[POGNAX] Sujets autour du racisme et des discriminations en raison d'une orientation de la personne

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Publié par Borh
Ma sœur a enseigné pendant 1 an à l'UCLA il y a une dizaine d'années et elle avait du subir les réprimandes en racisme parce qu'elle avait collé une mauvaise note à un étudiant noir pour un devoir où il avait rendu copie blanche et qui venait jamais en cours. L'étudiant était rentré à l'UCLA parce qu'il était bon en basket.

Elle avait du s'excuser. Elle est très de gauche et elle s'est excusée de bonne foi. Elle dit même que cet épisode lui a fait comprendre le problème.
Je crois que forcer les gens à s'excuser, c'est très important car il y a un mécanisme d'auto suggestion très fort.
Non mais là c'est combo. Il y a aussi cette connerie américaine de pouvoir entrer dans des universités prestigieuses car on est bon en sport...
Je suppose que les stars des équipes universitaires des sports populaires profitent de bcp de facilités.
@image d'Épinal Nada Surf I'm quarterback, I'm popular
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Publié par Ex-voto
Non ce n'est pas la même chose.
On n'a pas la main sur ce que l'on est.
Par contre, chacun peut décider de se syndiquer à la CGT.
Mais on est quoi?
J'ai mentionné Init tout a l'heure car une auteur se plaignait que seuls les Inuits peuvent écrire des bouquins sur les Inuits.
C'est quoi un Inuit? Quelqu'un éduqué par des Inuits? Quelqu'un avec une certaine morphologie? Avec certains gênes? Avec un certain pourcentage d’ancêtres Inuit? La règle des 1%? Et pourquoi pas quelqu'un qui s'auto identifie comme Inuit?
Cette personne, sous un enrobage plus au moins sincère, veut juste avoir du taf. Et la meilleure façon, c'est de virer la compétition...

Si je me sens Francais, sans la moindre goutte de sang et que je prend la nationalité, suis je de "race" française?
C'est quoi ma race et celle de mes enfants quand on est un mélange de blanc basané jaune, de culture franco anglo levantine?

Les racistes de droite et de gauche sont vomitifs a vouloir mettre les gens dans des cases, et ensuite exiger des monopoles liés a ces cases sans justification scientifique et des justifications morales extrêmement nauséabondes.
Le monde des racistes de droite ou de gauche, moi et mes gosses on finit au four crématoire car le métissage est le plus grand cauchemar de ces gens, car ca casse toutes les belles barrières qu'ils érigent.
Je ne sais pas te donner la définition de ce qu'est un Inuit.
Mais il y a des gens qui sont Inuit et d'autres qui ne le sont pas.
Cette assertion suffit pour que je fasse ma réponse précédente.
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Publié par Ex-voto
Non mais là c'est combo. Il y a aussi cette connerie américaine de pouvoir entrer dans des universités prestigieuses car on est bon en sport...
Je suppose que les stars des équipes universitaires des sports populaires profitent de bcp de facilités.
@image d'Épinal Nada Surf I'm quarterback, I'm popular
Faut aussi prendre en compte les caricatures, et le rejet des personnes admises : les gros cons de sportifs violents. Les "lads" britanniques, les "jocks" américains / canadiens.
Au delà de la question des discriminations racistes, est-ce que mette une mauvaise note est adapté ? Je pense que oui, mais faut gérer l'accueil.
Enfin, je défend le diable la Californie a le plus grand nombre de dispositifs sexistes et racistes d'après ce que j'ai vu.
Malgré le fait que l'Etat n'ait pas la droit de faire de la discrimination positive, et qu'ils n'ont pas obtenus le droit durant le vote il y a quelque mois, ils font leur soupe interne.
Citation :
Publié par Ex-voto
Je ne sais pas te donner la définition de ce qu'est un Inuit.
Mais il y a des gens qui sont Inuit et d'autres qui ne le sont pas.
Non, car dire que des gens sont Inuits et pas d'autres suppose une limite claire, précise et universelle. Que tu soit incapable de la donner, soit, on est pas tous spécialisé dans tous les domaines.
Mais je doute fortement qu'on puisse me donner une définition universelle et claire de ce qu'est un Inuit, un Français, un black, un maghrébin, un asiatique, un coréen, un arabe, etc...
Citation :
Publié par Ex-voto
Non mais là c'est combo. Il y a aussi cette connerie américaine de pouvoir entrer dans des universités prestigieuses car on est bon en sport...
Je suppose que les stars des équipes universitaires des sports populaires profitent de bcp de facilités.
@image d'Épinal Nada Surf I'm quarterback, I'm popular
Le classement NCAA est très important pour le prestige des universités américaines.
Et la promesse d'un bon diplôme est un argument pour attirer les bons sportifs.
Si les sportifs se font saquer, ils viendront pas.

