Petits arrangements entre amis qui ne passent plus inaperçus

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Publié par Aedean
Bref, j'attends de voir d'ici à ce que la Cour de Cassation se prononce. Mais je trouve cette notion "d'acharnement judiciaire" qui est souvent relayée par les politiques très problématiques, car cela mine nos principes de justice.
Les procédures abusives existent pourtant bien. Et franchement ici je trouve qu'on s'en rapproche. On peut se demander si le but premier d'anticor n'est pas de nuire avant de faire respecter la loi.
Quel est leur préjudice ?
Le doute quand à la bonne application de la loi est extrêmement ténu ...

Mais on verra bien ce que la cour de cassation va répondre.
Citation :
Publié par Aedean
Bref, j'attends de voir d'ici à ce que la Cour de Cassation se prononce.
Et même si le résultat de ce pourvoi est le même, ça ne change rien à sa légalité…
Citation :
Publié par gnark
Les procédures abusives existent pourtant bien. Et franchement ici je trouve qu'on s'en rapproche. On peut se demander si le but premier d'anticor n'est pas de nuire avant de faire respecter la loi.
Quel est leur préjudice ?
Anticor dispose justement d'un agrément (que le gouvernement semble avoir du mal à valider) lui permettant d'ester en justice dans des affaires de corruption.
Citation :
L'association est agréée depuis mars 2015 par le Ministère de la Justice en vue de l'exercice des droits de la partie civile au titre de l'article 2-23 du code de procédure pénale pour les infractions de corruption et trafic d'influence, de recel ou de blanchiment des revenus induits, de manquement au devoir de probité ou d'influence pour obtenir le vote d'électeurs66. Jusque là, la recevabilité de son action dépendait de sa capacité à démontrer, au cas par cas, son intérêt à agir. Cet agrément a été renouvelé le 15 février 2018 pour 3 ans67. Début février 2021, le renouvellement de cet agrément ministériel semble poser question68.
L'idée étant justement que des associations, et pas seulement anticor, puissent ainsi porter plainte, ce qui permet justement à ce que ces affaires puissent être jugés.
Citation :
Toute association agréée déclarée depuis au moins cinq ans à la date de la constitution de partie civile, se proposant par ses statuts de lutter contre la corruption, peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les infractions suivantes :
1° Les infractions traduisant un manquement au devoir de probité, réprimées aux articles 432-10 à 432-15 du code pénal ;
2° Les infractions de corruption et trafic d'influence, réprimées aux articles 433-1, 433-2, 434-9, 434-9-1, 435-1 à 435-10 et 445-1 à 445-2-1 du même code ;
3° Les infractions de recel ou de blanchiment, réprimées aux articles 321-1, 321-2, 324-1 et 324-2 dudit code, du produit, des revenus ou des choses provenant des infractions mentionnées aux 1° et 2° du présent article ;
4° Les infractions réprimées aux articles L. 106 à L. 109 du code électoral.
Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions dans lesquelles les associations mentionnées au premier alinéa du présent article peuvent être agréées.
Toute fondation reconnue d'utilité publique peut exercer les droits reconnus à la partie civile dans les mêmes conditions et sous les mêmes réserves que l'association mentionnée au présent article.
Et a priori, sauf à ce que tu démontres le contraire, il ne me semble pas que les différents jugements aient remis en question l'intérêt à agir d'anticor dont l'objet social en tant qu'association est justement de lutter contre la corruption.
C'est plutôt le législatif, mais de nos jours, et en France de manière générale, la séparation des pouvoirs reste un concept assez théorique et mal appliqué. Anticor est un symptôme autant qu'une conséquence de ce flou entre le politique et le judiciaire, dont ils sont partie prenante.
Citation :
Publié par Don Patricio
C'est plutôt le législatif, mais de nos jours, et en France de manière générale, la séparation des pouvoirs reste un concept assez théorique et mal appliqué. Anticor est un symptôme autant qu'une conséquence de ce flou entre le politique et le judiciaire, dont ils sont partie prenante.
Comment est ce que tu améliorerais le fonctionnement ?
Citation :
Publié par Aedean
Et a priori, sauf à ce que tu démontres le contraire, il ne me semble pas que les différents jugements aient remis en question l'intérêt à agir d'anticor dont l'objet social en tant qu'association est justement de lutter contre la corruption.
Pourtant si, au moins à deux reprises, parce que l'association est volontairement sortie du cadre légal à l'origine de son agrément :
Cour de cassation, Chambre criminelle, 31 janvier 2018 : https://www.legifrance.gouv.fr/juri/...XT000036584682
Tribunal administratif de Montpellier, 7 novembre 2017 : http://montpellier.tribunal-administ...-74-154479.pdf

