L'enseignement en France et à l'étranger

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Tu peux donner le bac à 100% des élèves en remplaçant l'étude des textes de Victor Hugo par celle des chansons de Jul, en abaissant les exigences en maths et en langues, en transformant les options en points bonus automatiques etc... Au bout du compte, tu n'auras pas pour autant 100% d'expert-comptables, de pharmaciens, d'ingénieurs en aéronautique ou d'avocats fiscalistes. Et pas 100% de gens capables de suivre des cours à l'université de manière autonome ni même en grandes écoles.

Donc, fatalement, au lieu d'avoir une sélection se mettant en place progressivement de la 6e à la terminale, tu fais un tris brutal en fin de terminale sur des critères obscures (vu que le bac a été flingué), et tu passes un 2e coup de rasoir en fin de 1ère année. Quoiqu'on voit pas mal d'étudiants végéter en fac tant que papa-maman-crous paient.

Ce système ne me satisfait pas du tout, il ne tient pas compte de la maturité différenciée des individus, il n'offre que très peu de passerelles et de 2e chance, ou de possibilité de refaire des études plus tard, et il rend un grand nombre d'élèves et d'étudiants allergiques à l'école tout en leur foutant la pression et en les dévalorisant.
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Il y a eu une volonté de donner le bac à tous le monde au tournant du XXIe siècle. Aujourd'hui, le résultat est atteint. Déjà y'a 10-15 ans, la sélection se faisait déjà en L1. La seule différence est que les réorientations étaient plus ou moins simple à avoir. En L1, j'ai pas souvenir que mes camarades aient été refoulés en réorientation. Aujourd'hui, obtenir une réorientation ça peut vite devenir compliqué. Les reprises d'études après 2-3 ans d'inactivité, je n'en parle même pas. Il y a un vrai manque d'accompagnement dans le choix de l'orientation et les conseillers ont toujours été très mauvais. Dans presque 80-90% des cas, il faudrait conseiller un BTS / DUT ( ou équivalent à la rentrée 2021 ) avec des bons débouchés après le bac pour ceux intéressés par un domaine sans forcément de métier précis nécessitant un diplôme sur titre. D'autant qu'il peut toujours poursuivre à la faculté ensuite et avec les différentes passerelles créés, les voies technologiques sont de plus en plus intéressantes même pour des grandes études. Tu évolues tellement après le bac que tes attentes de la vie peuvent changer du tout au tout. Mais au moins tu valides un diplôme qui peut te permettre de bosser derrière.


Je serais cynique, je dirais qu'il y a une volonté politique de retarder au maximum l'entrée dans le monde du travail des jeunes. Déjà pour mécaniquement retarder l'âge de départ à la retraite mais aussi pour masquer le taux de chômage. Un étudiant est un étudiant, pas un chômeur. Bon, quand le mec a un M1 de psychologie sans obtenir le M2 ultra sélectif, ça devient un chômeur et pour plusieurs années. Bon courage pour te réorienter avec un M1 qui ne sert à rien. Aujourd'hui la sélection se fait à la fin de la L3 mais une L3 généraliste sans master ça n'apporte pas grand chose non plus.
Ce que je comprends pas dans cette histoire (ou alors, je crains de comprendre, justement), c'est qu'en réalité, les épreuves du bac, telles qu'elles sont prévues par la réforme Blanquer, ne se sont jamais déroulées intégralement.
Et pourtant, il les modifie déjà ; c'est surprenant.

L'année dernières, les fameuses E3C n'ont connu qu'une seule session (qui s'est d'ailleurs pas si mal passée pour une première fois) ; puis y'a eu le Covid en Mars et donc l'annulation de la session 2, du bac de Français (modifié lui aussi avec la réforme).
Cette année, on a changé le nom, les E3C deviennent les EC (oui, oui, ça change tout) et re-Covid, mais dès le début de l’année ; du coup annulation des deux sessions d'EC, mais les élèves ont passé le bac de Français et le Grand Oral.

Donc pour être clair, on n'a jamais vu la réforme Blanquer dans son intégralité sur le terrain.

En revanche, ce qu'on voit, c'est qu'il a flingué le bac en un claquement de doigts ; l'est fort la gars.
Citation :
Publié par Victhor
Donc pour être clair, on n'a jamais vu la réforme Blanquer dans son intégralité sur le terrain.
on a quand même vu le plus important = la fin des séries et l'avènement des 3 puis 2 spécialisations

Plutôt que dire "jamais vu la réforme Blanquer dans son intégralité", je dirais qu'elle est toujours en cours. Si j'ai bien compris les E3C étaient un compromis boiteux qu'il n'aimait pas dès le début et la pandémie est l'occasion de les passer à la trappe.

