Ah les "mutuelles", un sacré foutoir. Je sais de quoi je parle parce que je travaille pour ce type de structures. Je les créé, d'ailleurs.
Ce qu'il faut bien comprendre avant tout c'est qu'il y a les "vraies" mutuelles et celles qui n'ont de mutualiste que le nom.
Y'a les mutuelles du Code de la mutualité, à savoir des organismes à but non lucratif dont les adhérents participent directement à la gestion de leur régime santé (via les AG) : les plus grosses sont VYV (rapprochement entre Harmonie et MGEN), AESIO (ex EOVI-MCD, ADREA et APREVA), ViaSanté, mais aussi Mutuelle Bleue, Mutuelles du Soleil, etc.
A côté, y'a les Institutions de Prévoyance, qui sont des organismes sans but lucratif également, mais qui relèvent du Code de la sécurité sociale et qui sont des organismes à gestion paritaire (en gros, des boites gérées à 50/50 par les syndicats et les boîtes patronales) : on citera ici Malakoff-Médéric, IPECA, PRO BTP, KLESIA, IRCEM, AG2R, etc.
Enfin, y'a toute la nébuleuse des assureurs lucratifs, qui profitent d'une fenêtre ouverte par le Code des assurances pour avoir des structures qui se disent "mutualistes" mais qui n'en sont pas du tout, et qui sont les Sociétés d'assurance mutuelles : type MACIF, MATMUT.
Tout le reste des assureurs sont des assureurs complétement lucratifs, qu'il s'agisse de sociétés d'assurance classiques (AXA, Allianz, MAAF, etc.) ou alors courtiers en assurance (APRIL Groupe,
AFI Santé et autres...)
Et parmi la foultitude d'offres que tous ces prestataires proposent, c'est très difficile de s'y retrouver, même pour des professionnels de l'assurance.
Du coup, effectivement, il faut faire jouer la concurrence, ne pas hésiter à montrer au commercial l'offre concurrente que vous avez reçu, lui demander de bien vous spécifier, sur la base d'exemples chiffrés, quel remboursement vous pouvez obtenir pour tel ou tel soin. Ils sont là pour ça.
Après, ce qui peut également être important (ça l'est pour moi par exemple) c'est de savoir à quoi servent mes cotisations exactement. Et là, quand on découvre la vérité, souvent on change d'assureur. Ce sont les fameux frais de gestion, qui vont parfois du simple au double selon l'opérateur.
En gros, comprenez bien que parfois, plus de 20 % de vos cotisations (et dans certains cas c'est 40%) ne servent à rien d'autre qu'à payer les charges fixes d'un tel ou tel opérateur. En gros, ça sert à payer (grassement) les salariés et à faire de la pub.
Il faut lire les rapports de l'ACPR notamment. Pour le coup, les moins dépensiers (ou les mieux gérés) sont les institutions de prévoyance. Suivies des mutuelles du Code de la mutualité. Puis les SMA. Enfin des assureurs classiques.
Après, moi perso, les institutions de prévoyance, j'ai du mal avec ce type de structures, sachant qu'il s'agit de boites gérées par les syndicats qui, pendant des années, servaient de caisses noires tant à la CGT (et autres) qu'au MEDEF...
Les "vraies" mutuelles sont pour moi les plus vertueuses, notamment par le fait qu'elles permettent aux adhérents de participer directement à la gestion de leur régime et qu'elles appliquent (de par la loi) une politique très stricte de limitation des salaires des cadres. Mais, le revers de la médaille c'est qu'elles sont mal gérées (et j'en sais quelque chose...) pour tout un tas de raisons, souvent historiques.
Enfin, pour les sociétés d'assurance mutuelles et les assureurs classiques, je préfère ne pas m'étaler. Je pourrais vous raconter des belles, sur les salaires mirobolants payés à certains cadres de grosses boites d'assurance ou courtiers. Des vacances tout frais payés ou des Rolex offertes en fin d'année, avec les cotisations des adhérents. Mais bon, j'imagine que vous n'êtes pas dupes. La collection des voitures de sport du président d'un grand groupe assurantiel n'est en rien une légende urbaine. J'en ai vu moi-même une certaine partie
Après, tout n'est pas à jeter à la poubelle. On peut tomber sur de très bonnes offres. J'dis pas. Mais y'a un principe immuable qui restera toujours gravé dans le marbre dans le système actuel : jamais une offre de complémentaire santé en contrat individuel ne sera meilleure qu'une complémentaire-santé collective. C'est un principe de base.
Donc, si vous pouvez avoir une complémentaire collective (via votre conjoint par exemple) tournez vous toujours vers celle-ci.