[POGNAX][débats variés] La culture de l'annulation

Fil fermé
Partager Rechercher
Citation :
Publié par Mangemouton
Les interventions d'Aloïsius illustrent ainsi très bien l'inversion totale des normes et principes que produisent la consommation de la propagande réactionnaire. Le fait de dénoncer des clichés sexistes au sein de production culturelles est mis sur un plan d'égalité avec le fait de torturer et tuer (c'est ça l'inquisition pas écrire 8 lignes sur un forum).
Mec, à un moment faut que tu réalises qu'avoir compris deux trois trucs c'est bien, mais que se limiter à ça c'est inutile : l'étape d'après, c'est de convaincre, de rassembler, d'obtenir des changements. Être seul à avoir raison c'est trippant pour l'ego mais en pratique ça ne sert absolument à rien.
Et convaincre, ça demande d'être un poil consensuel et surtout de savoir identifier qui est un troll qui est juste là pour s'amuser et te fait perdre ton temps, et qui est là pour discuter.
Typiquement, Aloïsius c'est quelqu'un d'intelligent, d'humaniste, et de critique. C'est sans doute ce qu'on peut avoir de plus proche d'un allié. Si même lui tu le traites comme un adversaire, tu vas les trouver où tes soutiens ? Tu penses vraiment que t'as tellement de monde derrière toi que tu peux te permettre de te fâcher avec les deux-trois mecs qui ont vaguement compris un truc sur la façon dont fonctionne la société ?
Si tu vois qu'un argument tombe à plat, plutôt que de traiter tout le monde comme s'ils étaient trop cons pour comprendre (ou trop aveuglés par leurs biais internalisés), peut-être que c'est que l'argument que t'as choisi qui était un peu trop confus, ou qui nécessitait certaines briques mentales préalable que tu as sauté, et qu'il vaut mieux tenter de trouver quelque chose qui leur parle mieux, qui correspond mieux à leur sensibilité, plutôt que de les braquer, non ?
Parce que bon, autant sur le fond je pense qu'on est d'accord sur pas mal de choses, mais là j'ai l'impression que tu fais plus de mal que de bien.
Citation :
Publié par Aeristh
Ou alors c'est un œuvre de fiction et la réalité n'est pas la même que la nôtre.
Faut peut être arrêter d'essayer de scruter tout œuvres de fiction avec des yeux réel.
Got n'est pas sexiste parce que le monde réel est sexiste. Il est sexiste parce que son auteur la voulu. C'est une grosse nuance de taille.
C'est le problème des SJW aujourd'hui, ils veulent s'attaquer à tout, même à l'histoire qu'ils voudraient corriger pour qu'elle soit à leur image.

J'envie tellement pas le futur avec une littérature / cinéma aseptisé à souhait juste pour ne pas se prendre un retour d'une minorité bruyante. Aujourd'hui Martin est misogyne, Tolkien raciste, demain Lovecraft sera transphobe.
Citation :
Publié par .Padhiver
C'est le problème des SJW aujourd'hui, ils veulent s'attaquer à tout, même à l'histoire qu'ils voudraient corriger pour qu'elle soit à leur image.

J'envie tellement pas le futur avec une littérature / cinéma aseptisé à souhait juste pour ne pas se prendre un retour d'une minorité bruyante. Aujourd'hui Martin est misogyne, Tolkien raciste, demain Lovecraft sera transphobe.
Lovecraft était raciste et antisémite, entre autres. Et ça, c'est documenté, pas inventé par des allumés qui comptent le nombre de tétons féminins et masculins mais rejettent la sur-représentation de ces derniers comme étant non-significative.
[Modéré par Episkey :]
Quand une observation ne colle pas aux résultats, on la sort des datas, c'est plus simple.

Le reste est à l'avenant : les femmes sont plus souvent victimes de viol que les hommes ? No shit sherlock ! Ce sera quoi le prochain argument pour prouver que Martiin est sexiste "les personnages féminins sont en moyenne plus petit dans le film que les personnages masculins" ?