Perso, j'ai aussi eu le sentiment que les E3C étaient une usine à gaz à organiser et en plus bâtardes : ni vraie épreuve nationale, ni contrôle continu. Des sujets plus ou moins donnés à l'avance etc...

le problème c'est que 40% du bac est du cc :
  • d'un coté c'est motivant pour bosser pendant l'année et ça donne du poids aux enseignants de ces matières,
  • d'un autre cette partie du bac perd sa dimension nationale. Et les enseignants ont une lourde pression/responsabilité

reste que de toutes façons l'avenir dans le supérieur se joue uniquement en première et au deuxième trimestre de terminale, pas au bac proprement dit.


au fait qu'est ce qu'on fait au juste durant la dernière partie de la terminale ? A part attendre parcoursup, et préparer la philo et le grand Oral ? Je vois qu'il y a des concours, mais en fait ça recrute de plus en plus sur le dossier parcoursup (sc po par exemple, il n'y a plus qu'un oral, il me semble ?)
Citation :
Publié par znog
au fait qu'est ce qu'on fait au juste durant la dernière partie de la terminale ? A part attendre parcoursup, et préparer la philo et le grand Oral ? Je vois qu'il y a des concours, mais en fait ça recrute de plus en plus sur le dossier parcoursup (sc po par exemple, il n'y a plus qu'un oral, il me semble ?)
Elle est triste ta question.
Parce qu'en fait, elle montre que le but premier de l'école a été oublié depuis bien longtemps et j'imagine que cette réforme porte le dernier coup.

Fin terminale, on fait comme tout le temps : on travaille avec les élèves pour qu'ils apprennent des trucs.
C'est le principe premier de l'enseignement? Non?...
Citation :
Publié par Victhor
Elle est triste ta question.
Parce qu'en fait, elle montre que le but premier de l'école a été oublié depuis bien longtemps et j'imagine que cette réforme porte le dernier coup.

Fin terminale, on fait comme tout le temps : on travaille avec les élèves pour qu'ils apprennent des trucs.
tu me dirais genre "on les accompagne dans leurs choix Parcoursup et on réoriente nos cours vers la préparation à l'enseignement supérieur plutôt que vers des notes qui ne servent plus à rien" ça serait plus motivant
Citation :
Publié par znog
tu me dirais genre "on les accompagne dans leurs choix Parcoursup et on réoriente nos cours vers la préparation à l'enseignement supérieur plutôt que vers des notes qui ne servent plus à rien" ça serait plus motivant
T'as pas du aller loin dans le parcours scolaire pour ne pas avoir vu que les cours de terminale préparent pour l'enseignement supérieur.
Citation :
Publié par Soumettateur
T'as pas du aller loin dans le parcours scolaire pour ne pas avoir vu que les cours de terminale préparent pour l'enseignement supérieur.
Ben écoute quand la première phrase que tu entends en fac de la part de professeur est "Oublier ce que vous avez appris avant". Je ne peux pas donner tort à @znog et ce que je dis date d'un peu plus de vingt ans. Je doute que cela ait changé beaucoup.
Citation :
Publié par Gratiano
Ben écoute quand la première phrase en fac est "Oublier ce que vous avez appris".
Il y a des profs cons partout, mais ça ne démontre rien. Le niveau en lycée est faible, mais c'est normal, ça prépare à toutes les filières post bac en plus de viser à donner une culture générale. Pour les filières sélectives (et pour la plupart, c'est pas en fac qu'on les trouve), il faut que les élèves se sortent les doigts un peu eux mêmes, mais c'est tout à fait logique.
Citation :
Publié par Soumettateur
Il y a des profs cons partout, mais ça ne démontre rien.
Mais ils n'étaient pas cons et n'avaient pas tort. Juste que ce que tu apprends en lycée ne te prépare pas au gap qu'il y a en faculté surtout en ce qui concernent la physique et la chimie. Ce que tu vois en lycée est très simplifié et il vaut ne pas se baser là dessus.

@Attel_Malagate: moi c'était Science. DEUG A puis DEUG MIAS à l'époque.