Le truc, c'est que plutôt que d'expliquer ça aux profs, que dans l'intérêt du prestige de l'université, il faut être indulgent, ils préfèrent invoquer le racisme.

Par contre je sais pas trop comment ça se passe pour les sportifs blancs. Est-ce que eux sont obligés de bosser leurs devoirs ?
Citation :
Publié par Borh

Ce qui différencie principalement les "antiracistes" racialistes des racistes traditionnels d'ED, c'est qu'ils ne hiérarchisent pas les races de la même façon.
Pour les uns, le blanc c'est le pire, pour les autres c'est le meilleur.
Ce n'est pas plutôt que pour les uns, la race est un fait social alors que pour les autres il est un fait "naturel" ?
Citation :
Publié par Hadrien
Ce n'est pas plutôt que pour les uns, la race est un fait social alors que pour les autres il est un fait "naturel" ?
Pour Renaud Camus non et il est classé à l'extrême droite.
Dans son bouquin sur le mot race (je l'ai pas lu, mais j'ai lu un résumé), comme les antiracistes racialistes, il ne nie pas l'absence de réalité biologique des races, mais considère qu'elles ont une réalité tout court.
Pour eux tous, la biologie, on s'en fout.
Citation :
Publié par Borh
Le racisé c'est l'individu, la race la catégorie où on classe l'individu. Les 2 notions sont associées.

Pour écouter les promoteurs de la notion de racisation, ils parlent de races aussi.

Rokhaya Diallo introduit toujours son podcast en disant "ici on parle de race sans tabou"

Ce qui différencie principalement les "antiracistes" racialistes des racistes traditionnels d'ED, c'est qu'ils ne hiérarchisent pas les races de la même façon.
Pour les uns, le blanc c'est le pire, pour les autres c'est le meilleur.
+1

Avec une nuance, les gens utilisent racialiste pour se différencier, pour dire ne nous mélanger pas avec l'ED qui sont eux racistes. Tout cela parce qu'il manipule le même concept avec des fins différentes et encore cela se discute. (La citation de Bernard Maro dans le lien en dessous :
« [avec] « les mêmes obsessions identitaires qu'à l'extrême droite : pureté de la race avec une opposition aux mariages mixtes et au métissage […], anti-universalisme avec un refus de la convergence des luttes (féminisme, anticapitalisme, LGBT) […], soutien au machisme et sexisme religieux […], homophobie […], religion « d'origine » en tant que ciment commun au groupe […], l'islam étant une libération […], seule alternative possible être musulman ou être français […], antisémitisme au nom d'un antisionisme radical. » ).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Racial...m%C3%A9prisant.

Pour moi c'est la même chose, ils sont racistes vu qu'ils classes les gens du fait d'une pseudo existence de sous races à la race humaine. Personnellement, la race humaine est une et uniquement une.
Gné ? Espèce humaine pas race humaine.

Citation :
Publié par Borh
Pour Renaud Camus non et il est classé à l'extrême droite.
Dans son bouquin sur le mot race (je l'ai pas lu, mais j'ai lu un résumé), comme les antiracistes racialistes, il ne nie pas l'absence de réalité biologique des races, mais considère qu'elles ont une réalité tout court.
Pour eux tous, la biologie, on s'en fout.
C'est vrai pour une partie de l'extrême droite. Le virage du FN concernant l'essentialisation des différences en la déportant de la sphère biologique à la sphère culturello-territoriale à été amorcée au milieu des années 90 sous l'influence du très à droite club de l'Horloge (à droite pas uniquement à l'extrême droite). Ceci dit, la mutation de forme n'entraîne pas une mutation de fond sur la pensée de l'extrême droite et de la droite - qui était tiraillée à l'époque mais de manière minoritaire par ces essentialismes. A l'extrême droite, schématiquement, on est quand même sur une irréductibilité des différences qui débouchent sur une incompatibilité quasiment ontologique des cultures. La substitution est de surface parce que le but premier est de clamer cette incompatibilité et d'affirmer l'existence de hiérarchies.

