L'enseignement en France et à l'étranger

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Ma haine des contrôles continus et des notations décentralisées est encore justifiée par les récentes informations au Royaume-Uni :

Pendant la pandémie les examens avaient été remplacés par des évaluations faites par les écoles sous forme de contrôle continu .
Cette année, retour aux examens, et incroyable surprise, les notes chutent. Plus drôle encore, les notes dans le privé coulent, suggérant qu'ils n'avaient pas eu le moindre scrupule à pousser leurs élèves dans les universités a coups de notes boostées.

Bref, je profite donc de ces données pour [critiquer vivement] ceux qui pensent que les profs sont habilités à noter leur propres élèves pour des examens critiques pour l'avenir des enfants, et par conséquence aussi ceux qui pensent que les contrôles continus c'est la panacée alors qu'il sont fondamentalement viciés par la nature de ceux qui notent.


Citation :
Official figures show the proportion of GCSEs graded 7 to 9 in private schools fell from 61.2% last year to 53% this year, when pupils had to sit exams – an 8.2 percentage point drop.
Citation :
The difference was three times greater than that of comprehensives, which saw a 2.7 percentage point decline, from 26% last year to 23.3% this year.
Citation :
The pattern was repeated with A-levels, where private schools saw a more dramatic fall in A*/A grades than other types of schools following the reintroduction of public examinations after three years. The proportion of A*/A entries at private schools fell from 70% in 2021 to 58% this summer. Across grammar schools, A*/A grades dropped from 57% to 50%.
Citation :
At some private secondaries and sixth-form colleges, where as many as 90% of results were given A*s by teachers last summer, the grade level crashed by 25-30 percentage points.

Dernière modification par Caniveau Royal ; 28/08/2022 à 11h45.
Citation :
Publié par Hellraise
Ma haine des contrôles continus et des notations décentralisées est encore justifiée par les récentes informations au Royaume-Uni :

Pendant la pandémie les examens avaient été remplacés par des évaluations faites par les écoles sous forme de contrôle continu .
Cette année, retour aux examens, et incroyable surprise, les notes chutent. Plus drôle encore, les notes dans le privé coulent, suggérant qu'ils n'avaient pas eu le moindre scrupule à pousser leurs élèves dans les universités a coups de notes boostées.
de toutes façons il y a un gros problème dans le business model des université anglaises et ce n'est pas la faute des notes https://www.newstatesman.com/podcast...rees-worthless
Un autre exemple pour abonder dans ton sens @Hellraise :

En BTS je partage une promo (il y a deux classes, nous en avons une chacune) avec un autre collègue.
Notre matière est en CCF (2 épreuves en 2ème année) et nous devons en juin de chaque année rentrer nos notes sur un même bordereau.

Nous ne nous concertons ni pour les thèmes évalués, ni pour les sujets, ni pour les attentes.

Nos moyennes ont depuis 4 ans toujours entre 2 et 4 points d'écart alors que nos élèves ont des profils similaires (et l'écart n'est pas toujours dans le même sens).

C'est assez peu équitable pour les jeunes au final..
Citation :
Publié par Fugo
Nos moyennes ont depuis 4 ans toujours entre 2 et 4 points d'écart alors que nos élèves ont des profils similaires (et l'écart n'est pas toujours dans le même sens).
.. et vous péréquez vos notes ?
Citation :
Publié par Hellraise
Ma haine des contrôles continus et des notations décentralisées est encore justifiée par les récentes informations au Royaume-Uni :
Pas besoin d'aller aussi loin que dans la perfide Albion.

Toutes les notes des élèves de France et de Navarre qui vont vers des filières sélectives, en particulier dans l'apprentissage précoce (3e prépa-pro par exemple) sont totalement bidonnées. A mort. Idem pour les appréciations.

Pourquoi ? Parce que les autres bahuts le font et donc leurs élèves ont priorité sur ceux des collèges "honnêtes". A la fin tout le monde triche et c'est l'ensemble du système qui devient un gigantesque village Potemkine. Et faut comprendre : aucun établissement n'a envie à la fin de l'année que Jason et Sofian qui ont mis le feu à la prof de SVT en 4e reviennent l'année suivante parce qu'ils n'ont pas eu leur pré-apprentissage.

