Le combat continue

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Je prends ici la plume pour répondre à une petite histoire racontée par Bedjo de Jrad, avant de s'éclipser quelques temps loin d'Auberean. A l'époque déjà j'étais très impatient d'en connaître la suite. Mon retour sur Dereth lève une partie du voile...
Voici donc pour ceux qui ne l'avaient pas lu ce texte que Bedjo avait laissé sur le forum des Defs il y a quelques temps déjà.

Citation :
Publié par bedjo
Un vent glacial tourbillonnait sur les hauteurs de la cité de Whitebay.
Du haut des remparts, Bedjo de Jrad observait l’horizon grisâtre. Puis son regard se rapprochât des remparts de la place forte. Il y vit un warath errer, n’osant s’approcher mais attendant une victime égarée…
En observant cette immonde créature, Bedjo songea aux archons, et ce souvenir ramena en lui un flot d’autres souvenirs plus lointains…

Il se revit, jeune, refusant de suivre la voie guerrière de son père, préférant la voie de la sagesse. Il se revit tourner le dos à ses parents et à sa petite sœur, franchissant les portes des abris malgré l’interdiction paternelle. Quelle surprise et quelle joie alors de se retrouver ainsi, au dehors, à découvrir un monde encore vierge…ou presque. Car des créatures terribles avaient pris le pouvoir pendant que toutes les races étaient cachés…il a fallu combattre, déjouer les plans des drudges, des buruns et de ces satanés gurogs, eux même manipulés par un pouvoir caché…mais il eu un mentor pour lui apprendre, a lui ainsi qu’a Alyana et Angaz à se méfier de ce monde corrompu
Il se revoyait encore, devant le caveau de Kydie, commençant à peine à maîtriser ses pouvoirs, face à un jeune défenseur, encore sous l’émerveillement de cet univers, et comment il l’aida à traverser cet endroit. Jamais il ne se serait douté que ce jeune homme répondant au nom d'Alan Mc Crowe, qui lui prêta alors allégeance, allai a son tour devenir son sire, et le seigneur d’une puissante allégeance.
Bien des choses s’étaient déroulé depuis, et il combattit pour bien des causes, que ça soit l’ordre, ou alors pour défaire les archons lors de la guerre qui marqua à jamais les régions nord d’Osteth. Mais petit à petit, son goût pour le combat s’émoussa, et finalement il abandonna l’épée pour se consacrer totalement à l’art de la guérison et des soins…il avait vu trop de sang couler et trop de gens disparaître sous ses yeux pour continuer a manier l’épée…

Le bruit d’une porte massive interrompit ses songes.
Bedjal s’approchât de lui.
-« tout vas bien ?
-bien sur. Tout est planifié.
-est tu sur qu’il s’agit de la bonne chose à faire ?
-bien sur ! Et de toute façon, je ne peux plus rester là les bras croisés. Ces rêves me hantent jours et nuits, et je ne suis pas le seul. Bedjark m’a aussi fait savoir qu’elle était tracassée par quelque chose. Regarde ce qui s’est passé ; même les esprits tumeroks semble totalement incontrôlable…et cet afflux de pouvoir qu’elle ne s’explique toujours pas.
-moi aussi j’ai eu des rêves. Je veux venir avec vous.
-il n’en est pas question ! bien que les risques soient minimes, elles n’en sont pas moins réelles. Tu as encore beaucoup à apprendre.
-c’est ce qu’on verra ! »

Bedjo la regarda s’éloigner dans le hall. Comme elle avais grandit ! Comme elle avais du lutter pour le retrouver…au premier abord, il ne l’avais pas reconnu. Comment cela se pouvait, puisqu’elle n’était qu’une enfant quand il était parti. Mais lorsqu’elle lui avait présenté le bâton de son père, il n’y eu plus de doute. Le regard de Bedjo s’était voilé lorsqu’elle lui apprit son décès, suite à une incursion de gurogs dans la partie la moins bien protégés des abris. Après son départ, elle avait repris le relais, apprenant le maniement de l’arme des juggernaut, mais la mort de leur père avait laissé son entraînement inachevé. Elle avait tenu malgré tout à le retrouver pour lui annoncer la nouvelle. Comment avait elle pu faire ? Elle ne lui avait rien dis de son voyage…
Bedjo emboîta le pas de sa sœur…

