Témoignage d'une femme battue

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Bonjour

Je viens de lire cet Article qui m'a très émue et très peinée.
J’ai du mal comprendre comment des gens peuvent êtres aussi mauvais, j'en suis écoeurée.


sources :

http://www.eurowrc.org/01.eurowrc/06...07belgique.htm


l'article :


Je m'appelle S., j'ai trois enfants et je suis d'origine marocaine. Je me suis mariée je n'avais même pas 15 ans. C'était un mariage arrangé au Maroc. Je ne voulais me marier mais ma mère voulait car elle croyait qu'elle allait mourir et pour l'argent aussi. Le jour même du mariage, il m'a déjà battue parce que je ne voulais pas avoir de rapports sexuels. J'étais pleine de sang. Après 15 jours de mariage, il m'a ramenée en Belgique dans le coffre de la voiture. On a vécu chez mes beaux-parents pendant plus ou moins 8 mois. Je ne le voyais presque pas, il était toujours dans les cafés, il rentrait tous les 2 ou 3 jours dans la nuit. Pendant cette période, il m'a claqué la tête contre le mur, je suis tombée dans le coma, je suis restée deux mois à l'hôpital. Je n'avais pas de papiers, on m'a fait passer pour ma belle-soeur. Je ne sais pas ce que j'ai eu car on parlait flamand et je ne comprenais pas. Il ne s'est même pas excusé, il n'avait aucune pitié.

Quelques temps après, je suis tombée enceinte de mon premier enfant. A ce moment-là, je me suis demandée ce que j'allais faire. Je me suis encore sentie plus liée à lui. Si j'avais eu mes papiers, je crois que je serais partie. Je n'avais pas de papiers parce qu'on croyait que c'était un mariage blanc. J'ai tout essayé pour le faire partir, je me jetai pas terre .. mais il a tenu bon. Quand j'étais enceinte de 7 mois, mon beau-père nous a mis dehors et on a emménagé dans une maison. Il n'y avait pas de chauffage, de nourriture, il rentrait tous les 5, 6 jours. Je ne pouvais pas me plaindre de cela à lui car sinon, il me mettait dehors en combinaison et me faisait descendre la rue comme cela ne plein mois de février. Je devais mettre la djellaba ... alors que dans ma famille, on ne vivait pas comme ça. Je ne pouvais pas sortir car mes beaux-parents me surveillaient. Puis il a voulu déménager pour échapper au regard de ses parents, pour pouvoir faire tout ce qu'il voulait. Il a fallu se réhabituer à une autre maison., très grande. Là, je n'étais plus surveillée mais il fermait la porte à clé quand il s'en allait.

Là, il a commencé à ramener des femmes à la maison. J'étais obligée de leur servir le thé, voir s'il n'avait besoin de rien sinon j'étais battue. Puis j'ai accouché de mon fils. Je n'avais pas le droit de me plaindre sinon il frappait mais il m'a quand même emmené à l'hôpital.

J'ai fait une dépression, je me suis sentie seule, je pensais à ma famille. De 80 kg, je suis passé à 46 kg. L'argent de la prime de naissance est passée dans la drogue, je n'avais rien pour le gamin. Heureusement, que mon oncle de France a acheté des choses sinon je n'avais rien. Après, ça a continué comme avant. Il ne rentrait pas. Je n'avais pas de chauffage, rien à manger et si je me plaignais, il me mettait dehors en pleine nuit. J'allais en cachette chez une voisine demander un carton de lait. Une fois, il a mordu le gamin, il a hurlé. Je lui ai demandé pourquoi il avait fait cela. Cela ne lui a pas plu : il m'a battue avec le fil de la radio. je n'ai plus pu bouger pendant plusieurs jours. J'étais suivie par l'ONE mais je n'osais pas parler.

Avant d'avoir mes papiers, je n'osais pas partir car j'avais peur d'être renvoyée chez ma mère et j'avais peur de ma mère et de mon oncle. Et quand j'ai eu mes papiers, j'avais peur de lui et peur de perdre mes enfants. Je me sentais paralysée, j'avais l'impression que toutes les grilles étaient fermées.

Presque tout de suite après, je suis de nouveau tombée enceinte mais il l'a fait partir avec des coups, il me frappait au ventre. J'avais des hémorragies mais il ne voulait pas que j'aille à l'hôpital. Je me soignais moi-même avec des plantes.

