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Cela fait un moment que je cherche le prétexte d'ouvrir le post miroir de Paris : Marseille.
Comment avoir un fil "Ça, c'est Paris !" (Mistinguett), et ne pas avoir celui sur Marseille ? La ville, avec sa gestion particulière, ses marchés publics, ses immeubles, son ramassage d'ordures, tout ce qui fait son caractère ? Eh bien, j'introduis le sujet par un haut fonctionnaire territorial, Renaud Chervet, qui y est allé un peu trop loin dans le "caractère". Et s'il a mal agi à hauteur du Conseil général des Bouches-du-Rhône, c'est un « Système à la marseillaise » qui est dénoncé. Voilà mon prétexte pour ouvrir mon fil... Le procureur a requis sept ans de prison contre lui, qui touchait des pots-de-vin contre la promesse d’attribution de marchés publics. D'ailleurs, une vidéo diffusée entame son procès où on le voit, une liasse de billets de dix mille euros, contre la promesse de l’attribution d’un marché public. Un chef d’entreprise, lui fait miroiter le double : « Sur le lot étanchéité, tu penses m’obtenir au moins un marché ? » « Un, je t’en mets un de côté, sûr ! » un demi-million d’euros de pots-de-vin : enveloppes, voyages lointains, invitations, travaux gratuits à son domicile... Il pouvait compter sur Jérôme Disdier, responsable d’un bureau d’études recruté par le conseil général, pour réécrire les marchés. Son compte servait aussi à récupérer les gratifications destinées au fonctionnaire lorsque les entreprises avaient du mal à dégager des espèces. Renaud Chervet a tout reconnu, maladroit : « On fait passer les amis avant les inconnus. Et puis sur un marché d’un million, dix mille euros… » « On a parlé de système à la marseillaise, a relevé le procureur. C’est terrible de se dire qu’à Marseille ça se passe comme ça, que c’est normal, on paie pour avoir des marchés. » Neuf autres prévenus étaient jugés : des chefs d’entreprise qui ont obtenu pour 40 millions à 50 millions d’euros de marchés du département. Restaurants en veux-tu en voilà, virées à Barcelone ou en Corse, voyages en famille à l’île Maurice ou au Brésil, loges de luxe au Stade Vélodrome et enveloppes… Refusant de parler de corruption et de favoritisme, ils évoquent des démarches commerciales, des « gentillesses ». « Cela fait partie du commerce », a soutenu l’un d’eux. C'est l'un de ceux qui retourne en prison, Saïd Meliouh, qui a indirectement fourni les images ont débuté le procès, retrouvées chez un comparse : à l’aide d’une caméra espion placée dans sa sacoche, il a filmé des rendez-vous. Inquiet de se « faire bananer », il avait volé ces images. [Il mérite une sorte de Darwin Award, non ?]. Ces enregistrements ont réjouit la présidente du tribunal. On s’y donne du « ma caille », « mon poulet », brouille les pistes avec des surnoms, comme « Grosse Voix », « La Blonde », « Videur » et « Videur adjoint »... Dernière modification par Caniveau Royal ; 28/10/2022 à 21h13. |
28/10/2022, 21h01 |
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