Dans le hall de marbre, Bedjark en était aux derniers préparatifs. Elle communiquait avec les esprits qu’elle avait invoqués, et ils lui indiquèrent que les deux lugiens approchaient.
Bien, songea-t-elle, le rituel est prêt, il ne reste plus qu’à espérer que tout se passe bien. Elle n’arrêtai pas d’avoir des rêves bizarre depuis quelque temps…Puis ses pouvoirs s’étaient renforcés…puis les royaumes étaient en train de s’agiter...Puis cette recrudescence d’olthoi…il se passait énormément de choses ces derniers temps…même ses créatures invoquées étaient instable et lui répétaient sans arrêt le nom d’un ancien continent à jamais disparus…il eu fallu toute la sagesse de Bedjo pour récupérer d’ancien écrits tumérok dissimulé dans l’antique académie des mages pour préparer le rituel. Les esprits lui disaient la marche a suivre…ou trouver certains manuscrit, comment réaliser certains rituels…et tout cela dans le plus grand secret…seul bedjo et sa sœur était au courant. Et il valait mieux que cela ne s’ébruite pas. Ils devaient éviter d’en faire trop et répandre des nouvelles avant d’en être sur…


Les premières lueurs des étoiles apparaissaient dans le ciel lorsque trois silhouettes se regroupèrent dans un coin du hall des Défenseurs de l’Oriad.
-Tout est prêt ?
-Oui
-Je désire venir avec vous. La voix de bedjal était rempli d’une froide détermination.
-Non, je te l’interdis.
-Je ne suis plus une enfant ! Père t’avais pardonné sur son lit de mort et accepté ton choix, accepte le mien au lieu de disparaître comme lui. Je suis parfaitement capable de vous aider !
-Elle a raison, soutint Bedjark. Nous avons besoin de sa force de guerrière.
-Elle n’est pas encore prête.
-Tu m’apprendras ! J’apprendrais toute seule, comme je l’ai fait jusqu'à présent ! Je ne veux plus te suivre à distance, je veux être avec toi ! Tu es ma famille, je ne veux plus te perdre !

Bedjo réfléchis un long moment, puis son regard se fit grave.
-Bien, tu viendras avec nous, mais j’espère que je ne regretterai pas amèrement ce choix…
-Je sais me battre, ne t’en fais pas.

-Si tout est en ordre, repris Bedjark, je vais commencer le rituel. Je vais appeler les esprits qui nous servirons de catalyseurs et de guides. Tenez vous prêt et suivez les recommandations que je vous donnerai. Bedjal, il te suffira de rester réceptif à la magie, et tout se passeras bien.

Une longue et douce mélopée s’échappa de la bouche de Bedjark, et s’amplifia tout doucement. Petit à petit, un portail commença à apparaître…et à enfler…

Soudain, la salle se remplit d’éclairs. Une lueur aveuglante déchira les ténèbres environnantes et un bruit sec se fit entendre.

-Qu’est ce qu... !
-Par Audenta… !



Quelques secondes plus tard, les ténèbres remplirent à nouveau le hall vide.
Au dehors, les premiers flocons de neiges se mirent à tomber.


====
Seul signe que la vie n’avait pas encore abandonné la partie, une douleur lancinante lui déchirait la poitrine à chacun de ses pas. La main droite sur le cœur, la senestre crispée sur la garde de sa claymore brisée, celui qui était jadis le gardien des Cercles de l’Oriad avançait à tâtons dans l’étroit tunnel. Il était bien décidé à lutter jusqu’au bout, même si le prince olthoi, dans un dernier soubresaut, s’était assuré une victoire posthume en perçant de son dard acéré le plastron du guerrier. Les dernières forces du mourrant s’enfuyaient à mesure que son sang s’écoulait de la blessure mais il ne voulait pas périr ici, dans ces cavernes empestant l’ichor et la putréfaction. Il voulait revoir le ciel de Dereth.



….