Puis je suis tombée enceinte de mon deuxième fils et on a encore déménagé. On a vécu de la même marnière, j'étais enfermée à clé. J'ai accouché chez moi car il n'était pas là et l'ambulance est arrivée trop tard (j'avais demandé aux voisins de l'appeler). Il est arrivé et il a dit : "Qu'est-ce qu'il a ? Il est crevé ?" en regardant le bébé à terre. Je suis partie à l'hôpital. Mon gamin est allé en pédiatrie et moi en maternité. Il ne venait pas nous voir. J'étais triste, j'avais envie de mourir. Il devait venir nous chercher à l'hôpital, il n'est jamais venu, il était dans les cafés. Quelqu'un d'autre a dû me ramener. Quand il est rentré, il m'a battue. Il disait que j'aurais dû l'attendre.

Puis on a encore déménagé. La police venait tous les jours avec les chiens pour chercher la drogue. La vie était la même qu'avant : les femmes ... Puis il m’a déposée au Maroc dans une maison de sa famille, seule pendant un an. Je n'osais pas me plaindre à ma mère car j'avais peur qu'elle tienne avec mon mari. C'est le grand-père de mon mari qui m'a aidée. Il nous a payé le billet d'avion pour revenir en Belgique.

Je suis retournée chez mes beaux-parents, j'ai eu une hémorragie donc mon gynécologue m'a donné la pilule. Mon mari s'en est rendu compte. Alors il m'a pissé dedans. J'étais la bonniche, je nettoyais, je faisais la bouffe pour 12 personnes. Puis on a acheté une maison et je suis tombée enceinte de jumelles et il me les a fait perdre à 7 mois ½ de grossesse. Il sautait sur mon ventre. Plus il voyait de sang, plus il sautait. Il me disait : "Crève et je veux voir ce que tu as dans le ventre crever aussi". Je suis allée à l'hôpital, j'étais toute bleue. Mon gynécologue m'a donné l'adresse d'un avocat. Mais j'ai jeté la carte car je pensais qu'il fallait beaucoup d'argent pour prendre un avocat.

Puis il a commencé à frapper mon 2e fils, il ne le supportait plus, il demandait à l'aîné de le frapper. Une fois, il l'a pris par les pieds, a mis sa tête dans le wc et tirait la chasse.

Je me mettais toujours entre eux pour recevoir moi-même les coups. Puis j'ai eu mon 3e fils et puis encore une fausse couche. J'ai commencé à parler à des assistantes sociales car j'avais peur pour mes enfants. On a exigé qu'une assistante sociale passe à la maison pour voir les enfants. Après chaque visite de l'A.S., il était méchant avec le gamin et je me mettais entre. il me disait qu'il me crèverait, que je finirais dans le congélateur car de toute façon j'étais orpheline, que le gamin avait la sale gueule de sa mère. Il était méchant avec le gamin pour un oui ou pour un non. Il donnait tout au premier et rien au deuxième.

Les derniers temps avant de partir, il me demandait de lui faire à manger en pleine nuit et me menaçait de jeter le bébé par la fenêtre si je ne le faisais pas. Il tenait le bébé dans le vide, en chemisette en plein mois de décembre. J'ai appelé l'A.S., j'étais décidée à partir, j'étais au courant qu'il existait des maisons d'accueil. J'ai fait deux maisons d'accueil avant d'arriver au refuge car je n'étais pas en sécurité dans ces maison-là. Une fois que je suis arrivée au refuge, j'étais soulagée. Le seul regret que j'ai, c'est que je sois restée si longtemps mais je pensais que la loi belge m'obligerait à retourner avec mon mari. Je suis restée six mois au refuge pour femmes battues. J'ai été bien reçue, j'étais en sécurité et mes enfants aussi. J'étais chez moi. Je m'entendais bien avec tout le monde, personne ne me donnait des ordres. On m'a aidée à reprendre confiance en moi. J'ai suivi une formation à l'affirmation de soi au refuge. Maintenant ça fait 6 ans que je vis seule avec mes trois enfants. j'ai des contacts réguliers avec le refuge. Mon ex-mari vient de temps en temps chercher le plus grand des gamins. Il ne m'agresse plus parce que je lui montre que je n'ai plus peur de lui. Mais après tout ce temps, dans sa tête à lui, je suis encore sa femme. A l'heure actuelle, je vais à l'école, j'apprends à lire et à écrire en français. Je travaille avec des femmes.

