Comment vous formez-vous tout au long de votre vie professionnelle ?

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Comment vous formez-vous après la formation initiale que vous avez reçue, si vous le faites ?

Laissez-vous votre entreprise assurer cette formation en interne,
ou au contraire : si elle vous est proposée, vous n'y prêtez pas attention / la dédaignez ?

Ou bien, assurez-vous, vous-mêmes, l'accroissement de votre maîtrise par l'auto-formation, en choisissant vos livres, les vidéos sur Internet, ou d'autres manières ?

Ou bien profitez-vous d'organismes de formation, soit payés par vous, soit par votre employeur ?
Dans ce cas, nous sommes arrivons début Septembre, et c'est le moment de s'inscrire.

Là, pour ma part, j'ai toujours payé moi-même le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), car je n'ai jamais réussi à utiliser le Compte Professionnel de Formation (CPF) / Mon Compte Formation, pour qu'il s'applique aux quelques 250 - 300 euros qu'il m'a coûté les années où je l'ai choisi. Et j'aimerais bien savoir si vous êtes de ceux qui avez su l'utiliser, ce CPF...

Comment avisez-vous la formation tout au long de votre vie professionnelle, donc, et une fois décidée, quelles astuces pour la rendre plus facile, parce que bien sûr, elle est consommatrice de temps et coûte des efforts.
Ceux qui suivent des cours du soir, le savent : l'approche des vacances de Noël et de Pâques sont périlleuses : c'est là que sont les décrochages.
Comment vous motivez-vous bien ?

Dernière modification par Caniveau Royal ; 30/08/2022 à 13h37.
Le sujet de la formation professionnelle est un vaste sujet qui a beaucoup évolué au fil des époques en fonction de notre rapport au travail et des orientations de l'État. Aujourd'hui, rare sont les employeurs qui participent vraiment au financement d'une formation. Je vais essayer de prendre tes questions dans l'ordre.

1) Comment vous formez-vous après la formation initiale que vous avez reçue, si vous le faites ?

De nombreuses personnes ne "se forment" plus après la formation initiale pour différentes raisons : parce que ce n'est pas nécessaire pour le poste occupé, parce que la personne n'en a pas envie, n'en ressent pas le besoin, ne veut pas y consacrer du temps ou de l'argent. Parfois elle se forme sans s'en rendre compte. En effet, la formation ne passe pas systématiquement par la théorie, elle peut venir du terrain, que ce soit par l'expérience directe où on va chercher, suite au constat de notre activité, à faire autrement pour faire mieux, ou par les pairs. C'est souvent le cas d'ailleurs lors d'un changement de poste. La personne peut aussi, sans réellement en prendre conscience, agglomérer des connaissances en lisant des articles, en regardant des reportages à droite et à gauche qui gravitent de près ou de loin avec son métier. Cela peut aussi venir d'échanges fortuits avec d'autres professionnelles qui gravitent là aussi autour du métier. Pour ceux qui sont activement dans une démarche de formation continue, les modalités sont protéiformes et dépendent des métiers.
- Les métiers manuelles auront plutôt tendance à se faire sur le terrain via les pairs. D'ailleurs, quelque soit le métier, c'est toujours intéressant d'échanger avec des collègues de la même entreprise sur les manières de faire mais aussi avec des professionnels extérieurs à l'entreprise. Avec les réseaux sociaux, il est facile aujourd'hui de rejoindre un groupe de professionnels.
- Il y a bien évidemment toujours la littérature (livre, article de presse, revue scientifique, interview, témoignage, etc.). L'avantage, c'est que c'est rapide, facile généralement à se procurer et pas forcément très coûteux. Par contre la qualité de l'information va forcément varier en fonction du support, que l'ont va retenir qu'une petite partie de ce qui ait lu et que c'est pas toujours facile de trouver la motivation de lire ce genre de documents après une journée de taff
- Il y a les webinaires. De plus en plus de plateforme en proposent des gratuits sur tous les sujets (Webikeo par exemple). Le format est généralement court (moins d'une heure). C'est intéressant mais généralement assez superficiel. Les sujets sont survolés. Dans le même genre que les webinaires, il est plus en plus possible de trouver des enregistrements de conférence sur youtube.
- Bien évidemment, il y a aussi les formations payantes. Faire très attention car il y a vraiment tout et n'importe quoi de proposé. Il faut regarder la réputation de l'organisme de formation. Les diplômes universitaires sont intéressants. Ils apportent une connaissance théorique, mêlée généralement à des échanges entre professionnels pas toujours du même métier et un travail de recherche à effectuer en lien avec des problématiques terrains. Autre avantage, cela peut s'articuler facilement avec une activité pro car c'est quelques jours par mois. Par contre, ça peut durer sur deux ans.

