Les films pas du moment

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Je viens de revoir L'Effet Papillon sur Prime... et de voir une fin que je n'avais jamais vue alors que j'ai vu le film 3 fois

Renseignement pris, c'est la fin "positive", officielle, qui se termine bien... faut croire que j'ai toujours vu la Director's Cut qui pour le coup me parait bien plus pertinente et dramatique.

Ca reste un film toujours sympathique à regarder.
Citation :
Publié par .K.
Je suis entrain de regarder les documentaires de Wang Bing, documentariste Chinois que n'apprécie pas beaucoup le pouvoir, il a une fâcheuse tendance à exhumer l'histoire oubliée de la Chine moderne notamment dans Les Ames mortes (dispo sur Arte) qui nous parle des victimes de La Campagne des Cents Fleurs, le long métrage part à la rencontre des survivants et nous apporte un éclairage salutaire sur cette part de l'histoire que la Chine voudrait effacer.
Merci beaucoup pour cette découverte très enrichissante.
J'ai enfin vu hier soir, depuis le temps que j'essaie, La prisonnière du désert (1956), western du mythique John Ford, avec évidemment John Wayne dans un rôle à contrecourant des habituels et Natalie Wood.

C'est censé être son meilleur western, c'est le meilleur western de tous les temps d'après le fameux classement AFI, et une ode contre le racisme.

Ah.
Citation :
En 1868, à la fin de la guerre de Sécession, Ethan Edwards (JW) retrouve son frère Aaron, sa belle-soeur Martha et ses deux jeunes nièces, Lucy et Debbie. Le lendemain, Ethan part à la poursuite d'une bande d'Indiens, voleurs de bétail. Mais, à son retour, il découvre le ranch incendié et les corps des siens massacrés, tandis que Lucy et Debbie ont été enlevées. Ethan décide de les retrouver à tout prix.
Citation :
Un grand western, en même temps qu'un des films les plus subtils de John Ford qui livre ici un puissant plaidoyer antiraciste.
Citation :
Ce film est généralement considéré comme le chef-d’œuvre de Ford. En 2008, l'American Film Institute l'a désigné comme le « plus grand western de tous les temps ». Il est inscrit depuis 1989 au National Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis « pour tous les temps en raison de son importance culturelle, historique ou esthétique »
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L'histoire : John Wayne revient 3 ans après la fin de la guerre de Sécession chez son frère qui a femme, 1 fils, 2 filles, 1 fils adoptif métis 1/8e comanche que Ethan a trouvé perdu enfant et a ramené chez eux.

Un voisin arrive le lendemain, on lui a chouré ses vaches, les voisins et Ethan à peine de retour vont les chercher et les trouver : c'est un piège des Indiens pour les éloigner des fermes pour les piller : soit celle du voisin, soit celle du frère d'Ethan.

Evidemment c'est cette dernière : ils sont tous morts sauf les 2 filles, disparues. Le groupe part à leur recherche rapidement. Ils retrouvent le groupe, première confrontation directe largement inférieure en nombre, ils résistent vaillamment bien sûr. Le combat terminé les autres laissent tomber, Ethan ne lâche rien, le fils adoptif vient avec lui, le "fiancé" de l'autre fille aussi.

Ils retrouvent l'une des filles mortes, Ethan l'enterre et refuse d'en parler aux 2 autres, l'ayant découverte seul. Sauf que c'est la fiancée du 2e sidekick, il se vénère et fonce sur les indiens qu'ils ont retrouvé : évidemment il se fait défoncer. On ne voit rien, on entend juste (comme toutes les scènes de violence omis les échanges de tirs, d'ailleurs).

Ethan dit au fils adoptif de laisser tomber, que l'autre fille doit être soit morte soit assimilée aux indiens. L'autre s'emporte, jamais de la vie, tout ça.

On assiste ensuite à la lecture d'une lettre dudit fils adoptif à sa propre "fiancée" chez les parents de qui ils s'étaient brièvement arrêtés au début de la traque, qui permet narrativement de faire comprendre au spectateur (fort maladroitement) que ce ne sont pas les jours et les semaines qui passent, mais... les années.

