[Nouvelle] La guilde des Sombres

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Bien le bonjour, collègues rôlistes. J'apparais dont sur ce forum sur les conseils d'un monsieur tout puissant qui se reconnaitrai ( erf...) dont je ne souhaite pas citer le nom ici.

Euh... voila...
Donc ma nouvelle n'en est pas réellement une, c'est le journal de bord d'un voleur halfeling qui a bâti sa guilde à la Porte de Baldur. Sachez qu'aucun évènement n'a été "inventé" par moi même, étant donné que ce journal est exactement (enfin presque...) ce qu'il s'est passé durant le JdR (AD&D 2° édition) avec mon MD.

Je remplis donc le journal au fur et à mesure des aventures de ce brave voleur Ranald Haleburry, dit le Sombre. Malheureusement, les mises à jour risquent d'être rares, étant donné que le BAC approche et que je ne peux me le permettre.

Si vous avez des erreurs à me signaler, je me ferais un plaisir de les rectifier.
Ceci est donc une "nouvelle" amateur, ne vous étonnez pas de l'absence de talent de son auteur (moi, en d'autrs termes...)

Si vous avez des questions sur les caractéristiques de mon personnage, je serai heureux d'en parler.

Sur ce, bonne lecture
Zut... j'ai le trac...
__________________
Quel est le pire des ennemis qui nous attende avec l'âge ?
Qu'est ce qui imprime la Rîde plus profondément au front ?
Voir chaque personne aimée effacée de la page de la vie,
Et être seul sur Terre comme je le suis maintenant.
Message roleplay
Moi, Ranald le Sombre m’engage à remplir aussi souvent que possible ce journal afin d’écrire peut-être (et je l’espère) mes mémoires durant mes vieux jours.


Commençons par le début. Nous sommes le 7 avril de l’année du Bouclier (1367)
Suite à mon retour de Bérégost et après avoir quitté mon compagnon de voyage Amstard, un brave homme, bien que trop honnête pour moi, j’ai décidé de fonder ma guilde dans ma ville natale, La Porte de Baldur. Celle-ci serait couverte par une taverne, excellent moyen pour attirer du monde, avoir vent de rumeurs et peut-être trouver de nouveaux adeptes de la guilde. Pour l’emplacement, j’avais une préférence pour les Docks, les tavernes (et les patrouilles de gardes) y étant rares et les dockers, cherchant à se débarrasser de leur paie, très courants. J’ai donc inspecté les horizons et ai trouvé un entrepôt à vendre, l’adresse d’une taverne indiquée. Je fus à ce bar en quelques bonds. Ce n’était pas une mauvaise taverne, tout compte fait. Enfin… J’ai demandé au barman de m’indiquer le propriétaire de l’entrepôt dont je ne me souviens plus du nom. Celui-ci, après avoir dégrisé m’a vendu son entrepôt pour 100 PO. Peu confiant, je l’ai forcé à rédiger un contrat de vente. Suite à ça, je lui ai donné son dû et suis sorti de la taverne. Naturellement, une rixe débuta dès ma sortie… je plains le barman… enfin, les affaires sont les affaires. J’ai donc passé la nuit dans ma nouvelle acquisition.




Le 8 avril, année du Bouclier
Le matin venu, j’inspectais plus précisément mon entrepôt : un grand bâtiment de 30 mètres de long, 20 m de large et une douzaine de haut. Les seules fenêtres du bâtiment se situent à 6 ou 7 m de hauteur, et c’est mieux ainsi, empêchant quelque curieux de regarder à l’intérieur à moins que celui-ci soit un géant… et même, des géants de 6m de haut… Et enfin, la dernière partie du bâtiment mais pas la moins importante : la cave. Celle-ci mesure 20m sur 15m et a une hauteur de 3m.

Cependant, la construction du bâtiment, en bois et tôle ne me satisfaisait pas, j’ai donc contacté un maçon, très sérieux, voire trop. Il m’a demandé les papiers de propriété, l’autorisation de construction de la mairie ainsi que d’autres papiers dont je n’ai jamais entendu parler. Pour m’en débarrasser, je lui ai demandé le prix et lui ai dit que c’était trop cher. J’ai donc contacté une entreprise moins cher et moins regardante sur l’officialité du bâtiment. Pour 80 PO, les maçons ont recouvert tout le bâtiment de chaux et ont bâti les cloisons que j’avais demandées. Deux semaines après, tout était prêt. Les commandes que j’avais passées sont arrivées à savoir : 12 tables, 60 chaises, 6 tabourets, 18 tonneaux, 10 grands coffres et un comptoir. Ainsi que 2 tonneaux de bière et 2 de vin. J’ai installé à l’entrée une pancarte : « La Rascasse Ivre », le nom du bar. Après avoir aménagé les locaux (guilde et bar), j’ai passé une annonce : « Recherche barman, gardes, hommes de main. S’adresser à la taverne de la Rascasse Ivre » .




Le 22 avril, année du Bouclier
J’ai eu plusieurs réponses. Pour le bouleau de barman, un ex-collecteur des impôts (foutus fonctionnaires… ), un jeune couple et un guerrier déçu par l’aventure. Le choix a été vite fait. Le seul problème, c’est que le guerrier ne connaissait pas le jargon des voleurs, je lui fais donc prendre des cours du soir… Puis, pour les gardes et hommes de main, 4 gars : un guerrier, un guerrier amateur et 2 soi-disant guerriers. Le guerrier expérimenté a tout de suite senti le coup et est parti. L’amateur se fiche pas mal de la guilde, tant qu’il est payé : il reçoit donc 5 PA par soir. Les 2 autres, après une brève conversation sont venus pour la guilde (l’appellation « hommes de main » était assez claire). Mes deux futurs et premiers collègues s’étaient spécialisés au vol à la tire, mais j’ai atteint une maîtrise parfaite dans ce domaine. Je leur ai alors conseillé de se recycler dans la détection de piège (mon seul et unique point faible) et le crochetage de serrures.

Le premier, bien que pas très malin, s’est révélé être très convaincant et charismatique. Le second, débutant, n’a aucune caractéristique particulière mis à part le fait qu’il se surestime… enfin bon, tant pis… Ce sont de bonnes recrues à mon avis. Les conditions et le règlement de la guilde leur convient parfaitement. L’ouverture de la taverne a lieu ce soir-même. Le barman nettoie son comptoir une ultime fois. Je vérifie avec le barman les tarifs : 5 PC la chopine (0.5 L) de bière, 1 PA la chope (1 L), 3 PC la chopine de vin et 5 PC la chope. Quelques minutes après l’ouverture, déjà toutes les tables sont occupées. Un brouhaha emplit rapidement la salle. J’ai remarqué un gnome seul habillé en noir, une aura de mystère l’enveloppant, à une table en train de boire sa chopine de bière. Je m’approche et lui demande en jargon des voleurs s’il est des nôtres et il me répond que non, en jargon… Pour le moins étrange. Sinon, le reste de la nuit se passe correctement jusqu’à ce qu’une bagarre éclate à une table de 3 hommes et un demi-ogre. Les tables se renversent, les insultes fusent. L’humain crie au demi-ogre d’aller se battre dehors. Dès que cet homme se retourne, un coup de masse lui explosa le crâne. Naturellement, la masse se trouvait dans la main du demi-ogre. La rixe fut courte et expéditive : les 3 humains furent littéralement laminés par le demi-ogre. Celui-ci, s’apprêtant à quitter la taverne reçut de plein fouet 2 projectiles magiques qui eurent raison de lui. Ces derniers venaient d’être envoyé par le gnome.

Après avoir jeté les corps à l’eau, tâche facilitée par la proximité des quais, je partis remercier le gnome en lui offrant une choppe de bière. Celui-ci m’affirma qu’il est toujours prêt à buter des races maléfiques. Il semble qu’il puisse devenir un allié, bien que passif. Jusqu’à la fermeture, tout se passa bien. La recette fut de 5 PO, 4 PA et 3 PC. Je laissai la totalité de la recette au barman sans prélever mes 50%. Puis, mes 2 acolytes et moi-même sommes sortis et nous crochetâmes le verrou de l’entrepôt voisin, un entrepôt alimentaire. Après avoir récupéré quelques tonneaux de poisson et de lard salé, nous refermâmes le tout et repartîmes dans notre guilde.



Le 23 avril, année du Bouclier
Nous avons décidé d’aller nous faire la main dans le parc des hauts-quartiers tout en cherchant armureries et bijouteries isolées. Après mûre réflexion, je décidai de plutôt cambrioler une armurerie (ce qui ne devrait pas poser de problèmes) afin de mettre mes partenaires en confiance. Arrivé au parc, j’observais la technique de mes 2 amis. Le premier, sombre 2 (c’est son nom de code), romantique et charismatique à souhait s’assis à coté d’une jeune dame à un banc.

Une dizaine de minutes plus tard, il revint avec les anneaux de cette dernière et son collier. Sombre 3, bien qu’inexpérimenté, il se révéla efficace. Feintant une chute, il en profita pour subtiliser le sac d’un gentilhomme. La recette de ces maigres larcins fut plus élevée que je ne le pensais : nous réussîmes à refiler les anneaux et le collier auprès d’un bijoutier véreux. Il aurait été dangereux de vouloir vendre deux de ces anneaux, portant une marque particulière, sûrement l’insigne de la famille des nobles auxquels nous les avons subtilisés. Le total des bénéfices se monte à 97 PO. Pas mal… Nous avons également repéré une petite armurerie sympathique et isolée, qui semble être la cible de notre cambriolage le soir-même. La nuit tombée et la patrouille de garde passée, nous nous dirigions vers cette armurerie. Sombre 3 se plaça à l’opposé de la rue et était censé faire la garde. Sombre 2 et moi-même (Sombre 1) nous occupions de crocheter le verrou de la porte d’entrée. Celle-ci s’ouvrit sans le moindre bruit. La pénombre présente dans la pièce nous empêchait de voir ce qui nous attendait. Au moment où je franchis le palier de la porte, un bruit sourd se fit entendre. Sentant venir le piège, je sautais mais malheureusement, si je n’avais rien fait, la flèche me serait passé au-dessus grâce à ma petite taille. Mais ma tête se trouvait sur la trajectoire du carreau, envoyé par une arbalète située à l’opposé de la salle.

Un bruit de chair déchiré se fit entendre alors que je m’effondrais, dans une flaque de sang grandissante. Sombre 2 était horrifié. Il se pencha sur moi, et commença à essayer de me réanimer. Je voyais ses lèvres remuer mais sa voix me paraissait lointaine. Le carreau d’arbalète s’était logé juste entre mon crâne et mon oreille droite, faisant pendouiller lamentablement la partie supérieure de mon oreille. Je me relevais avec l’aide de Sombre 2, repris mes esprits, ôtai mon gant, le plaça dans ma bouche et serrais les dents tandis que je cassais l’extrémité du carreau et le retirai de mon oreille (du moins ce qu’il en restait). Je déchirais ma pèlerine noire et me fit un garrot pour éviter de perdre trop de sang. Nous entrâmes tout de même, Sombre 2 et moi dans l’échoppe. De nombreuses armures y étaient entreposées, allant du cuir à la cotte de mailles. Nous prîmes 3 armures de cuir, les cottes de mailles étant trop bruyantes. Je saisis un casque et me l’équipa. Puis nous nous dirigeâmes vers le comptoir. Après avoir inspecté les tiroirs, nous avons décidé de laisser tomber le comptoir, celui-ci étant protégé par plusieurs pièges (je ne comptais d’ailleurs pas perdre un autre bout d’oreille dans la même soirée). Nous nous préparions à monter à l’étage avec toutes les précautions que cela nécessitait quand Sombre 3 défonça la porte d’entrée, dans un vacarme fracassant, une large entaille sur la poitrine.

Vacillant, il nous hurla de nous enfuir avant de s’écrouler. Le temps que nous comprenions, 2 gardes du poing enflammé firent irruption dans l’armurerie. Sombre 2 profita de la surprise générale pour attraper mon bras et me tirer jusqu’aux escaliers. Je compris rapidement en regardant ses yeux qu’il avait un plan. Je le suivis et nous montâmes jusqu’au 2° étage tout en déversant des chausse-trappes. Puis, une porte fermée à clé nous arrêta. Je sortis mes rossignols et en moins de 5 secondes, j’ouvris la porte (je crois que je n’ai jamais ouvert aussi rapidement une serrure…) tandis que Sombre 2 ralentissait les gardes en leur envoyant ses bottes. Nous sautâmes à la première fenêtre venue et nous rattrapâmes à un toit tandis que les gardes tentaient de nous suivre. Nous courûmes sur les toits lorsque, regardant derrière moi, j’aperçut Sombre 3, les armures de cuir sous le bras, s’échappant par la porte de l’armurerie. Nous descendîmes à la première gouttière d’un toit et décidâmes des suivre les gouttelettes de sang semées par notre confrère. Nous le retrouvâmes dans un coin d’une allée, dans une mare de sang, les armures de cuir à ses pieds. Il fallait lui donner des soins très rapidement. Il réussit à me dire : « Ah, je croyais que j’allais crever dans cette ruelle… Conduisez-moi au temple de Mask … Je vous guiderais ». Sombre 2 le prit sur ses épaules alors que je faisais de même avec les armures de cuir. Nous descendîmes dans les égouts grâce à la première bouche que nous vîmes. Il était logique que le temple de Mask ne pouvait pas se trouver autre part que dans les égouts, cette religion étant interdite dans tout l’Amn. Ce temple était d’ailleurs situé juste en dessous de la mairie de la ville, respectant bien l’idée de narguer les autorités, chère au culte de Mask. On nous accueillit. Le prêtre supérieur de ce petit temple pourtant fort bien décoré fit allonger Sombre 3 et lui appliqua des soins magiques. J’ôtai mon casque et il vit ce qui était arrivé à mon oreille. Il m’expliqua, qu’il fallait couper la partie supérieure de celle-ci pour que la plaie ne s’infecte pas. Il s’exécuta et cicatrisa la plaie avec un soin magique. Puis il me dit en souriant et en brandissant le bout de mon oreille: « Vous y étiez très attaché, vous voulez le garder ? ». Je lui répondis que non (je ne voyais pas vraiment ce que je pouvais encore en faire …). Nous passâmes la nuit dans le temple.
La suite
Le 24 avril, année du Bouclier


De bonne heure, mes compagnons et moi nous levâmes. Je donnais ma bourse de 50 PO à un prêtre supérieur en le remerciant de nous avoir hébergés. Puis nous quittâmes les égouts et nous dirigeâmes vers la guilde.

De retour dans notre havre de paix, je demandais la raison de l’arrivée brutale de Sombre 3 dans l’armurerie le soir du casse. « Et bien, en fait, la patrouille de garde est passée à quelques pas de moi quand je vis leurs bourses généreuses se dandiner à leurs ceintures. Mais disons que… je… je me suis fait repérer et… euh… le garde dégaina son épée et me blessa à l’épaule avec le revers de sa lame. N’écoutant que mon courage, je courrais dans la direction de l’armurerie pour vous prévenir. ». Ce qui confirma mes pensées : Sombre 3 se surestime… enfin tant pis… nous avons tous fais des erreurs… Je lui ais donc gentiment comprendre d’éviter ce genre de raisonnement immature et ce type de larcin pour le moins dangereux.

Après une conversation avec mes coéquipiers, je leur fis comprendre que la perte d’un bout de mon oreille droite était un signe distinctif assez flagrant. Sombre 2 m’affirma en rigolant qu’il fallait dans ce cas-là que je me laisse pousser les cheveux (ce que je compte faire). Ce casse fut un fiasco mais nos pertes ont été compensées par une acquisition très précieuse : l’amitié des adeptes de Mask.

Un peu déçu de notre contre-performance ce soir-là, nous ( Sombre 2 et moi ; Sombre 3 avait besoin de repos suite à sa blessure) décidâmes de recourir au bon vieux vol à la tire. Les lieux pouvant être intéressants étaient notre parc favori et les bars où traînent les aventuriers à l’entrée de la ville.