Dernière modification par Episkey ; 10/08/2020 à 15h08.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Mangemouton
Ça répond pas aux points soulevés dans Esquire
Non ça répondais à ta question d'origine sur la critique de la patriarchie dans Asoiaf. Il s'agissait de te montrer comme tu ne connais rien à ses livres qu'ils ont un paquet de lecteurs et lectrices qui analysent les messages profonds de l’œuvre comme féministes via la représentation des horreurs d'une société ultra-patriarcale, rendant absurde de s'obséder de choses comme le nombre de viols qui s'y déroule servant précisément ce but, ou de points de détails comme la sexualisation soit disant supérieure des personnages féminins (si ça peut être marginalement vrai ça découle bêtement de Martin étant hétérosexuel et semblant avoir un fétiche pour les têtons visiblement aussi énorme que celui de Tarantino pour les pieds, pas d'une volonté politique de ne pas sexualiser les masculins qui le sont aussi si plus maladroitement -chercher "fat pink mast" - et qui serait le signe d'une bigoterie profonde pouvant être mise en relation avec sa célébration de "racistes" aux Hugo - aka d'auteurs ou éditeurs ayant contribué à l'histoire de la science-fiction mais vivant avant les années 70 et ayant des mentalités de leur époque* - ce que je reproche à l'article d'Esquire).

Sinon on n'est pas du même camp, je l'assume volontiers, je suis de celui des artistes contre les médiocres militants qui voudraient leur dicter ce qu'ils devraient ou comment ils devraient écrire (ou filmer, conter, peindre, faire rire, whatever) à des fins utilitaristes d'ingénierie sociale (comme déjà développé longuement dans les sujets sur l'art). Je partage le sentiment qu'Aloïsius et autres ont très bien exprimé sur cette question.

Mais dans le cas de Martin c'est même pas ça pour moi, il produit une œuvre qui porte un message profondément progressiste et a certainement sensibilisé un paquet de monde aux problématiques féministes (et à d'autres sur le classisme, l'abléisme, etc... par exemple) via les discussions qu'elle suscite, mais des gens vont quand même lui chercher la petite bête pour marquer des points signalement de vertu, ou par pure jalousie générationnelle résultant de son statut (certes un brin exagéré) dans le monde des conventions de science-fiction/fantasy.

Après grand bien leur fasse, ça les regarde quelque part s'ils veulent accréditer la vision de plus en plus répandue des SJW, arriver à convaincre très au delà de l'extrême droite dont le terme est issu de leur existence et de la réalité d'une menace type Farenheit 451. Simplement je vais pas laisser ces conneries nuire à l'image de la gauche, donc j'aurai tendance à réagir pour bien marquer qu'il ne s'agit pas de points de vue/tendances unanimes, face au risque qu'elle s'y trouve dans son ensemble associée (comme je réagis de même aux discours irresponsables genre abolition de la police). Tant que les gens ne font pas mine de parler pour autre chose qu'eux mêmes ou qu'une micro-tendance clairement identifiée, qu'ils accusent Martin d'être un mangeur d'enfants j'en ai rien à battre, le problème pour moi c'est que c'est rarement comme ça que c'est vu dans un plus grand public.

Mais la raison pour laquelle je l'évoquais au départ sur ce sujet c'est même pas ça, mais simplement d'illustrer l'escalade quand quelqu'un est pris pour cible par ces groupes. Si j'ai écris "phase 2" c'est que cet article était tout à fait attendu. Je m'en fous un peu en fait de son cas particulier, ce qui m'intéresse c'est le mécanisme.