Au bout de 5 ans (le chiffre tombe paf comme ça, en plus d'avoir grisonné Wayne) ils tombent sur le camp et la fille survivante et tentent même de discuter avec le chef, Scar, le Grand Méchant qui a au fond des raisons altruistes de buter tout le monde : on a buté ses fils. Du coup, en représailles, il en bute 10x plus. C'est le seul moment où le spectateur est vaguement incité à faire preuve d'empathie et de compréhension sur le pourquoi du comment.
Ils retrouvent la fille. Qui refuse parfaitement de venir avec eux, les indiens sont sa famille, etc, elle hurle, elle s'enfuit pour retourner là-bas.

Les 2 se font attaquer après avoir quitté la discussion par les traitres d'indiens, ils leur tiennent tête (à 2, contre un camp entier).

Ils y retournent finalement de nuit, réveillent la fille qui change totalement de ton, oh oui ramenez-moi je viens avec vous comme ça paf, ils se barrent, confrontation, ils gagnent encore et rentrent enfin à la civilisation.

Là, dernière scène comico-burlesque du film (qui en comporte de nombreuses) : ils arrivent en plein mariage de la fiancée du fils adoptif, qui se bat avec forces manières contre son nouveau fiancé, le mariage se fait pas, et John Wayne s'éloigne dans le lointain de l'horizon, FIN.





Alors les divers textes/études/analyses du film pitchent que le film montre le cheminement d'Ethan, gros raciste limite facho, qui finit par ouvrir son coeur et son âme et devenir sympa envers les gens différents, et que le film en lui-même par essence est également un vibrant plaidoyer contre le racisme et pour la tolérance.

Putain, je sais pas quand ces analyses ont été faites, mais j'ai absolument rien vu de tel. A aucun moment.

Le personnage d'Ethan est dit par ces analyses raciste et égoiste. Le film ne le montre jamais. Il est tout au plus bourru et un peu borné, comme la plupart des rôles de héros américain de l'Ouest sauvage.
Mais Ethan a sauvé d'une mort certaine le fils adoptif métis à l'enfance.
Il est sudiste (c'est sous-entendu et l'action se passe au Texas) mais à aucun moment ne manifeste une quelconque accointance avec les esclavagistes, et on ne voit jamais de noir/esclave dans le film, pouvant appuyer ce trait de personnalité.
Il fonce sauver ses 2 nièces et ne lâche jamais le morceau, alors même qu'elles se font kidnapper après plusieurs années sans les avoir revues, le lendemain de son retour. Pendant 5 ans il traque les indiens, sans relâche, jusqu'à son objectif.
Son objectif, par ailleurs : le film, après la première rencontre avec la fille qui a vrillé indienne de coeur, montre Ethan prêt à la buter avec son flingue parce que ayé, elle n'est plus "blanche", elle est indienne maintenant et le fils adoptif s'interpose pour qu'il l'épargne ; c'est effectivement un peu excessif comme réaction mais ça peut aussi être celle d'un réac' qui préfère la buter plutôt que la savoir violée, dévoyée, oublier ses origines. C'est toujours pas un acte raciste, juste être un peu con.
Au cours de leurs pérégrinations en duo, Ethan finit par faire du fils adoptif métis son héritier testamentaire (vu que si la dernière fille n'a pas survécu, c'est lui qui récupère tout) : on essaye de nous montrer qu'à force de se cotoyer, malgré leurs chicaneries (et ça n'est jamais rien d'autre à l'écran, Ethan se montre vraiment juste bourru avec lui) Ethan finit par l'accepter, accepter sa (légère) différence jusqu'à en faire son héritier. C'est totalement maladroit et tiré par les cheveux, surtout qu'on nous précise bien au début du film que le gosse n'est indien qu'à 1/8e de ses origines puisqu'il les connait.
Enfin lors de ses confrontations avec les indiens, il n'est ni particulièrement vindicatif, ni sanguinaire, ni insultant, ni méprisant. Au contraire même, il parle leur langue ! Quel raciste pousse sa haine suffisamment loin jusqu'à apprendre le dialecte ? Du coup, je me suis imaginé que le gap des 3 années passées, au début du film, entre la fin de la guerre de Sécession et le retour à la maison pouvait être le résultat d'une capture chez les indiens, d'où l'apprentissage du dialecte. Ca pourrait se tenir... sauf que la plupart des indiens ne faisaient pas de prisonniers, et encore moins d'hommes, les femmes étant assimilées pour contrebalancer les pertes.