D'ailleurs, c'est notamment sur la base de son objet social que l'intérêt à agir n'a pas été reconnu à Anticor :

Citation :
Ainsi rédigé l’objet de l’association présente un caractère très général, tant par son étendue (éthique, démocratie, lutte contre la corruption) que par ses modes d’actions (information, éducation, prévention) qui ne prévoient même pas l’action en justice, alors que la définition qui est donnée du mot « corruption » vise des infractions pénales.

Si l’association fait valoir qu’elle bénéficie d’un agrément du ministre de la justice, celui-ci ne porte que sur l’exercice des droits de la partie civile devant les juridictions répressives.

Ainsi, vous pourrez retenir le caractère trop général de l’objet de l’association Anticor.
CE 13 mars 1998, Association de défense des agents publics, n° 173705
http://montpellier.tribunal-administ...onclusions.pdf

C'est aussi ce qui ressort des débats doctrinaux : Anticor s'imagine comme une alternative au ministère public autorisée à se saisir de n'importe quel contentieux et dans n'importe quelle juridiction. Ce qui n'est pas le cas.
https://www.dalloz-actualite.fr/flas...r#.YGbw1q8zaHs
https://www.lemonde.fr/police-justic...4_1653578.html

Cela dit, le plus important est peut-être que les sociétaires d'Anticor s'entendent d'abord sur la finalité politique ou d'intérêt général de l'association :
https://corsematin.com/articles/cors...anticor-115699
https://www.lemonde.fr/societe/artic...3023_3224.html
https://www.lefigaro.fr/actualite-fr...ticor-20200612

Citation :
Le conseil d'administration d'Anticor a vu un tiers de ses membres démissionner en 2020 pour contester ce qu'ils estiment être une « politisation de l'association », ceux-ci souhaitaient modifier les statuts de l'association pour y faire figurer l'interdiction à tout cadre de briguer un mandat électif ou d'avoir un poste à responsabilité dans un parti politique, selon eux l'association ciblerait dans certaines plaintes des municipalités où des responsables locaux de l'association envisageraient de se présenter...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anticor

On peut comprendre que le gouvernement ne se précipite pas à renouveler l'agrément dont jouit Anticor.


Citation :
Publié par Kedaïn
Comment est ce que tu améliorerais le fonctionnement ?
En séparant le ministère public en deux entités :
- Une sous l'autorité de l'Exécutif gouvernemental.
- Une élue au suffrage universelle et indépendante.
Citation :
Publié par Aedean
Et comme je te l'ai expliqué la justice dans notre pays permet de se pourvoir en cassation. Il n'y a heureusement pas pour condition d'avoir un jugement différent entre la première instance et l'appel.

Si tu assimiles à de l'acharnement judiciaire une personne qui se pourvoit en cassation après un jugement en première instance et un en appel qui lui sont défavorables, c'est tout le système que tu remets en question.

S'il y a la possibilité de se pourvoir en cassation, c'est justement parce que le législateur a estimé que cela pouvait être nécessaire d'avoir une Cour permettant de le faire. Et dans certains cas, cela a permis d'infirmer des décisions d'appel (et de première instance), ce qui montre bien que cela n'est pas inutile.

Cette dénonciation de "l'acharnement judicaire" c'est juste de la politique politicienne qui au lieu de soutenir les principes qui fondent notre système de judicaire les remettent en question quand ça les arrange. Si Ferrand avait été condamné en appel comme en première instance, il aurait pu se pourvoir en cassation. Si je suis ta logique, il aurait été alors dans un acharnement judicaire et n'aurait pas du le faire. Si tu ne vois pas en quoi cela est problématique et ce que cela implique pour des justiciables lambdas que de leur dire qu'ils ne doivent pas user d'un moyen qui leur est offert parce que c'est de l'acharnement.