Si ça continue dans la débilité, pour avoir une place en SEGPA il faudra avoir 18 de moyenne, mais avec 6 tu pourras passer en seconde générale.
Je vais essayer de me faire tout petit discret, mais...

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Vous savez que vous tenez un sujet, là ?
[Enseignement] Les systèmes d'évaluation des élèves

où vous pourriez comparer à loisir tous les types, les manières de chaque pays. En les analysant, les critiquant.
Il y en a peut-être des originaux, des trop ignorés qu'il faudrait remettre en avant. Ou des terriblement atroces qui méritent d'être mentionnés par compassion.
Ça pourrait être très intéressant !
Citation :
Publié par Fugo
j'ai du chercher le sens du verbe, je suis pas agrégé de lettres désolé mais non, aucune concertation derrière
Vous trouverez facilement des feuilles de calcul : à condition de savoir ce qu'est une moyenne et un écart type (voire un centrage-reduction) c'est pas dur de mettre de l'équité dans vos notes si vous le souhaitez
Cela n'a pas de sens. Ou plutôt, cela n'a pas un intérêt réellement supérieur au pifomètre.

Tu mesures quoi ? La moyenne dans la classe, dans une unité circonscrite qui partage les mêmes enseignements. Deux collègues différent notent des parcours différents. Les notes n'ont que la valeur qu'on leur donne.

Tu es capable de me dire que les élèves de Jules qui ont 12 sont meilleurs ou moins bons que les élèves de Paul qui ont 13 ? Moi pas. Tu pourras moyenner tout cela, cela ne changera rien.

Pire en moyennant n'importe quoi, on altère les différences : 10 élèves d'une classe n'ont rien foutu ? Ils ont 5 et font tomber la moyenne à 10, oui mais dans l'autre classe la moyenne générale est de 12, donc on va élever les notes de ces élèves en perdant leurs parcours afin de les globaliser dans un système qui les verra comme données et non comme individu.

Les notes non standardisées sur des épreuves non-communes (pas au sens d'un collège ou du sens de la réforme, mais au sens d'une nation, d'un concours ou d'un examen) ne devraient avoir aucune importance.
Citation :
Publié par znog
Vous trouverez facilement des feuilles de calcul : à condition de savoir ce qu'est une moyenne et un écart type (voire un centrage-reduction) c'est pas dur de mettre de l'équité dans vos notes si vous le souhaitez
On ne le souhaite pas. En tout cas moi je ne le souhaite pas. Je pointais juste du doigt que le système de notes pour le diplôme est injuste, car il dépend de l'enseignant qui crée/corrige les épreuves.
Je préférai le temps où tu avais une épreuve terminale nationale qui procurait moins d'injustice.
Citation :
Publié par Fugo
On ne le souhaite pas. En tout cas moi je ne le souhaite pas. Je pointais juste du doigt que le système de notes pour le diplôme est injuste, car il dépend de l'enseignant qui crée/corrige les épreuves.
Je préférai le temps où tu avais une épreuve terminale nationale qui procurait moins d'injustice.
Bah oui, idéalement on applique la péréquation à une épreuve unique avec des correcteurs différents.

Mais tu peux avoir une promo nombreuse répartie aléatoirement entre deux enseignants et s'assurer que les deux demi-promos ont la même moyenne et le même écart type, même si le cheminement ou les épreuves sont différents.

... Ou pas, mais c'est alors un choix, pas une fatalité.
Le combat de la hausse de salaire des enseignants, j'ai l'impression que ca arrange bien les enseignants déjà en place qui de toute façon vont continuer a faire le job mais mieux rémunérer mais est ce que ca changera quelque chose pour le recrutement?

Ne peut on pas utiliser l'argent pour améliorer les conditions de travail? Dedoublement des classes, matériel informatique pour les profs et les élevés? Sortie scolaire? Voyage linguistique? Bref rendre le metier attractif.

Surtout que les problèmes de recrutement sont cibler sur certaine matière ou l'écart avec le privée (mathématique) est de toute façon pour la puissance publique presque impossible a rattraper.
Citation :
Publié par Tutule
Ne peut on pas utiliser l'argent pour améliorer les conditions de travail? Dedoublement des classes, matériel informatique pour les profs et les élevés? Sortie scolaire? Voyage linguistique? Bref rendre le metier attractif.

