[Orcanie] Une lettre de notre père IV

 
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Je m'enfonçais dans la nuit profonde pour trouver ce hameau abandonné que m'avait indiqué la vieille femme. Je passais dans d'anciens vergers aux pommiers qui dépérissaient et dont les pommes pourrissaient sur l'arbre.


Avalon, Ile bénie, Ile des pommiers au printemps éternel
Berce le coeur des hommes et panse ses blessures
Avalon, Ile des fées, Ile des pommiers au printemps éternel
Berce le coeur du grand Roy et prépare son retour...

Ce vieux poème qui avait bercé mon enfance revenait en boucle dans ma tête. Qui aurait pu penser que l'île d'Avalon devienne cet enfer que je voyais actuellement. Malgré ma prudence, je ne pus éviter de croiser quelques monstre et fantômes que ma lame renvoya dans leur enfer.
J'arrivais à la lisière d'un verger sur le bord d'un chemin. En face de moi, se dressait une colline ou siégeait une forteresse immense sous la lumière blafarde de la lune. J'etais vers la forteresse maudite d'Avalon dont on m'avait parlé. Il me semblait distinguer sur le haut des remparts, des symboles dont je n'arrivais à distinguer la forme. Je ne m'approchais pas plus car des hordes de drakorans rodaient dans les parages. Je les distinguais et sentais leur odeur écoeurante.
Je pris le chemin vers le nord comme me l'avait indiqué la vieille femme de Wearyall.
L'aube perçait et baignait le jour naissant de sa lumière rouge, quand je vis un groupe de maisons de pierre sur le bord du chemin. Ce devait être là le hameau qu'elle m'avait indiquée.
Le coeur battant, je m'approchais de la maison la plus proche, la main droite serrée sur le pommeau de mon épée.
Le silence était pesant. Pas un de ces bruits familiers d'oiseaux ou de bruissements naturels, qui font la joie des petits matins, ne troublaient la quiétude morbide du lieu.
Seul le bruit de mon pas sur l'herbe se faisait entendre.
Puis, j'entendis la mélodie douce d'une flûte qui semblait provenir de la maison. La musique qui s'élevait était si belle que j'arrêtais mon pas pour mieux l'entendre.
Une voix féminine s'éleva dans l'air frais du matin et entonna un chant :

Paladine de la Lumière, douce Léonora
Viens te reposer en nos bras blancs parfumés
Paladine de la Lumière, courageuse bretonne
N'es-tu pas lasse de tant de combats...
Malgré moi, je sortis mon épée de son fourreau et la laissait tomber...

Paladine de la Lumière, comme il est doux le repos
Accordé aux plus braves...
Mon bouclier tomba lourdement au sol...
"Reveilles-toi Léonora ! tu es sous un charme !
- Tais-toi, laisse moi, la musique est si belle...
- Ne les laisse pas t'envahir..."
La voix de ma raison se tut. La douceur était telle que l'euphorie me gagna. Je souriais au ciel. Je levais mes bras et tournait sur moi même en une danse lente et ivre.
Je riais aux éclats.
Lentement, sur de son acte, une créature mort-vivante, s'approchait de moi...
Le soleil était levé à présent et faisait scintiller un collier d'argent à mon cou. Ce collier était un cadeau de ma soeur Hatice et venait du Lyonesse.
Hatice, ma petite soeur...
Comment pourrais-je t'abandonner...
Et pourtant, c'est ce que j'étais en train de faire. Je pris le collier dans ma main et le contemplais.
Non je ne devais pas !
Le choc fut terrible et je me retrouvais face contre terre. J'eus tout juste le temps de rouler sur le sol pour éviter la hache de la créature qui hurla de dépit.
Rapidement, je cherchais mon épée et la vis à quelques pas de moi ainsi que mon bouclier. Trop loin, jamais je n'aurais le temps.
L'instinct de combattante reprit le dessus et je fonçais tête baissée sur le zombie. Mon attaque surprise renversa le monstre et profitant de son étourdissement je me précipitais sur mon épée. J'eu juste le temps de la saisir pour parer le coup de Hache qu'il essaya de me porter. Je contre-attaquais et lui plongeai ma lame en plein coeur. Le mort-vivant hurla et s'écroula...
Assise à même le sol, le regard fixé sur le collier, je me mis à pleurer.
Après bien des larmes, je repris mon bouclier et l'épée à la main, je rentrais dans la maison d'où étaient parvenus les chants fatales. La porte avait été arrachée et l'intérieur n'était que dévastation : mobilier détruit, murs lacérés de marques de griffes de créatures démoniaques, coffres retournés. Même des taches de sang subsistait ça et la sur le plancher. Des vies emportées, des drames consommés, un passé de tourment....
Un escalier délabré menait à l'étage. Je l'empruntais avec précaution. Arrivée au dessus, je vis un coffre qu'ont avait retourné et dont le contenu, des parchemins et des objets brisés, parsemait le sol. Une table dont les pieds avaient été brisés, une plume et de l'encre séché répandu sur le sol.
Je ramassais un parchemin.
Il y était tracé dessus d'étranges symboles dont j'ignorais la signification. Pres de la table brisée, je vis un rouleau cachetée de cire rouge. Je le ramassais. L'usure du temps avait rendu illisible le cachet. Je brisais le sceau et lu le parchemin.

A suivre...
 

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