Je me réfère juste aux propos qu'ils tiennent. Et je parle bien là des partisans. Pas de cadres du parti, dont le discours sera plus ordonné, nécessairement. Sauf un noyau dur qu'il m'est bien impossible de quantifier en proportion mais que j'estime être peu représentatif de la vague marine qu'on a pu avoir à l'occasion, beaucoup sont emportés vers les extrêmes par désenchantement et révolte. Que ce soient à l'encontre des partis dit "traditionnels", ou du système à l'apparence monolithique et écrasante qu'ils représentent, bien loin du propos et de la colère qui semble éminemment plus humaine. Et donc plus proche, plus à l'écoute. Autant la remise en cause du système m'apparaît légitime, autant je ne pense pas que les "Églises" qui en font le prêche soient, ni d'un bord ni de l'autre, plus louables que ce qu'elles disent combattre, bien malheureusement. C'est cela, pour moi, être perdu. Et quelque part un peu fou... puisque, si l'on se réfère à la folie selon Einstein, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. Or, n'est-ce pas de la folie donc, que de faire confiance aux extrêmes par dépit d'avoir vu celle-ci trahie par les autres? L'électoralisme est partout, et la confiance nulle part. Tout n'est jamais bon qu'à servir des desseins personnels ou inavoués au grand jour. Être donc au Rassemblement National par rejet convaincu d'être enfin dans le vrai, c'est une forme de folie. Tout comme à l'opposé le faire en croyant les propos de Mélenchon sur sa quête d'un nouveau régime... De la folie, ou de la candeur, dans les deux cas. Les seuls qui ne la partagent pas sont ceux arguant qu'il y a matière à transformer le processus politique par un choc. C'est une conviction qui se défend, mais pour ma part, comme je le disais, je n'en suis pas du tout convaincu.
En politique, il n'y a qu'une seule vérité, c'est que celle énoncée n'engage que ceux qui veulent bien y croire.
|