Le discours racialiste est beaucoup plus compliqué à catégoriser, puisque l'on a surtout des discours de personnes médiatiques dont les à peu près sont plutôt la marque de fabrique. A peu près dans le sens peu nuancé ni très pertinent. Si il y a une parenté ce serait la notion de fierté (dans ces discours) identitaire. Là encore, vu comme irréductible (à l'individu cette fois) et non-substituable. Au delà des apories de ces discours, il y a tout de même un vide qu'il cherche à combler et ce vide c'est celui de l'universalisme(1) jugé comme trop uniformisant.

(1) et contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a pas UNE conception de l'universalisme, mais plusieurs. Mais celle qui est retenue dans le débat actuel est la résultante de consensus droite/gauche qui la fige sur un socle minimal. L'issue, en France, est sur ce débat.

Dernière modification par Hadrien ; 18/02/2021 à 12h49. Motif: Auto-fusion
La France est color-blind pour les américains et ils détestent ça. Pour eux, c'est anormal et ça cache forcément un loup. Il y a pas mal d'article là dessus. Ils oublient juste que la ségrégation chez nous, ça n'a pas existe et que l'esclavage en métropole est interdite depuis le 14e siècle. De fait, il n'y a pas eu d'esclavage en France continentale. Ils peuvent dormir tranquille à cause/grâce ( faites votre choix ) aux néo-raciste de gauche important sur nos réseaux sociaux la vision racialiste américaine, ça évolue. Bon cela permet aux racistes à l'ancienne de dire " vous voyez, nous avions raison même la gauche le dis ".

Les américains ont aussi énormément de mal à comprendre que les noirs en France proviennent d'horizon totalement différents et que si les afro-américains peuvent s'identifier dans un discours commun, c'est pas le cas en France.
Citation :
Publié par HuPi
Les américains ont aussi énormément de mal à comprendre que les noirs en France proviennent d'horizon totalement différents et que si les afro-américains peuvent s'identifier dans un discours commun, c'est pas le cas en France.
ça, cette idée commence à faire son chemin de l'autre côté des USA : les migrants africains là-bas sont issus de la bourgeoisie voire de la haute bourgeoisie africaine et réussissent plutôt bien aux USA (en moyenne), nettement plus que les afro-américains eux-mêmes.
Tout individu doté d'un cerveau en état de marche devrait se dire "mais alors, c'est pas le racisme systémique, si ça se trouve c'est le capitalisme US qui est brutalement défavorable aux pauvres !", mais ce genre de réflexion ne sera pas très populaire chez les étudiants et les enseignants des études décoloniales de l'Ivy League...
C'est aussi du racisme systémique. Si les afro-américains n'arrivent pas à se hausser socialement, c'est parce que tout est fait depuis leur naissance pour qu'ils ne le puissent pas. Si le capitalisme bénéficie aux blancs mais pas aux noirs, il ne peut pas être 100% responsable.

Si les immigrants réussissent bien, c'est parce qu'ils n'ont pas été confrontés à ces problèmes, et aussi parce que le système d'immigration les favorise, créant un filtre artificiel.
Il y a peut être des études qui comparent l'intégration de différentes immigrations, d'Afrique, d'Europe et d'Asie, par exemple. A niveau d'instruction équivalent entre ces groupes, quel est le niveau d'intégration et le succès de chacun de ces types d'immigration ?

Quant à la notion de racisme systémique, si l'on veut la réfuter en déclarant que les lois ne sont plus ségrégationnistes, peut être qu'une étude de l'évolution de la condition des noirs américains depuis la fin de de la ségrégation pourrait permettre de voir si le fait d'édicter des lois a un effet immédiat ou au contraire prend du temps et qu'il subsiste des traces.
Citation :
Publié par Zangdar MortPartout
C'est aussi du racisme systémique. Si les afro-américains n'arrivent pas à se hausser socialement, c'est parce que tout est fait depuis leur naissance pour qu'ils ne le puissent pas. Si le capitalisme bénéficie aux blancs mais pas aux noirs, il ne peut pas être 100% responsable.
Suffit d'aller dans les trailers parks des Appalaches pour voir à quel point le capitalisme réussit aux blancs...

La vraie fracture aux USA, c'est entre ceux qui sont nés pauvres et les autres, quelle que soit leur couleur de peau. Mais c'est plus facile de parler de racisme que de remettre en cause le capitalisme et la religion.
Citation :
Publié par Zangdar MortPartout
C'est aussi du racisme systémique. Si les afro-américains n'arrivent pas à se hausser socialement, c'est parce que tout est fait depuis leur naissance pour qu'ils ne le puissent pas. Si le capitalisme bénéficie aux blancs mais pas aux noirs, il ne peut pas être 100% responsable.