Martin en phase 1 se fait attaquer pour un truc au départ précis (enfin délimité dans le temps, 2h de discours, si les reproches sont assez vagues), son attitude aux Hugo, et fait de même que les organisateurs lui ayant laissé carte blanche des excuses à ce sujet, ce qui devrait être le point final. Mais en phase 2 on associe cette attitude "problématique" à des tendances profondes dont son œuvre témoignerait, ce qui est le début de son essentialisation comme bigot, et en prime on exige de lui une réponse n'ayant rien à voir avec le reproche initial (à savoir carrément de changer sa manière d'écrire). Reste à voir si son cas atteindra la phase 3, où il sera carrément résumé par des termes genre raciste, sexiste, etc... après s'être défendu (ou même s'en être ré-excusé et avoir tenté de répondre à ces demandes, il n'y a jamais de merci à espérer de ces gens) et son public diabolisé comme en soutenant un. La phase 4 où on entrera vraiment dans la cancel culture avec des appels à le boycotter, et la 5 où même des personnes simplement associées avec lui subiront le même sort juste pour le défendre ou fréquenter.

Je ne pense pas dans son cas car ce qui lui est reproché est tout de même très très léger et sa bigoterie peu crédible, et ses détracteurs n'ont qu'une audience limitée hors du petit monde de la sf, mais de nos jours on en est à un tel point dans ces dérives qu'on ne sait jamais, d'où l'intérêt pour moi de suivre la progression de cette polémique en temps réel.

* ou issues d'un probable dérangement mental dans le cas de Lovecraft, dont le racisme viscéral était plus pathologique que politique

ps : soit dit en passant si ce dernier a été mentionné par Martin, de même que Campbell c'est surtout que tous deux avaient gagné des prix lors des "Retro Hugo Awards" de cette année (récompensant les meilleures œuvres d'une décennie passée) c'était donc assez bizarre de faire le reproche au seul Martin de les célébrer quand c'était la majorité des votants s'intéressant à l'histoire de leurs genres littéraires

pps : à part ça pour le podcast de The Fandomentals (que j'avoue j'ai pas écouté non plus) je tenais à les mettre car elles illustrent l'existence de critiques féministes aussi radicales et féroces dans leur genre que Sady Doyle, mais qui ont passé les 5 dernières années du show à descendre la série télévisée pour avoir à leurs yeux trahi l'esprit féministe de l’œuvre de Martin que par contre elles célèbrent (il y a des dizaines d'articles non podcast où elles expliquent en quoi si ça intéresse quelqu'un)

Dernière modification par Twan ; 09/08/2020 à 14h06.
Citation :
Publié par Aeristh
Got n'est pas sexiste parce que le monde réel est sexiste. Il est sexiste parce que son auteur la voulu. C'est une grosse nuance de taille.
Et les IA sont sexistes parce que les dev ont voulu faire des IA sexistes ou c'est parce notre monde est emprunt de biais sexistes qu'on ne voit meme pas?
Me semble qu'il ya la meme chose pour le racisme...
La poule et l’œuf est toujours un passionnant débat.

Mais vis à vis d'une œuvre artistique la question du degré de lecture me semble plus intéressante. Si tu décris un monde horriblement x c'est rarement parce que tu adhère à x (bon y'a quelques exceptions pour confirmer la règle comme Lovecraft tellement raciste et classiste que ça contaminait la moitié de ses personnages, mais généralement c'est plutôt de la dénonciation de noircir le trait de certaines tendances réelles).

Dernière modification par Twan ; 09/08/2020 à 14h27.
Dans le parallèle avec l'IA il n'est pas question d'adherer ou non. C'est juste que c'est plus ou moins ancré en nous : "biais sexistes qu'on ne voit meme pas". On peut transmettre, decrire, et avoir des comportements sexistes, raciste, ce uqe tu veux sans en etre conscient. Juste parce qu'on a ete eduqué comme ca, qu'on vit avec des gens comme ca...
En fait je repondais a un propos precis.

