On a un problème : l’insécurité des femmes dans l’espace public. A-t-on des solutions ? Oui ou non.
On peut également parler de l’insécurité des hommes dans l’espace public, je suis sûr qu’on peut aussi trouver des solutions, mais les deux problématiques ne s’annulent pas entre elles.
On a deux problèmes du coup, et ils se recoupent.
Si les motivations des deux problèmes sont effectivement différentes et que la différenciation par le contexte du délit est pertinente dans le cas des agressions physiques, elle ne le l'est pas, du moins pas aussi clairement, dans le cas des agressions sexuelles.
Et quoiqu'il en soit, la sécurisation de l'espace public ne doit pas se faire au détriment de la moitié de la population. L'écart statistique entre les victimes hommes et les victimes femmes est très majoritairement dû à l'écrasante majorité des femmes victimes d'agression sexuelle, mais ça s'explique par le problème de déclaration des actes par les hommes victimes ainsi que le fait que la majorité de la population est hétérosexuelle et que les hommes sont en moyenne plus forts que les femmes. Du coup, forcément, même en partant du principe que y'a autant de timbrées que de timbrés prêts à contraindre un random inconnu dans la rue à des actes sexuels (ce qui est très certainement vrai), un timbré va pouvoir le faire à l'occasion d'une pulsion, quand la timbrée va devoir anticiper le truc pour compenser la différence de force physique, ou sélectionner la victime avec beaucoup plus de contraintes. Mécaniquement, ça réduit la quantité de passages à l'acte de manière dissymétrique. Les femmes sont plus victimes d'agressions sexuelles parce qu'elles sont des femmes
ET que les agresseurs sont majoritairement des hommes hétérosexuels
ET que le dimorphisme sexuel chez l'être humain est à l'avantage des hommes dans une confrontation homme/femme, pas uniquement parce qu'elles sont des femmes. C'est simpliste, réducteur et largement incomplet et ça ne peut mener qu'à des solutions bancales (un problème mal identifié...).
Bref, si c'est intéressant de s'interroger sur les disparités sexuelles parmi les victimes des incivilités et agressions hors ménage pour cibler des campagnes de prévention, par exemple, ça n'invalide pas que la réponse policière, judiciaire et pénale doit être aveugle au sexe de la victime, sinon c'est de la discrimination.
Après, pour autant que je sache, la loi interdit d'insulter les gens gratuitement dans la rue sans spécifier le sexe de la victime, donc j'avoue que je ne vois pas bien le problème. Les droits, en l'occurrence le droit d'utiliser l'espace public sans être insulté par un inconnu juste parce que ça lui pète, qu'il est bourré ou sous crack, sont garantis légalement aussi bien pour les femmes que pour les hommes. T'as pas le droit, aujourd'hui, en France, d'aborder un mec dans la rue et de lui dire qu'il a un joli petit cul et que tu testerais volontiers l'adéquation de son sphincter avec ton lot de courgettes toutes fraîches.