Si les immigrants réussissent bien, c'est parce qu'ils n'ont pas été confrontés à ces problèmes, et aussi parce que le système d'immigration les favorise, créant un filtre artificiel.
Il y quand même une certaine inversion des ordres de grandeurs en parlent de '' racisme systémique ''.

Cette formulation implique que le plus gros problème c'est le racisme, et qu'il a trouvé des relais d'actions dans le '' système ''.

Alors que la réalité c'est plus que le '' système '' est problématique, et que le racisme a su s'insérer dedans.

Ça donne un ordre de cible à combattre différent, et explique à mon sens beaucoup de problème quant à l'acceptation par le public de ces thèses :

Expliquer à la classe moyenne en chute libre que le problème c'est le racisme du système, ça n'a pas grand sens et ça provoque un rejet vis à vis des soit disant '' dominant '' qui ne se sentent pas comme tel.

Alors qu'expliquer que le souci c'est l'appauvrissement de la population provoqué par un système qui encourage les concentrations, et que certains ont double peine à cause du racisme, ça me paraît déjà plus audible.
Citation :
Publié par Zangdar MortPartout
Si les afro-américains n'arrivent pas à se hausser socialement, c'est parce que tout est fait depuis leur naissance pour qu'ils ne le puissent pas. Si le capitalisme bénéficie aux blancs mais pas aux noirs, il ne peut pas être 100% responsable.
Le capitalisme ne bénéficie ni aux "blancs" ni aux "noirs". Il bénéficie uniquement à la grande bourgeoisie qui en tient les rênes (grands patrons, actionnaires, institutions financières, etc.), ainsi qu'aux gouvernants qui sont leur objet politique.

Le prolo afro-américain a bien plus de points et d'intérêts en commun avec le prolo blanc qu'avec un rappeur-black multimillionnaire.
Je pense aussi que leur réussite c'est parce qu'ils n'ont pas le passif des noirs américains. Je veux dire par là que quand tu débarques dans un nouveau pays tu n'as pas le vécu et donc les barrières invisible que tu te mets quand tu as vécu là toute ta vie et qu'on t'a répété que tu ne pourrais pas réussir, que tes parents te disent de vivre dans la peur, que le "système" te faire senti comme si tu n'étais pas vraiment chez toi etc...
Et puis autre facteur déterminant, l'argent. C'est plus facile à mon avis pour un émigré issue de la classe supérieur ou haute bourgeoisie, qui a les moyens de lancer son activité, que pour le noir américain qui est issu d'une famille qui depuis des générations est resté bloqué en bas de l'échelle.

Bref le fond du problème plus encore que le racisme (même si ça explique en partie la situation) c'est que le système n'est pas favorable au pauvres. Or pour des raisons historiques, ils se trouvent que les noirs américains sont sur-représenté dans cette catégorie. Donc pas étonnant qu'au final un riche venu d'un pays d'Afrique ou disons un africain qui aurait l'équivalent en bien d'un américain de la classe moyenne, s'en sort mieux que l'afro américain pauvre et dont la famille est dans cette situation depuis plusieurs génération.
Or statistiquement, on doit être à des niveaux très bas de taux de gens passant du statut pauvre à classe moyenne. Et ça indépendamment du sujet du racisme.


Citation :
Le prolo afro-américain a bien plus de points et d'intérêts en commun avec le prolo blanc qu'avec un rappeur-black multimillionnaire.
Tout à fait. Et c'est d'autant plus vrai si on prendre un afro américain pauvre et un blanc pauvre. Les 2 sont dans la même merde, et donc faut pas venir pleurer ensuite de voir ces blancs pauvres voter pour les pire, si la gauche américain leur explique que le problème c'est le racisme. Non, le vrai problème c'est tous ces gens pauvres, que le système écrase. Indépendamment de leur couleur ou religion.
En plus on fera plus contre le racisme à aider tout le monde à s'en sortir qu'à mettre une étiquette oppresseur sur les uns, et victime sur les autres, alors qu'ils vivent bien la même situation, à savoir vivre avec la peur de ne pas pouvoir payer le loyer, ou devoir choisir entre manger ou se soigner.