Nous commençâmes par une valeur sûre : le parc. Arrivés au parc, nous constatâmes qu’il y avait nettement moins de gens que la fois passée : sûrement parce que le temps était moins clément. Tant pis… cependant, nous jugeâmes bon de nous attaquer aux cabanons où les nobles déposent leurs affaires pour aller se baigner. Seulement 2 casiers étaient occupés. En quelques minutes, les casiers furent dépouillés des quelques richesses qu’ils contenaient. Bénéfice : 49 PO… On fera mieux la prochaine fois. Donc, nous partîmes en direction d’un de ces bars d’aventuriers.

Nous entrâmes dans un de ces bars et commandâmes une bière… moins chère mais de qualité nettement inférieure à celle qu’on sert dans mon bar. J’en profitai pour faire la promotion de la Rascasse Ivre auprès du barman. Mais, après avoir reconnu les lieux et quelques pigeons à plumer, mon œil vif et perçant remarqua une petite personne en train de dépouiller Sombre 2. Je fis un pas vers sa direction… je me disais qu’on pourrait lui faire comprendre qu’on est des siens et qu’on n’est pas censé se voler entre nous. Malheureusement, sa maladresse lui fut fatale. Sombre 2, sans même comprendre ce qu’il fit, dégaina sans dague et dans le même mouvement, planta celle-ci entre les deux yeux du pauvre tire-laine. Celui-ci s’effondra.

Sombre 2 réalisa ce qu’il venait de faire et laissa tomber sa dague, atterré. Déjà, on commença à se lever dans le fond du bar. Je saisis le bras de Sombre 2 et nous sortîmes de ce bar en courant, tout en nous dirigeant vers la guilde. A première vue, personne ne nous suivait. Arrivé à la guilde, je commençais à ouvrir la porte tandis que j’aperçus une ombre sur ma gauche… une ombre très inquiétante. Nous avons été suivis… nous entrâmes rapidement dans le bar et nous plaçâmes chacun d’un coté de la porte, armés et près à trancher la gorge du premier venu…

Personne n’entra.

Je partis dans la cave en traînant Sombre 2, toujours en état de choc. Je le fis allonger tout en le réconfortant. Je remontai à l’étage, l’heure d’ouverture étant imminente. Je m’assis à une table, dos contre le mur. Le bar se remplit rapidement, presque toujours les mêmes têtes… Le gnome arriva, j’en profitai pour m’asseoir à la même table que lui. Vers 1 heure du matin, le barman s’approcha de moi et me confia une lettre qu’un homme en noir lui avait donnée. Cherchant à droite à gauche une présence hostile, j’ouvris tout de même la lettre.

Celle-ci disait : « Vous venez de tuer un membre du crotale éclaté, vous finirez la gorge tranchée »… pour signature, quelques gouttes de sang… Le gnome cherchait à savoir sans le montrer ce qui avait assombri mon visage. Cachant la lettre de son regard, je lui demandai calmement s’il connaissait ou avait entendu parler de la guilde du crotale éclaté… Celui-ci vida sa chope d’un trait, balbutia qu’il n’en avait jamais entendu parler et partit. Ceci ne fit qu’accroître mon inquiétude.

Je restai jusqu’à la fermeture et partit en direction de ma guilde tout en avertissant le barman de bien tout barricader. Je fermais consciencieusement toutes les portes à clés et plaçais à la porte de ma chambre, 2 barres à mine verticalement de façon à ce que celles –ci tombent si quelqu’un ouvre ma porte (s’ouvrant vers l’intérieur). Je déposai mes armes sur ma table de chevet et m’endormis.
Le 25 avril, année du Bouclier
Le matin arriva, je me levai. Sombre 2 et 3 étaient debout et équipés. Je leur expliquai le problème, ce qui culpabilisa Sombre 2 (ce n’était pas du tout mon intention). Nous montâmes dans le bar, armés et prêts à nous défendre. Personne…

Cependant, la porte de la chambre du barman était entrouverte. La porte d’entrée n’était d’ailleurs pas fermée à clé. Mettant celle-ci en joue avec ma barre-flind, j’entrai dans la chambre d’un bond rapide… Le barman était allongé sur son lit, pâle, immobile… je compris tout de suite en voyant 2 trous minuscules dans sa nuque. Au moment ou j’ordonnais à Sombre 2 et 3 de sortir de la chambre, quelque chose me bondit dessus.

Sans mes réflexes fulgurants, la mort m’aurait frappé. Je bondis de coté, un serpent noir s’écrasa contre le mur… un crotale… (qui n’allait d’ailleurs pas tarder à se faire éclater…) Premier réflexe : je fis virevolter et vrombire ma barre-flind devant moi, fascinant le serpent tout en l’empêchant de m’attaquer… mais (naturellement), Sombre 3 ne m’écouta pas… et c’est bien la première fois que j’étais fier de sa désobéissance. Il donna un coup de pied horizontal dans la tête de serpent qui vola au-dessus de moi pour rebondir contre le mur. Profitant de sa demi-inconscience, je coinçai ce maudit serpent dans les chaînes de ma barre-flind. D’un bond, Sombre 2, armé de sa dague trancha la tête de ce crotale, qui rebondit, trois à quatre fois par terre avant de choir lamentablement.

Je saisis l’anti-poison à ma ceinture destiné au barman… mais c’était trop tard… son cœur avait cessé de battre. Je sortis alors de la chambre alors qu’une flèche vint se planter à moins d’un mètre de ma tête. Naturellement, l’archer, situé à l’extérieur de la taverne, s’enfuit avant même qu’on ne puisse réagir. La flèche portait un message : « Cette fois-ci, nous t’avons manqué, mais tu seras puni, foi de crotale éclaté ». J’allais chercher le croque-mort afin de donner une fin convenable et humaine au barman. Puis je replaçai mon annonce : « Recherche barman, gardes, hommes de main. S’adresser à la taverne de la Rascasse Ivre » et achetai un drap noir que je suspendis au-dessus de l’entrée du bar, en signe de deuil…

Puis, je partis écumer les bars mal fréquentés afin de trouver de nouveaux adeptes pour la guilde car le besoin d’avoir un plus grand nombre d’hommes commençait à se faire ressentir de plus en plus. Au passage, je délestait un noble de sa bourse, d’ailleurs, la bourse ne contenait qu’une somme d’argent très faible. Tant pis… J’entrais donc dans un de ces bars mal famé. L’atmosphère était lourde et enfumée. Le bar était rempli, et le temps pluvieux n’arrangea pas les choses : de nombreuses personnes étrangères au métier vinrent dans ce bar. Je me frayai un passage jusqu’au comptoir, m’assis sur un tabouret et montra une jolie pièce d’or au barman. Il me demanda d’une voix dure : « Qu’est ce que tu veux, gamin ? ». Je lui répondit en langage des voleurs que je cherchais quelqu’un du « métier ». Il me montra un homme assis à une table de jeu avec une cape rouge d’une grande qualité. « Va le voir et dis lui que tu viens de ma part » murmura-t-il.

Je m’approchai de cette table de jeu. Les enjeux étaient très élevées : des sommes de plusieurs centaines de pièces d’or circulaient de main en main. J’attendis que la partie soit terminée pour aborder mon nouveau contact. Celui-ci empocha d’ailleurs tout l’argent posé sur la table. Je m’approchai de lui et lui chuchota que je venait de la part du barman. Il me dit : « D’accord. Mais allons dans un endroit tranquille. » Il pointa une porte au fond du bar. Il l’ouvrit, entra. Je le succédais et dis à Sombre 2 et Sombre 3 de rester dehors. Il referma la porte à clé. La salle dans laquelle je me trouvais était minuscule, sans fenêtres et ne contenait qu’une table et deux chaises. Il me fit asseoir et nous commençâmes à discuter.

Apparemment, cet homme faisait dans le recel d’objets volés, d’objets d’arts et avait beaucoup de contacts. Je lui demandai s’il pouvait trouver des hommes pour ma guilde. Je lui dit le nom de ma guilde (bien sûr sans lui révéler ni l’endroit, ni que j’étais le maître de la guilde) et il me répondit qu’il n’en avait jamais entendu parler (ce qui prouve bien que la discrétion règne dans ma guilde). Il m’expliqua qu’une guilde venait de se dissoudre et qu’il y avait quelques membres qui en cherchaient une nouvelle. Je lui donnai mes critères de sélection puis il m’indiqua son tarif pour chaque contact : exorbitant… 75 PO par contact.

Malgré mes difficultés financières du moment, je lui demandai de m’organiser deux contacts. Il m’affirma que je devais payer d’avance. N’ayant pas la somme voulue sur moi, je lui expliquai que je devais retourner à ma planque et aller chercher l’argent. Il ouvrit la porte, croisa son index avec le majeur et me dit « Que Mask te protège ». J’emmenai avec moi mes deux acolytes, Sombre 2 et Sombre 3, et nous courûmes en direction de notre guilde. Arrivés devant notre taverne, la porte d’entrée avait été forcée.

J’entrai d’un bond rapide à l’intérieur de mon bar. Personne. Les chaises et les tables étaient renversées. J’examinais toutes les salles une par une en commençant par la chambre du barman, puis par la salle de jeu et enfin par la réserve. Au passage, je remarquais que les tonneaux de bière et de vin derrière le comptoir étaient éventrés. Les deux premières salles étant vides, il ne restait que la réserve. Je songeais tout de suite à une intrusion dans la guilde. Je courut dans la réserve et vérifia la trappe d’entrée de la guilde. Elle était intacte. Mais, mon œil perçant remarqua une ombre menaçante dans mon dos.

Sans ma rapidité naturelle, une épée courte se serait plantée entre mes omoplates. J’évitai donc le coup, saisis ma barre-flind, prêt à riposter. Je me retournai. Mon agresseur avait la peau verte, pleine de pustules. Sa mauvaise odeur et sa couleur de peau me firent déduire que c’était un orque. Nous nous battîmes durant quelques bonnes minutes. Mon extrême agilité me permettait d’éviter tous ses coups, mais lui n’avait pas cette chance. Blessé, il tenta de s’enfuir. J’eus l’occasion d’enchevêtrer sa jambe avec ma barre-flind et de le tirer vers moi. Il chuta et s’assomma contre un des tonneaux de la réserve.

J’appelai mes camarades et nous l’attachèrent grâce aux quelques mètres de corde de la guilde. Une heure après, il se réveilla. Attaché de la tête au pied, il lui était logiquement impossible de s’échapper. Je commençai donc à le menacer. Je savais pertinemment qu’il était de la guilde du crotale éclaté. Je lui demandais donc de me donner la position de sa guilde. Il me cracha au visage. Je m’assis sur son dos et demandai à Sombre 2 et 3 d’aller prendre l’air dehors. Une fois qu’ils furent sortis, je posai mon stylet dans son dos, lui faisant comprendre que j’allais le torturer s’il ne voulait pas parler. Il ne voulait guère coopérer. Je lui expliquai que de toute façon, s’il retournait dans sa guilde vivant sans m’avoir tué, il serait mis à mort pour avoir manqué à sa mission. Je lui reposai une dernière fois la question. Il nous voulait toujours pas répondre. Je le traînais donc dehors en lui disant que j’allais l’exécuter dehors, pour montrer au peuple quel traitement nous réservons à ceux de sa race. Je le mis à genoux dehors, j’épée courte dans la main.

Etant donné que je ne comptais absolument pas le tuer, je tranchai ses liens et lui dis de fuir en espérant jamais le revoir dans la ville. Surpris, il me répondit qu’il ne s’attendait pas à tant de générosité de ma part. Pour me remercier, il m’indiqua la position de la guilde : elle se trouvait dans le phare. Puis il partit en courant.

En retard à mon rendez-vous, j’allai chercher rapidement l’argent nécessaire à mon contrat dans ma guilde puis courut vers le bar où je devais payer le receleur. Après avoir couru comme un forcené jusqu’au bar où m’attendait le contact, j’arrivai, en sueur. Je retrouvai le receleur à la même table de jeu, remportant toujours la mise. Quand il me vit arriver, il interrompit la partie et me dit d’un air froid : « Tu es en retard ». Il se leva et me conduisit dans la petite salle close à l’arrière du bar. Il voulait absolument les raisons de ce retard. Je lui expliquais que j’avais eu des différents avec la guilde du crotale éclaté. Il me répondit qu’il connaissait cette guilde et que son chef payait bien.

Les explications données, je lui sortis les 150 PO demandées en différents moyens de payement : bijoux, gemmes et pièces d’or. Mes finances étaient à nouveau au plus bas, il devait me rester environ une dizaine de pièce d’or. Satisfait, il m’assura que les deux contacts seraient prêts le lendemain vers 10 heures du soir et qu’ils m’attendraient devant mon bar (apparemment, il se serait renseigné sur ma guilde… sale fouineur…). J’acquiesçai puis partis. Mes compagnons et moi-même partîmes à la guilde, verrouillâmes les portes et allâmes nous coucher.
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Le 26 avril, année du Bouclier
Le soleil se leva, comme tous les matins. Nous nous équipâmes et sortîmes de la guilde. Pour une fois, aucune mauvaise surprise ne nous attendait. Puis nous décidâmes d’aller fouiller les poches de quelques bourgeois. Je suggérais que nous nous séparions et que nous nous retrouvions vers 8 heures du soir à la guilde. Mes compagnons acquiescèrent. Je partis donc dans les quartiers riches et me dirigeai vers mon terrain de chasse habituel : le parc.

Au passage, un noble vit sa bourse disparaître. Avant d’arriver dans le parc, je repérai un coup dont on n'a pas la possibilité de faire deux fois dans sa vie : un noble marchait avec son épouse. Ce noble avait une épée de toute beauté à sa ceinture : son arme était ornée de nombreuses pierres précieuses… elle devait être mienne. Tentant de m’approcher discrètement, une pierre vint gâcher mon déplacement silencieux. Le noble se retourna et me vit. Il ne réagit pas et continua sa route. Je les suivis à distance. Ils entrèrent dans le parc et s’assirent à un banc.

Je me plaçai derrière eux et me faufila tel un serpent dans les fourrées. Puis, je dus lever la cape ample du noble, puis décrocher son épée de sa ceinture et enfin la tirer vers moi. La tâche était ardue mais je me sentais à la hauteur. Fier de moi, je m’éloignai, mon butin dans les mains. Je me dissimulai dans les buissons et contemplai cette épée. Elle était d’une qualité exceptionnelle. Je savais que je pourrais en tirer en très bon prix.

Je changeai de zone du parc et vit une jeune fille, adossée à un arbre en train de lire. Son collier me plaisait bien. Je me suis donc approché discrètement et lui subtilisa son collier après avoir fait sauter le mécanisme de fermeture de celui-ci. La chasse fut bonne.

Je sortis du parc et allais me placer dans une petite ruelle perpendiculaire à une allée du quartier riche. Quatre bonnes occasions se présentèrent, j’en réussis trois et subtilisai la bourse à ces nobles vaniteux. Comme je devais me débarrasser de l’épée, je partis voir le receleur. Même procédure que d’habitude : il m’emmena dans la salle close. Il fut lui aussi stupéfait de la qualité de l’épée et m’en offrit 350 PO. J’acceptai et repartis vers ma guilde.

Devant l’entrée du bar, Sombre 2 et 3 discutaient avec deux hommes, probablement les nouvelles recrues. Les deux étaient humains mais étaient totalement différents physiquement l’un de l’autre. Le premier était un homme massif à la peau très basanée, guerrier de métier. Le second était un homme de très petite taille rachitique, voire même étique. Nous entrâmes dans le bar, je leur offrais à boire, leur exposa les règles de la guilde. Il acceptèrent mais demandèrent tout de même un salaire de 4 PO chacun par semaine. Le prix me semblait raisonnable. Les conditions du contrat furent satisfaisantes. Je les laissais dans le bar.

Puis je partis dans la salle de jeu avec Sombre 2 et 3 et nous comparâmes le fruit de notre travail. Sombre 2 avait amassé des armes et armures et Sombre 3, quant à lui avait réussi à avoir plus de 50 PO de recette. Naturellement, ils ne faisaient pas le poids avec moi, qui avais rassemblé plus de 400 PO.