Dernière modification par Gratiano ; 30/06/2021 à 22h38.
Citation :
Publié par Gratiano
Mais ils n'étaient pas cons et n'avaient pas tort. Juste que ce que tu apprends en lycée ne te prépare pas au gap qu'il y a en faculté surtout en ce qui concernent la physique et la chimie.
Ouai tu dis ça parce que t'as fait de la physique et de la chimie en fac sûrement. Mais bon le "gap" vers la faculté.. comment dire ?
Citation :
Publié par Soumettateur
Ouai tu dis ça parce que t'as fait de la physique et de la chimie en fac sûrement. Mais bon le "gap" vers la faculté.. comment dire ?
Oui mathématiques, physique, chimie entre autre.
Pour le reste, j'aimerais bien que tu précises ta pensée parce que c'est à mon sens un poil insultant envers tous ceux qui vont en fac ( une majorité ).
Même ressenti que mes VDDs et même expérience (il y a de ça dix ans), c’était un gouffre entre le lycée et la fac (indépendamment du fait d’y réussir). Pas qu’en termes d’enseignements, aussi et sans doute plus encore en ce qui concerne la façon de travailler. Peut-être que ça a changé depuis (et ne concerne pas d’autres parcours) mais je sais qu’on était la majorité tout au long de mon parcours universitaire à avoir vécu cette même expérience. J’espère sincèrement que ça a changé mais vu les retours des plus jeunes de la famille, ce n’est pas l’impression que ça donne…
L'université c'est le monde de Darwin, la jungle, c'est soit tu t'adapte très vite, te bouge le cul pour réussir et être autonome, soit tu reste sur le carreau, personne viendra te motiver à progresser ou suivre les cours, à la différence de la plupart des écoles où tu es encadré/guidé comme au collège/lycée et où les absences sont notées et ton parcours suivit à la loupe.
C'est toujours intéressant du coup de voire les différences de mindset dans le travail, entre ceux qui arrivent de l'université et ceux des écoles.
@DK: c'est exactement ça. Ce n'est pas tant une question de niveau ( parce que la majorité l'avait le niveau) qu'une question de méthode et d'enseignement. Et je te rejoins pour le reste.

@Ohrido_Survival_Attitude : Je ne peux que confirmer ce que tu dis. Personne bossera à ta place ou te dira de bosser d'où le crash de certains arrivant en fac.

Dernière modification par Gratiano ; 30/06/2021 à 22h46.
Il y a quand même une paire de couches qui à mon sens mérite d'être relevées ou éclaircies :

- Ce n'est pas parce qu'on peut estimer qu'on est pas suffisamment formé (ou qu'on apprend pas assez) au lycée pour préparer l'entrée à la fac, qu'on peut estimer que l'on a "rien" appris ; ou alors convainquez moi qu'on est autant inapte à rentrer à la fac à la fin de la terminale, qu'au début de la seconde (maturité lié à l'age mis à part, cela dit).

- partant du principe qu'en théorie, après la fac vient le monde du travail, combien de filiales de la faculté sont considérés comme difficiles (remarque, cela marcherait aussi pour les plus faciles), entre autre en terme de gap lycée -> fac, mais qui aussi ne forment qu'à une niche de metier, voir quasi aucun ?

Du coup, pourrait-on voir une correlation entre le gap lycée->fac, puis fac->travail ?

Pour moi c'est trés loin et j'ai fait des études supérieures courtes, mais j'ai l'impression qu'à part éventuellement sur les filiales modernes qui sont peut être connectés à la réalité et au besoin du monde du travail (quand je regarde le topic salaire, j'ai l'impression que quasi tous ceux qui parlent de leur salaires à 60-70-80-90k parlent de dev, de programmation, de codage, bref de truc que je connais pas du tout mais qui semble être lié aux nouvelles technologies ), les autres "hauts" diplomes servent au final soit à intégrer des entreprises qui ont des prerequis de diplome pour un poste donnée, peu importe le diplome ; ou à passer des concours où la aussi, n'importe quel diplome ferait l'affaire... Alors qu'on puisse constater un état d'esprit différent entre ceux qui viennent de filières générales ou d'écoles pourquoi pas, mais je mettrais bien un petit billet aussi sur le fait que ces personnes avaient déjà un état d'esprit différent avant, ce qui potentiellement les aurait justement orientés vers la fac ou une école ^^
Citation :
Publié par Amhron / Makswell
Il y a quand même une paire de couches qui à mon sens mérite d'être relevées ou éclaircies :

- Ce n'est pas parce qu'on peut estimer qu'on est pas suffisamment formé (ou qu'on apprend pas assez) au lycée pour préparer l'entrée à la fac, qu'on peut estimer que l'on a "rien" appris ; ou alors convainquez moi qu'on est autant inapte à rentrer à la fac à la fin de la terminale, qu'au début de la seconde (maturité lié à l'age mis à part, cela dit).
Je crois pas avoir lu ça dans les dernières interventions.
Citation :
Publié par Gratiano
@DK: c'est exactement ça. Ce n'est pas tant une question de niveau ( parce que la majorité l'avait le niveau) qu'une question de méthode et d'enseignement.
Et dis-moi, le niveau, les élèves qui entrent dans le supérieur, ils l'ont eu comment?
C'est inné ou bien ils l'ont grâce aux cours du lycée?
Et sinon, vous pensez que la pandémie et l'acceptation du télétravail vont briser une barrière psychologique (et logistique) par rapport au homeschooling en France ?