2 et 3 ) Laissez-vous votre entreprise assurer cette formation en interne, ou bien, assurez-vous, vous-mêmes, l'accroissement de votre maîtrise par l'auto-formation ?

Je dirais que cela dépend de son investissement et de son professionnalisme mais qu'il ne faut quand même pas trop compter sur l'employeur. L'employeur va généralement assurer l'essentiel pour que le salarié soit opérationnel. Cela fait d'ailleurs partie de ses obligations. Cela ne veut pas dire pour autant que l'employeur ne propose rien d'autre. Il peut y avoir des sensibilisations. Par exemple, ma compagne anciennement psychologue en gérontologie sensibilisait en interne le personnel soignant (AES, aide-soignantes, infirmières) sur les pathologies des personnes âgées. De plus en plus de structures, notamment dans le secteur médico-social proposent des temps d'échange des pratiques. Les entreprises peuvent également proposer des formations animées par des organismes externes dont le contenu est pas toujours adapté à la structure. Les formations sont dès lors pas très utiles. C'est assez rare que l'employeur casse la tirelire pour financer une formation "longue" (plusieurs mois).

Il est donc préférable de chercher à se former soi-même. Rien n'empêche de proposer des choses à l'employeur, bien au contraire. C'est à travers l'activité que l'on se rend compte de nos besoins en formation alors on est les mieux placer pour savoir ce dont on a besoin en terme de formation.

4) "pour qu'il s'applique aux quelques 250 - 300 euros qu'il m'a coûté les années"

Je ne comprends pas ce passage. Il suffit normalement d'aller sur le site du CPF et de regarder si la formation qui nous intéresse y est éligible. Parfois les organismes de formation ont mal référencé la formation alors elle n'apparait pas dans le catalogue. C'est donc toujours utile de voir auprès de l'organisme de formation s'ils ont fait les démarches pour rendre la formation éligible. Ce sont généralement les formations qualifiants et diplômantes qui sont éligibles au CPF. C'est plus rare pour les formations complémentaires, qui ne visent pas à l'acquisition d'un diplôme mais simplement à développer de nouvelles compétences. Dans ces formations ont retrouvera généralement des formations en anglais et bureautique.

5) Comment avisez-vous la formation tout au long de votre vie professionnelle ?

Systématiquement, j'alerte les personnes que j'accompagne qui souhaite suivre une formation longue en parallèle de leur activité professionnelle. C'est très compliqué surtout quand le métier est chronophage, énergivore et qu'on a une vie de famille dense. Tout va dépendre des ressources personnelles, de la motivation et du soutien des proches. Ce dernier point est à ne surtout pas négliger.
La formation tout au long de la vie professionnelle ne veut pas dire constamment non plus. Il faut se ménager. Après une formation il sert pas à grande chose d'en débuter une nouvelle. Vaut mieux au contraire essayer de capitaliser autour de celle que l'on vient de finir d'abord. D'autant plus que plus l'age avance, plus reprendre une formation demande de l'énergie.
Perso :

- Je suis sorti de l'enseignement ordinaire à 18 ans, sans diplôme, hormis une qualification en "Boucher-Charcutier-Traiteur". Vie familiale instable, divorce de mes parents, perte de l'emploi de celui avec qui je suis resté, etc... je n'ai pas eu l'opportunité de terminer ma dernière année ou d'embrayer sur autre chose niveau études.

- Après 3 années à bosser dans tout et n'importe quoi comme apprenti boucher/vendeur/etc... avec un salaire de Somalien. J'ai fait 2 années de formation en cours pour adultes (je sais pas comment vous appelez ca en France, en Belgique on appelle ca la promotion sociale, c'est donné par un organisme officiel style Pôle Emploi chez vous, et on a une "prime" du chômage), comme employé bureautique, ou j'ai obtenu l'équivalent de mon BAC.

- J'ai de suite embrayé sur un graduat (BAC+3) comme technicien informatique (toujours en promotion sociale), mais j'ai du arrêter après 6 mois car ma compagne de l'époque m'a plaqué, et je devais absolument avoir un revenu pour payer les factures (on était en ménage).