Pour ce qui est de l'exces present dans une oeuvre, je considere aussi que ca releve de la volonté de le mettre en avant. Reste a savoir quel est le but derriere.
=> cibler un public (comme le font sans s'en cacher les pubs par ex)
=> denoncer un probleme, dans ce cas, ou est la clef de denonciation? Parce que pour moi, ce genre de message ne peut etre recevable et percu qu'a l'unique condition qu'il y ai une clef de comprehension (forte). Sinon j'aurai quand meme tendance a croire que c'est juste ecrit comme ca pour cibler un public.
Et en soit je le repprocherai pas. Ya des romans ecrit pour plaire a tout publics et ca me derange pas tant que c'est pas excessif (est ce que des viols a repetition est excessif? Est ce que le fait que ce soit systematique l'est ?)
Apres un roman medieval fantastique qui s'inspire d'une epoque moyenne ageuse et qui est machiste, j'ai envie de dire... normal, c'est la transcription de ce qu'etait le monde a l'epoque.
J'adore david gemmel, tous ses heros sont des mecs, il y a peu de femme, mais il ne leur fait pas vivre forcement les pires calvaires du monde et ses heros sont tous l'archetype du gars qui va guerroyer pendant que la femme reste a la maison. Mais ca me semble pas choquant vu que ca s'inscrit dans un univers correspondant a une epoque de notre histoire ou ca se passait comme ca.
J'aurai beaucoup plus de mal avec un bouquin qui se passe a une epoque moderne. Et un gars qui ecrit un livre d'anticipation ou la femme est moins que rien sans message clair, bha oui je me dirais que l'auteur a un soucis dans son rapport aux femmes.
Message supprimé par son auteur.
@-Interfector- C'est vrai aussi, il y a toujours une part d'inconscient (souvent liée aux mentalités de l'époque où elle est écrite) à coté de l'intentionnel dans une œuvre littéraire. Mais pour moi c'est précisément la raison de s'intéresser plutôt à ce dernier (surtout s'il s'agit de faire des procès d'intentions à des gens "montrant des signes" de tendances bigotes, plutôt que produire une analyse sociologique sur les tendances largement et innocemment partagées à une époque donnée, ce qui aurait un intérêt).

Sinon pour la fantasy il faut aussi voir qu'on pourrait caractériser son évolution (en simplifiant un peu pour aboutir une fumeuse théorie du style "sens de l'histoire") comme marquant un éloignement progressif d'origines pas très reluisantes.

La fantasy pré-tolkiennienne était divisée en deux écoles qui apparaitraient ultra problématiques aujourd'hui, d'une part les nombreuses histoires inspirées du cycle Arthurien, idéalisant très fortement les sociétés médiévales, la royauté, la religiosité chrétienne, etc... un ordre social immuable en gros, et de l'autre la sword&sorcery des pulps dont nous restent Conan le Barbare etc... des héros ultra machistes d'histoires donnant largement dans le culte de la force virile (genre le méchant est le sorcier efféminé ou la méchante reine que le héros va tuer d'un bon coup d'épée avant d'être récompensé sexuellement par la captive), même si parfois c'était des femmes qui s'en retrouvaient dotées (pour qu'on évite d'y opposer l'existence de Red Sonja).

Ensuite il y a eu Tolkien et ses continuateurs directs, qui tout en étant bien moins dans un culte de la virilité ou une célébration de l'ordre social ont été accusés (par des auteurs plus engagés à gauche comme Moorcock entre autres) d'entretenir toujours une vision du monde réactionnaire, une forme de nostalgie pour l'ère médiévale en gommant les problèmes de ces sociétés inégalitaires et les présentant comme plutôt ydilliques une fois leurs méchants neutralisés (et aussi dans le cas de Tolkien un certain racisme via son usage de races bonnes ou mauvaises, classisme via l'importance accordée aux lignées, etc).