J'ai envie de dire à toutes les femmes que dès qu'elles sentent que quelque chose ne va pas, il faut partir. Je suis persuadée qu'il y a encore beaucoup de femmes qui ne savent pas qu'il existe des maisons d'accueil et c'est dommage car si je l'avais su plus tôt, je serais partie beaucoup plus tôt.
Malheureusement ca existe, et c'est clair qu'il ne faut pas se voiler la face, même si c'est aussi dur à dire qu'un viol, ou autre... La violence c'est le truc le plus naze qui existe sur cette terre...
Re: Témoignage d'une femme battue
Ca me donne la nausée, en même temps je trouve qu'en parler est plus que nécessaire.


Citation :
Provient du message de Shail

Le seul regret que j'ai, c'est que je sois restée si longtemps mais je pensais que la loi belge m'obligerait à retourner avec mon mari.

(...)

J'ai envie de dire à toutes les femmes que dès qu'elles sentent que quelque chose ne va pas, il faut partir. Je suis persuadée qu'il y a encore beaucoup de femmes qui ne savent pas qu'il existe des maisons d'accueil et c'est dommage car si je l'avais su plus tôt, je serais partie beaucoup plus tôt. [/i]
Le manque d'information est un peu trop fréquemment cause d'abus qui s'éternisent, de doute quant à l'attitude à adopter... Et pas seulement pour les femmes battues.

bon, j'ai du de mal à écrire là, je suis un peu noué

j'ai noté le site.

Je ne sais pas si tu connais, un lien que j'ai sous la main, sur lequel il y a des choses intéressantes :

encore féministes !
Ca me donne la nausée...

Le plus important, c'est qu'elle vie mieux et qu'elle est en sécurité.
Moi j'ai bien lu et je m'inquiète car j'ai deux filles, si quelqu'un lève la main sur elle et les bat, j'explique même pas se qu'il va endurer, adepte de la non-violence a l'idée que l'on fasse du mal a mes enfants je suis capable du pire.

Il faut vraiment que se genre de chose s'arrête.
ça fait mal au bide ce récit.

Sinon, tous les moyens d'actions sont bons :

- garder l'oeil ouvert (j'ai pas dit fliquer ses voisins, hin, mais juste ne pas partir du principe que ça n'arrive qu'aux autres et pas aux gens qu'on connaît).

- avoir toujours les adresses utiles de sa région dans son carnet d'adresse. (n° d'aide, assistantes sociales motivées, adresses des permanences, voire de certains refuges quand vous êtes dans la confidence).

- ne pas trop hésiter. Vaut mieux passer pour un con parfois que de s'apercevoir que l'on a été aveugle.

[édit :
- et SURTOUT péter et répéter jusqu'à plus soif que la seule option de la victime dans ces cas-là, c'est de se casser au plus vite. Personne ne mérite ce traitement et l'aggresseur n'a ni bonnes raisons, ni excuses. ]
Argh.

Sérieusement , j'ai du mal à comprendre les voisins ou la famille qui sont au courant.

Et surtout les médecins , ils devraient prendre sur eux et prévenir SoS femmes battues ou une organisation pouvant aider cette femme.

C'est immonde , sauter sur son ventre
les monstres ordinaires... ce type a mérité 20 ans de taule, au moins : viols sur mineure, tortures, actes de barbarie... C'est monstrueux. Plonger la tête d'un bébé dans les WC et tirer la chasse... le pire, c'est que ce n'est pas un cas isolé : lui et ses parents trouvent ça normal. A vomir.
Moi je comprend surtout pas qu'on puisse se laisser faire comme ca .

Franchement c'est plus une vie alors tant qu'a ramasser , autant essayer de le poignarder ou lui balancer une bouilloire d'eau bouillante en pleine gueule quand il s'y attend pas .

La facilité avec laquelle les gens se laissent conduire à l'abattoir me consterne...
Citation :
Provient du message de Lothar
Moi je comprend surtout pas qu'on puisse se laisser faire comme ca .

Franchement c'est plus une vie alors tant qu'a ramasser , autant essayer de le poignarder ou lui balancer une bouilloire d'eau bouillante en pleine gueule quand il s'y attend pas .

La facilité avec laquelle les gens se laissent conduire à l'abattoir me consterne...
ah ben ça...

Je sais pas quoi te répondre. A une autre époque, j'aurais argumenté pendant des heures et des heures pour arriver à te faire saisir l'état de victime, mais je sais maintenant que ça ne s'explique pas.

Faudrait que tu testes et je ne te le souhaite pas. C'est un des cas où il faut prier pour rester ignare.
Citation :
Provient du message de Lothar
Moi je comprend surtout pas qu'on puisse se laisser faire comme ca .

Franchement c'est plus une vie alors tant qu'a ramasser , autant essayer de le poignarder ou lui balancer une bouilloire d'eau bouillante en pleine gueule quand il s'y attend pas .

