Le truc, c'est que le parc locatif appartient majoritairement à des multipropriétaires, et ces multipropriétaires sont majoritairement dans les classes les plus aisées de la population. Je n'ai pas du tout l'impression que ceux qui ont " fait des sacrifices plus jeune" soit si nombreux qu'il faille laisser les retraités non propriétaires cramer les trois quarts de leur retraite dans un loyer qui va engraisser des multipropriétaires aisés qui touchent souvent plus en revenu locatifs qu'en retraite et grippent le marché de la primo-accession pour préserver ceux qui ont eu la possibilité de devenir propriétaire de leur résidence principale quand ils étaient en activité au prétexte qu'il auraient plus de mérite par défaut.
Du point de vue de l'équité, les ménages de deux actifs qui ont dû se loger dans des zones fortement urbanisées où le marché immobilier est en roue libre pendant toute leur période d'activité ne sont pas moins digne de la solidarité que mes parents propriétaires de leur logement principal dans un bled paumé. La question reste entière, il y a une profonde iniquité à l'égalité des retraites indépendamment des frais de logement dont peuvent s'abstraire les propriétaires de leur résidence principale.
Imho, une solution où on rogne les retraites des multipropriétaires qui touchent une retraite en parallèle de revenus locatifs pour redistribuer aux retraités locataires pourrait être pas mal si bien équilibrée, sans rien changer pour les retraités propriétaires de leur résidence principale. Une sorte d'APL pour les vieux, financés par les vieux qui grippent le marché de la primo-accession, histoire de lâcher un peu la grappe aux actifs pour une fois.
Parce que les générations qui n'ont pas pu devenir propriétaire de leur logement vont finir par arriver à la retraite elles aussi, ce serait pas mal d'anticiper au lieu de demander "qui aurait pu prévoir ?" dans une vingtaine d'années.
Le fait que pas mal de ménages possèdent plusieurs logement est assez logique dans la mesure où un ménage ce n'est pas forcément juste une personne et par le jeu des héritages il peut y avoir du regroupement de patrimoine. Comme indiqué dans ta source : "Les ménages multipropriétaires sont plus âgés et plus souvent en couple que l’ensemble des ménages.". Ce qui est notamment renforcé par le fait que ta source indique que des logements peuvent être possédés par plusieurs ménages (cas typique dans le cas d'un héritage avec plusieurs héritiers).
Aussi je ne pense pas qu'il soit forcément pertinent de venir taper sur les gens qui disposent de plusieurs logement et les mettent en location. Dans la mesure où un propriétaire est supposé s'occuper des travaux du logement (chose qu'un locataire n'aurait pas forcément les moyens de faire, car il ne faut pas oublier qu'un locataire ça peut aussi être une personne qui souhaite loger temporairement dans une zone géographique donnée, dans ce cas là on a pas forcément envie d'acheter et se charger de lourds travaux, de contracter un emprunt, avoir des frais de notaires, etc). Après qu'un locataire ne rende le logement, il y a en général toujours un peu de travaux à faire avant qu'un autre locataire ne puisse occuper le logement à condition d'être un propriétaire scrupuleux. Autrement dit il y a des frais et c'est quelque chose dont il faut s'occuper (ce n'est donc pas pleinement la situation de rente qu'on peut décrire). Dans le cas des logements vacants, c'est une autre affaire.
Enfin, il ne faut pas exagérer, il est toujours possible d'acheter son logement par le travail (même en Ile de France) à condition de ne pas viser certaines zones (genre paris intra muros, à moins de vouloir se contenter d'un truc petit et dégueulasse). Ce n'est pas forcément plus cher que de payer un loyer hors de prix (enfin à voir avec l'augmentation récente des taux de crédits) à condition d'être sur de rester sédentaire un moment.
Sur ta source on peut voir que 35 % des ménages environ sont propriétaires d'un seul logement. 40 % des ménages sont locataires. Aussi il est relativement logique que les ménages possédant le plus de logements soient les plus aisés (à ce niveau d'analyse on enfonce des portes ouvertes). toujours dans ta source on voit sans surprise que les ménages les plus pauvres ne sont pas propriétaires de leur logement (9 %) mais que le niveau de vie des propriétaires d'un seul logement est assez similaire entre les ménages modestes, médians et plutôt aisés (sans surprise les ménages aisés possèdent plusieurs logements, mais je veux dire c'est logique). Il faut voir aussi la nature des logements possédés par les ménages les plus aisés, à mon avis on ne doit pas parler des logements qu'un petit retraité pourrait s'acheter (sur ta source on voit notamment que les multipropriétaires sur Paris sont pas mal localisés dans les beaux quartiers et les bords de la seine, on doit considérer des proprio d'immeubles qui ont divisé leur bien en plusieurs apparts et les mettent en location).
Dernière modification par Irvy ; 24/01/2023 à 17h44.
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