Titane, Dir.
Julia Ducournau 2021
Je viens de terminer
Titane, je ne suis pas fan du cinéma de
Julia Ducournau,
Grave son précédent film ne m'a pas spécialement enthousiasmé, mais il est toujours agréable de voir un film Français fonctionner. En tous cas le cinéma de genre, en France, est bien vivant, même si je lui préfère ce qu'il se passe sur le sol US, le fait est, que ça bouge dans le paysage cinématographique Français.
Notons que cette année une réalisatrice Française a reçu la récompense ultime (la Palme d'Or) ainsi qu'une autre (
Audrey Diwan pour L
'Evènement), qui a reçu le Lion D'Or à la Mostra de Venise. En 2021 le cinéma hexagonal a été plus que plébiscité, et je dois dire que j'en suis très satisfait.
Cela fait quelques années que de nouveaux réalisateurs investissent le grand écran pour proposer une expérience différente, je pense à
Bertrand Mandico ou
Yann Gonzalez qui ont des univers bien à eux, une façon de filmer, de gérer la lumière, bref un style. On aime ou pas, pour l'instant ce n'est pas mon truc, mais ça a le mérite d'exister, les œuvres sont inégales,
Les Garçons Sauvages de Mandico est traversé de fulgurances, même trop, à en vomir, on dirait l'œuvre d'un éjaculateur précoce qui a balancé toutes ces idées folles dans un film. Mais non, il en fait un autre, un court métrage, Pulp, que j'ai apprécié, ça passe mieux. C'est ça leur cinéma, le trop, l'exubérance, l'onirisme quelques fois, ce que j'appelle le cinéma Pulp.
Par contre le film de Yann Gonzalez (
Un couteau dans le cœur) est quand à lui imbuvable, j'ai stoppé au bout de 20 mins, j'en pouvais plus. Tous les deux ont des styles très marqués, des thèmes, notamment l'identité très ancré et une direction des acteurs..particulière? Je ne serais dire ce qui me dérange vraiment, mais quoi qu'il en soit, ce n'est pas un courant que je suis assidûment, mais il a le mérite d'être là et j'attends les petits qu'ils feront, et
Titane en fait partie.
Titane, pour moi emprunte autant au cinéma Pulp FR décrit plus haut, qu'au cinéma de genre FR et notamment d'horreur avec le courant que les Anglo-saxons appellent le
New French Extrémism, il y a quelque chose de
Martyrs dans le rapport aux corps meurtris de Titane, Il y a quelque chose de Mandico ou Gonzalez dans la gestion de la lumière et les thématiques abordés. Par contre, il n'y a que
Julia Ducournau qui a pu en faire une synthèse, depuis Grave sa façon de mettre en scène a clairement évolué, le budget étant plus conséquent elle a pu se faire plaisir, pourtant, j'avais trouvé bien médiocre ses performances de cinéaste dans son précédent long métrage, mais, cela se voit,
Ducournau aime le cinéma, elle a ses références et de l'ambition.
Je ne pense pas que l'influence d'un
Cronenberg ou plus largement du cinéma US soit aussi importante, elles sont présentes, comment ne pas le constater, mais ce qui m'a frappé, c'est l'influence du cinéma FR de ces 15 dernières années, alors que
Grave en était bien loin! Je ne sais pas ou se dirige
Ducournau, mais je reste attentif.
Bon en dehors de ces encouragements, il faut se rendre à l'évidence qu'il y a des lacunes inhérent aux emprunts, dont je ne suis pas très friand,
Laugier ou
Gonzalez, ce n'est pas vraiment mon délire, pas du grand cinéma pour moi, une petite pierre dans l'histoire cinéma FR qui semble faire des petits, mais voilà, je n'ai pas plus aimé que ça.
Radicale le film l'est, on sent que
Ducournau l'enrobe d'un message, sur l'identité notamment, mais tout ça est tellement kitsch et brouillon, que ça en devient indigeste, je lui préfère le cinéma de genre US ("Elevated Horror"), à dire vrai, je ne lui aurais pas décerné la Palme d'Or, d'ailleurs je compte me faire tous les films de la sélection pour être fixé, par contre je suis ravis qu'elle l'ait reçu et je suis très enthousiaste a l'idée de savoir que de jeunes réalisateurs Fr avec du talent font du cinéma Français quelque chose de bel et bien vivant, qui plus est reconnu.
Hâte de voir ce que nous donnera l'avenir, il y a beaucoup de changements, défervescence et d'expériences intéressantes, qu'on apprécie ou non, cela reste un terrain propice à la création. Maintenant j'attends de voir le film d'
Audrey Diwan, qui, déjà, m'attire nettement plus.