Dernière modification par Thesith ; 18/02/2021 à 18h12.
Citation :
Publié par Hadrien
Il y a peut être des études qui comparent l'intégration de différentes immigrations, d'Afrique, d'Europe et d'Asie, par exemple. A niveau d'instruction équivalent entre ces groupes, quel est le niveau d'intégration et le succès de chacun de ces types d'immigration ?
Et oui, c'est l'énorme trou dans la raquette de la logique qui consiste à accuser le racisme systémique, mais il ne faut pas trop parler de la réussite globale de l'immigration asiatique qui a le mauvais gout de montrer qu'il est tout à fait possible pour des immigrés et des enfants d'immigrés de réussir dans les pays occidentaux.
Citation :
Publié par Attel Malagate
Et oui, c'est l'énorme trou dans la raquette de la logique qui consiste à accuser le racisme systémique, mais il ne faut pas trop parler de la réussite globale de l'immigration asiatique qui a le mauvais gout de montrer qu'il est tout à fait possible pour des immigrés et des enfants d'immigrés de réussir dans les pays occidentaux.
Tout à fait. Car le racisme s'exprime toujours de manière identique et avec la même intensité quelle que soit la population qu'il cible, c'est bien connu.

Citation :
Publié par Aloïsius
Suffit d'aller dans les trailers parks des Appalaches pour voir à quel point le capitalisme réussit aux blancs...

La vraie fracture aux USA, c'est entre ceux qui sont nés pauvres et les autres, quelle que soit leur couleur de peau. Mais c'est plus facile de parler de racisme que de remettre en cause le capitalisme et la religion.
En fait je crois que personne n'a jamais prétendu que le racisme était la seule oppression qui faisait que certains groupes racisés réussissent en moyenne moins bien socialement (d'ailleurs la quasi intégralité des mouvements anti-racistes sont également anti-capitalistes, y compris historiquement, comme MLK). C'est d'ailleurs pour ça que c'est débile de dire que le racisme systémique n'existe pas "parce qu'il y a des noirs riches" ou "parce qu'il y a des blancs pauvres", les comparaisons doivent se faire à minima toutes choses étant égales par ailleurs. Si de multiples expériences montrent qu'à CV égal avec photo, les personnes perçues comme "noires" sont moins souvent sélectionnées pour un entretien que les personnes qui ne le sont pas, ou qu'à vêtements égaux, les personnes perçues comme "arabes" subissent plus souvent des contrôles d'identité, le capitalisme/la classe sociale seul échoue à expliquer cette différence.

Dernière modification par Crevard Ingenieux ; 18/02/2021 à 18h44.
Citation :
Publié par Attel Malagate
Et oui, c'est l'énorme trou dans la raquette de la logique qui consiste à accuser le racisme systémique, mais il ne faut pas trop parler de la réussite globale de l'immigration asiatique qui a le mauvais gout de montrer qu'il est tout à fait possible pour des immigrés et des enfants d'immigrés de réussir dans les pays occidentaux.
Le racisme systémique est une hypothèse qui n'est pas forcément indigente : un système raciste (ségrégation raciale) ne mute pas du jour au lendemain en une utopie sans racisme. Le besoin de faire la part entre ce qu'il subsiste et ce qui a fini par évoluer est crucial pour comprendre comment des inégalités - par exemple- peuvent être réduites. Ensuite, travailler avec une hypothèse n'implique pas que l'hypothèse est vérifiée ni qu'elle est invalide parce que employée par la mauvaise école de pensée, mais permet d'avancer. Evidemment réfuter cette hypothèse sous prétexte que les inégalités doivent exister est une autre histoire.

Pour revenir à mon exemple de comparaisons, le but n'est pas tant d'invalider ou de valider cette hypothèse, mais de la tester au premier ordre. En gros. Mais en gros, cela ne veut pas dire que le racisme n'existe pas envers les asiatiques par exemple - préjugés mélioratifs qui ont aussi des effets pernicieux(1). Il y a beaucoup de choses à vérifier et un esprit critique ne peut faire l'impasse sur toutes les interactions qui sont en oeuvre. Ni celles du présent, ni résiduelles du passé d'ailleurs.

Je n'ai pas la prétention de trancher des débats de recherche, de prendre parti pour une école ou une autre. J'émets juste une interrogation à la mesure des "réfutations" que l'on se jette à la figure ici. Ne nous leurrons pas : nous n'avancerons pas d'un iota à nous dire nos opinions. On aura juste le plaisir de nous découvrir pas d'accord. C'est mignon et rigolo. Parfois.

