La Suisse est le pays qui permet à tous les régimes criminels et mafias de la planète de stocker, blanchir et utiliser leur argent. Donc faut pas trop s'attendre à ce qu'elle aille mordre la main qui la nourrit.
D'ailleurs ça a donné quoi la suite des crédit suisse leaks ? Le parlement européen avait visiblement l'intention de black lister la Suisse, et on en entend plus parler depuis donc j'imagine que les lobbyistes ont fait leur taf pour enterrer tout ça bien profond.
Tu oublies quelques trucs dans l'histoire... C'est que cette même Suisse permet aux US, aux Allemands, aux Français et j'en passe d'aller faire des barbouzeries avec leurs services secrets (les services secrets utilisent exactement les mêmes canaux pour monter leurs opérations que les mafias), que la Suisse est, depuis la fin de la WW2, un porte-parole des USA dans beaucoup d'endroit du monde ou les USA ne peuvent pas être représenté.
Et c'est une des raisons qui permettent à la Suisse de toujours s'en sortir...
C'est un État parasite, rien de nouveau (désolé nos amis suisses mais c'est réel)
Personnellement, je n'utilise pas ces termes, car la Suisse permet aussi des choses positives.
La Suisse par exemple accueille bien plus de réfugiés que la France en terme de % de la population, la Suisse participe financièrement à la construction de l'Europe via le fond de cohésion, et in fine, même si c'est souvent galvaudé, à permis de donner une terre acceptable de discussion dans bien des conflits, etc...
Ce que je reproche le plus à mon pays, c'est de fonctionner sur l'opportunisme, sans véritable fond de pensée. Et c'est la que l'on devient incompréhensible, mais cela est complètement logique dans la culture Suisse. Nous sommes biberonnés puis rabaché à l'école de quelques trucs:
-La neutralité nous à permis de faire en sorte que moins de mille Suisses finissent en camp de concentration, et moins de 250 y mourir. Elle nous a permis d'éviter toutes les guerres, le dernier épisode guerrier est 1847, et encore c'est une guerre civile, sinon c'est Marignan, 1515. Depuis cette date la Suisse a toujours TOUT fait pour éviter d'être en guerre. Et cela a été approuvé par toutes les puissances de l'époque, cela fait plus de 200 ans que l'on tient ce rôle de neutralité.
Par le Traité de Paris du 20 novembre 1815, les grandes puissances européennes reconnaissent la neutralité perpétuelle de la Suisse et garantissent l'inviolabilité de son territoire.
-Le compromis, c'est une chose ancrée à un point tel que l'on ne s'en rend pas compte. Les fois ou cela m'a le plus marqué, c'est dans le JDRGN avec d'autres nations. Quand on parle, on cherche toujours un compromis, je te donne cela contre cela, on impose pas, quitte à promettre du vent. (cela se voit d'ailleurs dans le sport d'équipe ou c'est impressionnant le nombre de Suisses capitaine de leur équipe (en comparaison de la population). Mais cela a aussi une incidence sur la population intérieure. Vous seriez étonné de savoir à quel point la population n'est pas satisfaite, ni insatisfaite d'ailleurs, de la politique générale de la Suisse. Normal, vu que chaque position est le fruit d'un compromis.
Après, il faut voir que la politique de la Suisse en matière d'armement à énormément évolué depuis 1986 et la votation du GSSA (groupe pour une Suisse sans armée) et le résultat du vote (pour l'abolition de l'armée) fut un électrochoc pour la classe politique. Alors que chaque Suisse nait soldat (moins vrai maintenant) plus de 35% des gens ont voté pour son abolition. Depuis il y a vraiment un gros mouvement en Suisse pour l'abolition de l'armée, mais aussi contre l'exportation pure et simple des armes, et cela progresse. Si la votation de 1991 sur l'achat de FA-18 donnait en une victoire de 57% dans les urnes, celle récente sur les F35 s'est jouée à moins de 0,1%. De cela à découlé de nombreuses choses, dont la loi interdisant l'export ou le réexport d'armes Suisses dans des zones en conflit (compromis suite à une votation qui demandait purement et simplement l'interdiction d'export d'armes). L'arme est uniquement vouée à être dissuasive et défensive.
On passe cela à la moulinette d'un des pays les plus libéraux qui soient...
Perso, je ne comprends pas la position de mon pays. Soit on est neutre, et la on freine de tout les côtés sur les sanctions (qui sont des sanctions politiques, donc pas du tout neutre) mais on lâche la bride sur les armes qui sont... du commerce, et on garde notre neutralité ou tout du moins son esprit (!). Soit vu que l'on s'est torché avec notre neutralité avec les sanctions on commerce les armes (ou tout du moins on s'arrange pour ne pas violer le droit Suisse en permettant simplement de remplacer le matos qui est envoyé en Ukraine, comme les Allemands aimerait le faire avec les chars.
Mais d'une manière comme d'une autre on doit commercer ces armes, ou alors cesser d'en produire pour autre chose que le marché intérieur.
En fait, ce que vous découvrez dans notre position sur les armes, ici, cela fait bientôt trente ans que le débat revient sans cesse sur le devant de la scène via les votations, une fois le peuple vote un peu contre, une fois un peu pour. Qu'il y a un véritable rösti graben dans beaucoup de votation.
Pour finir le portrait de la mentalité suisse sur les armes:
Pendant plus de 100 ans, quasi chaque homme Suisse entre 20 et 45 ans possédait chez lui un fusil d'assaut (et pas de la merde, le fass 91 serait un parfait couteau suisse pour n'importe quel sorte de meurtre solo ou de masse)et est obligé de s'en servir (tir obligatoire), fusil que l'on retrouvait très régulièrement dans... les caves et les greniers. Et cela n'a jamais été un problème de sécurité.
Allez, je me fends d'une confession (pardon Monsieur Alleman): Ado, on avait fait le tour des caves d'un immeuble voisin pour trouver de la vinasse: On est tombé sur 3 fusils d'assaut sur 10 caves, mais à aucun moment nous n'avons eu l'idée de les utiliser ni même de les toucher... Tout comme il y avait dans le grenier de ma grand-mère le mousqueton de la WW2 de papy Roger, avec deux seaux de munitions, j'y ai joué des années dans ce grenier avec plein de copains... Et ce que je raconte n'est pas incroyable comme histoire, c'est très banal en Suisse, et pourtant j'étais pas un "enfant sage" (doux euphémisme). Mais notre rapport aux armes est très différent d'un des rares pays à être autant armé "civilement" que nous à savoir les USA. Une arme n'est pas vouée à être utilisée.
Bref, juste pour constater que les choses ne sont pas le fruit du hasard...
NB: Tient, je viens de penser que le seul moyen légal pour la Suisse d'autoriser la réexpédition d'armes serait de s'aligner sur le discours de Moscou: Ceci n'est pas un acte de guerre, mais une opération spéciale. Alors la Suisse pourrait tout à fait exporter directement des armes en Ukraine.