Quant au plaidoyer antiraciste par essence du film en lui-même j'ai pas trouvé non plus : ok les indiens sont pas les Méchants habituels de l'époque mais ça reste les antagonistes, qui ont déclenché dans le film les évènements de manière gratuite : ils ont enlevé et tué les bêtes pour éloigner les hommes des fermes pour brûler et tuer et capturent les filles et en butent 1 et finissent au bout de 5 ans à se faire reprendre la dernière. On voit vaguement une squaw faire 10 min de film un bout de chemin avec eux, mais c'est pour se foutre de sa gueule ou des siens. Le Grand Méchant, Scar, est (contrairement aux figurants) un Occidental grimé comme il était l'habitude pour les premiers rôles, donc on fait pas plus raciste si on part par là. Jamais on ne montre un moment la culture indienne sous un bon jour (ou tout court : tout juste voit-on un troc avec une tribu où ils se font arnaquer), ou juste un peu de découverte, le chagrin du Méchant... on voit des scalps, on voit des attaques, on traque des assassins... basta. Où est l'ode à la tolérance et au stop-bashing des indiens là-dedans ? Vraiment j'ai pas compris.


Alors je sais que Danse avec les Loups, Dernier des Mohicans et autres Trilogie du Dollar sont arrivés bien, bien plus tard, mais y a pas photo, ceux-là méritent bien plus pour moi le titre d'excellents westerns/films antiracistes que cette Prisonnière du désert inconstante à la narration hachée.

Dernière modification par THX ; 16/02/2022 à 10h58.
Bah écoute, des analyses du film tu peux en trouver des dizaines sur internet. Ton analyse va juste à contre-courant de celles-ci et des raisons qui font de la "Prisonnière du désert" un film culte. Alors d'une part il est évident que tu es dans le faux et, d'autre part, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus que ce qui a déjà été écrit sur ce film et qu'apparemment tu as déjà en partie lu car tu y fais référence dans ton poste.

J'ajouterai que quand tu évoques la trilogie du dollars comme des films antiracistes ça fait forcément tiquer, car ce sont des films pop-corn de pur divertissement.
La plupart des analyses que j'ai lues datent de la sortie du film ou quelques années plus tard. Je ne me suis pas fadé des youtubers. Depuis la sortie, 70 ans ont passées.

Et j'ai décrit très exactement en quoi ce film n'atteint pas le niveau de l'ode à la tolérance et la compréhension de cultures de Danse avec les Loups ou du Dernier des Mohicans. Quant à la reprise du genre par Sergio Leone, on n'en parle même pas.

Bref, il y a eu mieux depuis, plus développé, plus profond aussi, plus furieux et empathique enfin. Ce qui se tient, puisque MMann Leone et Costner citent Ford dans leurs références (comme la plupart des réal US, soit).
Ah parce que tu n'analyses pas un film en regard du contexte dans lequel il est sorti ? Ton problème vient peut être de là. Ne pas présenter les indiens comme des brutes sanguinaires et légitimer leur massacre dans les années 70 ou 80, c'était naturel. Dans les années 50 dans un film grand public, c'était novateur.

Les films dont tu parles ne font pas donc pas "mieux" car compte-tenu de l'époque où ils sont sortis, le sujet ne se pose pas du tout de la même manière les concernant. Pour aller plus loin, je pense que tu le sais très bien et que ton poste est uniquement un troll, parce que tu as essayé de regarder un "vieux" film, que tu ne l'as pas compris et que tu t'es senti obligé de venir nous écrire que ce film ne mérite pas les éloges dont il fait l'objet. Sauf qu'en fait tu croyais quoi ? Qu'on allait te répondre : "tu as raisons THX, tous les spécialistes du cinéma sont dans l'erreur et merci de nous avoir ouvert les yeux" ?