La nuit ne tardant pas à tomber, nous devions renflouer nos réserves d’armes, l’assaut de la guilde ennemie étant imminente. J’ordonnais à Sombre 4 (le guerrier basané) de rester dans le bar et de garder la guilde. J’emmenais donc Sombre 2, 3 et 5 avec moi. Nous partîmes en direction de l’armurerie dont le cambriolage m’a déjà coûté un bout d’oreille. Arrivé à destination, je plaçais Sombre 3 au coin d’une rue et Sombre 5 dans l’alcôve d’une porte. Sombre 5 se camoufla dans les ombres et il était, même pour moi, presque impossible à repérer. Sombre 2 et moi-même nous approchâmes de la porte de l’armurerie. Deux planches de bois étaient fixées perpendiculairement devant la porte, clouées dans le mur. Le sceau de la milice du Poing enflammé imprimé sur ces planches indiquait que le Poing enflammé contrôlait et effectuait une enquête. Un cordon celé avec de la cire rouge fermait symboliquement l’armurerie. Mais il en fallait plus pour me décourager.

Je passais sous les planches et commençais à crocheter les serrures. L’armurier avait fait remplacer son ancienne porte d’entrée par une porte métallique de très bonne qualité, pourvue de deux verrous. Les verrous furent rapidement crochetés et la porte entrouverte. Avec ma dague, je tranchais la cire fixant le cordon sur la porte. J’ouvris la porte, vérifiant bien qu’il n’y ait plus de pièges. Apparemment, la totalité des pièges avaient été enlevés. J’entrais. Rien n’avait changé depuis ma dernière visite… même le sang perdu lors de ma blessure à l’oreille était encore là. Je m’approchais des escaliers, menant à l’étage dédié aux armes.

Mon infravision (ma nyctalopie) me permit cependant de repérer une source de chaleur dans les escaliers. Une niche était disposée sur le palier de la porte de l’étage supérieur. Je devinais qu’il s’agissait d’un chien. Me refusant de mettre un terme à la vie de ce chien, je fis demi-tour. Je me saisis au passage, avec la plus grande délicatesse, de la cotte de mailles entreposée sur un coffre à moins de deux mètres de la niche. Mon habilité et ma dextérité me permirent d’emporter l’armure sans faire tinter les anneaux de mailles. Je sortais donc de l’armurerie, fermai la porte et verrouillai les deux verrous. Je replaçai la boulette de cire à son emplacement et la fit reprendre grâce à la flamme de mon briquet. Je rejoignai mes collègues et nous nous dirigeâmes vers une armurerie que j’avais repérée.

La-dite échoppe se trouvait au fond d’une impasse. Je plaçai Sombre 3 et Sombre 5 à l’entrée de cette impasse. Sombre 2 et moi-même marchâmes en direction de cette armurerie. Un portail nous bloqua l’accès. Usant de mes rossignols avec une habileté diabolique, le cadenas céda, ouvrant l’accès à l’échoppe. Devant nous, se trouvait un cour, sûrement l’atelier extérieur du forgeron. Une porte fermée nous empêchait d’entrer dans le réserve de l’armurerie. Après avoir fait céder le verrou, nous entrâmes. Une salle circulaire s’offrait à nous. Deux portes conduisaient aux autre salles. Dans la salle principale, rien ne m’intéressait : seules des armes d’hast étaient posées sur des râteliers. J’entrais dans la salle de droite, consacrée aux armures. Je me saisis d’une armure feuilletée et de deux écus. Puis j’entrai dans la seconde salle, celle des armes. Je pris quelques épées longue, dagues, stylets ainsi que quatre arbalètes lourdes, deux légères et quelques carquois de remplis de carreaux. Il ne restait qu’une seule chose à faire : s’occuper du comptoir.

Je bondis derrière celui-ci. Deux tiroirs et un petit placard fermés étaient taillés dans le comptoir. D’ailleurs, tous les trois étaient piégés. Je m’occupais du premier tiroir. Le mécanisme du piège était censé envoyé des décharges électriques au malheureux qui s’en approchait. Je décelai le mécanisme et le mis dans mon sac à dos. Le tiroir, quant à lui, était rempli de paperasses. Je le refermais, désamorçai le piège du placard. Ce piège-ci devait envoyer un disque tranchant dans les doigts de celui qui n’aurait pas pris le temps de vérifier si un piège s’y trouvait. Un écrin de cuir orné se trouvait dans le placard. L’écrin devait sûrement contenir une dague ou un couteau. Mais je n’avais pas le temps de vérifier. Je m’attaquais donc au dernier tiroir. Je désamorçais le piège… du moins, je le croyais.

Ni Dame Timora, déesse de la chance, ni Brandobaris n’étaient avec moi ce soir là… Je crochetai la serrure et ouvrai le tiroir. Un jet d’acide fusa du tiroir en ma direction. J’évitais grâce à mon agilité la choc direct entre mon visage et le jet. Cependant, l’acide rencontra ma joue gauche, heureusement protégée par mon casque. Mais, l’acide était suffisamment puissant pour dissoudre mon casque et un bonne partie de ma joue. Je serrai les dents aussi fort que je le pouvais, en essayant de contenir l’immense douleur qui m’envahissait.

J’ôtai le plus rapidement possible mon heaume et appliquais un des baumes guérisseurs que j’avais sur moi sur ma joue. La douleur faiblit mais restait. Cet accident me dégoûta et je n’eus plus le courage d’ouvrir le dernier tiroir. Je sortis, en emmenant le butin de mon larcin avec moi. Mes camarades devinrent verts en voyant ma joue, atrocement brûlée. Nous rentrâmes rapidement à la guilde.

Les baumes qui me restaient me servirent à refermer la plaie. La trace de l’acide avait disparue. Soulagé, moi et mes collègues contemplâmes le butin. Rien de fantastique pour le moment. J’ouvris tout de même l’écrin de cuir. Il contenait une dague ornée de nombreuses pierres précieuses et de runes formant un dragon sur la lame excellemment aiguisée. Nous partîmes nous coucher, plutôt satisfaits de notre journée malgré cet accident, dont tous les voleurs, aussi bons soient-ils, sont exposés durant leur carrière.
Le 27 avril, année du Bouclier

Je me levai tôt dans la matinée, la journée étant assez chargée. Sombre 2 était déjà debout. Je lui dit que lui et les autres devaient rester dans le bar et la guilde. Je sortis et partis en direction du marché. Je retrouvai le marchand à qui j’avais commandé une pierre-judas (pierre permettant de voir à travers 15cm de pierre, de bois et de fer), je le payai et il me remit mon dû.

Ensuite, je suis allé acheter des baumes guérisseurs, des anti-poisons et une potion de soin à l’échoppe d’un mage. Puis, je suis allé rendre visite à un menuisier et lui ai demandé de renforcer la porte d’entrée du bar. Je lui expliquai ce que je voulais qu’il fasse. Il me répondit que cela prendrait la journée et que cela me coûterai à peu près 30 PO. J’acceptai et lui montrai mon bar. Il se mit au travail tandis que j’informai mon groupe de sa présence et leur demandai de le surveiller.

Suite à cela, je suis allé acheter quelques marchandises : des couteaux de lancer, des carreaux… Finalement, je suis retourné à la guilde et on m’informa que Sombre 4 et Sombre 5 étaient de sortie… sans mon accord. A leur retour, il fallait que je mette les choses au point. Vers six heures du soir, le menuisier finit son travail et partit. Comme je l’avais demandé, il a installé deux poutrelles de métal parallèlement au sol sur la porte. Ces poutrelles, passant par des pièces métalliques, bloqueraient l’entrée du bar. Par contre, on ne pourrait ouvrir la porte que de l’intérieur. Tant pis, c’est toujours ça de fait.

Le soir arrivant à grandes enjambées, je retournai voir le receleur et lui demandai s’il avait encore des contacts à me proposer. Il me répondit que non. Déçu, je partis en compagnie de Sombre 2 dans un bijouterie afin de repérer les lieux et de vendre le collier de lapis-lazuli dérobé à une charmante noble au parc de la ville. Sombre 2 fit son numéro habituel de noble en manque de spécules mais en rajouta un peu trop. Le bijoutier, ému par de si belles paroles, m’en offrit 100 PO. Nous rentrâmes à la guilde et attendîmes la tombée de la nuit.

Puis, je décidai de m’introduire dans une bijouterie afin de subtiliser quelques bijoux. Seul Sombre 3 voulut venir avec moi. Nous partîmes en direction d’une bijouterie. La première que nous repérâmes était surveillée par un garde. La seconde, quant à elle, était sans protection apparente. La porte comportait six serrures. Après avoir détecté les pièges présents sur les serrures, je décidai de désamorcer les quatre que j’avais découvert. Puis, je crochetai les serrures. Mais le piège de l’une d’elle était tellement astucieusement bien camouflé que je ne sus le détecter. Dès que j’eus enfoncé mes rossignols dans la serrure, un dard vint se planter dans ma main. Heureusement, le dard était minuscule et a à peine eu la force de traverser mon gant. Arrivé à la dernière serrure, j’introduisis mes rossignols quand un « clac » métallique se fit entendre. Ce piège avait apparemment verrouillé la porte d’entrée. Malgré mes efforts, il n’y eut plus de moyen de l’ouvrir. Nous repartîmes bredouilles.

Mais je décidai d’aller visiter les entrepôts proches de mon bar. Après une dizaine d’entrepôt, nous revîmes à la guilde avec deux fourrure d’ours et une bonne quantité de bouteilles de vin, d’hydromel et de bière. J’étais cependant décidé à faire la morale à Sombre 4 et à Sombre 5 pour être sortis de la guilde sans mon autorisation. Sombre 5 s’excusa mais j’eus de la peine à faire comprendre à Sombre 4 que cela ne devait plus se reproduire. Après avoir ingurgité le contenu de quelques bouteilles, nous partîmes nous coucher.



Le 28 avril, année du Bouclier
Réveillé assez tôt, je fis lever mes camarades et leur dis de garder la guilde. Je sortis de notre refuge et partis aller faire quelques courses. Je partis jusqu’à une petite échoppe tenue par un magicien, spécialisé dans la fabrication de potions. Je lui achetai quelques potions de soin, le genre d’objets que l’on doit toujours avoir sur soi et lui demandai de m’identifier les propriétés magiques de cette dague ornée de runes récupérée durant ma dernière visite d’une armurerie. Il me dit que c’est une dague magique sans grande prétention mais que sa puissance se voyait presque doublée contre les grands reptiles et les dragons.

Puis j’allai dans un des bars à aventuriers et recrutai un guerrier à la carrure impressionnante afin de nous assister durant l’attaque de la guilde. Il accepta de louer ses services pour 50 PO et un pourcentage sur le trésor trouvé. J’acceptai de l’embaucher. Nous nous dirigeâmes alors vers mon bar. J’emmenai tous mes collègues mis à part Sombre 5, qui n’aurait pas servi à grand chose puisqu’il ne sait se servir d’aucune arme. Nous partîmes donc en direction du phare où était censé se trouver la guilde ennemie. Le phare semblait désert.

Je vérifiai si aucun piège ne se trouvait sur la porte, puis la crochetais. Le verrou céda assez facilement. Je fis entrer mes compagnons. Nous inspectâmes le phare. Les trois étages supérieurs ne contenaient rien d’intéressant mais une trappe était dissimulée sous un tapis au rez-de-chaussée. Malheureusement, celle-ci ne s’ouvrait que de l’intérieur. J’ordonnai au guerrier de défoncer la trappe. Quelques coups de haches suffirent et la trappe céda. Le guerrier passa devant. Quelques secondes plus tard, j’entendis un grand cri de guerre, sûrement poussé par le guerrier, puis des bruits de lutte.

Nous le rejoignîmes très rapidement et nous vîmes qu’il était au prise avec un humanoïde de deux mètres vingt de haut, constitué de morceaux de chair cousus ensemble et dégageant une odeur de chair en décomposition assez repoussante. J’avais déjà entendu parler de ces êtres, à mon avis, il s’agissait d’un golem de chair. Je savais également que seules les armes magiques avaient un effet sur lui et notre quantité d’armes magiques laissait à désirer : nous ne possédions qu’un couteau (que j’avais confié à Sombre 2) et une dague magiques. Sombre 4 et Sombre 3 se jetèrent sur le golem. Les coups pleuvaient mais il ne semblait pas affecté par ses blessures, comme je l’avais prévu.

Je me glissais avec Sombre 2 dans le dos de la créature. Je lui plantai ma dague magique entre les omoplates. Mon attaque l’affecta mais le golem ne se retourna pas puisqu’il s’agit d’une créature non-intelligente. Le golem asséna deux coups de poings au guerrier nouvellement recruté. Le guerrier sonné et salement amoché continua à frapper le golem de toutes ses forces. Sombre 2 et moi continuâmes à frapper le dos du golem avec nos armes magiques. Le golem logea un uppercut dans la mâchoire du guerrier et lui brisa le cou. Puis il s’acharna sur Sombre 4 qui se prit une attaque d’une puissance assez impressionnante : il décolla de quelques centimètres du sol avant de repartir à l’attaque.

Ma technique fonctionnait : le dos du golem commençait à être sérieusement lacéré et les attaques de ce dernier commençaient à perdre de leur puissance. Le golem envoya au tapis Sombre 4 après les deux coups de poings qui s’en suivirent. En face du golem, Sombre 3 restait, seul, à retenir le golem. Celui-ci s’apprêta à envoyer un uppercut à Sombre 3 mais il rata son adversaire et se démit le bras. Au bout de ces quelques minutes de combat, j’assénai le coup qui mit fin à ce massacre. Le golem s’effondra dans un fracas assourdissant. Je me précipitai sur Sombre 4 et lui appliquai des onguents sur ses blessures. Il fut rapidement hors de danger.

Nous nous reposâmes quelques minutes. Un doute m’assagit. Seul un mage puissant avec un laboratoire perfectionnait pouvait créer ce genre de golem. Cela voudrait dire que soit le créateur du golem faisait partie de la guilde du crotale éclaté, soit il s’agissait d’une relation de la guilde à qui le chef de guilde avait acheté le golem au prix fort. Dans tout les cas, la suite serait sûrement dure. Ma décision fut rapidement prise. Personnellement, ni le combat, ni la mort ne me faisait peur mais je devais tout de même éviter de faire tuer mes collègues. Je décidai alors de rentrer au QG.

Nous jetâmes le corps du guerrier à la mer et rentrâmes à la guilde. Sombre 5 nous attendait et fut surpris de voir dans quel état nous revenions. Sombre 4 alla se consoler avec un tonneau de bière, Sombre 3 parti se coucher. Sombre 5 en fit de même. Je restait alors dans le bar avec Sombre 2 pour discuter. Je lui confiait qu’à mon avis, il était préférable de quitter la Porte de Baldur pour une autre ville. Il me répondit qu’il fallait alors se procurer une carte. La bibliothèque de la Porte de Baldur devait en contenir une bonne quantité. Nous partîmes alors en quête d’une carte.

Malheureusement pour nous, la bibliothèque se situait au dos du QG du Poing Enflammé, la milice de la ville. L’unique entrée de la bibliothèque était gardée par deux gardes. Nous partîmes donc sur un des flancs du bâtiment. De nombreuses patrouilles passaient cependant par là. Je pris mon lasso et le lança en direction de la cheminée du bâtiment. Celui-ci se fixa et je montai donc à la corde. Après avoir escaladé quelques mètres, une pierre humide eut raison de mon agilité. Je glissai et tomba. Ma chute me fit terminer au sol, sur le ventre. Je me relevai assez rapidement. Je n’avais rien de cassé mais j’avais entendu quelques côtes craquer.