J'imagine que les initiatives parentales vis à vis du homeschooling doivent se multiplier en de moment, non ?
Citation :
Publié par Jyharl
Et sinon, vous pensez que la pandémie et l'acceptation du télétravail vont briser une barrière psychologique (et logistique) par rapport au homeschooling en France ?

J'imagine que les initiatives parentales vis à vis du homeschooling doivent se multiplier en de moment, non ?
Faudrait voir les études sur le sujet, mais il semblerait (via des randoms articles non scientifiques de presse) que c'est détrimental au niveau santé mentale, socialisation et acquisition des connaissances.
Je crois, a titre personnel, que de la même façon qu'on a besoin d'une maturité différente pour étudier a la fac vs l'école, il faut une maturité et des talents différents que les enfants n'ont pas encore développé pour bosser de la maison.

Bon je suppose qu'il y aura des gens pour trouver une aubaine et vouloir vendre les bâtiments scolaires et réduire les impôts, mais bon.
Citation :
Publié par Jyharl
Et sinon, vous pensez que la pandémie et l'acceptation du télétravail vont briser une barrière psychologique (et logistique) par rapport au homeschooling en France ?

J'imagine que les initiatives parentales vis à vis du homeschooling doivent se multiplier en de moment, non ?
J'ai un gros doute... car ca nécessite des investissements et bon en France, on est plutôt en mode "Oui faut faire çà çà et çà... mais pas de budget démerdez vous !"...

Dans l'ecole primaire de mon fils, ils ont financé avec la cooperative un service de gestion de classe / messagerie / cahier de texte et ca a bien servit pendant les confinements + fermeture de classe @ cas de covid. Mais je pense pas que ca ira beaucoup plus loin...

Quand on voit ce que font d'autres pays... notamment anglosaxon... c'est déprimant :X
Citation :
Publié par Jyharl
Et sinon, vous pensez que la pandémie et l'acceptation du télétravail vont briser une barrière psychologique (et logistique) par rapport au homeschooling en France ?

J'imagine que les initiatives parentales vis à vis du homeschooling doivent se multiplier en de moment, non ?
C'est une bonne question.

De prime abord, je dirai que le confinement, surtout dans sa première phase, a surtout fait comprendre aux parents qu'ils n'étaient pas des profs. Et le retour à l'école a été un soulagement pour eux (et pour pas mal de grands parents).

Maintenant en termes d'implication des parents dans le travail scolaire de leurs enfants, on a fait un grand pas en avant.
Est-ce que pour autant cela va développer l'école à la maison, ou par exemple les petits groupes de parents qui se rassemblent pour éduquer leur enfant ensemble en les inscrivant au cned ?

Si vous avez des sources..
Citation :
Publié par Jyharl
Et sinon, vous pensez que la pandémie et l'acceptation du télétravail vont briser une barrière psychologique (et logistique) par rapport au homeschooling en France ?

J'imagine que les initiatives parentales vis à vis du homeschooling doivent se multiplier en de moment, non ?
C'est improbable, le gouvernement dans le cadre de la loi sur le séparatisme veut interdire l'enseignement à domicile.
Qui plus est, le budget français de l'EN est utilisé en quasi intégralité pour engraisser des fonctionnaires intermédiaires entre les opérationnels et la gouvernance politique qui ne doivent leur poste qu'à leur capacité à caresser leur hiérarchie directe dans le sens du poil.

Ce n'est une structure prompte à l'innovation dans aucun domaine. La seule chose que le gouvernement souhaite changer en ce moment concernant l'EN, c'est l'égal accès à l'école de la République, donc avant que quelqu'un ne se soucie du sujet de l'école à domicile, il faudra attendre que la Macronie en ait fini avec l'école républicaine.

Comme on a hérité le truc de la IIIème République, ça risque de prendre un peu de temps, surtout qu'il faut louvoyer autour de l'article 13 de la DDHC qui est un préambule constitutionnel.

Bref, imho, c'est pas pour demain, d'autant plus que l'expérience on ne peut plus foireuse des confinements a refroidi plus d'un parent et très certainement fait basculer l'opinion populaire un peu plus vers le "Keuha ? Mais non <arguments moisis> fin de la civilisation".
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