne sembla pas s’y opposer, je me mentionnai pas mon désaccord lorsqu’il rejoignit nos rangs.
Drôle d’équipée, deux elfes, un loup, une jeune demoiselle et un nabot! À travers les vallées et les collines, je sermonnai haut et fort mes compagnons lorsqu’ils firent mine d’attaquer un loup sauvage! Oh grande Mère, est-ce si difficile de comprendre qu’ils ne sont pas nos ennemis? Je frayai donc un chemin à travers ces loups et mes compagnons et moi progressâmes jusqu’à l’affreuse et énorme créature qui terrorisait les convois. Le géant, flanqué de plusieurs morts-vivants, lança ses sbires sur nous qui n’eûmes le temps que de fuir en vitesse! Le nain tomba toutefois au combat, prouvant ainsi une nouvelle fois que mes idées sur cette sous-race n’était pas dénuées de vérité. La course vers le temple fut bien difficile, nos blessures et nos émotions pesaient bien lourd sur nos épaules… Le nain fut tiré d’affaire par la bonté de Tempus et de sa grande prêtresse. Dalambress nous avait quitté pour reprendre son service, j’étais donc avec le nain et Rose alors que j’aperçue la silhouette sombre et gracile d’une femme… qui ressemblait étrangement à celle que m’avait décrite la paladine un peu plus tôt, hantant les abords de la Clairière. Je me lançai à sa poursuite, mes compagnons sur les talons. La femme courait vite et elle disparut de notre vue. Le nain abandonna, préférant sans doute retrouver une chope de bière bien froide. Rose et moi avons donc interrogé les passants pour finalement retrouver la trace de la femme. Après un face à face bien déplaisant, j’eu la « joie » de rencontrer Nada. Bien que Dalambress me révéla plus tard en riant que Nada n’était pas du tout la femme dont elle m’avait parlé, je ne relâchai que peu ma méfiance à son sujet, cette femme semblait cacher beaucoup trop de choses. Nous n’avions pas apprécié ses espions à nos trousses, Rose et moi le lui avons bien fait sentir.
Après un cidre doux en compagnie de Rose, je pris congé, la laissant à ses occupations. Je croisai Dalambress qui rentrait de son quart de travail alors que je m’apprêtais à pénétrer de nouveau dans la Clairière Noire. Je fus particulièrement heureuse, et disons le franchement, soulagée, de retrouver celle que je nommerai dorénavant mon amie. Sa lame jointe à la mienne, côtoyée par les crocs de mon cher Corlyk, s’avère une puissante et efficace association. Bien sûr, elle se joignit à moi, nous voulions tirer au clair cette histoire de femme en noir… La clairière me sembla encore plus maléfique que la dernière fois, si toutefois c’est possible. Nos lames tailladèrent la chaire morte et pourtant animée de ces cadavres pourris, et d’une suite impressionnante d’esquives et de coups d’estocs, nous parvînmes au plus profond de la clairière. Corlyk flaira quelque chose qui fit étinceler de rage ses prunelles d’un noir profond. D’un grognement sourd, il se jeta sur une femme en noir, au visage livide et au regard vide qui incantait pourtant en levant les bras au ciel, relevant les zombis par dizaines. Mon valeureux loup l’abattit de violents coups de crocs et de griffes, la laissant tomber sur le sol telle une poupée désarticulée. Dalambress s’approcha et reconnu la femme en noir qu’elle avait vu se glisser dans la nuit. Quelques instants plus tard, horreur et damnation, telle un funeste phénix , la mystérieuse femme se releva de ses cendres et nous renvoya un lot entier de zombies et squelettes en furie. Prenant nos jambes à nos coups, Dalambress, Corlyk et moi sortîmes de la clairière, des morts-vivants sur les talons. Lorsque que finalement nous les avons semés, les poumons en feu, nous nous sommes effondrés d’épuisement. Dalambress convint que nous ne pouvions laisser ces morts-vivants errer hors de la clairière et après avoir à peu près repris nos énergies, nous repartîmes sur la traces de ces aberrations. Un grand squelette se dressait devant nous, entouré d’une petite troupe de goules. Je vis sa monstrueuse lame noire s’abattre sur moi, incapable d’esquiver… D’un seul coup, il m’avait transpercée de bord en bord et la vie me quitta d’un grand choc vif.