Sombre 2 me relaya. Il commença à monter mais tomba lui aussi. Sa chute avait une hauteur bien plus importante que la mienne et il finit sur le dos, inanimé. Le bruit de sa chute avait éveillé les soupçons des gardes postés à l’entrée de le bibliothèque. Je fis rapidement avaler à Sombre 2 une de mes potions de soin et l’appuya contre la mur. Les deux gardes mis en faction devant la porte arrivèrent. Mon inventivité me poussa à leur faire croire qu’un voleur était monté en haut de cette corde et que en essayant de l’arrêter, mon ami s’était assommé. L’un des gardes partit inspecter la bibliothèque et l’autre resta avec nous. Ce dernier était une âme faible : je n’eus aucun mal à la corrompre grâce à quelques pièces d’or et à la persuader de nous laisser partir. Je pris Sombre 2 sur mes épaules et nous décampâmes en direction de ma guilde. Arrivé à destination, Sombre 2 après avoir repris ses esprits partit se coucher. J’en fis autant, fourbu par les évènement de cette journée noire.
Le 29 avril, année du Bouclier


Je me levai comme tous les matins, sauf que l’entrain n’y était plus. La défaite de la veille me laissait un goût amer dans la bouche. Je réveillai mes camarades, encore fourbus des combats du jour précédent. Je les sommai de rester à la guilde et de transporter tous les coffres, armoires, tonneaux et lits au rez-de-chaussée. Quant à moi, je me dirigeai vers l’université de magie de la Porte de Baldur pour me renseigner quant à un éventuel enseignement de magie.

La magie m’a toujours attirée et elle me serait très utile dans ma profession. Après avoir parcouru quelques kilomètres de couloirs poussiéreux de ce dédale, je me trouvai face au bureau des inscriptions. J’entrai et demandai à l’humain qui se trouvai ici s’il y avait un moyen de prendre des cours accélérés. Elle me répondit que oui mais qu’elle devait faire des recherches pour trouver un mage qui accepterait de m’enseigner la magie. Elle me donna un délai d’une semaine et me demanda 100 pièces d’or pour la recherche. Au diable la bureaucratie ! Je sortis donc en claquant la porte et repartis à ma guilde.

En ouvrant ma porte, je constatai que le travail que j’avais demandé avait été fait. Le seul hic dans cette histoire c’est qu’après avoir effectué le boulot, tous mes complices eurent l’excellente idée de goûter aux tonneaux de bière. Leur état faisait peine à voir. Je les laissai là et décidai de partir faire un tour à mon terrain de chasse habituel : le parc.

La journée ensoleillée laissai présager de bonnes affaires. Beaucoup de nobles étaient couchés dans l’herbes au assis sur les bancs. Un couple m’intéressait particulièrement : l’homme était assis avec sa compagne sur un banc en marbre et il avait déposé sa sacoche de cuir à sa gauche. L’occasion était trop belle pour la rater. Je me jetai dans les buissons et commençai à ramper en leur direction. Arrivé à une dizaine de mètres d’eux, le craquement d’une branche me trahit. La femme se retourna et me vis allongé dans les buissons. Je la regardai et feignait de chercher quelque chose dans les buissons. Elle me sourit alors et retournait à sa conversation. C’est malheureux ce qu’on doit inventer pour passer inaperçu ! Cela ne me découragea pas. Je continuait à ramper et à me rapprocher de la serviette du noble. Je tendis le bras et la saisis puis repartis me cacher dans les fourrées. Plus loin, j’ouvris la sacoche. Elle contenait un grosse bourse, une douzaine de parchemins et un livre étrange. Les parchemins étaient écris dans une langue qui m’était inconnu et le livre était composé de feuilles de papiers blanches. Sa couverture était rouge , soupoudré de paillettes d’or. Je pensai immédiatement que ce brave noble inoffensif était un magicien. Je disposai alors de 12 parchemins de sorts et d’un livre de sorts mais je n’en étais pas parfaitement sûr, c’est pourquoi je les gardai précieusement. Puis je retournai à mon domicile.

Mes congénères avaient cuvé et étaient à peu prêt sobres. Je partais alors à la recherche de charretiers pour nous conduire, mes congénères et moi à la capital de l’Amn : Athkatla. Je trouvai un charretier qui allait nous louer 4 charrettes, 4 mulets et deux charretiers pour 5 pièces d’or en direction d’Athkatla. La caravane nous attendra demain matin. Pour passer le temps, je suis parti en direction d’une bijouterie (il n’en reste plus que deux.) avec Sombre 2. Nous avons passé la porte et le bijoutier nous a accueilli. Sombre 2 a fait son jeu habituel en se faisant passer pour un noble et il a réussi à obtenir les horaires de fermeture de la bijouterie en prétextant qu’il ne serait disponible que durant la soirée. Nous repartîmes à la guilde. Je demandai à Sombre 2 et à Sombre 4 de se préparer.

Nous attendîmes quelques heures et progressâmes en direction de la bijouterie. Quand nous arrivâmes, un garde du Poing Enflammé était en faction devant la porte. Et mon expérience me dit qu’il ne faut pas se frotter à ces gars-là. Nous entrâmes. Le bijoutier nous dit qu’il s’apprêtait à partir. En voyant Sombre 4, il le somma de sortir. Il faut dire que Sombre 4 était un assez impressionnant africain avec des bras comme des armoires. Sombre 4 s’exécuta. Il restait donc Sombre 2 et moi. Sombre 2 demanda à observer quelques bijoux. Je me glissai alors dans le dos du bijoutier. Je saisis ma dague magique, tendis le bras et lui mis la main devant la bouche tout en lui tranchant la gorge d’un coup sec.

Le bijoutier s’effondra, sans le moindre bruit, décédé sur le coup. Mon travail commençait alors. Après avoir supprimé tous les pièges et crocheté toutes les serrures, un dernier piège semblait impossible à désamorcer. A l’intérieur d’une des vitrines, se trouvait un diffuseur à gaz, aussi gros que ma main. Je compris assez rapidement que si j’ouvrais la vitrine de plus de quelques centimètres, le gaz se répandrait. Je sortis alors de la pâte argileuse de ma poche, entrouvris la vitrine et mis la pâte à l’intérieur du diffuseur. J’ouvrai alors brutalement la vitrine et me saisissai de tous les bijoux présents. Ma pâte commençait à onduler sous la pression du gaz. Je refermai alors rapidement la porte de la vitrine. Ma pâte céda et je vis le gaz vert se répartir dans l’espace de la vitrine, arrêté par les parois de verre.

Je sortai alors de la bijouterie et refermai la porte. Le garde était toujours au garde à vous. Sombre 4 était assis contre le mur à côté du garde. Lorsque je m’approchai de lui, le garde mit son écu entre Sombre 4 et moi et me dit : « Il appartient désormais à la garde. Circulez ! ». Malgré toutes mes négociations, le garde ne voulut rien me dire à propos de la raison de cette décision. Sombre 4 avait l’œil en sang et la joue enflée, blessures dues à mon avis à des blessures contondantes et était sérieusement assommé. Je partis alors sans lui en emmenant Sombre 2. Je n’avais pas besoin d’un crétin sans cervelle qui aurait cherché des noises à un garde de Poing Enflammé. Je me passerai alors des services de Sombre 4.

Nous rentrâmes, Sombre 2 et moi à la guilde. Le butin était de taille : 24 gemmes, 8 bagues, 6 bracelets, 9 bijoux exotiques, 2 colliers, 4 joyaux et une amulette. Je cachai ce butin dans mon coffre. Demain est un autre jour et ce sera le jour de notre fuite à Athkatla, à moins que je ne trouve une autre solution. La nuit porte conseil, à ce qui paraît.
Le 30 avril, année du Bouclier


Je suis plus décidé que jamais. Athkatla nous tendait les bras. Je planifiai de bon matin notre route. Tout d’abord, nous allons faire escale à Bérégost, puis à Château-Suif ensuite nous traverserons les Pics des Nuages pour faire escale à Crimmor et arriver enfin à Athkatla. Nous partîmes donc de bonne heure vers Bérégost. La première partie du voyage se passa bien, la route étant sûre d’après les on-dits. La nuit tomba rapidement.

Je décidai de camper à la lisière de la forêt quand je vis de la fumée, provenant d’un feu distant d’une petite centaine de mètres. Je partis en reconnaissance et tombai sur une caravane dans une plaine au milieu de la forêt qui déployait un campement. Plusieurs gardes étaient présents.

Je m’approchai d’un d’entre eux et lui demandait poliment si nous pouvions nous joindre à eux pour la nuit. Le garde acquiesça et nous installâmes ainsi autour du feu qu’ils avaient allumés. Je me renseignai à propos de leurs marchandises. Ce n’étaient que des vendeurs de tissus. Dommage. Ces braves gens nous invitèrent à partager leur dîner. J’acceptai et ramenai un tonneau de vin exposé sur une de mes charrette. Nous festoyâmes.

Plus tard dans la nuit, tous partirent se coucher dans leur caravanes tandis que moi et mes hommes (Sombre 2, 3 et 5) restâmes à proximité de nos charrettes. Sombre 2, 3 et 5 se couchèrent en dessous de charrettes et moi, au-dessus, à moitié enfoui sous la bâche.

Au milieu de la nuit, mes oreilles aiguisées perçurent quelque chose de suspect. Un son étouffé, comme des pas dans l’herbe. Je tentai d’émerger de mon sommeil et sortis la tête de la bâche. Je regardai à la lisière de la forêt. Une vingtaine d’yeux m’observaient. Des yeux félins. Je me frottai les yeux afin de vérifier si je ne rêvait pas et regardai à nouveau à l’endroit où je les vis. Plus rien. Est-ce le vin qui engourdissait mes sens ? Je ne le pensai pas et faisais confiance à mes sens aiguisés. Je ne bougeai plus. Les sons reprirent de plus belle. Je me levai et hurlai « Alerte ! Une attaque ». A ce moment là, je vis une petite dizaine de silhouettes sortir des bois et foncer dans ma direction. Je saisis alors mon arc et visai vaguement ces êtres.

Ma flèche vint se figer dans le sol. Malgré mon infravision, je n’y voyais pas grand chose, les silhouettes étaient mal définies et mes yeux tombaient de sommeil. Je renouvelai alors mon appel au secours. Aucune réaction de la part des gardes et des occupants des caravanes. Sombre 2 émergea de son sommeil, totalement engourdi et me demanda ce qui justifiai cette alerte. Je pris sa tête et lui montrai les silhouettes se rapprochant dangereusement de nous. Il sauta sur la caravane et je lui passai une de mes arbalètes. Il mit en joue tant bien que mal te tira.

A nouveau, le projectile vint s’enfoncer dans l’herbe, ayant manqué sa cible. Je reconnu parmi la silhouette des tasloïs, des humanoïdes d’assez petite taille à la peau verte et aux yeux dorés fendus comme ceux des chats. Je hurlai encore une fois. Personne ne répondit à mon appel. Pendant ce temps, 6 tasloïs chargeaient la charrette et tentaient de la renverser. Ils se jetèrent contre elle et retombèrent au sol, à moitié assommés par le choc. La charrette était trop lourde pour leur force médiocre. Je tirai 2 flèches dans le tas. Une seule atteignit son but, les tasloïs étant très fins. Puis, mon instinct me poussa à me retourner.

Je vis alors un tasloï, un dague à la main, le bras levé, prêt à me planter sa lame dans mon dos. Je saisis la dague à ma ceinture et tranchait au vif la chair du monstre, mon coup lui ouvrant le ventre. Il tomba en arrière, les yeux injectés de sang, les tripes sortant de son ventre dans un gargouillis infâme. Je remarquai en suivant du regard le cadavre du tasloï que 2 de nos mulets étaient égorgés.

Sombre 2 et moi tentions alors de retenir les 6 autres tasloïs, tentant de monter sur la charrette. Il nous suffisait de viser les têtes de talsoïs quand ils montaient. Sombre 2 saisit alors son épée courte et moi ma barre-flind. Le combat fit rage. Seuls 2 ennemis restaient. J’entendis alors un bruit qui m’inquiéta fortement : un bourdonnement d’une intensité impressionnante semblait venir de la forêt.

Les feuilles des arbres tremblaient, tout comme Sombre 2. Les 2 tasloïs restant semblaient ravis d’entendre ce bruit et fuirent dans la forêt. Au bout de quelques secondes, une guêpe d’une taille impressionnante, plusieurs mètres de long, sortit de la forêt, harnachée. Un tasloï tenaient les rennes sur le dos de la bête et le contrôlait. Je tentai alors de stopper la bête avec quelques flèches. Mais ce satané insecte bougeait tellement vite que le toucher aurait été un coup de chance. La guêpe me chargea. Je hurlai à Sombre 2 de se jeter à terre. Il ne m’écouta pas (encore une fois). Je bandai mon arc et attendis le charge pour l’intercepter. J’eus le temps de décocher 2 flèches. L’une vint se planter dans le thorax de la bête et l’autre dans son abdomen.

Je fis un saut périlleux arrière, atterris alors sur le sol et roulai sous une charrette. Sombre 2 profita de cet instant de flottement pour donner un coup d’épée à l’insecte. Celui-ci, se retourna et attaqua Sombre 2. Son dard manqua sa cible, la guêpe étant encore sous le choc mais sa morsure atteignit Sombre 2, malheureusement déjà affaibli par un coup de lance à la jambe porté par un tasloï. Je ressortis de dessous la charrette, voyant un de mes suivants en danger. Je pris à nouveau mon arc et logeait 2 flèches dans le thorax de la bête.

Elle s’apprêta à me donner un coup de dard lorsque Sombre 3, surgi de nulle part, tira une flèche sur l’animal. Il rata, n’ayant aucune maîtrise de l’arc. Mais ce coup semblant inutile stoppa l’assaut de la guêpe. Sombre 2 se jeta sur elle, prenant son épée à 2 mains. Il planta l’épée dans le thorax de la guêpe et appuya de tout son poids. Son épée s’enfonça jusqu’à la garde. L’insecte géant tomba au sol, agonisant. Le tasloï qui la dirigeait tomba quelques mètres plus loin. Je me jetai alors sur lui pour l’achever. La menace étant écartée, nous partîmes à la recherche de Sombre 5 et des autres membres de la caravane. Tous avaient disparus. Nous décidâmes de faire une battue dans la forêt.

Le cadavre à moitié dévoré de Sombre 5 nous dissuada de continuer. C’était trop tard pour lui et pour tous les autres. Paix à son âme. Nous fouillâmes donc toutes les caravanes. Un coffre attira mon attention. Après avoir habilement crocheté le coffre, je l’ouvris. Il contenais 2 rouleaux de soie, une grosse bourse contenant 400 pièces d’or et une autre dont le contenu semblait des plus étranges : il s’agissait en fait d’une roche d’environ la taille de mon poing, composée de basalte d’après moi. Cette roche devait être magique pour être conservée à l’abri dans un coffre. Je la rangeai avec mes affaires.

Nous répartîmes les affaires des charrettes dans 2 caravanes et nous servirent des chevaux de trait attelés pour partir de cet endroit. La matinée fut plus que mouvementée. Nous partîmes donc, Sombre 2, 3 et moi-même vers Bérégost. La blessure à la jambe de Sombre 2 m’inquiétai : elle suppurait, ne présentant rien de bon. En milieu d’après-midi nous atteignîmes Bérégost. Je conduisais immédiatement Sombre 2 au temple de Lathandre non loin de là afin qu’ils le guérissent de cette vilaine blessure.
J’entrai alors dans la ville proprement dite. Quelque chose n’était pas normal. Une foule impressionnante était sur la place de la ville. Je pensai d’abord à un attroupement dû à un évènement particulier mais en fait, cette foule était présente dans toute la ville. La plupart de ces personnes étaient soit des aventuriers soit des nobles, me garantissant de bonnes affaires. J’arrêtai alors un passant, mais pas n’importe lequel. Un halfeling mâle habillé d’une grande cape noir et de vêtements noirs passait à proximité. Je lui adressai la parole normalement et lui demandai la cause de cette foule. Il parut surpris que je n’aie jamais entendu parler de l’évènement.