Je vais prendre un exemple qui te parlera peut-être plus : Patrick Dils.

Le 27 janvier 1989, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre2. Il s'est pourvu en cassation, mais cela a été rejeté. Il demande en 2001 devant la commission de révision des condamnations pénales de la Cour de cassation la révision de son procès.

Il est à nouveau condamné le 29 juin 2001. (il a donc déjà été condamné deux fois et a vu son pourvoi en cassation rejeté). Et pourtant il fait appel et est finalement acquitté.

Si je suis ta logique, il n'aurait faire encore une fois appel et a fait de l'acharnement judiciaire. Pourtant, il a été acquitté et considéré victime d'une erreur judiciaire au final.

Si notre droit permet de faire appel, de se pourvoir en cassation, voire dans des cas exceptionnels de demander la révision de son procès, c'est parce que justement la justice n'est pas infaillible. En argumentant qu'Anticor fait de l'acharnement judiciaire parce que l'association envisage de se pourvoir en cassation, tu entérines l'idée que faire usage du droit qui est offert à chaque justiciable n'est pas légitime. Et c'est grave.
Merci pour ce cours mais tu es côté de ce que j'explique depuis le départ. Alors soit tu ne comprends pas, soit tu fais exprès de ne pas comprendre

@gnark lui a parfaitement compris, il ne s'agit de justice dans le cas d'Anticor ou de N. Sarkozy mais d'utilisation abusive de procédures pour arriver à ses fins. Et puisque tu parles de politiques, j'estime que ce que fait Anticor est aussi éminemment politique. Là on est plus dans de la procédure normale.

Et pour ton exemple, tu dois faire exprès de prendre un exemple pour en faire une généralité ce qu'il ne peut pas être vu que l'on est d'une part sur une des pires erreurs judiciaires de ces dernières années et qui plus dans un cas qui n'a encore une foi rien à voir avec ce que j'explique.

Je ne remet pas encore la justice mais le but derrière ce pourvoie en cassation d'Anticor et je me questionne donc sur le réel but d'Anticor : la justice ? La politique ou sa propre promotion ?

@Silgar: Merci pour ces infos, cela confirme que je ne me faisais pas des films.

Dernière modification par Gratiano ; 02/04/2021 à 12h52.
Citation :
Publié par Silgar
On peut comprendre que le gouvernement ne se précipite pas à renouveler l'agrément dont jouit Anticor.
Une autre raison (le Canard s'était fait le rapporteur hebdomadaire de ce feuilleton) est qu'Anticor a traîné des pieds comme pas possible pour divulguer le nom de son plus gros donateur, malgré la demande de ses membres, ce qui est étrange pour une association se battant pour la transparence.
Est-ce que le rôle d'Anticor est socialement utile ? Oui, bien sûr.
Est-ce que les personnes qui la dirigent sont les mieux à remplir ce rôle ? Ca ne me semble pas déconnant que de se poser la question.
Citation :
Publié par Silgar
Pourtant si, au moins à deux reprises, parce que l'association est volontairement sortie du cadre légal à l'origine de son agrément :
Je parlais des affaires concernant Ferrand vu que c'était le contexte du débat. Donc tes arrêts n'ont pas grand rapport avec le débat initial. Dans les affaires concernant Ferrand, cela n'a jamais été remis en cause. Qu'il puisse y avoir par ailleurs des problèmes, rien n'a été démontré concernant Ferrand. Il n'y a pas eu de remise en question de l'intérêt d'agir de l'association.

Pour le reste, Anticor regroupe des personnes de toute sensibilité politique. Y voir donc une politisation contre LREM, c'est exactement le discours des politiques qui à chaque fois s'indignent quand la justice les concerne.

On le voit bien avec Fillon où cela parle de cabinet noir contre lui, on le voit contre Ferrand où cela dénonce un acharnement judicaire et on voit avec Sarkozy et ses multiples affaires. Comme d'habitude, dès qu'un politique est visé, d'un seul coup la justice est partiale et contre eux.

