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Le post était inialement conçu pour remonter l'annonce de la sortie du tome 2 et d'un autre manga en dvd, mais celui ci ayant dérivé sur X et finalement n'ayant pas pour objet initial de parler en profondeur de Berserk je me suis permis de. Puisse la vindicte des cruels modo m'épargner, je comprendrai néanmoins une éventuelle décision de fusion. Edouard, en passant, ton site sur berserk est down. [Edit]Ah non tiens lé revenu.
[Attention la lecture de ces qques lignes peut comporter des SPOILERS. Soyez assurés chez clients qu'ils ne seront pas de nature à vous gâcher la série, du moins je l'espère. Enfin. Vous êtes prévenus, je ne rembourserai rien.] -------------------- BERSERK -------------------- -24 tomes papiers à ce jour (1 tous les 6 mois environ). -25 épisodes d'anime terminés en 1998 qui correspondent aux 13 premiers tomes papiers. pas de suite prévue. -un jeu dreamcast, des goodies (album du boulmiche), des artbooks, et une BO grandiose. Ce manga est l'oeuvre de Kentaru Miura. L'oeuvre de sa vie dirais je parce que ça fait quasiment 15 ans qu'il est dessus (début en 1989), et qu'il n'a rien fait d'autre de fabuleux (un truc qui s'appelle "vagabond" je crois). Si je devais catégoriser cette fresque moyen-âgeuse ça serait dans la "Dark Heroic Fantasy". Heroic Fantasy, parce que le cadre est celui d'un pays imaginaire, Midland, à une époque qui s'apparente au moyen-âge des seigneurs de guerre faisant régner le chaos dans la contrée. Si le surnaturel est quasiment absent de toute la série animée, il constitue tout de même l'ouverture de l'oeuvre, et ne cesse de monter en puissance. Le décor de moyen âge n'est pas courant au pays du soleil levant, et encore moins dans sa forme occidentale qui est celle retenue par Kentaru (on notera un gros travail au niveau des armures). On se contente généralement des bien fades "Chroniques de la guerre de Lodoss" qui sont à l'Héroic-fantasy ce que le film navet "Donjon & Dragons" est au jeu de rôle med-fan: un concentré d'archétypes hyper-manichéens, une coterie savamment constituée d'un prêtre coincé, un magot en robe de chambre, un paladin né dans le 16ème, un nain bourru avec une hache, etc...A l'instar d'un studio Disney qui n'est plus capable de sortir un dessin animé sans une bestiole bleue avec des ailes qui sert de faire valoir à un héros consistant comme une cracotte, les mangas d'héroic fantasy d'après Berserk ont soudain perdu toute saveur. Dark, parce que c'est l'essence de cette série qui frappe celui qui s'y plonge quitte à le laisser K.O. Jamais la formule pourtant éculée "Berserk ne vous laissera pas indifférent" n'a jamais été aussi adéquate: Berserk, surtout quand on le découvre dans sa version animée, peut mettre mal à l'aise. Si les critiques de la presse spécialisée sont unanimes, nombreux sont ceux à qui j'ai fait découvrir la série qui me l'ont rendue avec un petit haut le coeur, une espèce de boule dans la gorge, voire même un regret d'avoir ouvert la boite de Pandore. Comme le dark phagocyte progressivement la fantasy c'est sur lui que je m'appesantirai. Kentaru, le mangaka lovecraftien pervers Kentaru Miura s'inspire visiblement de Lovecraft dans sa construction de l'horreur, son passage progressif de l'onirique au réel, et le design de ses créatures surnaturelles. Mais là ou Kentaru est particulièrement inspiré c'est dans la destruction systématique des archétypes de l'Héroic Fantasy. Car il a une dent contre beaucoup de choses. Contre une vision idyllique de l'enfance. Contre une représentation trop lisse du chaos de la guerre. Contre le romantisme. Contre la religion. Contre l'amitié. Contre la politique. Méticuleusement, l'araignée Kentaru tisse sa toile, nous décrit une histoire d'amitié et d'ambition hors du commun. La bande des aigles, menée par le jeune et charismatique Griffith, se hisse après de nombreuses victoire au rang d'armée préférée du roi de Midland. On est déjà pris depuis longtemps dans la finesse des trois personnages principaux Griffith, Gatsu (ou Gatsu, le héros), et Caska (le bras droit de Griffith) dont les relations -quelque soit le côté du triangle- oscilleront tout du long entre l'amour et la haine. Il existe une brochette de personnages secondaires tout aussi originaux, dont les motivations et origines seront décrites précisément. Au paroxysme du triomphe de la bande des aigles (les Hawks) on sent la série solidement guidée sur des rails. C'est la que Kentaru frappe pour la première fois, et il ne s'arrêtera plus. Berserk, la rage au coeur La seule constante à laquelle on se raccrochera ensuite comme une branche dans la tempête, c'est l'envie de vivre de Gatsu. Son obstination et son épée démesurée sont l'occasion de morceaux de bravoure d'une intensité rare, servis par une bande originale qui gronde comme une armée qui charge (cf. le titre "Force"). Les succès qui dominent la première moitié de l'anime sont soudain remis en question, et l'optimisme (appuyé par le titre "earth") se délite sans qu'on puisse le retenir, et symétriquement à la réussite c'est le désespoir qui gagne la 2eme moitié de l'anime. Le pire c'est que Kentaru n'a