Il me demanda si je connaissais Talhantyr, le mage résidant à proximité de la ville. Je lui répondis oui car il m’était arrivé dans le passé de rencontrer cet archimage. Il m’expliqua alors que toutes les six années, Talanthyr prenait un nouvel apprenti, ayant fini de former le dernier. Je demandai alors à ce sympathique halfeling s’il était du métier, et ce, en jargon des voleurs. Il me confirma mes pensées : c’était un collègue. Nous discutâmes alors de différentes choses, à commencer par nos compétences dans notre métier. En fait, Séraphin (son prénom) était un « voleur » comme moi mais pas dans le même registre, il était plutôt du genre à partir à l’aventure avec un groupe et explorer des donjons, des souterrains et autres. Ses motivations de base étaient différentes des miennes mais Séraphin m’inspirait une grande confiance. Il m’expliquait ensuite qu’il avait envie de se fixer, de cultiver son lopin de terre, de fonder une famille et qu’il souhaitait bénéficier de l’apprentissage de Talanthyr pour recommencer une nouvelle vie. Il m’apprit que tous ceux qui étaient intéressés par les études de magie aux cotés de Talanthyr devaient se rendre le lendemain devant son domaine, lorsque le Soleil atteindrai son zénith. Je le remerciai et lui donnai donc rendez-vous au lendemain.


Puis je partis « travailler ». Je me dirigeai donc vers la bijouterie-joaillerie de la ville. Elle était bondée de monde et principalement (ce qui semble normal en soi) de nobles probablement très riches. Les gens étaient tellement serrés que j’avais du mal à passer et même à respirer. Je souhaitai donc me débarrasser des quelques bijoux de mon dernier casse. Dans la foule, je repérai alors quelques coups intéressants, à commencer par une jeune femme portant un bijou assez spécial, probablement d’origine orientale. Il s’agissait en fait d’un gant composé, avec une bague à chaque doigt de la main, toutes reliées par des chaînettes à un bracelet au niveau du poignet. Ce bracelet était lui-même accroché par de minuscules fils à une autre pièce du bijou que je ne pouvais voir, lui-même étant dissimulé sous la manche de la robe. Je passai à l’action. La situation était parfaite car personne ne faisait attention à moi mais elle restait cependant délicate car mon opération devait être précise et que ces braves nobles bougeant dans tous les sens, je n’étais pas à l’abri d’un coup de coude pouvant avoir de graves conséquences sur ma prise du jour. Je saisis mon couteau et commençais alors à couper les fils retenant le bracelet, opération couronnée de succès. Puis je fis glisser le bracelet le long de l’avant-bras de la dame. Après cela, j’enlevai le gant avec d’infinies précautions. Et pour finir, j’ôtai le tout, sans toucher le bras de cette charmante personne. C’était dans la poche. J’en profitai pour récupérer une bourse fort bien remplie qui traînait par là, à la ceinture d’un noble qui allait ainsi se sentir plus léger de quelques centaines de grammes.


Après quelques (très) longues minutes, j’atteignis le bureau du bijoutier. Je lui sortis le grand jeu : ma femme m’avais confier la moitié de ses bijoux afin d’effacer nos dettes de famille et dans l’espoir que je puisse relancer mes affaires. Il me crut sur parole. Le brave pigeon ! Il me dit de revenir plus tard dans la soirée, aux alentours de la tombée de la nuit.


Je retraversai alors la foule, et ce, non sans mal puis rejoignais Sombre 3 qui m’avait attendu devant l’entrée. Nous partîmes vers le temple de Lathandre afin de récupérer Sombre 2 ; du moins c’est ce que j’espérai faire.


Nous arrivâmes au temple et Sombre 2 nous attendait, dans la cour du temple, entouré par des personnes qui m’étaient étrangères. Tout d’abord je pensai que ce brave Sombre 2 avait, grâce à son charisme, rallié ces personnes à notre « cause ». Mais au vu de son regard, je compris que ce n’était pas le cas. Il s’approcha de moi et commença à me parler. Il me dit alors qu’il avait passé les moments les plus passionnants de sa vie à mes cotés et qu’il était temps qu’il vole de ses propres ailes. Il s’expliqua alors : les personnes à ses cotés était une troupe d’aventurier et ils avaient besoin de ses compétences. Cela me faisait mal au cœur de le voir partir mais il le fallait, si je lui avais interdit, il aurait perdu toute joie de vivre. Il me présenta à ses nouveaux compagnons, un nain, un elfe et deux humains. Puis il me demanda si il devait faire quelque chose pour honorer ma mémoire lors de ces aventures. J’en fus ému mais ne souhaitais pas qu’il en soit ainsi. Mon meilleur élève et ami s’apprêtai à partir, je ne pouvais le laisser partir ainsi. Je proposai alors à son groupe les mulets que je possédai. Ils acceptèrent avec joie. Au moment des embrassades, je glissai une des bourses qui étaient disponibles à ma ceinture dans une des poches de la veste de Sombre 2, puissent ces pièces d’or l’aider. Quand les adieux furent finis, son groupe s’éloigna. Je l’appelai une dernière fois et lui jetai une des précieuses gemmes que j’avais gardé. Puis je me retournai et repartis en ville. C’est toujours au moment où les êtres qui nous sont chers partent qu’on se rend compte à quel point ils comptaient pour nous. Sombre 3, sans retenue aucune, fondait en larme à la vue de son compagnon disparaissant au lointain et s’enfonçant dans la pénombre.


Je me ressaisis et repartis vers la bijouterie. Le commerçant m’accueillit à bras ouverts et nous commençâmes à parler pécules. Au bout d’une heure, je ressortais en étant plus riche d’un millier et demi de pièces d’or et m’étant débarrassé d’une petite moitié de mes bijoux. Suite à cela, une bonne nuit de repos s’imposait. Je n’allais même pas voir dans les auberges dont les prix devaient être colossaux en cette période et d’ailleurs, quel que soit le prix que j’aurais payé, j’étais sûr de ne rien trouver. La journée de demain s’annonce être passionnante.
Le 1 mai, année du Bouclier
Le Soleil fit son apparition. Je dis alors à Sombre 3 de me suivre et nous nous dirigeâmes vers le domaine de Talanthyr. Il devait environ rester 2 heures avant midi mais une quantité impressionnante de monde étaient déjà là. Il devait y avoir facilement deux centaines de personnes. Je ne vis pas mon collègue halfeling. Ce dernier arriva une petite heure après mon arrivée. Nous recommençâmes notre discussion où nous l’avions interrompue.


Plus tard, lorsque le Soleil fut au plus haut de sa course, Talanthyr apparut en haut des remparts de sa bâtisse. Nous avons eu droit à un joli petit discours dans lequel Talanthyr se fit mousser un brin. Puis il nous invita à entrer dans sa demeure. Les portes s’ouvrirent. Je dis alors à Sombre 3 de m’attendre dehors le temps qu’il faudra et de surtout, surtout pas faire de bêtise. Nous nous retrouvâmes par la suite dans une immense salle dallée de marbre et décorée de fort bon goût. Talanthyr nous accueillit en personne et refis un petit discours. Je repérai déjà des misérables fils à papa, uniquement bons à flatter qui applaudissait Talanthyr et buvaient ses paroles. Pathétique. S’il n’y avait pas tant de monde, je crois qu’une de mes dagues irait de ce pas se planter dans leur dos. Puis, l’archimage nous expliqua que quatre épreuves, de la plus facile à la plus dure nous serons imposées afin qu’il détermine lequel d’entre nous sera le plus apte et le plus digne d’être son apprenti.
« La première épreuve commencera aujourd’hui » dit-il. Ces domestiques prirent nos noms, professions, affinités à la magie. Pour moi, la réponse fut simple : Ranald Haleburry, commerçant (je n’ai trouvé rien de mieux sur le moment), aucune affinité avec la magie. Mon collègue Séraphin fit de même : Séraphin Krynn, commerçant, pas d’affinités. Nous étions environ une grosse centaine de personne (environ 140 personnes d’après moi). Les participants à ces épreuves allaient du simple humain fils de noble aux elfes, en passant par des aventuriers, qu’ils soient humains (de différentes origines, allant des Orientaux aux Nordiques), gnomes ou halfelings. Ma discussion continua avec Séraphin.


Quand toutes les personnes présentes eurent rempli ce questionnaire sommaire, Talanthyr nous parla de cette première épreuve. Il nous expliqua qu’elle éliminerait un grand nombre d’entre nous. Puis son air devint plus grave. Il nous affirma que les risques engendrés par cette épreuve étaient réels et qu’il ferait ce qu’i pourrait pour qu’il n’y ait pas de victimes malgré l’omniprésence des risques. Ensuite, il nous souhaita bonne chance et partit. Ses serviteurs commencèrent à appeler le premier d’entre nous, un gamin humain, probablement fils de noble. Celui-ci tremblait de tous ces membres. Les domestiques l’emmenèrent dans une salle et refermèrent les portes de cette dernière. Une vingtaine de minutes plus tard, un serviteur revint et appela le second. Il en fut ainsi pour de longues heures. La durée entre chaque candidat variait énormément : elle allait d’une bonne demi-heure à quelques minutes. Séraphin et moi-même devions nous situer dans la cinquantaine. Séraphin fut appelé. Je lui donnai alors une tape amicale dans le dos, lui souhaitai bonne chance en espérant le revoir pour la seconde épreuve. Je le suivis du regard jusqu’à ce qu’il entra dans la salle.
Trois minutes plus tard, on vint me chercher. Je ne savais malheureusement pas si cet intervalle court était bon signe ou pas. Je ne m’en faisais pourtant pas trop pour Séraphin, il devait avoir autant d’expérience que moi et ne devait donc pas faillir à la première épreuve.

Le serviteur m’emmena donc. Nous traversâmes plusieurs salles jusqu’à atteindre un jardin intérieur d’une beauté et d’une taille à couper le souffle. Au fond du jardin, je vis un autre domestique en train de pousser une brouette. Mais cette brouette n’était pas vide : je vis un bout de jambe dépasser de celle-ci ; rien de très rassurant.


Je m’avançai dans ce jardin. Talanthyr m’attendait quelques dizaines de mètres plus loin. Il me salua et m’expliqua ce qui allait se passer : il voulait invoquer un monstre que je devrais combattre. Je me dis qu’il ne devrait pas y avoir trop de difficultés. Mais il m’affirma que le combat pourrait être réellement dangereux et que le monstre ne serait pas un ennemi à sous-estimer. Il pointa du doigt un endroit du jardin, recouvert de pelouse. Il me somma de me placer dans un cercle de terre au milieu du jardin. Toute l’herbe à cet endroit avait disparue. Puis Talanthyr disparut de mon champ de vision. Je préparai mes armes, notamment ma barre-flind et mon arbalète. Au sol, une traînée de sable ou de terre partait du cercle ou je me situais. Sa largeur était d’environ un mètre et sa longueur d’une quinzaine de mètre. Cette traînée menait à un autre cercle de terre comme le mien. A tous ces endroits cités, l’herbe avait disparu. Je compris alors que le monstre serait invoqué dans le cercle en face de moi et que les zones sans herbes étaient signes de combat et de la charge du monstre qui allait être invoqué. Je mis donc mon arbalète en joue, me préparant à intercepter la charge du monstre que je devrai abattre.


Le cercle en face de moi s’emplit de lumière et de la fumée jaillit de ce dernier. La fumée se dissipa rapidement et je vis la silhouette de mon adversaire. Celui-ci devait mesurer facilement deux mètres. Puis je pus voir son visage. La forme générale de sa silhouette me fit penser à un gobelin mais extrêmement musclé et de taille démesurée. Sa peau jaune pâle ainsi que son museau d’ours me fit penser immédiatement à un gobelours. En effet, le mage n’avait pas menti : ce n’est pas un adversaire à négliger. Il lança un rugissement proche de celui d’un ours et commença à me charger.


Je visai tranquillement sa tête avec mon arbalète quand je remarquai que quelque chose ne tournait pas rond : le monstre chargeait mais ne levait pas de poussière. Au moment où cette pensée traversa mon esprit, le monstre disparut. Je déchargeai alors mon arbalète. Talanthyr apparut. Je lui demandai alors s’il s’agissait bien d’une illusion. Il me confirma mes dires puis m’expliqua que si je ne m’étais pas rendu compte de l’illusion, il aurait fallu que je me batte contre ce gobelours. J’aurai pu être blessé, voire tué car mon cerveau aurait été persuadé que cet adversaire était réel et matériel. Après cela il me félicita de ma performance et de ma rapidité d’esprit. Il me conduit à une autre salle où se trouvait Séraphin ainsi qu’une dizaine d’autres personnes.


Séraphin me demanda comment j’avais trouvé qu’il s’agissait d’une illusion. Je lui répondais donc. Il me dit que pour lui, c’est à la vue des yeux du monstre qu’il comprit : il n’avait pas de pupilles. Il me confia qu’il avait eu tout de même peut car le monstre n’était plus qu’à un ou deux mètres de lui et qu’il avait déjà armé son coup quand il se rendit compte de la supercherie.


Après ces brèves explications, nous recommençâmes à discuter de notre métier, échangeant nos expériences personnelles et quelques « trucs » de la profession. Je me rendis compte que Séraphin avait un esprit fin et très affûté, plus que le mien. Il risque d’être mon principal adversaire à la fin (si jamais je parviens jusque là).


Les heures passèrent. La nuit tomba quand tous les participants eurent fini l’épreuve. Je comptai alors les « survivants ». Nous étions trente-sept. Talanthyr vint alors nous féliciter et nous donna rendez-vous devant sa propriété le lendemain aux aurores. Il offrit gîte et nourriture. Tard dans la nuit, je m’endormis après avoir fait longuement la discussion avec Séraphin. Et moi qui espérais être seulement de passage à Bérégost. Même si je rate les épreuves, j’y serai resté beaucoup plus de temps que prévu. Je ne préfère même pas penser au temps que je vais rester ici si je remporte l’épreuve.
Le 2 mai, année du Bouclier
Nous nous levâmes tous tôt dans la matinée, nous équipâmes et traversâmes la demeure de Talanthyr. Ce dernier nous attendait comme prévu devant la bâtisse, à la lisière de la forêt. Il nous expliqua alors le principe de la seconde épreuve. Nous allons former des groupes de cinq ou de six, soit deux groupes de six et cinq groupes de cinq. Ensuite, il nous emmènera aux ruines d’Illmater, une ancienne école de magie, détruite par le feu il y a de cela quelques siècles. Les équipes auront pour but de chercher dans les souterrains, désormais habités par des gobelins, un bâton lui ayant appartenu il y a une cinquantaine d’années (chose étrange, car il ne semble pas avoir plus d’une trentaine d’année) et qui a été volé. Je demandai un rapide descriptif de l’objet. Celui-ci est un bâton de taille moyenne, ayant au bout, une large plume rose d’un oiseau rare. Bien évidemment cet objet irradie la magie. L’équipe qui rapportera le bâton sera donc l’équipe gagnante et seuls les membres de celle-ci pourrons accéder à la troisième épreuve.


Les équipes se formèrent. Je pris donc Séraphin avec moi, ainsi qu’un nain d’apparence guerrière et un elfe. Un humain, probablement un fils de nobles vint nous rejoindre spontanément. Les équipes formées, il ne restait plus qu’un gnome des forêts de 75 cm de haut qui, par timidité, n’osait demander à une équipe de l’emmener. Je lui fis signe de venir. Notre équipe et toutes les autres étaient prêtes. Les équipes formées, je remarquai de grandes inégalités : un groupe de cinq bourges humains s’était formée. Ils n’auraient aucune chance dans les souterrains. Tant pis pour eux, cela fera cinq imbéciles en moins.


Talanthyr nous emmena donc à ces ruines. Nous marchâmes durant trois bonnes heures. Puis il montra les entrées et plaça une équipe devant chaque entrée avec ordre de rentrer uniquement quand il aura donné un signal lumineux, à l’aide de moyens magiques.