Les auteurs de la fin des années 70 et années 80 (dont Gemmell est il me semble un bon exemple, si j'ai qu'un souvenir assez vague du cycle Drenaï pour l'appuyer) ont commencé à marquer une évolution et distanciation vis à vis de ces tendances en décrivant des sociétés bien plus sombres et violentes (jusqu'à se voir créer le label de Dark Fantasy), masquant moins leurs aspects inégalitaires et injustes en se voulant réalistes, et ayant des personnages (un peu) moins manichéens mais pour d'autres éléments comme la place des femmes restent très classiques (voire on peut voir dans leurs héros un retour des personnages virils de pulps pour se démarquer des héros tolkieniens).

La génération juste après, des Martin ou autres Robin Hobb sont allés encore plus loin dans la déconstruction de l'attractivité de l'ère médiévale, en s'attaquant eux également au virilisme, en insistant sur les aspects problématiques des sociétés patriarcales, du féodalisme, de l'importance de l'héritage etc.... Mais ça s'inscrit dans un mouvement de dé-idéalisation dont leurs prédécesseurs faisaient déjà partie.

Celle de demain ira peut être encore plus loin, déconstruisant Martin en incluant plus de descriptions de bites que de nichons (j'espère d'une manière plus intelligente que celle que suggère Esquire) pour s'éloigner encore plus des origines du genre.

Mais un auteur des années 80 qui peut paraitre comme faisant de la fantasy apolitique voire destiné à complaire à un public un brin conservateur aujourd'hui, se contentant de décrire une société médiévale réaliste, pouvait tout autant dans les années 80 être vu comme s’élevant contre ce qui était avant la norme du genre, et l'écartant de tendances "encore plus réactionnaires" (guillemets parce que bon j'adhère pas moi même aux discours décrivant Tolkien comme tel, précisément parce qu'il ne l'était certainement pas par rapport à son temps).

Et certainement même si on en revient à des auteurs comme Howard, ils marquaient au leur des évolutions positives par rapport à la norme de pulps pleins d'histoires carrément racistes de l'époque (faut se rappeler que même Tarzan apparaissait trop progressiste du temps de ses premières adaptations dessinées dans les pulps, attaqué non pour les aspects racistes de cette histoire de sauveur blanc disséqués sans fin aujourd'hui mais pour la tendance de Burroughs à donner le mauvais rôle aux courageux explorateurs cherchant à s'emparer des trésors de l'Afrique, une honteuse propagande anti-coloniale et crypto négrophile qu'on osait mettre entre les mains d'adolescents innocents).

Dernière modification par Twan ; 09/08/2020 à 17h42.
On est dans le paradoxe où toute réponse qui marque une différence des sexes est interprété comme sexiste. Or dire que le viol impactait plus les femmes n'est pas forcément du sexisme bienveillant.

Je vous conseil cette lecture : https://www.archives-ouvertes.fr/hal-01668312/document