Dernière modification par Soumettateur ; 16/02/2022 à 11h19.
C'est pourtant bien leur statut : ils massacrent gratuitement le bétail, pour buter gratuitement une famille, pour enlever 2 adolescentes dont ils butent une sur la route.

Pas de remise en question de la colonisation américaine, de l'appropriation des terres, de la perte des terres indiennes et des pâturages pour les bisons, de l'avilissement par l'homme blanc à travers la vente d'alcool et de verroteries bon marché contre de l'or ou encore des terres....

1 seule tentative de justification est fournie : on a tué ses fils, depuis il en tue 10x plus, dit l'interprète. La scène dure 10 secondes, pas de temps de pause, pas de possibilité pour le spectateur d'éprouver de l'empathie ou de se dire "ah bah ouais du coup c'est justifié, œil pour œil dent pour dent" la scène d'après les blancs se barrent du pow-wow pour se faire traitreusement attaquer par les mêmes indiens qui les ont suivis.

Effectivement ils en sortent vachement grandis, les indiens, par ce traitement scénaristique.
Personnellement, je considère que le meilleur western est d'Howard Hawks et c'est Rio Bravo qui, à mes yeux, magnifie le genre.

Maintenant Ford est indispensable et si je devais revoir un film je dirai L'homme qui a tué Liberty Valance.

Dernière modification par Colsk ; 16/02/2022 à 11h35.
C'est l'autre film que je veux absolument voir depuis 30 ans

Il passe vraiment très souvent sur la TNT. Jamais dispo pour le regarder.
Citation :
Publié par THX
d'après le fameux classement AFI
Citation :
Publié par THX
La plupart des analyses que j'ai lues datent de la sortie du film ou quelques années plus tard. Je ne me suis pas fadé des youtubers. Depuis la sortie, 70 ans ont passées.
C'est un peu dommage de citer le classement AFI pour aller à l'encontre de sa démarche et rejeter sa conclusion.
Citation :
Les différents films sont jugés selon les critères suivants :
  1. Long métrage : format narratif (pas documentaire), d'une durée d'au moins 40 minutes
  2. Film américain : film en anglais, dont l'essentiel de la production est américaine (certains films nommés sont britanniques, comme Le Pont de la rivière Kwaï, 2001, l'Odyssée de l'espace et Lawrence d'Arabie, mais distribués par des studios américains)
  3. Accueil critique positif
  4. Lauréat des récompenses majeures : le film a remporté plusieurs récompenses décernées par les académies ou les festivals américains
  5. Popularité à travers le temps : ajustement du box-office par rapport à l'inflation, audiences télévisées et ventes/locations de vidéos
  6. Signification historique : le film a marqué l'histoire du cinéma à travers des innovations techniques, une narration visionnaire ou d'autres réussites révolutionnaires
  7. Impact culturel : le film a laissé une marque dans la société américaine en matière de style ou de substance
AFI's 100 Years...100 Movies — Wikipédia (wikipedia.org)

Tout l'intérêt des classements AFI est qu'il ne considère pas une oeuvre au moment de sa sortie (pas comme toutes les notations sur les sites à la imdb/allociné où les gens sortent de la salle et mettent un 10 au dernier Avengers car pris dans l'euphorie de la masse pour ne plus jamais revenir dessus) mais observe également la place qu'il a su prendre au fil du temps et ce qu'il représente "aujourd'hui" (au moment du classement).
Il y a des choses dans et autour de certains flims qui peuvent faire qu'une oeuvre a plus d'importance maintenant qu'à l'époque et ne peuvent donc pas être exprimés au sein des critiques de l'époque.
Les flims cultes qui ont fait un flop au départ, il y en a.
Citation :
Un grand western, en même temps qu'un des films les plus subtils de John Ford qui livre ici un puissant plaidoyer antiraciste.
Tu l'as lu ou cette critique? Parce que la seule trace que je trouve de cette "critique", c'est une note en fin de page concernant le film, sur un magazine de programme TV du genre Télé 2 semaines...

https://www.programme.tv/programme/l...%20antiraciste.