Notre équipe isolée, je fis le point de l’équipement et des compétences des membres. Le nain, bien que sans armure possédait une musculature impressionnante et, armée d’une hache, sera probablement utile contre l’ennemi. L’humain possédait une épée de qualité exceptionnelle, offerte par son noble de père et forgée par le forgeron le plus réputé de la Côte des Epées : Taerom Fuirim. Mais l’humain étant de nature fragile et ayant même du mal à soulever l’épée, je doute qu’il nous soit d’une grande utilité. L’elfe ne possédait aucun équipement apparent, ni armure, ni arme. Je lui demandai s’il voulait que je lui prête une arme. Il me répondit que cela ne sera pas nécessaire et que seule sa volonté suffira. Une aura de mystère l’entourait : il semblait avoir beaucoup d’expérience, avec des bras musclés mais il était d’une constitution elfique, c'est-à-dire faible. Nous verrons sa valeur au combat. Pour le gnome, il n’était même pas nécessaire de lui demander s’il savait se battre : il tremblait déjà quand le regard d’un d’entre nous se posait sur lui. Mes yeux se posèrent sur Séraphin. Avec un sourire, il écarta sa cape. Une superbe armure cloutée lui protégeait le torse tandis qu’une épée longue fixée à sa ceinture brillait, rutilait d’une intense lumière bleutée. Il me dit que ses aventures lui avaient permis d’assembler un très bon équipement.


Une petite heure plus tard, le signal lumineux attira notre attention : Talanthyr, du haut d’une colline lança un quelconque projectile en l’air, éclairant le zone d’un éclat rouge.


La seconde épreuve venait de commencer. Nous entrâmes donc dans les souterrains par une entrée camouflée sous un dolmen et recouverte de ronces. Nous descendîmes donc un escalier en colimaçon pour atterrir dans un couloir. La roche était friable et gorgée d’eau. L’air était moite et une odeur de pourriture s’échappait. Le plafond ne me semblait pas stable : de nombreux tas de pierres, probablement issus d’éboulis jonchaient le ciel. Je demandai alors au nain de faire honneur à se race et de dire ce qu’il pensait de ces souterrains. Il confirma mes pensées quant à la stabilité de ces tunnels et m’informa que le tunnel à droite remontait vers les terres légèrement tandis que le tunnel de droite de gauche s’enfonçait dans les profondeurs. Je suis ravi d’avoir pris ce nain dans notre équipe : seul un individu de sa race pouvait remarquer ce genre de chose.


Nous empruntâmes alors le tunnel de gauche. Au bout de quelques minutes de marche dans ces dédales obscurs avec pour seule lumière la torche allumée par l’humain (c’est le seul qui en avait bien besoin : tous autres membres de l’équipe étaient nyctalopes grâce à leur infravision native), Séraphin m’arrêta et demanda à tout le monde d’en faire autant. Il posa son oreille contre la roche humide. Il me chuchota qu’il y avait deux gobelins à proximité du coude en face de nous. Je lui fais donc signe d’avancer. Nous partîmes donc tous les deux pour éradiquer la menace. Nous nous plaçâmes à proximité du coude en angle droit. Séraphin saisit son épée longue et moi mon arbalète. Nous bondîmes devant les gobelins.

Séraphin frappa le premier d’une coup latéral puissant. Sa lame commença son chemin dans l’épaule droite du gobelin pour finir sur sa cuisse gauche. Pendant ce temps, je décochai un carreau et ratai la tête du gobelin de quelques cheveux, ce dernier ayant eu un réflexe salvateur. J’enchaînai directement avec ma dague magique et lui planta directement dans le ventre. Le mien, profitant du fait que ma main était basse (dans son ventre), il tenta te porter un coup d’épée courte vertical directement sur ma tête. Je parai le coup avec la targe fixée à mon bras gauche. Puis je plaçais mon pied gauche sur son bas-ventre pour prendre appui et remonter verticalement avec ma dague. Le lame remonta donc de l’estomac au plexus solaire où elle sorti à cause de l’angle du plexus et des côtes. Je sautai alors en arrière, ayant vu Séraphin armer son coup. Il porta sa lame sur le front du gobelin, réduisant son crâne en une bouille immonde, déversant les vestiges de son pauvre cerveau sur le sol.

Au moment où je m’apprêtai à rengainer mon arme, Séraphin pointa une silhouette au loin. Un gobelours, encore ! Nous chargeâmes tous les deux, juste à temps pour intercepter celle du gobelours. Séraphin d’un coup horizontal amocha sérieusement la cuisse du gobelours. Pendant ce temps, je saisis ma barre-flind et réussit à désarmer le gobelours. Celui-ci regarda bêtement ses mains vides et passa à l’attaque avec ses poings. J’évitai sans problème son coup de poing et lui décocha deux coups de barre-flind dans la tête, le premier lui enfonçant la mâchoire et le second mettant un terme à sa vie en lui explosant le nez et le crâne par la même occasion.

Je fis un joli moulinet pour ranger ma barre-flind quand j’entendis un cri venant de derrière nous, un cri humain. Nous courûmes vers eux et vîmes le gnome caché dans un coin, l’humain allongé sur le sol, le nain et l’elfe contenant trois autres gobelins. A peine sommes nous arrivés que le nain trancha en deux un gobelin avec sa lourde hache tandis que l’elfe bondit derrière un ennemi et lui brisa la colonne vertébrale. Deux secondes plus tard, l’elfe acheva le dernier avec une manchette portée au cou, qui fit rendre l’âme au gobelin immédiatement.


Séraphin se jeta sur l’humain à terre, se préparant au pire : ce sale gamin n’avait qu’un œil au beurre noir. Plus de peur que de mal. Tant mieux pour lui.
[Edit]

Nous reprîmes notre route et continuâmes à nous enfoncer dans les souterrains. Quelques pièces étaient perpendiculaires au couloir mais aucune d’elles ne méritait un brin d’attention : soit elles étaient éboulées soit totalement vides. Au bout d’une dizaine de minutes de marche, Séraphin nous fit tous arrêter, posa sa tête au sol comme à l’accoutumée puis nous informa qu’à une centaine de mètre, un combat faisait rage. Des bruits métalliques s’entremêlaient.


Nous courûmes aussi vite que possible vers cette bataille et trouvâmes dix gobelins en train d’acculer trois humains dans un coin. Les victimes semblaient avoir été nombreuses : cinq gobelins et deux elfes avaient été occis. Je reconnus alors l’une des équipes formées à la surface. Il fallait agir. Les gobelins nous tournaient le dos, occasion rêvée de réduire leur nombre sans un bruit. L’elfe s’avança aussi discrètement que possible vers le fond de la salle. Il s’approcha d’un gobelin mais celui-ci recula sans raisons aucune et bouscula l’elfe. Bien évidemment ce fichu gobelin chanceux hurla et donna ainsi l’alerte à ses congénères.


Je regardai un instant les humains dans le coin : l’un d’entre eux était recroquevillé dans le coin tandis que les deux autres résistaient tant bien que mal aux assauts multiples des gobelins grâce à leurs boucliers. Si nous n’avions pas couru, il aurait été trop tard pour eux.
Seuls neuf gobelins s’intéressèrent à nous, le dernier continuait à s’acharner sur les boucliers humains. Le nain, l’elfe, Séraphin et moi-même nous mirent en position offensive. L’elfe entama le combat : il tenta un coup de pied sauté mais son pied d’appui reposait sur une pierre très peu stable. Il tomba donc en arrière sur le sol, face à deux gobelins. Le combat aurait pu mieux commencer. Vint le tour du nain, qui encaissa un coup gobelin avant d’en exterminer deux avec ses gros moulinets de haches à deux mains. Séraphin ne chôma pas non plus, en en tranchant un directement de sa superbe lame. Vint mon tour : avec ma barre-flind, j’explosait le crâne du premier tandis que je broyais quelques côtes au second, malheureusement toujours en état de se battre. La majorité des gobelins restant ripostèrent. Tous les coups durent évités sauf Séraphin qui eut droit à un coup d’épée large d’une puissance difficilement atteignable par les bras frêles du gobelin. L’épée large lui trancha la peau et légèrement la chair au niveau du ventre. La riposte ne se fit pas attendre : Séraphin mit fin aux jours du misérable gobelin qui avait osé le toucher. J’achevai le mien d’un simple coup dans la tête. L’elfe se releva en projetant ces jambes vers l’arrière, se trouvant alors la tête vers le bas et fit une pirouette pour se retrouver face à un gobelin qui eut juste le temps de comprendre ce qui lui arrivait avant de se faire briser la colonne vertébrale par une prise de lutte. Le nain continua de trancher du gobelin, en achevant ainsi un autre. Les deux gobelins restant tentèrent de fuir. Le premier fut directement tué par l’elfe tandis que je plantai deux flèches dans le dos du dernier.
Nous nous approchâmes des survivants. Sur les trois humains, seul deux étaient encore en état d vivre. L’humain recroquevillé dans un coin avait la gorge tranchée. Pour abréger ses souffrances, il fallait l’achever. Ses deux camarades espéraient quand même et tentèrent de me raisonner. Mais mon choix était fait. Séraphin leur expliqua qu’il n’y avait plus rien à faire. Je mettais donc un terme à la vie du moribond en plantant ma dague magique dans son cou. Les deux humains restant, dégoûtés, remontèrent à la surface par le chemin que nous avons emprunté. L’elfe commença un rituel funéraire pour ses frères morts au combat. Il disposa leur corps, armes e armures selon les règles elfiques. Nous nous remîmes en route.
Nous descendîmes encore des escaliers en colimaçon. Je demandai au nain, à l’humain et au gnome de rester dans la dernière salle car le nain avait été touché et ni le gnome ni l’humain n’auraient pu nous aider pour les combats suivants.
Nous continuâmes donc à trois. Séraphin nous stoppa après quelques minutes. Il nous annonça q’une patrouille d’une quinzaine de gobelins en armures métalliques arrivait dans notre direction. Il fallait se cacher au plus vite. Le proposai à l’elfe de se placer un hauteur, les bras en appui su un mur du couloir et les jambes en appui sur l’autre mur. Séraphin trouvait alors une aspérité où il se cacha avec sa large cape. Je cherchai alors un endroit où me camoufler et je trouvai alors le lieu où on ne remarquerait pas : une aspérité rocheuse à environ un mètre du sol dans nu des murs. Je grimpai rapidement et me plaçait donc en position d’escalade à cet endroit, laissait tomber ma cape de long de mon corps pour me camoufler.


Les gobelins passèrent en dessous de l’elfe, puis à coté de Séraphin. A ce moment là, quelque chose tournait très mal pour moi : la roche étant très friable, je me retrouvait rapidement avec des morceaux de roche entre les mains. Il me restait une solution : je plantai mes doigts (protégés par des gants à griffes) directement dans la roche, tout en tenant les cailloux dans mes paumes de main. Arrivés à mon niveau, les gobelins s’arrêtèrent. Je craignais le pire. Mais ce n’était pas pour moi qu’ils s’étaient arrêtés : on entendait le bruit d’un combat dans le direction par laquelle ils étaient arrivés. Il firent demi-tour et coururent vers la bataille. Je lâchai prise à ce moment là, épuisé. Séraphin et l’elfe me rejoignirent. Nous suivîmes alors les gobelins de loin. Quelques minutes après, nous arrivâmes à un pont, permettant le passage d’un gouffre.


Quand je dis pont, c’est un bien grand mot quand je qualifie le travail de ces gobelins : un misérable pseudo pont de cordes reliait un bout à l’autre du gouffre. Nous passâmes alors avec d’infinies précautions. En dessous de nous, cinquante mètres séparaient le pont du couloir en dessous mais nous pouvions voir la lumière du jour par ce gouffre : il partait de la surface et s’enfonçait dans les profondeurs de la terre. Juste au moment où nous arrivâmes au bout de ce pont, Séraphin nous fit savoir que derrière nous, une trentaine de personnes avec des armures métalliques nous suivaient. Nous nous dissimulâmes derrière des roches afin de les apercevoir. Ces personnes étaient humaines, en cotte de mailles aux armoiries de la milice de Bérégost. Je décidai que nous ne devions pas nous montrer : j’ai peu confiance en ces hommes de loi. Ils passèrent, l’un d’eux trébucha et tomba pour finir sa course cinquante mètres plus bas dans un vacarme terrifiant, mêlant cri et bruits métalliques. Les autres continuèrent leur route. Ils nous passèrent devant, sans nous remarquer. Nous les suivîmes afin de savoir pour quelles raisons ils se situaient ici et quel était leur but.
[/Edit] : Désolé, j'ai oublié un gros bout


Après quelques escaliers en colimaçon, nous entendîmes des bruits métalliques : une grande bataille se déroulait tout prêt de nous. Nous rattrapâmes la milice, restant tout de même à une distance convenable de celle-ci afin de ne pas se faire remarquer. Nous entendîmes un bruit fort bizarre, avec le bruit caractéristique d’une flammèche dans le vent suivi d’un grand souffle de vent. Nous continuâmes pour arriver dans une grande salle, où la bataille faisait rage.


Au milieu de la salle et en dessous du gouffre se trouvait une montgolfière de taille réduite, occupée par sept personnes, dont trois nains et quatre humains. Une cinquantaine de ce qui semblait être des shamans gobelins tentait de les occire. La milice, sans trop comprendre ce qu’il se passait se scinda un deux groupes : une vingtaine d’entre eux rentra dans combat tandis que la dizaine restante emprunta un couloir à gauche. Nous suivîmes donc cette dizaine de miliciens. J’évitai un coup et en donnai un à un shaman gobelin au passage. Arrivé au couloir, deux directions s’offraient à nous : la gauche et la droite. Les miliciens avaient empruntés le chemin de gauche. Je décidai que nous devions partir à droite. Nous arrivâmes dans une salle circulaire où pourrissaient trois gros coffres. Je demandai à l’elfe de surveiller l’entrée tandis que Séraphin et moi nous mîmes au travail. Première chose : je vérifiai sur deux coffres s’il n’y avait pas de pièges. Les deux étaient pigés tandis que celui de Séraphin ne l’était pas (d’après lui). Je désamorçai très rapidement les pièges et ouvrit les deux coffres après avoir crocheter leurs serrures.


Le premier contenait des parchemins de sorts tandis que le second contenait six hachettes, deux anneaux (que je cachais immédiatement ; il n’est pas question que je partage ce genre d’objet avec les autres), trois potions et la raison de notre quête : le fameux bâton rose à plume. Au moment où Séraphin ouvrit son coffre, il se prit en plein visage un jet de gaz verdâtre. Il tomba au sol, inconscient. Je tentai de le réveiller mais sans succès. Je pris alors ce qui se trouvai dans le coffre du pauvre malchanceux : il s’agissait d’une armure de plates complètes. Je la divisai en plusieurs morceaux afin de partager la charge entre l’elfe et moi. L’état de Séraphin m’inquiétai au plus haut point : le regard vide, du sang s’échappait de ses narines : j’eus peur que son système nerveux eut été atteint. L’elfe le chargea sur son épaule et nous nous apprêtions à faire demi-tour quand je vis les quatre humains et les trois nains de la montgolfière nous bloquer le passage. Un des humains avança et nous somma de leur donner le bâton. Ils n’hésiteraient pas à utiliser la force pour s’en emparer. L’elfe et moi étions durement capables de les terrasser mais le combat serait trop long et il fallait absolument trouver des soins pour Séraphin. J’acceptai à contrecœur et leur remis le bâton.


Ils firent demi-tour, retournèrent dans la grande salle et embarquèrent dans la montgolfière. A ce moment là, les dizaine de miliciens revint du couloir de droite, l’un d’eux hurla : « Ils ont le bâton, arrêtez-les ! » et ils se jetèrent sur le « panier » en osier permettant le chargement des personnes. La bataille fit rage. L’homme qui me demanda le bâton quelques secondes auparavant le tenait avec sa main gauche, en arrière, vers le centre du panier. Je me mis un peu à l’écart et sortis mon lasso. Je visai juste et attrapai le bout du bâton. Je tirai d’un coup sec et l’humain lâcha prise. A part lui, personne ne s’était rendu compte de cela. J’hurlai à l’elfe, portant Séraphin sur l’épaule de décamper d’ici. Nous reprîmes en courant le chemin inverse tandis que les miliciens nous coursaient. Arrivés au pont, l’elfe me donna Séraphin (qui pesait bien son poids, le bougre), m’ordonna de passer le pont tandis qu’il retiendrai les miliciens. Je fis selon ses volontés et, arrivé de l’autre coté du pont, je posai Séraphin au sol et sortit mon arbalète. Les miliciens arrivèrent.