Surtout que les problèmes de recrutement sont cibler sur certaine matière ou l'écart avec le privée (mathématique) est de toute façon pour la puissance publique presque impossible a rattraper.
D'une part, il me semble que la promesse est d'augmenter le salaire au recrutement, mais qu'on ne sait pas trop si ce sera répercuté pour ceux déjà en place. D'autre part, on peut tout à fait augmenter les salaires et améliorer les moyens, c'est une question de choix politique. Quand je compare le salaire de professeur avec celui d'un inspecteur des finances publiques, le second est mieux payé par exemple.

Un inspecteur des finances publiques (bac+3 le concours) commence à 2200 euros nets versés. Pendant l'année de formation, c'est environ 2000€ par mois (où on ne fait qu'étudier). En fin de progression d'échelon soit environ 50 ans pour quelqu'un ayant commencé à la fin de ses études, c'est environ 3500€. Et même là, on note une baisse de l'attractivité du concours, parce que les rémunérations ne suivent pas depuis des années. Pour donner une idée, pour un traitement indiciaire brut de 2100€, le gel du point d'indice depuis 2010, ça représente un manque de 600€ bruts par mois. C'est énorme.
Oui on pourrait faire les deux mais non on ne peut pas tout faire.
Je ne dis pas le salaire est trop haut ou trop bas, je dis simplement que pour en avoir parler autour de moi les gens qui ont des niveaux bac+5 il y en a plein et si ils ne vont pas faire prof ce n'est pas vraiment à cause du salaire.

Voilà après au sujet des rémunérations oui ce serait bien de faire mieux mais bon, ça ne changera pas grand chose pour le recrutement je pense il faut de la volonté politique de changer l'état de l'école et particulièrement du collège.
Et oui je pense que cet argent pourrait être mieux dépenser qu'une simple hausse de salaire.

Surtout que franchement l'éducation nationale, comme d'autre corps d'état, c'est un peu n'importe quoi les mieux payé comme les agrégées qui travaillent le moins et qui sont payés le plus et sont généralement dans les coins ou l'enseignement est le plus tranquille (hormis ok la gestion des parents). Les profs qui partent à la réunion en vivant comme des rois et en reviennent avec plus de points que l'enseignant qui bataille en ZEP... Bref une politique de gestion de carrière magnifique...

Et je n'ai pas pour ambition privée vs public je hais ce débat mais dans le privée mise à part les secteurs concurrentiels au regard de l'inflation les salaires ont eux aussi baissé.
Le bon plan c'est d'officier dans un lycée français ou à l'Institut dans un pays à fort niveau de vie. Le prof de français de l'Institut de Lidabashi se mettait pas bien que sur les bières. (Le mec était adorable par ailleurs,mais alcoolique notoire, je lui ai servi 5 bières/jour pendant un an. Du coup on a pas mal discuté, il palpait grave, et utilisait toutes les ficelles possibles pour rester et ne pas se faire réaffecter en France. Mariage avec une locale compris.)
Citation :
Publié par Tutule
Le combat de la hausse de salaire des enseignants, j'ai l'impression que ca arrange bien les enseignants déjà en place qui de toute façon vont continuer a faire le job mais mieux rémunérer mais est ce que ca changera quelque chose pour le recrutement?

Ne peut on pas utiliser l'argent pour améliorer les conditions de travail? Dedoublement des classes, matériel informatique pour les profs et les élevés? Sortie scolaire? Voyage linguistique? Bref rendre le metier attractif.
En effet, si on adopte une attitude rationnelle, on peut étudier l'impact de la rémunération sur la motivation, et constater qu'après un certains seuil, celle-ci ne motive plus durablement l'employé, mais que d'autres facteurs, tels que l'amélioration des conditions de travail, les manifestations d'une confiance dans l'employé, la possibilité d'être créatif et libre de ses méthodes, la simplification des processus, le sentiment d'être écouté et d'avoir la possibilité d'influencer le travail effectué jouent un rôle prépondérant dans la motivation.

