[RP] Loonna, fille de Lune.

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Leda était assise sous les étoiles et regardait la lune qui se levait lentement au-dessus de la ville. Sa lumière projetait un voile écarlate qui planait dans les ruelles sombres et désertes de Stret West Bank. La pyramide sombre du Reet Retreat semblait se dresser au beau milieu d’un lac de sang que rien ne venait plus troubler. Plus rien ne semblait respirer. Plus rien ne semblait vivre. La ville était endormie…

Du haut du rempart Est de la ville, Leda Heveda se sentait Reine du monde, Impératrice de l’Univers connue. Du haut de ses 10 ans, Rubi-Ka lui appartenait…

Peu lui importait le conflit Clan/Omni qui déchirait la planète depuis tant d’années, peu lui importait les conflits politico-financiers qui gangrenaient l’ICC en son sein, peu lui importaient ces choses qu’elle ne comprenait même pas. Car Leda Heveda était l’élue et rien ne pouvait l’atteindre. Leda Heveda était immortelle et ces choses ne l’intéressaient pas. Son esprit était ailleurs, aux confins de l’espace, parmi les étoiles, les soleils et les quasars. Leda Heveda était fille de lune et l’univers était son père. La lune était sa mère. Loonna… Fille de lune…

Leda « Loonna » Heveda, fille de rien, fille de personne. Orpheline depuis toujours ; battue, ballottée de famille en famille puis abandonnée de nouveau. Loonna fille des rues avec pour seule attache, pour seule identité ce nom, ce simple surnom écrit en lettre noir sur une antique feuille de papier à l’intérieur d’un berceau abandonné aux marches de la ville. Loonna, fille de lune. Un simple surnom et cette histoire qu’elle se plaisait à inventer, cette histoire qu’elle aimait croire pour ne pas pleurer le soir, quand tout s’éteignait, quand la ville s’endormait et que sonnait l’heure des loups, l’heure des monstres, l’heure des meurtres. Ne pas pleurer quand venait la nuit et sa solitude. Ne pas pleurer quand le froid se faisait trop glacial pour dormir. Une larme coula sur ses petites joues roses. Elle la fit disparaître d’un revers de main puis inspira une profonde bouffée d’air.

Des bruits de pas résonnèrent soudain tout près d’elle et Loonna se tapit au sol en silence. Une correction des plus sévères l’attendait si les gardes la prenaient à se faufiler la nuit sur les remparts. Elle ferme les yeux et cessa de respirer. Le claquement sec des bottes se rapprocha puis se tût brusquement. Une main ferme se posa sur son épaule et la souleva de terre sans effort.

« Qu’avons-nous donc là ?», fit une voix moqueuse et gravement masculine. « De drôles de rongeurs semblent se faufiler dans les remparts de cette ville. »

Loonna ouvrit les yeux et sursauta. Un homme en armure de métal noire se dressait devant elle, sa cape rouge ondulant au vent tel un spectre. Un chevalier. Un homme du clan d’Avalon dans les murs de Stret West. Loonna baissa lentement la tête et son regard se figea sur l’épée gigantesque qui pendait à la ceinture du chevalier. Une épée noire comme la nuit, à la poignée rouge comme le sang… Une épée dont la garde en forme de dragon projetait une lame aussi large que le torse de Loonna… Une Galahad… Une véritable Galahad tel que la décrivaient les vieux ivrognes dans les bars de la ville. Loonna se mit un trembler, un frisson parcourant la surface de son petit corps. Elle sut immédiatement que sa vie venait de changer à tout jamais…
« Ta présence sur ces remparts a gravement compromis notre mission.
- Nul n’aurait du s’y trouver à cette heure aussi tardive.
- Tu as mis notre ordre en danger. Ton indiscrétion aurait pu lui coûter la vie tout autant qu’à toi.
- Qu’avons-nous à craindre d’elle ? Personne n’écoutera une enfant de 10 ans. Laissons-la repartir.
- Nul ne doit connaître l’influence que nous exerçons en ces lieux. Ses paroles suffiraient amplement à créer une rumeur et notre travail ici en serait compromis. »

Loonna avait repris connaissance quelques secondes auparavant mais ne voulait pas ouvrir les yeux. Pour rien au monde elle n’aurait voulu les ouvrir. Pas après ce qu’elle venait d’entendre… Les souvenirs se bousculaient dans son crâne comme dans une tornade et la douleur aiguë dans son cou s’éteignait lentement. La douleur dans son cou… La lune se levant sur les toits de Stret, la présence d’un chevalier sur les remparts, son épée gigantesque qui pendait à sa ceinture puis la douleur dans son cou… Une aiguille, un somnifère puis le noir. Le néant. L’oubli…

« Silverstone a lancé son message ce matin même et les Sentinelles se sont rassemblées aux points stratégiques. Nous ne pourrons intervenir sans risque, mon seigneur.
- Je ne peux en mon âme et conscience accepter de telles dérives et le massacre qui se prépare ne peut que nuire à notre cause. »