Je ne sais pas si ta critique vient de là (c'est au mot près la même phrase..), mais entre nous, Télé poche & co n'ont jamais été des références cinéma, leurs rédacteurs non plus....encore que tu m'aurais cité Les Cahiers du cinéma, ok, mais là c'est le niveau -1 de la critique et de l'analyse ciné. Je te conseil vivement de lire autre chose si tu t'intéresses au cinéma.
Je me suis tapé une grosse série de film d'Ernst Lubitsch et c'était l'éclate totale, j'espère donner envie à quelques personnes ici, car c'est globalement des films très brillants avec des dialogues très bons et une mise en scène aux petits oignons.

La huitième femme de barbe bleue (1938) d'Ernst Lubitsch avec Claudette Colbert et Gary Cooper.
Côte d'Azur dans les années 30, Michael Brandon, millionnaire de son état, fait la connaissance de Nicole de Loiselle, héritière d'une famille noble fauché, en cherchant à acheter un pyjama. Coup de foudre, ils partent pour se marier, mais au détour d'une conversation Nicole découvre que Brandon a déjà été marié 7 fois et qu'elle sera sa 8eme femme, elle prend la chose un peu mal car croyant à fond au mariage. Michael aussi y croit, mais dès qu'il juge que c'est fini plutôt que de rester ensemble en maintenant des faux semblants ou mensonges il préfère divorcer, et laisse une rente de 50 000$/an à ses ex femmes. Nicole vexée, décide d'augmenter la rente du divorce à 100 000$, Michael accepte et espère que le mariage va durer le plus longtemps possible, mais ce n'est pas forcément les plans de Nicole.

Bonne comédie sur le mariage, avec des très bons quiproquos, faut dire qu'il y a Billy Wilder au scénario, futur pape de la comédie.
La séquence d'intro sur l'achat d'un ensemble de pyjama est excellente, de même que la négociation du contrat de mariage, avec la famille de Nicole.
Toujours servis avec des dialogues aux petits oignons, oignons qui ne sont pas en reste avec un bon gag . Gary Cooper est vraiment parfait en imbécile pragmatique. Et pour une fois je trouve que la fin s'accorde bien avec le reste de l'histoire et ne fait pas trop forcé pour passer le code Hays.
Vraiment bon le Lubitsch


Sérénade à 3 (1933) d'Ernst Lubitsch avec Gary Cooper, Frederic March et Miriam Hopkins.
Tom et Georges, auteur et peintre menant la vie de bohème, rencontre Gilda, dessinatrice pour une agence de pub, dans le train. Les 2 artistes tombent sous le charme et c'est réciproque. Elle voit chacun d'eux jusqu'à leur avouer la vérité, qu'elle les aime tous les 2. Le trio décide de passer un pacte de "gentlemen", de rester ensemble mais sans sexe. Elle poussera par ailleurs nos 2 artistes à persévérer dans leur art respectif jusqu'à être connu. Tom va voir ainsi une de ces pièces retenu pour être mise en scène à Londres (ça se passe à Paris), mais le départ de Tom va changer pas mal de chose.

P'tit Lubitsch juste avant la mise en place du code Hays, ça parle donc d'une histoire de triolisme avec la femme au centre, et c'est pour le coup assez bien fait. Comme dit Gilda, "il m'arrive quelque chose qui n'arrive qu'aux hommes d'habitude" et elle en vient ensuite à objectifier ces 2 amants en les comparant à des chapeaux qu'elle n'arrive pas à choisir .
J'ai été un peu déçu je m'attendais à plus scabreux, bien qu'il y ait de superbes scènes pour nous faire comprendre que chose ait été faites.
La scène finale, magnifique, dans la voiture ils sont assis tous les 3 et elle embrasse à tour de rôle Tom et Georges, est magique et un sacré pied de nez à la morale de l'époque. Scène inenvisageable avec le code Hays mise en place par la suite, certainement tout le film, ou alors elle aurait dû choisir à la fin.