Ce seuil est à 75 000 $ annuels. On est loin d'y être pour les profs.
Citation :
Publié par Aloïsius
https://www.lefigaro.fr/actualite-fr...nants-20220826

Plus des deux tiers des lecteurs du Figaro sont favorables à une hausse des salaires des enseignants.

Vous avez bien lu. Dassaut twerk dans sa tombe et Hersant aussi.
Faut voir les commentaires aussi ...
"Oui pour qu'ils soient mieux payés mais que les résultats suivent aussi, notamment pour PISA et autre"
"Ramené au nombre d'heures effectuées, je trouve qu'ils sont très bien payés ! Donc ok pour qu'ils soient mieux payés, mais qu'ils travaillent plus alors"

Je me suis amusé à les lire et c'était ce qui ressortait de la majorité des commentaires.

Bref, c'est un "oui mais"
Certes, mais c'était assez criant malgré tout, et je présume, à tort peut être, que nombre de ceux qui prennent la peine de commenter ont aussi pris la peine de voter.
Citation :
Publié par Tutule
Le combat de la hausse de salaire des enseignants, j'ai l'impression que ca arrange bien les enseignants déjà en place qui de toute façon vont continuer a faire le job mais mieux rémunérer mais est ce que ca changera quelque chose pour le recrutement?

Ne peut on pas utiliser l'argent pour améliorer les conditions de travail? Dedoublement des classes, matériel informatique pour les profs et les élevés? Sortie scolaire? Voyage linguistique? Bref rendre le metier attractif.

Surtout que les problèmes de recrutement sont cibler sur certaine matière ou l'écart avec le privée (mathématique) est de toute façon pour la puissance publique presque impossible a rattraper.
Ce ne sont pas les voyages et sorties qui sont attractifs pour les profs vu les emmerdes que c'est,
Par contre, effectivement, si tu mettais une limite à 25 élèves par classe, 15 dans les secteurs difficiles, rien que ça, serait déjà une bonne chose.

Matériel informatique, on a la super prime de 120€ brut par an ( ) depuis l'an dernier, pour les élèves, et comme pour beaucoup de choses en fait, l'état se défausse sur les collectivités territoriales (régions pour les lycées, département pour les collèges et mairies pour les écoles).
Citation :
Publié par Tutule
Sortie scolaire? Voyage linguistique? Bref rendre le metier attractif.
Si tu savais l'enfer que ça peut être. Pas toujours, hein. Mais ça veut dire que pendant une semaine (si c'est une semaine) tu bosses de 7h du mat à 23h avec toujours la crainte qu'il se passe un truc quand tu dors.
Au rayon des anecdotes racontées par des collègues :
- voyage scolaire en Italie. Les élèves ont un quartier libre pour faire un peu de shoping dans Naples. Deux filles se font draguer par des mecs en scooter. Le soir, les mafiosis débarquent à l'auberge de jeunesse pour venir les chercher. Très énervés que des profs osent leur barrer l'accès aux chambres des gamines.
- voyage scolaire en Espagne. Un groupe d'élèves profitent d'une visite d'arène pour aller voir les vachettes et jouer les torreros. Moralité : même une grande perche de 3e peut voler sur plusieurs mètres. Comme tous ceux qui ont voulu essayer. Coup de chance, pas de blessés graves.
- voyage scolaire à Londres. Le chauffeur du car n'a pas envie de se faire chier dans la circulation et donne RDV aux profs et aux élèves dans un quartier craignos. Long story, short story, les deux profs se font tabasser sous les yeux de leurs élèves, enfermés dans le car, par une "petite" bande de voyous locaux. Avec des dizaines et des dizaines d'autres dans les immeubles alentours qui n'attendaient qu'une chose : que les petits reubeus sortent du car pour venir en aide à leurs profs pour les massacrer.

Je passe sur les problématiques du genre harcèlement qui deviennent monstrueuses dans ce genre de situation, les angoisses quand il y a des FLE avec des papiers "chelous" dans le groupe, la galère pour récupérer les autorisations, les chèques etc. Alors, oui, de toute évidence, l'expérience est enrichissante. Les légionnaires qui reviennent de Guyane te diront tous que la jungle, c'est super. Mais faut mesurer la pression qui te tombe dessus quand tu dois encadrer des adolescents cons, naïfs et libidineux comme des ados pendant un séjour à l'étranger.
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