Citation :
Faut-il en finir avec les stéréotypes de sexe ? Revue de questions critique sur les études psychosociales des relations entre sexes, Bulletin de psychologie
Notamment ce passage :
Citation :
On note que le codage des réponses dans ces questionnaires donne singulière-ment l’impression de systématiser artificiellement la présence du sexisme et d’en exagérer ainsi la fréquence dans la population masculine. Là encore, comme pour les recherches vues précédemment, nous allons volontairement nous limiter en ne prenant en compte que trois exemples qui, à défaut évident d’exhaustivité, nous semblent révélateurs d’un certain mode de pensée propre à ces questionnaires. Le premier exemple sera tiré du questionnaire de néo-sexisme de Tougas et coll. (1995). On y trouve l’item : « Il est difficile pour une femme de travaille en tant que patron ». Une réponse affirmative est notée comme une réponse sexiste. En codant de cette manière cela revient à supposer que la réponse exprime nécessairement l’opinion selon laquelle il n’est pas bien qu’une femme soit patron. Or, il peut s’agir de l’expression d’un point de vue bien diffé-rent et qui ne remet pas en cause la possibilité pour une femme d’être patron : à savoir qu’en raison de certaines inégalités qu’il s’agit de combattre, il est plus difficile pour une femme que pour un homme d’être en position de patron, observation que l’on peut étayer par des chiffres faciles à trouver en France : seuls 17 % des dirigeants d’entreprises sont des femmes (Chiffres-clés de l’égalité 2011. Minis-tère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports). Les deux exemples suivants seront pris cette fois dans le questionnaire de sexisme ambiva-lent de Glick et Fiske (1996) qui a été adapté en fran-çais par Dardenne, Delacollette, Grégoire et Lecocque (2006) 9. Soit l’item suivant « les hommes sont incomplets sans les femmes ». Une réponse positive est notée comme du sexisme. En effet, pour les auteurs, si les sujets considèrent que les hommes sont incomplets sans les femmes, c’est parce qu’ils pensent que les uns et les autres sont différents et qu’on a besoin de cette différence. Or, toujours pour ces auteurs, affirmer le principe d’une différenciation entre les sexes, notamment dans le cadre de l’hétéro-sexualité, c’est faire preuve d’une position sexiste de domination masculine. Peut-on dire que c’est le cas ? Le principe d’un questionnaire étant de répondre généralement au regard de soi, imaginons, hypothèse assez fréquente statistiquement, que le sujet qui répond est hétérosexuel : ne peut-il pas considérer, au vu de son orientation sexuée et sexuelle, que le fait de partager sa vie avec une femme soit une condi-tion importante pour son équilibre psychologique ? Ne peut-on aussi penser qu’une réponse positive à cet item « les hommes sont incomplets sans les femmes » est une manière de rejeter le contraire de l’item (« les hommes sont complets sans les femmes »), qui sous-tendrait, cette fois-ci une vision sexiste des relations femmes/hommes ? Troisième exemple : soit l’item « les femmes, comparées aux hommes, ont tendance à faire preuve d’un plus grand sens moral ». Une réponse affirmative est encore codée comme du sexisme (« sexisme bienveillant » en l’occurrence). La justification avancée par les auteurs est que ce type de réponse, en différenciant les femmes des hommes, exprime une tendance à essentialiser les qualités « féminines », à cantonner les femmes dans des traits sexués stéréotypés 10. Or, on peut aussi avancer que si un sujet répond de cette façon c’est parce qu’il considère qu’en raison de la confrontation à plus d’injustice que les hommes, les femmes peuvent être amenées à développer une plus grande attention morale
Oui historiquement c'est pas terrible, et c'est bête que pleins de gens voit le viol comme décrit dans GoT. C'est dommage que le réalisme d'antan soit un truc manichéen où l'homme brime la femme et l'homme (sexuellement). C'est con qu'un personnage soit émasculé littéralement de façon à montrer une analyse anachronique de la masculinité viking. On en viendrait à croire que castrer les hommes les rends meilleurs moralement, la souffrance des hommes virils est ce qui les rends humains.

Mais la servante écarlate est acclamé, c'est pourtant caricaturalement pire que GoT notamment qu'en plus c'est vendu comme une uchronie réaliste. L'univers ultra patriarcal qui sert une mauvaise compréhension du passé et du présent, ne déplait donc pas habituellement. C'est compliqué de faire des procès sur des mondes imaginaires mais dans GoT ou La servante écarlate hélas on sent que les auteurs croient un peu dans le fond de vérité de leur exagération. Sauf que l'indignation est très sélective et dépend des opinions de chacun sur la réalité actuelle.

Donc désolé mais Martin est ciblé surement plus pour son démographique qu'autre chose. Son "sexisme" est tout à fait acceptable usuellement et semble ne pas gêner outre mesure.
Si ça avait été écrit par une femme lesbienne l'intégralité des reproches n'aurait plus vraiment lieu d'être.

Dernière modification par Veilugarux ; 09/08/2020 à 17h31.
Citation :
Publié par Mangemouton
Sauf que l'argument utilisé par l'auteur (et nombre de fans) pour défendre le nombre important de violences sexuelles,

----
A quel(s) moment(s) de la série fais tu référence?
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Veilugarux
Mais la servante écarlate est acclamé, c'est pourtant caricaturalement pire que GoT notamment qu'en plus c'est vendu comme une uchronie réaliste.
Qu'une série pour adolescents soit vendue comme réaliste par les armées du marketing de Netflix ne saurait constituer un argument valide pour appuyer le fait qu'on doit la considérer comme telle.