The Smiling Lieutenant (1931) d'Ernst Lubitsch avec Maurice Chevalier, Claudette Colbert et Miriam Hopkins.
Niki, lieutenant dans l'armée autrichienne, dragueur à ses nombreuses heures perdues tombe éperdument amoureux de la violoniste Franzy. Au cours d'une visite d'un roi d'un petit royaume voisin, Niki qui l'accueil avec les soldats et la foule tape un clin d'oeil à Franzy mais à se moment là le carosse du roi avec sa fille Anna passe et celle ci pense que le soldat se fout de sa gueule. Papa pas content fait convoquer le lieutenant et lui demande de s'expliquer, fifou comme il est, il séduit la fille et explique être tombé amoureux dès qu'il l'a vu et qu'il ne se foutait pas de sa gueule. Anna séduite demande à se qu'il puisse se marier, pour éviter d'être condamner, Niki accepte à contre coeur mais ne compte pas oublier sa violoniste.

C'est d'ailleurs une comédie musicale, mais les numéros ne sont pas trop invasif et malheureusement assez inégaux. C'est quand même assez étonnant de comment Lubitsch réussit à sortir des bonnes fins sur des situations assez inextricables et encore une fois ça marche.
Dans les trucs cools c'est comment parler et montrer le sexe en étant habile et là ça se surpasse car ça reste quand même un film grandement centré sur le cul, un peu à la manière d'un Cluny Brown, se dernier étant bien plus érotique par ailleurs. Mais ça reste un très bon film à voir.


Trouble in paradise (1932) d'Ernst Lubitsch avec Miriam Hopkins, Kay Francis et Herbert Marshall.
A Venise un baron rencontre une comtesse, ils se séduisent mais en cours de route ils se rendent compte qu'ils sont des escrocs, ils tombent amoureux et décident de faire des coups à 2. Ils vont mettre le filet sur Mme Colet, veuve, qui possède les parfums du même nom et qui dépense sans compter.

Encoooooooooooooooooooooooooore un bon Lubitsch, qu'est ce que c'est exquis, raffiné, subtil, l'art de mettre du cul partout en toute subtilité, comme quoi pas besoin de montrer des nichons partout. Les scènes de séductions sont justes parfaites, les dialogues sont parfaits, les gags etc. Où sont passés les bons dialoguistes .
A voir absolument.


Ninotchka (1939) d'Ernst Lubitsch avec Greta Garbo et Melvyn Douglas, scénario de Billy Wilder .
3 agents russes, clone de Lénine, Trotsky et Staline, sont à Paris pour vendre des bijoux pour l'URSS, il s'avère que la propriétaire des bijoux résident à Paris et désire récupérer ses biens à coup de procès. Pour se faire Moscou dépêche un envoyé extraordinaire, qui s'avère être une, Nina "Ninotchka" Yakushova. Cette dernière froide et calculatrice va tout mettre en œuvre pour démontrer que les bijoux ont été confisqué légalement par le gouvernement soviétique. Durant son séjour à Paris elle va rencontrer un aristocrate, Léan d'Algout, et malgré le fait qu'ils n'ont rien en commun, vont tomber amoureux. Et tadam ça va chier.

Splendide . Ca doit être le seul Lubitsch qui a cette tendance tragique que j'ai vu, on sait par avance que leur idylle finira mal, c'est en partie le cas, ça change pas mal par rapport aux autres films que j'ai vu qui étaient beaucoup plus léger. Mais ça reste un, très, bon film avec toujours cette point d'humour et subtilité cher à Lubitsch et avec une Greta Garbo absolument génialissime en technocrate zélé soviétique. On lui a reprocher son anti communisme, j'ai plus l'impression qu'il y a une critique du régime soviétique que du communisme en soit, d'ailleurs Léon se fait influencer par Ninotchka, mais c'est trop peu montré malheureusement. D'ailleurs j'ai failli pleurer à la fin quand elle est de retour à Moscou et qu'elle reçoit une lettre de Léon, elle est toute heureuse et en l'ouvrant elle s'aperçoit qu'elle est censuré. C'est d'une tristesse .
Excellent film!