L’un d’eux poussa l'elfe qui se retrouva dans une position plus qu’inconfortable, allongé sur le pont. Un des soldats ayant vu que j’avais le bâton dans mon sac tenta de passer et de piétiner l’elfe. Grossière erreur : l’elfe lui saisit le cheville et le fit passer par-dessus bord. Un autre tenta de perforer le corps de l’elfe avec son épée, l’elfe évita, se retrouvant ainsi avec la lame de l’épée à quelques centimètres de son épaule. Il attrapa la lame, la serra de toutes ses forces et jeta le milicien hors du pont. J’envoyais un carreau d’arbalète sur le milicien suivant. Le carreau se figea en plein dans sa poitrine, le tuant sur le coup. Cela permis à l’elfe de gagner quelques secondes précieuses et de franchir ainsi le pont avec ses mains ensanglantées.


Il reprit Séraphin sur son dos et nous courûmes aussi vite que possible vers la sortie, en emmenant avec nous, au passage, les compagnons laissés dans une salle, à savoir l’humain, le gnome et le nain.


Arrivés à la sortie, nous étions toujours poursuivis par quelques miliciens. L’elfe nous fit cacher derrière quelques buissons. Les miliciens passèrent sans nous apercevoir. Nous attendîmes quelques minutes et partîmes donc en direction de la propriété de Talanthyr. Après une bonne heure de course, nous y arrivâmes. L’elfe nous laisse, emmenant ainsi Séraphin au temple. Je donnai donc le bâton à Talanthyr qui nous félicita. Je lui racontai ensuite toute l’histoire. Il m’expliqua alors ce dont je me doutais, à savoir que les miliciens et autres nains et humains vus dans les souterrains avaient été payés par des nobles (dont les fils participaient à la seconde épreuve) pour aller chercher le bâton et pour donc le remettre à un des humains de la compétition. Au moment où Talanthyr nous félicitai d’avoir réussi l’épreuve, le groupe humain de fils de nobles (que j’avais cité plus haut) arriva, le bâton à la main. Une réplique parfaite de celui que je venais de donner à Talanthyr.


L’un d’eux s’expliqua : « Mon père possède une grande collection d’objets exotiques et magiques. Une de ses pièces était ce bâton. Voila. Vous avez votre dû. Maintenant, vous devez également nous déclarer vainqueur. » Talanthyr, réellement surpris vérifia l’authenticité des deux bâtons. Tous les deux authentiques. Il s’étonna que deux bâtons comme celui-ci existaient en ce monde.


Il nomma nos deux équipes victorieuses. Nous serions donc onze pour la prochaine épreuve et peut être dix, si Séraphin ne s’en tirait pas. Je ne me fais pas trop de souci pour lui : il est suffisamment robuste pour survivre à cela.


Talanthyr nous fit entrer dans sa demeure. Quand je fus seul avec lui,je lui demandai où je pourrai identifier les objets que j’ai trouvé. Il me dit qu’il pourrait le faire. Je lui donnai alors les objets. Il y avait donc des hachettes de lancer magiques qui donnaient une chance au lanceur de sort touché de rater ces sorts par la suite [Ce sont des hachettes +1 qui donnent donc une chance de 10% de rater son sort ; les 10% sont cumulatifs et durent 8 heures], deux anneaux magiques [un anneau d’action libre et un anneau de barrière mentale qui empêche des sorts tels que ESP, détection des mensonges ou connaissance de l’alignement d’agir sur moi], trois potions également magiques [une huile anti-acide, une potion de longévité et une potion de force de géants des collines]. Puis je lui demandai de faire de même avec la roche de basalte (que j’avais trouvé dans un des coffres des caravanes pendant l’attaque des tasloïs). Il me répondit qu’il s’agissait d’une pierre porte-bonheur. Je le remerciai et allai donc me coucher, ravi d’avoir mené à bien cette épreuve mais gardant toujours une pensée pour ce pauvre Séraphin qui ne risquait pas de passer une nuit facile. Ce serait peut être la dernière pour lui. Espérons qu’il s’en soit tiré : ce serait un adversaire de choix par la suite.
En tout cas merci pour ce récit...
Tu est et sera toujours le bienvenu au Théâtre !
Les conteurs s'y font malheureusement trop rare car nos clients raffolent de ces histoires...
Et à bientôt j'espère
C'est moi qui te remercie pour ta lecture.
Ravi que je serve à quelque chose et que mon récit te plaise.
Je vais faire pression sur mon MJ pour continuer cette campagne .
Sur ce, à la prochaine.
Rôlistes, la suite des aventures de Ranald le Sombre va apparaître.

Je tiens cependant à vous prévenir que ces 3 jours seront nettement moins intéressants que les jours d'avant car en fait, ces 3 jours représentent les recherches de mon voleur dans une bibliothèque.
Mais cela me semble cependant intéressant car c'est nécessaire pour la suite (qui risque de se terminer par une grosse baston) et pour comprendre la mort probable de mon personnage à la prochaine quête (vu ce que je risque d'affronter ).

Sur ce, j'espère que cela ne sera pas trop chiant pour ceux qui liront.
Je m'excuse par avance pour ceux qui vont trouver ça chiant et qui auront perdu leur temps à me lire.

Le 3 mai, année du Bouclier

Tôt dans la matinée, un domestique vint nous réveiller. Il nous mena tous les 10 (car l’elfe était revenu du temple, tard dans la soirée) devant Talanthyr. Ce dernier nous félicita d’avoir accompli cette épreuve et nous dit : « Je me suis renseigné auprès du Temple quand à l’état de santé de l’halfeling nommé Séraphin. Son état s’est stabilisé et sa vie n’est plus en danger. Cependant, vous accomplirez les prochaines épreuves à dix car il n’est malheureusement pas préférable pour lui de continuer cette aventure. »

Ces bonnes nouvelles mêlaient en moi un sentiment de soulagement, concernant l’état de Séraphin, ainsi que de la peine de ne plus pouvoir opérer à ses côtés mais aussi, je dois l’avouer, un brin de joie, en me disant que ce formidable adversaire ne serait plus un danger pour les épreuves ultérieures.

Talanthyr reprit son discours : « Les dernières épreuves, à savoir la troisième et la quatrième, sont mêlées. Vous allez devoir trouver des informations sur un artefact, au sens large du terme, appelé le « passe-monde » puis aller m’en procurer un exemplaire. Ces recherches d’informations auront lieu au meilleur endroit possible, à savoir dans la Citadelle de Château-Suif. J’ai réussi, de par mes relations, à obtenir un passe valable pour une semaine pour chacun d’entre vous dans la Citadelle. Je vous prie, non, je vous ordonne de ne point souiller mon nom là-bas. Vous êtes envoyé dans cette bibliothèque sous ma responsabilité. Si l’un de vous enfreint le règlement, vous aurez affaire à moi. »

Il nous distribua à chacun un parchemin et nous conduisit vers la sortie. Il nous souhaita bonne chance et ajouta : « Il est évident que si vous ne retrouvez pas un exemplaire du passe-monde, vous n’aurez même pas besoin de revenir ». Puis il ferma la porte de son manoir.
Dehors, nous nous regardâmes, sans savoir réellement que faire. L’elfe nous salua et partit immédiatement en direction de Château-Suif, en coupant par un bois. Je partis également en espérant retrouver mon acolyte, Sombre 3. Je retrouvai mes caravanes placées autour d’une cabane, probablement de chasseur. Je retrouvai mon collègue à l’intérieur et lui expliquai la situation comme quoi j’allai être absent pour une durée indéterminée afin d’accomplir les épreuves. Je lui donnai également une bourse de 200 pièces d’or afin qu’il puisse avoir une vie confortable pendant mon absence. Je le sommai également de ne pas se faire prendre si jamais il devait voler. Il me souhaita alors bonne chance.
Je me mis alors en route, en récupérant un de mes chevaux à l’écurie de Bérégost. Je partis en direction de Château-Suif tôt dans la matinée. Le voyage ne me prit environ que deux petites heures.

J’arrivai alors devant ce château, après avoir emprunté la Voie du Lion (reliant Bérégost, la Porte de Baldur et Château-Suif). Au sommet d’une colline, cette citadelle semblait défier les âges. De nombreuses tours surplombaient la plaine et la mer. C’est une vision assez époustouflante, même pour moi qui ne suit absolument pas amateur d’architecture.

Je m’approchai de la porte gigantesque (qui ne faisait pas moins de 6 mètres de large sur 5 de haut). Deux gardes attendaient ici. A mon approche, ils dégainèrent leurs armes. Je tendis alors le parchemin au plus proche de moi. Il le prit dans ses mains et le lit. Il le mit dans sa poche et fit un signe de la tête à son collègue. Ce dernier posa son immense arbalète et ouvrit la porte. Il devait disposer d’une force colossale pour pouvoir l’ouvrir. Puis ils me firent signe d’entrer.

La porte se referma derrière moi. Une grande cour avec un immense bâtiment en son centre s’ouvrait à moi. Peut être une minute après mon arrivée, un fidèle (un moine) vint me voir. Il me souhaita la bienvenue. Je lui expliquai la raison de ma venue en ces lieux. Il me répondit : « Ah, vous êtres envoyés par Talanthyr. Soyez le bienvenu ici. Je vais vous montrer vos quartier ». Il me conduisit alors à une pseudo-écurie. J’y déposai alors mon cheval et le moine me dit alors que je dormirai ici. Diantre, ces moines ont de bien étranges coutumes. Puis il me cita toutes les règles de Château-Suif. Cela dura plus de un quart d’heure. Cela allait de l’interdiction de porter des armes, à l’interdiction de tuer, de voler, de parler à certains moines, d’aller dans des zones interdites, à l’obligation de se laver les mains pour consulter un livre.

Je le remerciai et posai alors mes affaires, prêt de mon destrier. Il me tendit une robe de bure grise, qui correspondait à la caste des voyageurs. J’emploie le mot « caste » ici car il me semble approprié : les personnes des castes inférieures n’ont le droit de parler qu’aux personnes de leur propre caste et de celle au-dessus. Cela est tout de même fort contraignant.

Je partis alors immédiatement en direction de la bibliothèque après m’être délesté de toutes mes armes et de tout équipement superflu (outils, potions, armure etc…)
Cette bibliothèque possédait une renommée mondiale et à juste titre. Je compris en entrant que tout le château (mis à part la cour) était en fait une immense bibliothèque. Des livres traitant de tout, tout ce qui était imaginable. La salle principale s’étendait à perte de vue, mêlant livres, étagères, moines, lecteurs dans un même ensemble.
Je me dirigeai alors immédiatement vers un moine (car on m’avait indiqué que certains moines étaient tout le temps dans cette bibliothèque et qu’ils me serviraient à me retrouver dans la bibliothèque) et l’abordai. Je me présentai et citai le terme passe-monde qui bien sûr ne lui disait rien (cela aurait été trop facile). Puis je lui demandai de me diriger vers les œuvres traitant des voyages inter-planaires (car il me semblait logique que le passe-monde servait à cela, d’après son nom). Il me cita alors un lieu dans la bibliothèque (je dus prendre des notes tellement cela me paraissait compliqué).
Je traversai alors les rangées de livres pour arriver à l’endroit qu’il m’avait cité. Les livres traitant de ce genre de voyages recouvraient un pan de mur. Je tombai après quelques heures de recherche sur une encyclopédie de 38 volumes traitant de cela. Les 11 premiers volumes (que je feuilletait rapidement) ne parlait que du côté mathématique de la chose. Cependant le douzième volume comprenait une brève description du passe-monde. J’appris alors qu’il s’agissait d’une amulette en demi-cercle gravée de runes très anciennes. Je continuai mon étude de cette encyclopédie mais cette dernière ne m’apprit rien d’autre.

J’orientai alors mes recherches sur les amulettes magiques. Après de longues heures de fouille, je tombai enfin sur une œuvre relatant de l’enchantement d’amulettes. Je trouvai dans ce livre un passage sur les amulettes magiques en forme de demi-cercle. Il y était expliqué que les amulettes de cette sorte étaient très anciennes car le savoir pour enchanter ces objets, désormais perdu, avait été découvert par les premiers hommes (apparemment, le forme spéciale des amulettes en semi-cercle rendait l’enchantement très compliqué). Malheureusement, le nuit tombait et j’avais besoin de repos pour avoir les idées claires le lendemain. Je partis alors me coucher.
Le 4 mai, année du Bouclier

Je fus réveillé de bonne heure par les chants, les psaumes des moines. Je retournai à la bibliothèque, bien décidé à trouver des informations traitant de cette civilisation à laquelle appartenaient les premiers hommes. Après avoir suivi les conseils d’un moine, je trouvai l’aile dans laquelle se trouvait toutes les œuvres concernant les anciennes civilisations. Une œuvre attira mon attention. Son sujet concernait une civilisation, les Katal, qui vénérait tous les phénomènes ayant attrait aux voyages inter-planaires. Ils considéraient de tels phénomènes comme des manifestations de leurs dieux.

Je changeai alors encore une fois l’orientation de me recherche pour trouver des informations sur ces déités ayant un rapport avec les voyages inter-planaires. Le moine à qui je posai cette question me donna le lieu et le nom de l’œuvre qui traitait se sujet mais m’annonça qu’il se trouvait au quatrième étage d’une tour à laquelle je n’avait pas accès.

Pff… Après tout, ai-je besoin d’une autorisation pour y aller ? Je me contre-fiche de leur règlement. Je vais alors faire travailler les capacités familières à mon métier.
La nuit tombée, je me dirigeai alors vers cette fameuse tour en me faufilant le long des remparts internes. J’empruntai alors les escaliers qui me permettraient de monter sur les remparts pour accéder à la tour. J’évitai alors le garde qui passait par là. Devant moi, se dressait cette tour, sa porte fermée par un gros verrou. Manque de chance, je n’avait pas mes outils sur moi. Mais après tout, ne suis-je pas un maître dans le crochetage de serrures ? Mes doigts suffiront pour ce verrou grossier. Après quelques secondes, je parvint à faire sauter le mécanisme et à ouvrir le verrou. Puis j’entrai dans cette tour. Je montai les escaliers en colimaçon afin d’atteindre le quatrième étage, en prenant les précautions nécessaires, à savoir le déplacement silencieux et le camouflage dans les zones d’ombre pour éviter les moines. Arrivé à mon but, je constatait qu’il n’y avait pas âme qui vive dans cet étage (ce qui m’arrangeait énormément, il faut le dire). Je commençai à chercher l’ouvrage dont j’avais besoin et, grâce à mon instinct, le trouvai assez rapidement. Malheureusement, au moment où je m’apprêtai à le saisir, je vis une lumière se déplacer dans mon dos, accompagnée par des bruits de pas. Je me cachai alors sous une table, en attendant que le danger s’écarte.

Un humain s’approcha alors de l’étagère où se trouvait le livre que je cherchai et commença à fouiller dans cette étagère même. Je me décalai pour voir le visage de cet humain et, figurez-vous qu’il s’agissait d’un des fils de noble qui participait à l’épreuve. J’avais enfin la possibilité de me venger de leurs mépris sans me faire prendre. Je pris une pièce de cuivre de ma poche et la jetait en direction de l’escalier. Ayant entendu ce bruit, l’humain s’accroupit, sortit un couteau de sa robe de bure et se plaqua contre une petite table. Je sortis de ma cachette et me plaçait alors derrière lui, sans avoir été remarqué au préalable.

Plusieurs choix s’offraient à moi : l’étrangler avec ma ceinture de corde me paraissait être la chose la plus jouissive à faire. Mais, je changeai d’opinion en pensant ensuite à l’enquête qu allait succéder ce meurtre. Je me saisis alors d’un gros livre à la couverture molletonnée, le leva et lui donna un bon gros coup sur le crâne. Il tomba raide, assommé pour plusieurs minutes (comme quoi, les livres peuvent servir). Je pris alors le livre que je recherchai et rentrai dans mes quartiers en respectant à nouveau les précautions d’usage.