- J'ai de nouveau fait quelques jobs, toujours dans la vente, cette fois avec de meilleures conditions vu que j'avais tout de même mon BAC, mais c'était trop juste pour trouver un emploi dans l'informatique/bureautique, car quasiment toutes les annonces demandaient un BAC+3 pour postuler.

- J'ai vivoté comme ca durant 10 ans, avec quelques opportunités et évolutions : acheteur chez Intermarché (1 an, contrat de remplacement), manager de rayon chez Carrefour (1 an puis contrat terminé alors que je devais débuter les formation en interne pour monter dans la hiérarchie, ils ont viré tous ceux qui n'étaient pas en CDI pour engager des chômeurs et toucher les primes de l'état), et enfin gérant d'un magasin (mais mon associé à fait de la merde et c'est parti en couille).

- En ayant un peu marre de la vente et de ces expériences, j'ai fait 3 ans de formation pour devenir aide soignant, toujours via la promotion sociale, tout en ayant un boulot mi-temps de technicien de surface (rien trouvé d'autre pour que ca s'imbrique dans les horaires des cours). J'ai obtenu mon diplôme d'aide soignant. J'ai bossé comme aide soignant durant 5 ans. Puis j'ai trouvé un job comme ambulancier PMR, avec une promotion interne pour passer responsable au bureau de la société.

Après 5 ans de bons et loyaux services, j'ai eu des soucis de santé liés à la cadence infernale et à au comportement de mon patron, la médecine du travail m'a déclaré inapte à bosser à ce poste et mon contrat s'est terminé.

Avec le bon salaire que j'ai gagné durant ces 5 années, j'ai lancé mon projet de gîte, et j'en vis depuis juillet 2022.

Bref, je me suis donc chaque fois formé/réorienté via ce système de formations reconnues et subventionnées par l'état. J'avais cours en journée aux même horaires que des études "normales". Juste que mes jours de congés/vacances scolaires, je les utilisais pour prester mes stages.

L'âge ne m'a pas posé de problème, vu que les autres personnes dans ma classe avaient le même âge, j'avais déjà 33 ans quand j'ai fait la formation d'aide soignant. Le plus compliqué à été la cadence, car durant ces trois années, soit j'étais aux cours (lundi et mardi), soit j'étais en stage (samedi et dimanche + congés scolaires), soit j'étais à mon boulot mi-temps (du mercredi au vendredi), et j'avoue que je suis sorti de là un peu lessivé

J'ai eu à deux reprises l'opportunité de faire des formations en interne, mais quand j'étais chez Intermarché, ca ne s'est pas concrétisé vu que j'avais un contrat d'un an non renouvelable, et chez Carrefour, mon gérant m'avait inscrit aux formations pour devenir manager à terme, mais la direction nationale n'a pas renouvelé mon contrat à la dernière minute pour les raisons évoquées.

Concernant ces formations, elles se sont toujours déroulées dans un bon climat, on était entre adultes, et la plupart des profs étaient à peine plus âgés que nous. La petite prime du chômage m'a aidé à tenir le coup durant tout ce temps (sauf pour le graduat), c'est pour ca que j'avais tenu à avoir au moins un mi-temps à côté quand j'ai fait celle d'aide soignant.

Voici donc mon retour concernant les formations

Dernière modification par Zvenpakhan ; 31/08/2022 à 09h24.
Pour ma part, c'est le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), à intervalles réguliers.

Y suivre des cours du soir accapare, bien sûr : en présentiel, il faut faire l'aller-retour et y passer les deux ou trois heures qu'une séance dure.
Mais derrière, les Unités d'Enseignement (UE) et diplômes obtenus sont immédiatement reconnus.

Avant le Covid, l'enseignement à distance était peu développé.
Malheur est bon, car à présent beaucoup de cours sont doublés en FOAD, ce qui fait que même s'il on est à assez grande distance d'un centre, l'on peut quand même suivre ses enseignements.
Bon, je n'ai jamais essayé la FOAD, je pense que ça doit être plus âpre que le présentiel. Il faut avoir une motivation plus forte, c'est ce que je crains.