D'ailleurs les accusations de politisations ne sont pas nouvelles et on comprend bien l'intérêt qu'elles ont pour décrédibiliser l'association.
Citation :
Un argument repris par Aurore Bergé auprès du Monde. Si la députée LRM reconnaît le rôle de « lanceur d’alerte précieux en démocratie » d’Anticor, elle questionne les engagements de « certains membres éminents » : « D’où parlent-ils ? En tant qu’opposants politiques ou en tant qu’association ? »

« A chaque fois, on est le cabinet noir », répond, lassé, Jean-Christophe Picard, qui préside Anticor depuis 2015. Me Karsenti, lui, fustige une « mise en cause scandaleuse » de ses engagements citoyens, distincts de son activité d’avocat de l’association
On voit que c'est une association en réalité formée de membres de tous les partis ou presque. Et elle n'échappe aux attaques assez basses :
Citation :
Anticor est née en 2002, de l’initiative du juge Eric Halphen, qui soutiendra Emmanuel Macron en 2017, et a été candidat En marche ! aux législatives. Sa cofondatrice, Séverine Tessier, membre du Parti socialiste puis d’Europe Ecologie-Les Verts, vient quant à elle de la politique locale. « Nous sommes tout sauf anti-élus. Anticor a été créée par des élus pour réhabiliter la démocratie », renchérit M. Picard. Jérôme Karsenti insiste sur la pluralité politique des membres du conseil d’administration : « Aujourd’hui, à Anticor, on a des gens proches du Parti radical de gauche comme du Rassemblement national ou de Nicolas Dupont-Aignan. Personne n’a d’intérêts convergents. »
Citation :
Le prochain renouvellement de cet agrément, en 2021, inquiète les membres d’Anticor. « Nous sommes fragiles, assure M. Picard. Si demain on veut nous rendre inoffensifs, ce n’est pas très compliqué. » Contrairement à ce qu’affirmait Mme Belloubet, le 15 septembre sur RTL, Anticor ne touche aucune subvention publique. L’association vit de dons (112 402 euros en 2018) et des cotisations de ses membres, qui assurent à peine son existence, l’emploi de deux permanentes et le loyer d’un local à Paris.
Quant à l'agrément, il est déjà dommageable que les services qui instruisent la demande soient sous l'autorité du ministre de la justice alors qu'il y a un conflit d'intérêt. Le fait qu'il se se retiré ne change rien au fait qu'il est toujours le supérieur hiérarchique du service en charge de l'instruction.

Avec des demandes illégales de la part du ministère pour identifier les gros donateurs :
Citation :
Mais le bras de fer s’est cristallisé autour de l’identité des gros donateurs, et surtout de son plus important mécène (on parle de 64 000 euros versés à l’association en 2020), qui souhaitait garder l’anonymat : pour le protéger, Anticor a saisi la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui lui a donné raison, considérant que l’exécutif ne pouvait demander à une association l’identité de ses financiers. La question avait déjà affleuré en 2020 au cours de la commission d’enquête parlementaire sur les obstacles à l’indépendance à la justice, quand le rapporteur Didier Paris avait envisagé, au risque de friser l’abus de pouvoir, de se rendre dans ses locaux afin de vérifier l’identité des donateurs. Mais il avait fait machine arrière. Finalement, le nom du chef d’entreprise en question, Hervé Vinciguerra, un temps proche d’Arnaud Montebourg et dont la fortune est placée dans les paradis fiscaux, a opportunément fuité dans la presse.
Que cette demande soit faite par les membres de l'association, oui. Que cela vienne du ministère, c'est un tentative d'abus de pouvoir assez problématique.