Je commençai alors à étudier l’œuvre, qui en disait long sur les civilisations concernées ainsi que leurs déités. J’appris qu’il existait 8 passe-monde et qu’ils avaient été créés par les efforts conjugués des mages de deux civilisations différentes, les Katal et les Zalakti, originaires de plans différents. Ces passe-monde leur permettait de passer d’un plan d’existence à un autre. Il s’en suivit des pages et des pages de codes, concernant le mise en marche des objets, les zones d’arrivée etc. Je pris note de ce qui me paraissait essentiel (les mots de commande pour les enclencher, les éteindre etc).
Je vis alors le soleil se lever. J’avais mésestimé le temps passé sur cette ouvrage. Je m’endormis alors.
Le 5 mai, année du Bouclier

Je me réveillai en début d’après-midi. J’en savais assez à propos du passe-monde. Je devais maintenant chercher des informations quand à la localisation de ces objets ou à leurs possesseurs.

Je me renseignai alors auprès d’un moine. Celui-ci me répondit que ce type d’ouvrages se trouvait au second sous-sol du donjon principal. Et je repartis pour es escapades nocturnes. D’autant plus que le donjon ferme la nuit. Il me restait encore un peu de temps avec la tombée su Soleil. Je ramenai dans la soirée le livre que j’avais « emprunté » la veille et tout cela, dans les règles de l’art, bien entendu.

Puis je rentrai dans le donjon. A la fermeture, je me cachai. Les portes se refermèrent. J’étais donc enfermé dans le donjon, sans espoir de fuite avant le lendemain. Je pris alors les escaliers pour le second sous-sol. Mêmes précautions que la nuit dernière. Rien de particulier à signaler. Je trouvai finalement ce livre et l’étudiai sur place. Je trouvai alors la trace d’un possesseur d’un passe-monde. Il se nommait Ian MacMyan. Il était connu sur toute la Côte des Epées en tant que guerrier voleur. Il était entré en possession de cet objet mais il aurait disparu après avoir poursuivi une chimère jusque dans sa tanière, dans les Montagnes Du Couchant (à environ 400 km à l’Est de Château-Suif).

J’en déduisis que l’objet devait toujours se trouver dans cette tanière. Le livre me donnait le lieu exact de la tanière du monstre.

Puis je fis des recherches rapidement sur l’animal que j’allais affronter. Il s’agit en fait d’un monstre affublé de la partie arrière d’un bouc noir et de la partie avant d’un lion en guise de corps. De plus, une chimère possède deux ailes et trois tête : une de bouc, une de lion et un de dragon. Que du plaisir en perspective. Mais après avoir lu cette description, je me doutais bien que je n’aurais aucune chance face à cet être. Je devais réunir soit une équipe, soit user de mes capacités à me faufiler sans être vu ou entendu. La seconde proposition me semblait être la plus efficace (et surtout la moins coûteuse).
Je pris alors du repos dans ma « chambre » suite à ces nombreuses réflexions et me préparai à partir le lendemain matin.


Le 6 mai, année du Bouclier

Réveillé par les psaumes des moines comme à l’accoutumée, je m’équipai et sortis alors Château-Suif, ravi de quitter ses vieux murs et de délaisser ses livres poussiéreux. Je me dirigeai vers Bérégost et plus particulièrement vers la domaine de Talanthyr. Arrivé à destination, je frappai sur la grande porte du manoir. Un domestique vint m’ouvrir. Je demandai une entrevue avec le maître de maison. Mon attente dura environ dix minutes avant que Talanthyr vienne à ma rencontre. Je le saluai et entamai alors mon discours : « J’ai trouvé l’endroit où doit être un passe-monde. Je vous donne mes notes concernant cet objet ainsi que la localisation précise de la grotte ou il se trouve. Je vous confie également tous les objets de valeurs que je possède car, si je ne revenais pas, ils seraient sûrement plus utiles ici que à pourrit dans l’antre de la chimère. Si jamais je ne serais pas de retour avant deux bonnes semaines, je vous fais confiance pour avertir mon suivant (Sombre 3) de ma mort et s’occuper de mes funérailles et de mon éventuelle résurrection. Je souhaite vous revoir dans ce monde et de préférence vivant. Adieu… ou peut être au revoir. »

Il me souhaita bonne chance et repartit dans ses appartements. Ensuite, j’allai vers la cabane où se trouvai Sombre 3. Je lui expliquai toute l’histoire et lui confiait un coffre rempli d’or (environ un millier de pièces) et lui ordonnai de le cacher et de ne l’ouvrir que si je n’étais pas revenu avant deux semaines. Il fut tout d’abord attristé de me voir partir ainsi, me souhaita bonne chance. Puis nous nous quittâmes. Je partis alors vers les Montagnes du Couchant. Le voyage durera sûrement quelques jours et je ne perdrai pas de temps, délaissant donc mon journal pendant le trajet.


Le 9 mai, année du Bouclier

Après un long périple, j’arrivai enfin dans ces montagnes. La vision était assez apocalyptique : pas de végétations, pas d’oiseaux, pas d’animaux, rien. Rien mis à part du sable, des rochers et des ossements allant des animaux domestiques aux ossements humains. Absolument rien de très encourageant. J’abandonnai alors mon cheval et continuai à pied.
Le 10 mai, année du Bouclier


Devant moi se dresse la montagne où est supposé se trouver le passe-monde et la chimère. C’est une montagne d’environ 200 mètres de haut. Le sommet de la montagne semble percé par une grotte. Aucun chemin visible. Avant de me lancer dans l’escalade de cette paroi, je vis de l’autre côté de la montagne de la fumée, caractéristique d’un feu de camp. Je m’approchai alors en toute discrétion.

Le feu était caché par un énorme rocher. Je m’apprêtai à faire le tour de ce dernier quand j’entraperçus une ombre derrière moi. Quelqu’un me pistait. Quelqu’un de très discret, d’ailleurs car je ne l’ai absolument pas entendu. Je me camouflai alors derrière un amas de rocher, la dague à la main. La personne qui me suivait avança jusqu’à ce que je pus la voir.

Quelle surprise ! Quel ne fut pas mon étonnement quand je vis cet halfeling qui me traçait. Je rangeai ma dague et courut vers lui. Il en fit de même avec son épée longue. Je lançai alors : « Séraphin, vieux bougre ! Comme je suis content de te retrouver ! ».

D’heureuses retrouvailles eurent lieu. Il me dit alors d’aller voir les « autres ». Interrogatif, je le suivis.
Nous fîmes le tour du gros rocher pour arriver au feu de camp. Je vis alors quatre personnes dont une dans l’ombre que je ne distinguais pas vraiment. Je reconnus alors l’équipe de Sombre 2 : le nain, l’elfe et l’humain. Je sus que la personne dans l’ombre ne pouvait être que mon élève. Il sortit de l’obscurité, hurla « maître » et sauta dans mes bras. Quel joie de le revoir.

Nous prîmes le souper ensemble et discutâmes. La nuit venue, je demandai à Séraphin de venir avec moi. Nous nous écartâmes du groupe. Je lui demandai alors que vaut tout cela. Il m’expliqua que pendant qu’il était au Temple du matin (le temple de Lathandre) et qu’on lui prodiguait des soins, Talanthyr était venu voir le prêtre supérieur du temple pour avoir de ses nouvelles. Il surprit alors une conversation entre le prêtre et Talanthyr où ce dernier révélait la solution de l’énigme posée à ses élèves, à savoir la présence d’un passe-monde dans ces montagnes. Séraphin ayant appris cela a fui le temple et est tombé sur le groupe de Sombre 2 dans lequel il connaissait le clerc (l’elfe). Il les rallia à sa cause afin de m’aider à récupérer le passe-monde.

Je fus réellement ému de constater que l’amitié qui me liait avec Séraphin n’était pas factice. Je le remerciai chaleureusement de son aide puis lui demandai qu’est ce qu’il en était de sa tête. Il me répondit que sa tête le fait horriblement souffrir et qu’il pense que les lésions sont irréparables. Ces lésions provoquent un bourdonnement constant dans sa tête. Il m’expliqua qu’il avait parfois des crises abominables où il avait l’impression que sa tête allait exploser. Je compatissais réellement car je me doutais que cela ne devait pas être facile à vivre tous les jours.

Je lui proposai alors d’aller explorer la zone et la grotte de la supposée chimère. Il acquiesça et sortit de son sac un équipement d’escalade. Nous nous équipâmes et l’ascension commença. Les prises étaient assez rares, laissant présager de grandes difficultés mais la grande dextérité commune de Séraphin et de moi même nous permit de vaincre cet obstacle. Arrivé au sommet les bras tremblotants, nous entrâmes dans la grotte, le plus furtivement possible.

Nous avançâmes dans la pénombre aussi discrètement que nos pieds nous le permettait. Environ 10 mètres après l’entrée de la grotte, un trou béant circulaire dans le sol nous bloquai la route. Il faisait environ quatre voire cinq mètres de diamètre. La grotte s’arrêtai au niveau de ce trou. J’en déduisis que la chimère devait dormir en bas de ce trou. Nous ressortîmes de la grotte, assez satisfaits de nos capacités d’éclaireur. Nous redescendîmes la montagne nettement plus facilement que la montée car Séraphin avait planté de nombreux pitons sur notre trajet pour faciliter les montées ou descentes futures. La descente fut sans encombre. Nous retournâmes au camp.

Les autres dormaient à poings fermés. Le lendemain, il serait préférable que nous attendions que la bête sorte chasser pour la combattre sur un terrain plus agréable que dans sa grotte où la fuite était impossible. Je demandai à Séraphin si nous devions nous relayer pour monter la garde. Il me répondit que non car de toute façon, ces maux de tête et ce bourdonnement l’empêchait de dormir. Désolé pour lui, je me couchai en pensant au formidable combat qui nous attendrait probablement demain.

Je fus cependant réveillé au milieu de la nuit par un bruit sourd. Je vis alors Séraphin à terre, recroquevillé sur lui même, se prenant la tête entre les mains. Je pense qu’il s’agissait d’une de ces fameuses crises dont il m’avait parlé. Les yeux révulsés, il serrait les dents de toutes ses forces pour ne pas hurler de douleur.

Après une minute de souffrance absolue, il reprit ses esprits et je remarquai que le bruit sourd que j’avais entendu était en fait le choc qu’il y avait eu entre sa tête et le sol. L’arrière de son crane était ouvert et saignait abondamment. Je sortis rapidement un des baumes cicatrisant que je possédai et lui en appliquai sur le derrière du crâne. Sa blessure cicatrisa très rapidement. Il me remercia et me demanda d’essayer de me rendormir. J’en fis selon ses désirs et me rendormis.
Le 11 mai, année du Bouclier


Je fus réveillé par la bonne odeur du petit déjeuner préparé par Séraphin. Nous réveillâmes les autres et prîmes des forces. Séraphin et moi même expliquâmes à l’équipe de Sombre 2 que nous passerons en première ligne étant donné notre résistance supérieure tandis que eux attaqueraient à distance. Je confiait alors mon arbalète à Sombre 2 et mon arc court au clerc elfe. Le nain avait des haches de lancer, le mage une fronde, Séraphin me dit qu’il avait de quoi faire et pour ma part, j’avais quelques couteaux de lancer.

Les camarades de Sombre 2 et lui même se cachèrent dans les rocher. Séraphin et moi attendîmes à vue découverte.

Nous attendîmes quelques heures ainsi quand nous entendîmes un cri abominable venant de la montagne elle-même. Un cri d’une rare intensité malgré qu’il était amorti par la pierre. Un hurlement mêlant rugissement de lion et de dragon. J’en eus la chair de poule. Quelques longues minutes après, on entendit un brassage d’air, comme si quelques chose volait dans la montagne. La chimère. Elle approche.

Puis, quelque chose sortit de la grotte. Cette chose déploya ses ailes et s’envola. Je la reconnus. C’est elle. Je fis signe à tous de se mettre en position pour tirer.
La tête de dragon de la chimère balayait l’air à la recherche d’une proie. Elle nous vit. La chimère repoussa son hurlement sinistre et piqua sur nous. Une volée de projectile partit en sa direction. La nain lança deux haches. L’un d’entre elle coupa l’extrémité de la queue du monstre. Séraphin envoya deux dagues dans la direction de l’animal. Le deux se plantèrent dans ses flancs. Sombre 2 tira un carreau avec mon énorme arbalète. Le carreau finit sa route dans le buste de la bête. Les projectiles du mage et du clerc manquèrent leur cible. Je lançai alors mes deux couteaux de lancer. Le premier toucha sa cible dans les flancs mais ne s’y planta pas. Le second en revanche trancha le torse de la chimère. Elle poussa un hurlement et, arrivée à notre portée, sa tête de dragon recula, ouvrit la gueule et cracha son souffle de feu sur Séraphin.

Ce dernier tenta de limiter les dégâts en plongeant en arrière. Peine perdue, il se prit les flammes en plein buste. Puis la tête de dragon se tourna vers moi, toujours en crachant son souffle de feu. Les flammes décrivirent à un arc de cercle dans l’air pour arriver dans ma direction. Je fis une roulade vers la gauche, évitant ainsi la majorité du souffle mais cependant, le retour de flamme me brûla l’épaule.

Je me saisis alors de ma dague et de mon couteau magiques, profitant de ma position accroupie pour sauter et tenter d’asséner quelques coups à la tête de dragon. La chimère arrivée au sol, replia ses ailes tandis que je courrai, les armes en avant. Elle dévia mon coup de dague avec son aile mais ne put éviter mon couteau qui se planta en plein dans son cou. Ma dague virevolta en l’air pour finir sa course environ dix mètres derrière le monstre. Séraphin asséna alors un coup latéral à la tête de bouc et lui coupa un bout du museau qui retomba alors, rebondissant plusieurs fois sur le sol avant de s’immobiliser. Le clerc lança une fiole d’eau bénite en l’air, nous bénissant tous. Le mage incanta un sort et un bouclier magique verdâtre et translucide plaça devant lui. Le nain rata son lancer de hache et cette dernière vint se planter dans la roche. La chimère riposta à tous ces assauts.

Séraphin encaissa un coup de corne de bouc et un coup de patte. J’eus droit à une morsure fort peu agréable de la part de la tête de dragon. J’hurlai que je revenais et courus derrière la bête afin d’aller chercher ma dague, ayant des propriétés spéciales contre les dragons et reptiles. Au passage je donnai un coup de couteau dans les ailes de la créature avec ma main gauche, sortis une potion de force de géant avec ma main droite et la bus. Ma masse musculaire doubla presque. Mes bras avaient une taille colossale. Je retrouvai rapidement ma dague et chargeai en direction du dos du monstre.

Séraphin retenait seul le monstre, encaissant tous ses coups. La mage lança une boule d’énergie vers la chimère. Le projectile magique blessa le monstre sur les flans. Le prêtre incanta également un sort, rendant magiques quelques pierres du sol. Il se saisit de ces galets et les plaça dans sa fronde. Il tira. Il rata tellement son coup que les projectiles atterrirent dans le dos de Séraphin, l’amochant encore alors qu’il n’en avait absolument pas besoin. Le nain prit sa dernière hache de lancer à deux mains, courut sur plusieurs mètres et la lança avec une force démentielle. La tête de lion en train de rugit à ce moment là gardera la bouche ouverte durant toute sa vie : la hache rentra dans sa gueule et se planta dans son palais.

La tête de dragon mordit Séraphin sur tout le long de son corps. Ce dernier, au bord de l’épuisement lança ses dernières forces dans le combat et trancha la tête du dragon avant de s’écrouler. Profitant de ma charge, je sautai sur le dos du monstre et planta ma dague et mon couteau dans son dos avec une facilité déconcertante. Puis je lacérai son dos jusqu’à ce que mort s’ensuive. La chimère poussa un dernier hurlement avec de s’écraser lourdement au sol.

Je courrai alors vers Séraphin, lui fis boire ma potion de soin que je gardai pour les cas urgents. Son corps était dans un tel piteux état que je dus utiliser presque tous mes baumes pour le soigner. Il reprit conscience. Tous ses souvenirs concernant le combat avaient disparus.
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