La facilité avec laquelle les gens se laissent conduire à l'abattoir me consterne...
Comme a dit Keeala ... je reste sans voix devant ta remarque
Citation :
Provient du message de Lothar
Moi je comprend surtout pas qu'on puisse se laisser faire comme ca .

Franchement c'est plus une vie alors tant qu'a ramasser , autant essayer de le poignarder ou lui balancer une bouilloire d'eau bouillante en pleine gueule quand il s'y attend pas .

La facilité avec laquelle les gens se laissent conduire à l'abattoir me consterne...
*regrette d'être débitrice sur son compte Attaques persos"*

Felina avait fait un post absolument merveilleux sur un sujet traitant aussi des femmes battues, sur le Bar ... malheureusement on dépasse les 800 connectés et je ne peux le rechercher. Je l'aurai bien collé ici ...
Citation :
Provient du message de Lothar
Moi je comprend surtout pas qu'on puisse se laisser faire comme ca .

Franchement c'est plus une vie alors tant qu'a ramasser , autant essayer de le poignarder ou lui balancer une bouilloire d'eau bouillante en pleine gueule quand il s'y attend pas .

La facilité avec laquelle les gens se laissent conduire à l'abattoir me consterne...
au lieu de dire des bêtises, relis l'histoire et le background de la victime en détail. Et réfléchis un peu.
Citation :
Provient du message de Keelala
Sinon, tous les moyens d'actions sont bons :

- garder l'oeil ouvert (j'ai pas dit fliquer ses voisins, hin, mais juste ne pas partir du principe que ça n'arrive qu'aux autres et pas aux gens qu'on connaît).

- avoir toujours les adresses utiles de sa région dans son carnet d'adresse. (n° d'aide, assistantes sociales motivées, adresses des permanences, voire de certains refuges quand vous êtes dans la confidence).

- ne pas trop hésiter. Vaut mieux passer pour un con parfois que de s'apercevoir que l'on a été aveugle.

[édit :
- et SURTOUT péter et répéter jusqu'à plus soif que la seule option de la victime dans ces cas-là, c'est de se casser au plus vite. Personne ne mérite ce traitement et l'aggresseur n'a ni bonnes raisons, ni excuses. ]

Message plein de bon sens.
Très souvent, après qu'une affaire comme cela est divulguée, les connaissances de la victime disent :"Je me rendais bien compte qu'il se passait quelque chose, mais je n'ai pas voulu me mêler de sa vie privée" ou quelque chose du genre...

Si vous avez le moindre doute de quelque chose comme cela, parlez-en au moins avec la personne concernée.
Citation :
Provient du message de Aloïsius
au lieu de dire des bêtises, relis l'histoire et le background de la victime en détail. Et réfléchis un peu.
Que veux tu dire par là ?

J'ai dû louper plein de choses à la lecture, car je ne vois pas ce qu'il y a de marquant dans son Background [d'ailleurs, parles-tu via ce mot de son histoire actuelle ou de son vécu passé ? Je ne saisi pas trop]

Accepterais-tu de me montrer ce qui, dans son vécu, te semble interdire une réaction d'autoprotection ? Juste pour que je comprenne votre position [inutile de tenter de me faire changer d'avis, montrez-moi juste le fil de vos idées pour me donner une autre voie de reflexion...]
Citation :
Provient du message de Lothar
Moi je comprend surtout pas qu'on puisse se laisser faire comme ca .

Franchement c'est plus une vie alors tant qu'a ramasser , autant essayer de le poignarder ou lui balancer une bouilloire d'eau bouillante en pleine gueule quand il s'y attend pas .

La facilité avec laquelle les gens se laissent conduire à l'abattoir me consterne...
La peur permanente, l’envie de mourir, le désespoir et la non assistance de son entourage lui on fait perdre toutes visions de fuites et de réactions mais elle n’a pas perdue l’instinct de survie et son sacrifice pour ses enfants en est un bel exemple.

Ceci peu répondre a ton interrogation je pense car elle dit :


« …..Je me sentais paralysée, j'avais l'impression que toutes les grilles étaient fermées…… »

« …..Je me mettais toujours entre eux pour recevoir moi-même les coups….. »



Pour elle j’en ai mal au plus profond de moi, je coule les larmes.

Ces hommes la ce n’est pas 20 ans de prison qu’ils méritent mais le pire du pire !

Sur le site il y a d’autres témoignages mais je n’ai pas la force de les lire car celui-ci m’a vraiment choquée.
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