Loonna avait repris conscience depuis quelques secondes seulement et ne souhaitait que retourner dans le néant. Ne pas entendre la voix des deux hommes. Ne plus rien apprendre d’autre et revenir à sa petite vie, redevenir Loonna, fille de lune et ne pas avoir vu la Galahad. Ne rien voir, ne rien entendre…

« Ouvres les yeux, mon enfant. »

Loonna sursauta et obéit bien malgré elle. Le chevalier des remparts se tenait, tête basse, juste à sa droite, l’air coupable et résigné. Devant lui, tel une statue de pierre aux yeux froids et calculateurs se dressait un homme recouvert d’une armure terrifiante, une tête monstrueuse et métallique sur l’épaule gauche, une toge rouge sang entourant son corps massif et dans sa main droite, un heaume en forme de tête de dragon. Devant elle, se dressait, elle le savait pour n’avoir que trop vu son image durant son enfance, pour n’avoir que trop rêvé en l’imaginant combattre et commander, devant elle se dressait le seigneur Galahad, maître de Camelot et d‘Avalon.
Quelque chose n’allait pas. Elle le savait. Elle le sentait. Le monde des adultes n’était pour elle qu’une obscurité flou, un va-et-vient incessant, ridicule et complexe, une danse futile qui n’avait pas sa place dans son univers, dans son existence immortelle de fille de lune. Le monde des adultes demeurait pour elle un mystère mais, dans son âme d’enfant trop plein d’imagination, remplie d’étoiles, de prophéties et de solitude, elle savait, elle sentait que quelque chose n’allait pas. Quelque chose de terrible allait arriver. Quelque chose de terrible était arrivé…

Lord Galahad l’avait officiellement déclaré prisonnière du clan des Chevaliers et l’avait abandonné depuis plusieurs heures déjà dans cette pièce exiguë où ne filtrait du monde extérieur qu’un mince rayon de soleil oblique transperçant l’unique soupirail du mur en face d’elle. La rumeur de la ville lui parvenait sourdement par cette même ouverture et parfois, une ombre fugitive brisait un instant seulement le rayon ardent du soleil pour disparaître aussitôt. Le garde, en faction dans le couloir, allait et venait en silence, ouvrant parfois le sas d’entrée pour l’observer, lui sourire ou jouer un instant avec elle. Une heure plus tôt, il avait sorti la grande épée des chevaliers de son fourreau pour lui tendre, un sourire aux lèvres. Loonna n’avait pas même pu la soulever et le rire du garde avait retentit bruyamment dans la pièce. Il avait ri mais quelque chose dans sa voix n’allait pas. Quelque chose dans ses yeux n’allait pas. Il avait peur. Lui, le chevalier aux ordres de Galahad avait peur…

Le sas s’ouvrit de nouveau dans un chuintement sonore et le visage sans âge du garde apparut à l’angle du chambranle.
« Tu vas bien, ma belle ? », fit-il en souriant. « Tu t’ennuies pas trop ?
- Je veux sortir », répondit-elle avec une moue boudeuse.
- Tu te sens si mal que ça avec moi ?
- Je veux retourner chez moi.
- Tu n’as pas de chez toi, petite. »
Loonna le transperça d’un regard glacial qu’elle ne put contrôler. Elle vit l’amusement dans les yeux du garde et quelque chose comme de la tristesse aussi. De la compassion. Loonna n’avait nulle part où aller. C’était la vérité. Mais cette vérité, Loonna ne voulait pas l’entendre. Elle était fille de lune et l’univers était sa demeure, Rubi-Ka son jardin. La rue son seul « chez moi »…
Des cris…

Des portes qui s’ouvrent, des coups contre les murs et des ordres aboyés avec violence….

Brutalement, sans transition, comme si, brusquement, le monde se déchirait sous ses pieds.

Le garde surgit dans la salle, la souleva du sol sans un mot et l’entraîna dans le couloir. Trois hommes en armure les dépassèrent en courant, leur épée gigantesque dans le dos. Dans une salle, un homme s’habillait en silence, les yeux humides.

Chaos, confusion et désespoir…

« qu’est-ce qui se passe ? », interrogea tristement Loonna.
« Tu viens à Camelot avec nous », lui répondit le garde, un soupçon de tremblement dans la voix. « La guerre est déclarée »

La fuite. La peur. Les larmes et l’abandon. De nouveau…

Un écran sur un mur vide.

Une date.

7 Octobre 29466
Citation :
Provient du message de Enigm
euh tu l'avais pas déjà posté?
je me souviens d'un récit similaire et je ferai la meme remarque que dans le passé
il est ou enigm
J'avais pas finit ma troisième partie. Donc j'ai reposté le tout. Et vu que Loonna a 10 ans, tu peux pas y être, mon toutou.
Citation :
Provient du message de Loonna
J'avais pas finit ma troisième partie. Donc j'ai reposté le tout. Et vu que Loonna a 10 ans, tu peux pas y être, mon toutou.
t sur?

tu pense a te mettre sur icq demain ma belle?
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