Quand j’ouvris les yeux, je ne compris pas tout de suite… Des hommes, des femmes, des enfants arpentaient l’endroit brumeux et étrange dans lequel je me trouvais. Je cherchais Dalambress et le squelette parmi eux. Ils ne semblaient pas capable de parler, ni même de me voir. J’aperçue soudain une lueur briller au bout d’une longue et noire silhouette. Drapée dans sa robe, elle me toisait, presque amusée de m’entendre parler. La Grande Faucheuse en personne se tenait devant moi. Elle écouta mon histoire avec attention et horrifiée à l’idée de laisser cette puissance maléfique lui voler ses âmes, la Mort consentit à me renvoyer sur Faerun, à condition toutefois que je lui renvoies ces âmes ravies par les forces de la Clairière Noire. Pour ce faire elle me tendit une épée scintillante et m’insuffla la force de la porter et de bien la manier. Ce prêt pour l’accomplissement de sa volonté, et de la mienne, allait être repris à la fin de ma mission, accompagnée de mon âme si j’échouais. Ébranlée, je m’inclinai respectueusement devant la grande Faucheuse … Quand je me redressai, j’étais dans le temple de Tempus. La grande prêtresse me souriait avec bonté, je lui racontai donc mes péripéties. En me rappelant toute la chance que j’avais eu, elle me souffla quelques bénédictions de son dieu avant de m’envoyer à la hâte éliminer ce squelette.
Malgré ma nouvelle lame et les efforts de la Prêtresse, mes efforts s’avèrent vains et je m’apprêtais à fuir à nouveau alors que le grand monstre venait de renvoyer Corlyk dans les limbes de son plan astral. Surgit alors une belle dame au poignard acéré qui découpa le revenant en quelques coups. Interloquée, je vins la remercier alors qu’un elfe, apparemment un puissant mage, apparut à nos côtés. Je reconnus le Seigneur Verchanal, proche du Chancelier. Je me présentai et commençai à leur raconter les évènements quand nous fûmes interrompus par de nouvelles attaques de morts-vivants. Affaiblie et sans ressource, je laissai passer le mage et la belle dame qui eurent tôt fait de décimer la meute de revenants. Une nouvelle vague de cette vermine fit chanceler mes défenseurs et je joignis mon épée à leurs pouvoirs pour exterminer ces horreurs. Le Seigneur Verchanal usa finalement de ses pouvoirs pour nous téléporter en sûreté, loin de ce lieu maudit.
Comme l’auberge de l’Elfe et du Cerf-Volant est un lieu agréable pour qui revient de la Clairière Noire! Je convins avec Verchanal et son amie de joindre, du moins pour éclaircir les évènements récents auxquels j’avais pris part, la milice du Val. J’y serai rejointe par d’autres aventuriers. Je me promis d’en parler à Rose, et peut-être même à ce bougre de nain. Nous nous donnâmes rendez-vous le lendemain et je pris congé de ces bonnes gens, épuisée par mon incroyable journée.
Pelotonnée contre Corlyk dans un arbre creux du Cormanthor, alors même que j’écris ces lignes, mes pensées vont vers Dalambress de qui je n’ai aucune nouvelle depuis ma visite chez la Grande Faucheuse. Je sais bien que mon amie est débrouillarde et qu’elle retentira probablement demain avec une nouvelle histoire… Pourtant, une inquiétude demeure et si ce n’était cette lassitude infinie qui m’habite, j’irais à sa recherche… Chauntéa, protège la bien, si son Lathandre ne le fait pas… »
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