(1) un exemple très simple de comment peut être vécu le racisme "positif" dont "bénéficie" la "communauté" asiatique en région parisienne et de ses liens avec le passé colonial français : https://asialyst.com/fr/2021/02/16/p...civd-19-chine/
Citation :
Publié par Crevard Ingenieux
En fait je crois que personne n'a jamais prétendu que le racisme était la seule oppression qui faisait que certains groupes racisés réussissent en moyenne moins bien socialement (d'ailleurs la quasi intégralité des mouvements anti-racistes sont également anti-capitalistes, y compris historiquement, comme MLK).
D'où ce que je disais plus haut sur le problème de ce qui est audible par le grand public.

Le fait est que dans la communication quotidienne l'aspect anti-capitaliste à quasiment disparu au profit des axes anti-racistes, et au vu de la réception de ces propositions par une large part de la population, on peut admettre que c'est une erreur en terme de communication.

Une fois de plus, la simple expression '' racisme systémique '' sous entend que le premier est plus lourd/important/englobant que le second alors même que la dynamique est inverse.

Si le but c'est d'espérer que le quidam devienne spécialiste de ces questions pour avancer, c'est voué à l'échec.
Citation :
Publié par Kedaïn
D'où ce que je disais plus haut sur le problème de ce qui est audible par le grand public.

Le fait est que dans la communication quotidienne l'aspect anti-capitaliste à quasiment disparu au profit des axes anti-racistes, et au vu de la réception de ces propositions par une large part de la population, on peut admettre que c'est une erreur en terme de communication.

Une fois de plus, la simple expression '' racisme systémique '' sous entend que le premier est plus lourd/important/englobant que le second alors même que la dynamique est inverse.

Si le but c'est d'espérer que le quidam devienne spécialiste de ces questions pour avancer, c'est voué à l'échec.
Je suis de manière générale d'accord pour dire qu'en terme de communication, la gauche (elle aussi en général, du centre gauche à l'extrême-gauche) est nulle de chez nulle. Maintenant, histoire de nuancer (et pas contredire !) un brin : ce n'est pas évident de mettre en avant les revendications et idéologies anti-capitalistes de ton mouvement anti-raciste quand 1/ les médias ne se concentrent que sur les figures les plus extrêmes et grotesques pour ridiculiser les mouvements de ce type alors même qu'elles ne sont pas représentatives, 2/ les médias ne retiennent de tes revendications que celles qui portent sur le racisme (ou le féminisme, ou le genre, etc) , 3/ l'existence du racisme est jusqu'à niée dans les médias de grande audience, sans même parler de racisme systémique, là où les oppressions du capitalisme sont relativement bien connues et admises (et en générale peu contestées, via le matraquage permanent d'arguments de type TINA), obligeant par là à se focaliser sur le premier vu que les bases ne sont pas même acquises.
Citation :
Publié par Kedaïn
Le fait est que dans la communication quotidienne l'aspect anti-capitaliste à quasiment disparu au profit des axes anti-racistes, et au vu de la réception de ces propositions par une large part de la population, on peut admettre que c'est une erreur en terme de communication.

Une fois de plus, la simple expression '' racisme systémique '' sous entend que le premier est plus lourd/important/englobant que le second alors même que la dynamique est inverse.
Le problème est que dans la réalité, la question du racisme et celle sociale ("lutte des classes" pour les nostalgiques) ne se recouvrent qu'en partie. Par exemple le propriétaire qui refuse une location à un noir parce qu'il est noir, on est dans une logique qui n'a rien à voir avec le niveau de vie. Et plus le temps passe, plus on se rend compte qu'elles diffèrent, ce que montrent bien les études intersectionnelles : les immigrées sont nettement moins victimes de racisme que les immigrés ; à diplôme égal, les stéréotypes restent forts (l'asiatique est travailleur, le noir fainéant).

Doit-on continuer à faire semblant que la logique économique prime ? Non. Les études sur les ouvrières immigrées au XIXe siècle ont montré qu'il y avait des logiques qu'on avait mal évaluées dans les grandes sommes du début XXe sur "l'ouvrier au XIXe siècle". Aux EU, on se rend compte qu'il y avait dès le début du XXe siècle une petite bourgeoisie commerçante noire, très prospère, et qu'au lieu de participer à l'émancipation des noirs, elle a été une source de ressentiment pour leurs voisins blancs (massacre de Tulsa).

Si la gauche a abandonné largement son ancienne vision "marxiste", c'est d'abord parce qu'elle n'était plus vraiment crédible. Et le phénomène n'est pas propre à l'occident. Elle se retrouve en Afrique, en Amérique du Sud (Morales était de gauche mais aussi d'origine indienne).,
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