Et l'on voit que même le PM se prend les pieds dans le tapis :
Citation :
Répondant à l’Assemblée en février qu’il vérifierait «les conditions d’impartialité et d’indépendance» d’Anticor, il a d’ores et déjà semé la confusion : si le décret du 12 mars 2014, qui énumère les cinq conditions pour que le sésame soit délivré à une association, indique le «caractère indépendant» de ses activités, il ne mentionne en tout cas nullement le mot «impartialité»…
Au final, on peut lire les mêmes attaques contre Anticor que contre le PNF et étrangement toujours de la part des politiques qui sont mis en cause. Et cette tendance des politiques français de tout bord à chercher à toujours délégitimer les actions en justice et les condamnations qui en résultent parfois est particulièrement problématique. Cela participe de fait à affaiblir nos institutions. Quand Fillon accuse le PNF d'être le cabinet noir de Hollande, on le retrouve ensuite chez Sarkozy qui fait de même. Avec encore dernièrement des attaques contre le PNF alors que Sarkozy était condamné (et donc pas par des magistrats du PNF, mais par des juges indépendants). On le retrouve ici où plutôt que de simplement prendre acte de la décision, certains ne peuvent pas s'empêcher de hurler à l'acharnement judiciaire. Ici c'est pour défendre LREM (en accusant les autres de mauvaise foi). D'autres font de même pour défendre Fillon ou Sarkozy.

Citation :
Publié par Gratiano
Et pour ton exemple, tu dois faire exprès de prendre un exemple pour en faire une généralité ce qu'il ne peut pas être vu que l'on est d'une part sur une des pires erreurs judiciaires de ces dernières années et qui plus dans un cas qui n'a encore une foi rien à voir avec ce que j'explique.
L'exemple permet justement de montrer que ton raisonnement ne tient pas. En considérant que tout pourvoi en cassation dès lors que deux jugement successifs ont débouté le justiciable est de l'acharnement judiciaire, alors il suffit de te montrer un exemple où cela a été utile pour que ton argument ne tienne plus.

En appliquant la même logique que celle que tu défends et en se replaçant dans le contexte de l'époque où l'erreur judiciaire n'était pas évidente, tu aurais donc considéré à l'époque que faire appel après deux jugement successifs le condamnant était une forme d'acharnement judiciaire. Le fait est que mon exemple démontre que dans certains cas le fait de pouvoir faire appel ou se pourvoir en cassation répond à une nécessité réelle. Et qu'en décidant quand cela t'arrange que c'est problématique de se pourvoir en cassation (c'est à dire ici pour défendre Ferrand), j'y vais une logique à géométrie variable.

Citation :
Publié par Gratiano
@gnark lui a parfaitement compris, il ne s'agit de justice dans le cas d'Anticor ou de N. Sarkozy mais d'utilisation abusive de procédures pour arriver à ses fins. Et puisque tu parles de politiques, j'estime que ce que fait Anticor est aussi éminemment politique. Là on est plus dans de la procédure normale.
Le pourvoi en cassation est une procédure absolument normale. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé quand Les républicains se sont pourvus en cassation contre la décision de la cour d'appel de Paris d'accepter Anticor comme partie civile dans le procès bygmalion comme l'a rappelé Silgar. Il est tout à fait possible que la Cour d'appel méconnaisse une règle de droit. Cela n'a rien d'impossible et c'est justement pour cela qu'une autorité suprême, la Cour de Cassation existe. Parler de procédures abusives, c'est sortir du droit et y intégrer un jugement politique/moral. Et c'est très souvent utilisé par les politiques ou leurs défenseurs pour chercher à décrédibiliser les plaignants dans une affaire.

Pour quelqu'un qui défend régulièrement une interprétation purement légaliste du droit, je ne comprends pas trop où tu veux en venir. Soit tu te contentes de critères purement légaux et tu ne peux rien redire à cette situation, soit tu y intègres d'autres éléments, mais du coup ta position sur les autres sujets ne tient plus.

J'arrête là. J'attends de voir ce qu'il en ressortira de la Cour de Cassation.

Dernière modification par Aedean ; 02/04/2021 à 13h19.
@Aedean : Donc j'ai ma réponse. Tu fais exprès de ne pas comprendre. Pourtant @gnark et @Silgar l'ont parfaitement compris, le problème n'est pas la justice que ce que tu fais de la justice. On en a un sublime exemple avec Anticor que tu ne veux pas voir en te réfugiant derrière la procédure pourtant visiblement les exemples ne manquent pas.

Et donc la question reste entière; que cherche réellement Anticor ? Et pour moi la réponse n'est clairement pas la justice.

Et on peut avoir une vision légaliste et pour autant ne pas être aveugle à l'instrumentalisation de cette même justice quand c'est le cas.