Heaven can wait (1943) d'Ernst Lubitsch avec Gene Tierney, Don Ameche et Charles Coburn.
Henry Van Cleve vient de mourir, il pense ne pas pouvoir aller au Paradis, alors il va voir le Diable pour aller en Enfer, ce dernier intrigué lui demande son histoire pour voir s'il mérite d'y aller. On va suivre la vie d'Henry mais seulement durant ses anniversaires, de son adolescence à la rencontre avec Martha jusqu'à sa mort, héhé.

Plutôt une déception, un peu une 1ere pour le bon vieux Lubitsch, c'était un peu trop "consensuel" et moins truculent que d'habitude. Alors certes il y a quelques moments de rigolade, finesse, d'émotion, la scène de danse entre Henry et Martha est magnifique. Mais c'est moins piquant, amusant, un peu chiant par moment, heureusement qu'il y a le grand père qui reste un bon ressort comique mais qui va disparaitre.
Déception, mais ça reste quelque chose d'honnête, mais je pense qu'il y a mieux à voir du réal


The Shop Around the Corner (1940) d'Ernst Lubitsch avec Margaret Sullavan et James Stewart.
Karlik, le plus vieil employé de Matuschek & Cie, et Klara, la nouvelle employée, entretiennent une idylle épistolaire anonyme. Mais il n'arrive pas du tout à s'entendre au magasin. Quelle va être leurs réactions lorsqu'ils se rencontreront pour la 1ere fois .

Encore un Lubitsch mais on ne s'en lasse pas. C'est toujours aussi fin, mais un peu moins sensuel que d'habitude, en particulier parce que la vie du magasin occupe une grande place sur la romance, à mon grand regret . Mais la vie autour du magasin n'est pas inintéressante et on prend plaisir à suivre les aventures de tout se petit monde. J'ai toujours un blocage sur James Stewart jeune, j'ai l'impression que c'est un vampire, je le préfère un peu plus vieux et en couleur . J'ai eu un peur sur comment Lubitsch aller gérer l'asymétrie de l'information à un moment, mais en fait il s'en sort toujours très bien .
Pas mon préféré mais c'était très mignon tout ça.

La veuve joyeuse (1934) d'Ernst Lubistch avec Maurice Chevalier et Jeannette MacDonald
En 1885 dans le royaume de Marshovie, en Europe de l'Est, la veuve la plus riche du pays, qui possède plus de 52% des vaches, quitte le pays pour s'installer à Paris et oublier son veuvage. Le Roi qui a peur que le pays se retrouve ruiné si elle se marie avec un français et que ses capitaux quittent le pays, décide d'envoyer un agent pour la séduire et se marier avec elle pour qu'elle reste au pays. Il trouve le Capitaine Danilo qui a une liaison avec la reine et qui plait beaucoup aux femmes pour mener à bien cette mission.

Je repars sur une petite romcom Lubitschienne, plus dans ce que j'aime, la séduction entre 2 personnes et les quiproquos. Maurice Chevalier a un charisme indéniable, très bel homme et surtout a une voix incroyable, c'est la seconde fois que je le vois dans un Lubitsch après The Smiling Lieutenant. On a toujours les très belles scènes de non dits, de sensualité, tout en étant toujours très juste sur l'humour et l'élégance, bref tout se que j'adore dans se genre de romcom. Et la résolution du film est particulièrement originale .
Bref c'était un chouette moment.


Un court extrait de Trouble in Paradise pour donner envie !
Je n'ai jamais vu Apocalypse Now et après avoir écouté un podcast dessus, je pense qu'il est vraiment temps que je comble cette lacune. Mais il y a 3 versions différentes, l'originale, la redux et la final cut. Laquelle vous conseillez, sachant que je compte pas me taper les 3 versions ?