même pas besoin de l'effet de surprise: l'apocalypse à venir constituait déjà l'ouverture de la série. C'est notre coeur qu'il broie avec un rictus cruel. La violence de Berserk est donc sur deux niveaux: graphique d'abord. Les corps coupés en deux, les viols et la torture sont courants, et encore plus dans le manga, ça fait partie de la représentation de la guerre. Les orgies paiennes et l'inquisition sont les facettes que Miura a choisi de montrer de la religion. Mais la plus grande violence est celle des espoirs des Hawks -qui sont aussi les notres- réduits en miettes. Au milieu de ces ruines fumantes émerge un Gatsu un peu hagard. Une sorte de héros sisyphéen, qui a renoncé à l'amitié pour trouver sa propre voie, provoquant par la même la perte des seuls amis qu'il ait connu. Je lisais récemment sur une critique "Berserk c'est plus qu'un manga, c'est une philosophie". Sans aller jusque là, force est de constater que la notion d'idéal, de rêve, et de fidélité sont abordés en long et en large. L'introspection des héros est révélée par la grande importance des dialogues "en for intérieur" et leurs traumatismes sont renforcés par des rêves avant une fusion délirante avec le réel du festival de l'eclipse. La série animée vs le manga? La série animé mérite franchement le détour. Tout en prenant quelques libertés avec le manga (il manque 2 des personnages principaux, Skullknight & l'elfe Puck), et malgré une animation moyenne, elle reconstitue très bien l'ambiance chaotique de la guerre dans une BO à la mesure de la dynamique de l'ensemble. Je la recommande donc en premier. Son inconvénient principal est sa fin qui pourrait bien vous donner envie de hurler. Heureusement le manga est là. Plus étoffé, dessiné par Kentaro, il développe surtout l'histoire environ 2x plus loin que l'anime, et sera donc un must pour calmer vos angoisses quant aux destins des héros. Vous pouvez soit attendre 3 siècles que ça sorte en France (les éditions Samourai avaient déja fait paraitre un tome avant faillite) soit capturer un touriste japonais de passage à Opéra grâce à une petite tour-Eiffel placée au milieu d'un noeud coulant*, soit commander la traduction sur Acclimate Solution. Il y a aussi la très belle page de Yong qui vous fournira les scans des 7 premiers tomes en échange d'une preuve d'achat. On peut trouver les 24 tomes en japonais à la librairie japonaise près de l'ex-demeure de LF-Céline (juste avant le passage Choiseul dans le 12eme) Voila. Je pourrais en parler des heures (parce que là je suis à peine chaud ^^), décortiquer chaque scène et analyser la représentation du désir dans la relation triangulaire de Caska-Griffith-Gatsu, mais je vais m'épargner cette peine pour vous regarder partir sans plus attendre en quête de ce que je considère encore comme le manga le plus intense à ce jour. Khronos *Pardon pour le cliché. |
11/03/2003, 22h32 |
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[Review] Berserk
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Bon puisqu il faut bien dire qqch.....
L opening "Tell me why" est signée du groupe Penpals. |
12/03/2003, 00h01 |
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Ca rox Penpals ! Je réécoute d ailleurs na !
Faites chiez jvais devoir tout re re re regarder vous m avez donné envie :/ |
12/03/2003, 00h06 |
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Ah...devant de qqun qui a adoré Berserk je sens tomber toutes les barrières de mon sens critique.
X-Clamp vous disiez Ou avez vous acheté vos DVD ? |
12/03/2003, 13h42 |
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Grenouillebleue |
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Woaw, Khronos ça c'est du post, tu as parfaitement bien tout résumé.
Concernant la fin, je la trouve vraiment excellente en fait (c'est sur que la premiere fois j'etais degouté) en tout cas apres avoir vu ça je me suis precipité sur les bouquins. D'ailleurs concernant la lisibillité du tome 2 bein franchement j'ai pas à me plaindre, il est aussi lisible que n'importe quel autre manga (meme plutot bien fait en fait) (au fait je remets ce lien vers le site pour Berserk en français des fois qu'y en aurait qu'aurait pas vu : http://membres.lycos.fr/berserkfrance/ et un autre encore plus complet avec resumé de chaques episodes de la serie et du manga mais en anglais : http://www.skullknight.net/ (j'aime bien la petite BD à l'entré ) C'est quand meme dommage qu'ils aient pas mis le skull knight dans l'anime, (Gatts le rencontre un an avant l'eclipse) ça n'a pas d'incidence sur la serie vu qu'elle s'arrete un peu avant qu'il joue un role capital) mais si par la suite ils avaient envie de faire une deuxieme saison en anime ça pourrait paraitre bizarre qu'il apparaisse d'un coup (meme chose pour l'elfe) Et puis surtout il a carrement la classe le skull knight : |
12/03/2003, 17h27 |
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Ha oui les scenes de tortures aussi sont tres trashs, et quand je parlais des orgies, je pense surtout à ce qu'ils mettent dans la soupe...
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12/03/2003, 19h01 |
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