Et oui, dans notre société, il y a le bon et le mauvais racisme/xénophobie/autrisme. Michel Leeb qui imite l'accent africain, pas bien. Michel Leeb qui imite l'accent chinois, pas bien mais moins grave. Michel Leeb qui imite l'accent d'un vieux paysan gallo de Haute-Bretagne, pas de problème.
Juste sur l'exemple que tu donnes : il y a un glissement. Ton dernier exemple sera souvent perçu comme de l'auto-dérision par association, association raciste par ailleurs. D'où la question de l'auto-dérision raciste.
En fait, si tu y réfléchis, tu n'en sors jamais :
- le racisme est basé sur des concepts flous (qui est capable de définir une race ?)
- nous sommes imprégnés de préjugés racistes (la HALDE laissait à disposition des tests en ligne sur nos propres préjugés).
- nous décodons donc l'humour aussi à travers ces filtres de préjugés.
- l'auto-dérision n'est pas moins basée sur ces préjugés.
On est donc dans un paradigme de critères non rationnels (même si une tripotée d'auteurs plus ou moins douteux ont fait de vains essais de rationalisation) qui forgent notre perception et nos façons d'interagir. Preuve en est : ces sketchs (auto-dérision ou pas) font rire. (non non, ne vous cachez pas derrière votre clavier si vous avez rigolé).
Nous en sommes donc à : cela fait rire parce que nous avons des préjugés racistes. (Il faut forcément en avoir pour rire d'un cliché sur les noirs).
Donc hormis en arriver à un rapport de forces inter-subjectifs, c'est à dire la séquence liberté d'expression/contestation/procès/patin couffin, tu ne peux en sortir rationnellement. Parce que les préjugés ont la vie TRES dure.
C'est sûr que si il est nécessaire d'avoir une vision simple -presque binaire- des choses, cet état de fait n'amène qu'à la misanthropie.
Sinon ... la nuance et l'intelligence ? Ces qualités si bien partagées, parce que tout le monde s'en croit suffisamment doté, qu'elles n'existent plus lorsque nous sommes ensemble ?
Le seul critère objectif de fin du racisme, finalement, c'est quand ce type de sketchs ne feront plus rire personne. On en est loin.