Je vais essayer de te donner une explication claire Tabou. Sans te prendre pour un jambon.
Tout d'abord, même si ça n'a que peu d'importance pour la suite, les textes justifiant le plus souvent l'usage des armes face à une action terroriste en cours sont les articles 122-5 et 122-7 du Code pénal.
122-7 N'est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s'il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.
122-5 alinéa 1 N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte.
Ces textes n'obligent pas à une identification préalable à "l'acte nécessaire".
Maintenant les notes de services, circulaires,... prévoient que les militaires et policiers armés soient porteur de leurs uniformes ou d'un brassard identifiant immédiatement accessible. Le but est de pouvoir, en tenue civile, hors ou en service, s'identifier préalablement à une intervention ou rapidement après. Pour par exemple ne pas être confondu avec la menace (par ses collègues par exemple) ou éviter un mouvement de panique d'une foule (si ce n'est pas déjà le cas)
Ensuite, concernant l'utilité d'un fusil d'assaut.
des pistolets mitrailleurs, en 9mm, sont déjà dans les unités. Maintenant ce ne sont que des armes à canon "court", tirant du 9mm parabellum, donc une cartouche a faible pouvoir pénétrant et disposant d'une faible vitesse initiale.
Les principaux intérêts du pistolet mitrailleur sont :
- un canon une chouille plus long que le pistolet automatique en dotation, ce qui accroit la vitesse initiale de l'ogive tirée, donc son énergie pour un impact à même distance ou une portée efficace un peu supérieure
- en service courant, deux chargeurs supplémentaires, donc une capacité améliorée si la confrontation dure dans le temps
- une prise à deux mains "éloignée" (par rapport à la prise à deux mains de la poignée d'un pistolet) permettant une plus grande stabilité de l'arme et donc un tir plus facilement précis dès qu'on dépasse les 30 mètres. Pour information, vu les quantités de munitions tirées en entrainement par le grouillot de base de la pn ou de la gn, on peut considérer d'une personne est pas si mauvaise au pistolet si elle met un 10/10 sur une silhouette humaine à 25 mètres. J'imagine en situation de stress. Au pistolet mitrailleur, vu la prise en main c'est difficile de ne pas tout mettre en cible à 50 mètres.
un gros inconvénient maintenant : le 9mm parabellum n'a pas un gros pouvoir d'arrêt du fait principalement de la faible charge de poudre et de la forme de la munition. passé 100 mètres la trajectoire de la munition retombe, difficile d'être précis, la vitesse du projectile décroit et donc son énergie à l'impact.
Ensuite même dans les limites de la portée pratique un ou deux impacts ne vont pas forcément arrêter une personne, même sans protection. Je te laisse regarder la chaine YT Police activity qui regroupe des bodycam de policiers impliqués dans des fusillades aux USA. Il arrive qu'une balle séche la personne sur place, il arrive aussi que la personne continue sur sa lancée malgré plusieurs coups au but, trébuche, se relève et se jette à nouveau sur le policier pour lui disputer son arme. Ce manque de pouvoir d'arrêt sera accru par les protections portées par d'éventuels terroristes un peu organisés, il sera aussi accru si ces mêmes terroristes se gavent d'excitants.
Attention, vidéos montrant des personnes se faire tuer, à réserver à un public averti.
La nécessité d'un fusil d'assaut se trouve là. La cartouche tirée est différente : du 5.56 otan. Elle a une balistique bien différente qui la rend utile dans le cas des tirs à plus de 100 mètres et dans tous les cas face à des personnes protégées par des équipements divers ou protégées par un véhicule ou autre. Evidemment la "balle perdue" est plus dangeureuse. Elle peut traverser un parpaing et garder assez d'énergie pour éclater un torse. C'est un risque qui est jugé acceptable, au moins dans le cadre d'une tuerie planifiée en cours d'exécution.
On en arrive au point important,
le schéma national d'intervention
il est basé sur une hypothèse de travail assez simple : a tout moment, n'importe où sur le territoire, une ou plusieurs personnes peuvent tuer des gens indistinctement, et ne pas s'arrêter d'eux mêmes.