Dans le podcast que j'ai écouté, ils semblaient préférer la redux, mais je vois d'autres avis qui disent que c'est la pire. Je vois plein d'avis différents, personne semble d'accord.
Regarde les 3, comme ça tu sera fixé

Je l'avais vu il y a longtemps, j'avais un avis plutôt neutre dessus, j'avais pas trop aimé (j'aime pas les films de guerre en général), mais j'avais pas trouvé ça nul non plus.
Dans un style diffèrent j'ai préféré Full Metal Jacket.
Full metal jacket c'est vachement plus cérébral, dès lors qu'on dépasse le stade de se marrer devant le soldat baleine.

Sinon pour ceux qui ont vu Apocalypse now, il est intéressant de lire "au coeur des ténèbres" pour comprendre le travail d'adaptation d'un réalisateur de talent et par la même prendre conscience de l'inanité de 95% des débats sur le Cercle au sujet des adaptations au cinéma ou en série des romans classiques de la pop culture.

Dernière modification par Soumettateur ; 11/11/2022 à 12h14.
Citation :
Publié par Borh
Je n'ai jamais vu Apocalypse Now et après avoir écouté un podcast dessus, je pense qu'il est vraiment temps que je comble cette lacune. Mais il y a 3 versions différentes, l'originale, la redux et la final cut. Laquelle vous conseillez, sachant que je compte pas me taper les 3 versions ?

Dans le podcast que j'ai écouté, ils semblaient préférer la redux, mais je vois d'autres avis qui disent que c'est la pire. Je vois plein d'avis différents, personne semble d'accord.
Je n'ai pas revu les différentes versions récemment, mais dans mon souvenir, la final cut était plus lisible que la version originale (sans certaines coupes qui rendent certains passages peu clairs) et plus "envoûtante" que la redux. La final cut me semble mieux restituer le cheminement du film / la descente aux enfers, sans ressentir certaines longueurs (ça reste un film lent dans lequel il faut rentrer).
S'il faut choisir, je retiendrais la final cut, mais voir les trois me semble intéressant aussi (je pense qu'on peut apprécier davantage la final cut en ayant déjà vu la version originale par exemple).
Citation :
Publié par Soumettateur
Full métal jacket c'est vachement plus cérébral, dès lors qu'on dépasse le stade de se marrer devant le soldat baleine.

Sinon pour ceux qui ont vu Apocalypse now, il est intéressant de lire "au coeur des ténèbres" pour comprendre le travail d'adaptation d'un réalisateur de talent et par la même prendre conscience de l'inanité de 95% des débats sur le Cercle au sujet des adaptations au cinéma ou en série des romans classiques de la pop culture.
A la base, lire Conrad c bien ! Même si on n'a pas vu le film de Coppola
Citation :
Publié par Soumettateur
Sinon pour ceux qui ont vu Apocalypse now, il est intéressant de lire "au coeur des ténèbres" pour comprendre le travail d'adaptation d'un réalisateur de talent et par la même prendre conscience de l'inanité de 95% des débats sur le Cercle au sujet des adaptations au cinéma ou en série des romans classiques de la pop culture.
Si y a pas de race swap et de gender swap pour les héros, c'est que c'est une bonne adaptation, c'est ce j'ai retenu

Sinon j'ai vu Full Metal Jacket et j'ai pas aimé mais j'ai cru comprendre qu'à part le fait que ça se passe au Vietnam, les deux films sont très différents.

Dernière modification par Borh ; 11/11/2022 à 13h50.
Le WTF du jour : par flemme de lever mon cul pour regarder sa durée sur la jaquette du bluray, je regarde sur justwatch la durée de Thunderball (Opération Tonnerre) à mes yeux un des tous meilleurs James Bond pour faire découvrir la saga à mon fils ce soir.

Le wtf c'est le trailer. Le film date de 1965, contrairement apparemment au trailer pourtant officiel, vu qu'il est monté avec la musique de The Dark Knight Rises :

https://www.justwatch.com/fr/film/operation-tonnerre
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