Dernière modification par Caniveau Royal ; 02/09/2022 à 17h23.
De mon côté je n'arrive pas à apprendre de manière académique. J'ai arrêté l'école à 13 ans et j'étais sur le marché du travail à 15 ans avec un CAP (oui j'avais une dérogation) que j'ai arrêté au bout d'un an.

J'ai enchaîné les boulots ensuite et j'ai toujours appris :

1. Sur le tas

2. En acceptant toutes les tâches que je ne savais pas faire (question de mentalité, la plupart de mes collègues refusaient, moi non)

3. En prenant beaucoup de risques professionnels dans des environnements me permettant de me développer. A poste équivalent, t'as beaucoup plus de responsabilité en startup et de projets au delà de ta fiche de poste qui te permettent d'apprendre. Là encore question de mentalité. Mes collègues étaient en mode "j'suis pas payé pour ça".

4. En visant des postes dont je rempli les conditions à 70-80% et non à 100%. J'aime me garder 20-30% de trucs à apprendre. C'est simple si j'apprends rien, je m'emmerde et c'est généralement quand je démissionne.

5. Et globalement en n'ayant pas peur de tenter des choses. On apprend bien plus de ses échecs que de ses succès.

Aujourd'hui, je bosse dans un domaine que j'aime toujours après 20 ans et au sein duquel j'ai occupé la majorité des postes existants, du bas de l'échelle à chef de département et presque tout ce qu'il y a entre les deux. Il me manque des expériences en VP/Director pour compléter le tout mais en ce moment je passe des interviews à ce niveau donc on verra.

Tdlr : Mélange de mentalité, d'apprentissage sur le tas, de démerde et d'internet.

Edit : Et oui j'oubliais, quelques bouquins de temps en temps.

Dernière modification par Jyharl ; 02/09/2022 à 21h32.
J'ai changé de boulot récemment, dans le même secteur mais métier différent et comme avant... J'apprends sur le tas.

Il y a heureusement de supers personnes pour me guider et m'apprendre, sans quoi ça ne serait pas possible (et perso j'ai toujours trouvé ça sympa de partager mes connaissances à des gens qui percutent, retiennent et s'intéressent).

Ma logique d'apprentissage face à une nouvelle tâche c'est :
1) La première fois, demander (ça n'interdit pas de réfléchir avant).
2) La 2ème fois, proposer une solution pour voir s'il faut bien faire comme ça, si on a bien retenu la 1ère.
3) La 3ème fois, faire et demander juste validation (répéter éventuellement cette étape si incertain à ne pas en abuser par contre !)
4) C'est parti, on se lance !

Comme j'ai des tâches qui reviennent assez régulièrement (parce que plusieurs clients), c'est vite acquis !
Essentiellement auto-formation (i.e. sur le tas), mais étant enseignant-chercheur c'est une nécessité de rester à jour pour avoir des cours eux-mêmes à jour.

Je regarde et lis pas mal de cours en ligne, Youtube ou les sites universitaires donnent accès une foultitude de chaînes très poussées si on a le temps de vraiment regarder et écouter. Les conférences / soutenances de stage permettent de garder une culture générale des tendances et des besoins mais ce n'est pas vraiment de la formation.

Ensuite j'échange avec de nombreux collègues (de visu ou en ligne, via des forums divers) pour lever les doutes sur les points durs.

Je donne aussi des formations continue à des professionnels, là encore gros boulot en amont pour fournir un contenu récent et pré-mâché, avec les difficultés cachées/gérées ou au contraire bien identifiées.
Celle qui marche le mieux est sur un truc sorti en 2020, dans lequel je me suis plongé pendant le confinement avec comme objectif d'en faire une formation rapidement. Gros challenge mais tous les points durs et les petites astuces sur lesquels j'ai passé un temps fou, sont maintenant bien identifiés ou même résolus. Ils apprennent en 3 jours ce que j'ai mis 4-5 mois à piger en croisant les sources, tutoriels et exemples.
Si on est passionné par son domaine, l'apprentissage viendra naturellement. De lectures mi pro mi loisirs (càd : qui joindront l'utile à l'agréable), de discussions avec des collègues, de toutes sortes de choses fonction du domaine qui viendront alimenter la pratique pro.
Ensuite, de vraies formations peuvent répondre à un besoin ciblé et identifié.
En général je m'auto-forme puis je chope une formation cheap sur "mon site formation" pour aller passer la certif qui va avec.
J'ai passé une tonne de certifs Agile alakon comme ça pendant le covid.
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