Cette hypothèse amène plusieurs facteurs à prendre en compte dans la façon dont on conçoit la réponse.
n'importe où c'est à Paris et sur les évènements touristiques majeurs mais aussi dans les supermarchés des petites villes, les écoles,... Dans des endroits qui pourraient être à plus d'1h30 ou 2h de route de l'unité spécialisée la plus proche. Et on parle en délai de route. on peut rajouter un petit quart d'heure le temps de les fdo soit prévenues et prennent conscience de la situation, que l'unité en question soit alertée et rassemble son premier élément à partir.
Une équipe terroriste qui ne s'arrête pas et se déplace quand un premier lieu est vide de victime se sera arrêtée que par l'arrivée des fdo, soit parce qu'elle reporte son attention sur cette nouvelle cible, soit parce qu'elle se retranche pour regrouper ses forces contre les fdo, faire passer un message,... Il est donc décidé que les premiers à arriver sur place sont les premiers à intervenir. Les renforts se greffent au fur et à mesure au dispositif et prennent ou non les places les plus chaudes en fonction de leur niveau. La réponse n'est donc plus un bouclage plus ou moins lache en attendant le gign ou le raid mais une intervention immédiate "tant que ça tire". ça repasse en bouclage pour attendre l'élite quand la menace se retranche et est localisée.
C'est dans ce cadre que certaines BAC, certains PSIG ont été dotés de nouveaux matériels, notamment G36, casques et gilets pare balles plus costauds. Pour les protections, rien à redire je pense, pourquoi le fusil alros ? Car les éventuelles attaques ne seront pas forcément comme au bataclan. Pour peut que le prochain attentat aussi bien coordonnées soit dans un lieu isolé type multiplex de province, avec des parkings à perte de vue, un ou deux tireurs bien armés permettraient de tenir en respect les forces de l'ordre sans eux courir de gros danger pendant un temps certain, le temps d'un large contournement par exemple, chose qui ne se fait pas aisément à 10 policiers.
Pour en revenir à la portée des pistolets mitrailleurs. Environ 100 mètres, c'est très vite atteint dans une galerie commerciale, un parking souterrain, une zone d'activités, entre les batiments d'une école,...
Pourquoi le choix de ces unités, parce qu'il est impossible de créer à partir de rien, trop cher entre la nouvelle embauche et les batiments. Impossible aussi de renforcer les unités spécialisées existantes, un personnel apte au gign ou au raid ça court déjà pas les rues, si c'est pour baisser le niveau autant créer autre chose (donc non trop cher) Il a été jugé préférable de selectionner certaines unités de ces types en fonction de leur lieu d'implantation pour créer un maillage le plus serré possible en limitant au maximum le cout.
PSIG et BAC ont été choisis car elles ont pour vocation l'intervention et la surveillance et de par leur emploi elles sont plus susceptibles de se dégager du temps de formation .
Pourquoi prendre le matériel dans le coffre lors d'un service classique ? Parce que toutes les villes ne sont pas paris, toulouse, lyon ou marseille. Il y a une chiée de villes où en journée ou la nuit il y a une ou deux voitures police secours et un équipage bac, parfois même pas. Personne au bureau à part les services d'enquête. Si on décide d'une astreinte à l'unité, et comme il n'y aura pas de personnel supplémentaire, ça fait des personnes en moins pour l'activité quotidienne. Repasser par le bureau prendre le matériel n'est pas non plus envisager au regard des délais d'intervention souhaités. Ca c'est les petites villes. Je ne vais pas expliquer pour les zones gendarmeries, selon les endroits et les moments de la journée le premier arrivé n'est pas là tout de suite et je ne parle pas du renforcement.
Et là, même si j'ai l'impression que tu prend Kerjou pour un jambon je vais quand même expliquer
La méthode à suivre est donc je reçois l'alerte, je m'arrête, je sors et ouvre le coffre, je prend un gilet pare balle (marqué "police") je prend mon fusil, je remonte en voiture et je me rend sur place. Temps d'arrêt estimé une minute ?
j'espère avoir été clair. N'hésite pas si il y a question