On est au moins d'accord sur un point. On verra ce que la Cour de Cassation dira.
Message supprimé par son auteur.
J'ai toujours pensé que Anticor était une émanation du PS, et d'après ce que je lis de vos interventions ça ne fait que renforcer cette impression.



La question avait déjà affleuré en 2020 au cours de la commission d’enquête parlementaire sur les obstacles à l’indépendance à la justice, quand le rapporteur Didier Paris avait envisagé, au risque de friser l’abus de pouvoir, de se rendre dans ses locaux afin de vérifier l’identité des donateurs. Mais il avait fait machine arrière. Finalement, le nom du chef d’entreprise en question, Hervé Vinciguerra, un temps proche d’Arnaud Montebourg et dont la fortune est placée dans les paradis fiscaux, a opportunément fuité dans la presse.


Lulz. Et leur trésorier c'est un proche de Cahuzac?
Citation :
Publié par Tranquil Nirvana
Et t'en sais quoi? C'est ton objectivité légendaire dès qu'on parle de LREM qui t'as soufflé la réponse?
Tu as raison. J'en sais pas grand chose mais les sources fournis par @Silgar me font me poser pas mal de questions. Si tu ajoutes à cela que l'on ne sait qui sont les principaux donateurs, cela rend encore plus suspect la dite association. Cela devient gênant que tu te dis lutter contre le corruption et donc tu ne peux exclure les possibilités de téléguidage. Et dans ce cas, l'association est dévoyée et devient un outil politique.
Message supprimé par son auteur.
Anticor a un statut particulier qui lui permet de déposer plainte dans les cas de corruption. C'est loin d'être un pouvoir anodin.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anticor#Agr%C3%A9ments

Il y a un nombre de soucis très récents (datant principalement de 2020) avec Anticor d'où pas mal de questions.

Un journal comme le Canard dénonce, vend du papier et ensuite c'est à la justice de décider si elle se saisit ou non de l'affaire. On est sur deux choses très différentes.
Message supprimé par son auteur.
Ce qui est intéressant, c'est ça :
Citation :
Le conseil d'administration d'Anticor a vu un tiers de ses membres démissionner en 2020 pour contester ce qu'ils estiment être une « politisation de l'association », ceux-ci souhaitaient modifier les statuts de l'association pour y faire figurer l'interdiction à tout cadre de briguer un mandat électif ou d'avoir un poste à responsabilité dans un parti politique160,161, selon eux l'association ciblerait dans certaines plaintes des municipalités où des responsables locaux de l'association envisageraient de se présenter162. Son président, le magistrat Jean-François Picard, a démissionné pour participer aux élections municipales niçoises162. L'avocate Elise Van Beneden lui succède, elle est par ailleurs actionnaire et administratrice bénévole de la société Blast, fondée par Denis Robert162.

En janvier 2021, Françoise Verchère, ancienne référente locale de l'association, et 8 autres membres assignent en justice l'association pour contester la révocation du précédent conseil d'administration163.
Preuve que tout n'est pas rose en ce moment et ça fait poser pas mal de questions
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Gratiano
Ce qui est intéressant, c'est ça :

Preuve que tout n'est pas rose en ce moment et ça fait poser pas mal de questions
Quand je lis ça je me dis que c'est pas la politisation qui est le problème, c'est un changement d'orientation de celle-ci vers "plus à gauche" ou "plus militant".
Ce qui est en effet opposé aux principes fondateurs.
En termes concrets ça voudrait dire "on reste dans le centrisme", et ça expliquerait en partie la friction avec LREM.
Citation :
Publié par Don Patricio
Quand je lis ça je me dis que c'est pas la politisation qui est le problème, c'est un changement d'orientation de celle-ci vers "plus à gauche" ou "plus militant".
Ce qui est en effet opposé aux principes fondateurs.
En termes concrets ça voudrait dire "on reste dans le centrisme", et ça expliquerait en partie la friction avec LREM.
Politisation tout de même car les démissionnaires voulaient carrément durcir les statuts de l'association en interdisant à un des membres d'avoir un mandat politique local.
C'est pas rien.
Après oui il est possible qu'il y ait eu un changement d'orientation aussi.

