Il n'y a pas de plein emploi en France.
Actuellement, il doit y avoir plus de 10% de gens sur le carreau.
J'avoue que j'ai pas suivis ça depuis la crise COVID, mais avant ça, du boulot y'en avait pas mal, si t'acceptais de faire des boulots de merdes bien sur.
J'ai passé plus de dix ans en CDD, intérim black au SMIC.
Et ouai, je me suis bougé le cu pour me reconvertir maintenant, je traverse la rue, je suis CSP+.
Mais ouai, mm pour se reconvertir, il faut le pouvoir car là aussi il n'y a pas de la place pour tout le monde.
Bref j'ai eu de la chance.
J'ai aussi été en galère de recherche après mon bac, j'ai aussi fais 7 ans d'intérim, dont quelques mois chez Amazon pour répondre à un mec plus haut (ma meilleurs expérience d'intérimaire d'ailleurs, et c'était pareil pour tout les gens avec qui j'ai bossé la bas, bonne ambiance, respect des règles de sécurité (la seule boite où j'ai vu ça), etc).
Et je me suis reconvertie il y a deux ans dans l'informatique sans aucun problème.
Alors oui c'est un domaine qui recrute à fond depuis quelques années donc c'est pas étonnant, mais c'était pas mon seule choix de reconversion et j'ai vu tout un tas de formation, d'alternance, dans pleins de domaine différent qui recherchais du monde.
Et tout ça sans le bac.
Ah et pendant ces années d'intérim j'ai rarement été au SMIC, avec les primes j'étais bien payé perso.
Et la notion de mérite dans tout ça est surfait, c'est juste une question d offre et de demande.
Ah ça, je dis pas le contraire...
Tu ne veux pas qu'on te prenne de haut, mais toi-même tu prends de haut les gens qui ne trouvent pas de travail en affirmant naivement : "tu as perdu ton travail ben trouves toi en un autre". On est pas aux USA ici, tu ne trouves pas un emploi à la volée aussi facilement que là-bas.
Tu dois habiter hors du territoire français, je ne vois pas d'autre explication pour être autant déconnecté de la réalité.
J'ai jamais dis que c'était facile et que tu pouvais trouver du boulot en un jour..
Je dis juste que si une entreprise n'a pas besoin de toi, je vois pas pourquoi elle te garderais.
Alors oui ça peut être chiant, mais on a assez d'aide en France pour que ce soit pas trop un problème (sauf cas particulier).
On peux bien prendre les fonctionnaires pour exemple (toujours eux
), j'ai déjà travailler avec des fonctionnaires... Bah le cliché est bien réel.
Je dis pas qu'ils foutent tous rien, mais y'en a pas mal quand même.
Et ça me fait chier que ces gens soit protégé.
Le coût du travail en France pour les entreprises, ajouté à l'extrême mondialisation de l'économie fait qu'aujourd'hui il est difficile de trouver un emploi sauf dans certains secteurs.
Mais il y a beaucoup d'autres paramètres, comme la dévaluation du diplôme depuis que les masters sont donnés à "tout le monde". De plus en plus de jeunes sortent avec des masters et ils se font concurrence entre eux, et d'autres sortent avec des masters qui ne servent à rien.
En marketing je suis effaré de voir le nombre de gens sortant chaque année avec des masters ; par rapport aux nombre d'emplois proposés c'est bien trop élevé ; à l'inverse, il y a une pénurie de gens dans le secteur de l'analyse financière ou l'informatique en général, donc le ministère de l'éducation ne fait pas son travail pour essayer d'expliquer la situation aux étudiants et les rediriger vers des secteurs d'avenir.
De plus le monde professionnel est de plus en plus exigeant pour embaucher ; on a connu le syndrome de la boite de nuit "désolé vous ne pouvez pas entrer, vous n'êtes pas habitué", et bien dans le monde du travail c'est pareil : "désolé tu n'as pas d'expérience donc tu ne peux pas entrer", oui mais comment obtenir cette expérience si personne ne te donne ta chance alors même que tu as fait une formation solide pour justement pouvoir commencer ?
Alors oui, hors période covid, tu trouves un emploi du jour au lendemain : ton 15h hebdomadaire au macdo, ou ton intérim sur les chantiers et dans le batiment. Mais pour moi ces emplois ne doivent pas être occupés par des gens ayant fait des hautes études ; car tout le monde dans cette société a le droit à une place, et donc ceux qui n'ont pas fait d'études ont aussi le droit d'avoir un emploi nécessitant moins d'études ou juste une formation sur place, et donc une vie digne.
Donc tu vois la question n'est pas si facile. Est-ce qu'un diplômé en commerce qui ne trouve pas d'emploi, doit prendre la place de quelqu'un qui n'a pas fait d'études dans un emploi n'en requiérant pas ?
Donc la faute c'est l'Etat et tous les politiques qui sont au pouvoir depuis 40 ans : ils n'ont pas fait le travail de fond et le diagnostic nécessaire pour évaluer de quoi le pays aurait besoin dans les prochaines années : aujourd'hui on cherche des développeurs, on cherche des analystes financiers, on cherche du personnel dans la santé (alors qu'on a recadré je ne sais combien de prétendants à devenir médecins pour une histoire d'un demi-point sur 20), on cherche des maçons, plombiers, électriciens et j'en passe.
Mais les gouvernements successifs sont aveugles, il n'y a aucune synergie entre le ministère de l'éducation et celui du travail, les étudiants sont amenés à faire les études qu'ils veulent sans considération réelle du marché de l'emploi, sans anticipation. Et donc on se retrouve avec une armée de "sur-diplômés", et les entreprises, face aux nombres de candidatures supérieures à leur nombre d'offres d'emploi, se permettent de sous-payer et de mettre d'énormes barrières à l'embauche en "triant".
Ca c'était pour les jeunes arrivant sur le marché du travail. Tu ajoutes à ça les "carrières brisées", de gens qui ont entre 30 et 50 ans, et qui du fait de l'extrême mondialisation de l'économie libérale, ont vu leur métier disparaitre tout simplement. Ils doivent maintenant tenter de se reconvertir ce qui est difficile en plein milieu d'une vie.
Bien sûr il ne faut pas être "défaitiste", il y a beaucoup d'opportunités en France : informatique etc je les ai cités avant, mais il faut faire l'effort de se former, et réussir à obtenir son premier emploi, ce qui n'est PAS facile.
Oui je suis d'accord avec toi.
Mais c'est un autre débat que ce dont on parlait.