Les derniers mois avaient été éprouvant pour les Défenseurs de l’Oriad comme pour tous les habitants d’Auberean. Le retour des olthois, ces parasites insectoïdes, avait semé la désolation sur Omishan et les efforts conjugués des races alliées n’avaient pu endiguer le fléau. Chacun avait payé un lourd tribut et les habitants des Cercles n’avaient pas été épargnés. Ainsi, le duc de Whitebay n’avait retrouvé son amour de jeunesse, Alyana, que pour la voir succomber quelques semaines plus tard, dans l’éboulement des catacombes olthois de Farali. Sa fiancée, Ramina, et le troubadour Wulfsgaar avaient eux aussi disparu sous ses yeux, entraînés dans une galerie sinueuse par une horde d’insectes. L’expédition punitive menée par le comte Vaniryan, Yogsothoth et l’invincible Issshar n’était jamais revenue. La disparition inexpliquée de Bedjo De Jrad et de Bedjark avait finit de convaincre le gardien des Défenseurs qu’il était temps de mettre son plan à exécution. Depuis des mois il explorait les plus sombres arcanes de l’alchimie afin de mettre au point un onguent qui lui permettrait de passer inaperçu dans les tunnels olthois. Son premier essai avait été un échec puisque la fragrance s’était dissipée prématurément, un échec qu’il ne pouvait se pardonner puisque sa promise l’avait payé de sa vie. Malgré tout, en leur mémoire, il devait continuer. Il n’avait plus rien à perdre et tous ses calculs le conduisaient à la même conclusion, l’ancien continent de Knorr, se trouvait à la sortie d’une de ces obscures galeries qui défiguraient les îles de Farali. Le gardien des Cercles avait alors équipé sa vieille armure, affûté cette épée qui était restée trop longtemps au fourreau et s’était aventuré, seul cette fois, dans les profondeurs de Dereth. Les effets du nouvel onguent avaient duré au-delà de toutes ses espérances, mais il avait sous estimé la distance qu’il aurait à parcourir avec pour seule lumière celle de l’aura sacrée de son arme. Ses provisions s’étaient vite épuisées et il avait du chasser pour survivre se nourrissant de larves et de la chair nauséabonde des insectes tueurs. Après plusieurs semaines –des mois ? des années ?- Il avait découvert ce qui semblait être une ancienne cache Empyréenne, abandonnée depuis des siècles. Du moins le cru-t-il avant de tomber nez à nez avec l’insecte le plus gigantesque qu’il avait jamais vu. C’est alors que le prince olthois passa à l’attaque.



….



Un souffle d’air frais sur son visage interrompit ses rêveries. « J’ai réussi ! J’ai découvert Knorr ! », se dit-il un sourire apparaissant sur ses lèvres avant de se changer en grimace de douleur. Il accéléra sa marche autant que son état le lui permettait et déboucha à l’air libre, ébloui par les rayons du soleil. Les yeux mi-clos, il laissa sa vue s’accoutumer à la lumière du jour et se hissa rampant plus qu’il ne marchait sur une colline avoisinante.



….



Quelque chose clochait. Cette terre lui semblait trop familière. Cet air était trop chargé de souvenir et une odeur de mort planait en ces lieux. Arrivé au sommet, le guerrier tomba à genoux, ses dernières forces l’abandonnant. Il avait échoué. Les relents qui empuantissaient l’atmosphère étaient ceux d’un charnier à ciel ouvert où se mêlaient les corps humains, lugiens et tumeroks aux carcasses chitineuses des soldats olthois. Et ces terres qu’il avait prises pour le continent perdu de Knorr étaient en réalité les plaines de Stoneshadow. Les olthois avaient creusé vers Linvak la route qu’il n’avait su trouver vers les terres des Empyreans. Tous ses espoirs s’évanouirent avec ses dernières lueurs de conscience et Alan Mc Crowe accueilli la mort avec résignation.




- « Alan ? Alan réveille toi tu es en sécurité maintenant ».

Péniblement il ouvrit les yeux et vit, penché sur lui un être au regard de braise, nimbé d’un halo mystique.

- « Asheron ! Ainsi la mort m’aura donné de réussir la quête au nom laquelle j’ai échoué de mon vivant… ».

- « Ce n’est pas Asheron, Alan, et tu n’es pas mort », repris la voix désormais familière de Bedjo De Jrad. « Notre ami s’appelle Khorill et c’est lui qui t’a trouvé, inconscient, près du caveau de Stoneshadow »

- « Bedjo ! Tu n’es pas mort ? Que s’est-il passé ? Qui est cet homme ? Il ressemble tellement à… »

Je ne suis pas mort Alan -répondit le vieux Lugien en souriant- Pas plus qu’Issshar, Bedjal et Bedjark. Elle a réussi tu sais ! Nous avons trouvé Knorr ! Et Khorill est un Empyrean. Avec eux à nos côtés nous pouvons vaincre l’ennemi. Il n’est avec nous que depuis quelques jours et il a déjà percé les secrets de la transcendance ! ».

Tout espoir n’est peut-être pas perdu après tout. Bon retour à la maison Bedjo. Bienvenue à toi aussi Khorill dans cette ville qui est désormais la tienne si tu le veux bien ».

Sur ces mots, Alan perdit à nouveau connaissance.

Bienvenue à toi aussi Sire. Bon retour parmi les vivants », chuchota le vieux Sage. « Nous avons encore besoin de toi. Le combat continue ».
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