@Tranquil_Nirvana: Là est la question, il y a des frictions fortes avec LREM ces derniers temps. C'est qu'il doit y avoir un lien et le cas Ferrand (anecdotique somme toute) n'explique pas tout.
Et pour que ça coince jusqu'à l'agrément, c'est qu'il y a quand même quelque chose. Les retards peuvent ne rien être (un jeu comme je le disais) ou cacher quelque chose d'un peu plus tendu.

On finira par le savoir.
Citation :
Publié par Gratiano
Politisation tout de même car les démissionnaires voulaient carrément durcir les statuts de l'association en interdisant à un des membres d'avoir un mandat politique local.
C'est pas rien.
Bah leurs raisons me paraissent parfaitement légitimes, empêcher les conflits d'intérêt et les magouilles / instrumentalisations qui ne manqueraient pas d'arriver d'une part, ne pas ouvertement politiser l'association au risque de la discréditer d'autre part.
Même si l'association est probablement plus à gauche et plus soutenue par la gauche ça fait partie de son statut fondateur d'avoir une approche non-partisane et d'attaquer la corruption ou qu'elle se trouve. Si elle est trop soupçonnée de favoriser un combat politique elle perd ce caractère essentiel, et effectivement son agrément pourrait à juste titre être questionné.
J'avoue que l'existence de cette association est problématique, à plus d'un titre, y compris pour la justice. En théorie elle ne devrait pas avoir cet agrément, c'est une mission régalienne, et un constat / aveu d'échec qui devrait pousser l'état à intervenir lui-même.

Dans une certaine mesure c'est un problème plus large, l'état se départit sur les associations d'intérêt public de ses défaillances, puis ces associations sont noyautées par tel ou tel camp politique, souvent les plus radicaux et politisés (gauche de la gauche notamment dans le milieu associatif) et leur mission devient floue, se confondant avec les thèmes médiatiques et politiques, avec des "vedettes" et beaucoup de communication, mais évidemment les problèmes et critiques qui vont avec et parfois une dérive assez profonde par rapport à leur but initial.
Au moins Anticor n'est pas subventionnée par l'argent public, ce qui est une excellente chose.

Dernière modification par Don Patricio ; 02/04/2021 à 15h39.
Tiens Rugy vient de perdre son procès en diffamation contre Mediapart.

Rappel de ce qu'il disait à l'époque :
Citation :
"Quand on est attaqué matin, midi et soir, que tous les jours sortent des nouvelles choses qui sont fausses, et bien évidemment, on peut avoir envie de rester chez soi. On peut avoir envie de lâcher prise. Mais je ne le ferai pas, car je suis très en colère quand je lis un article qui prétend que j'occupe un logement social."
Citation :
"Mediapart fonctionne avec de la mauvaise foi et des mensonges", poursuit l'ex-ministre. "La justice jugera des mensonges"
Il n'aura finalement lancé qu'une seule procédure concernant l'article sur son logement social, ce qui est déjà en soi intéressant à savoir.
Citation :
C'est pour le seul article sur ce logement que François de Rugy - redevenu député - avait attaqué Mediapart, dont il avait dénoncé les «méthodes» et le «journalisme de démolition».

François de Rugy poursuivait le journal en ligne en diffamation à l'encontre d'un «citoyen chargé d'un mandat public», mais le tribunal a estimé dans sa décision que l'article en question ne le visait qu'en tant que particulier. La requalification étant exclue en matière de presse, il a relaxé Mediapart, le directeur de la publication Edwy Plenel et l'un des co-auteurs de l'article, Fabrice Arfi, tous deux également visés. «Tout ce qui est écrit est vrai», avait martelé le directeur du journal Edwy Plenel, au cours de l'audience du 11 février à laquelle François de Rugy n'avait lui pas assisté.
Bon, il peut toujours faire appel, voire se pourvoir en cassation si l'appel confirme le premier jugement.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Est-ce que les personnes qui la dirigent sont les mieux à remplir ce rôle ? Ca ne me semble pas déconnant que de se poser la question.
Pour ceux qui veulent se poser la question, il y'a eu une interview récente de la présidente d'Anticor très récemment sur Thinkerview :
https://www.youtube.com/watch?v=rrTH...el=Thinkerview

à 1:07 pour Vinciguerra
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