Indépendamment de ça, la série est juste mauvaise (enfin elle cible les moins de 20 ans, 25 ans à tout casser, quoi). Perso j'ai tenu 3 épisodes.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Meine
Ca pour le coup c'est du délire. Je me suis laissé embarquer par les critiques mais j'ai pas tenu plus de quatre épisodes, et encore j'ai volontairement persévéré. C'est l'exemple type de l'abolition du jugement devant l'idéologie, c'est tellement a chier que s'en est caricatural.
C'est aussi mon sentiment. Ma propre mère n'a pas tenu un épisode et pourtant elle n'y connait rien je pense à tout ces débats. Je connais des gens qui apprécient et donc je vais pas juger la qualité sans avoir lu. Par contre, entre les interviews de l'auteur et les reviews du livre l’œuvre ne peut se cacher totalement derrière le côté imaginaire.

Citation :
Qu'une série pour adolescent soit vendue de telle ou telle manière par les armée du marketing de Netflix ne saurait constituer un argument valide.
Indépendamment de ça, la série est juste mauvaise (enfin elle cible les moins de 20 ans, 25 ans à tout casser, quoi). Perso j'ai tenu 3 épisodes.
J'avais pas conscience que c'était une série young adult, vu les critiques positives ça m'avait donné l'impression d'être haletant. J'ai commencé à voir des mauvaises critiques de la série au bout de la saison 2 ou 3, comme quoi ça devenait trop caricatural par rapport au livre.

A voir wikipedia la série plait beaucoup quand même :
Citation :
La Servante Écarlate a reçu un accueil très positif des critiques. Sur Metacritic, la série enregistre le score de 92 sur 100 sur la base de 41 critiques. La saison 1 a reçu, en date du 5 juillet 2018 la notation de 95 % d'approbation sur Rotten Tomatoes avec une note moyenne de 8,7 sur 10 sur la base de 106 critiques. La saison 2 reçoit, en date du 5 juillet 2018, la note de 95% d'approbation sur Rotten Tomatoes avec une note moyenne de 8,4 sur 10 sur la base de 71 critiques.

« Magnifiquement produite » pour The Hollywood Reporter25. « Inébranlable, vitale et terriblement effrayante » pour le New York Times26. « Une adaptation bouleversante, sublimée par des prestations puissantes et une grammaire visuelle profonde », pour Variety.
https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Ha...e#Distinctions

Dernière modification par Veilugarux ; 09/08/2020 à 17h56.
J'ai l'impression de lire des arguments type famille de France quand on comptait le nombre de meurtres dans les jeux vidéos.

Faut-il rappeler que c'est un roman de fiction. Que le fait qu'il y ait de la violence, des meurtres brutaux, des viols font parti de l'univers qu'il a créé qui effectivement n'est pas un univers de bisounours. Et que ce n'est pas un guide de vie pour la réalité, une incitation au meurtre et au viol ?
Est-il encore possible de créer des univers qui se veulent durs et violents, avec des personnages immoraux ?
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Mangemouton
Personne ici ne dit que ces œuvres sont un appel à quoi que ce soit. Juste qu'elles véhiculent un certain nombre de clichés et représentations sexistes. Et ces représentations ont des effets au niveau social.
C'est exactement ce que tu fais.
Martin décrit une scène de viol pour illustrer la violence de son univers -> Martin encourage le viol.
Les créateurs de Doom font massacrer des démons et des zombis par le joueur -> ID software encourage les fusillades dans les écoles.

Aucune argumentation scientifique sérieuse, juste un vomi puritain hyper-classique au service d'une idéologie rance et de la dernière chasse aux sorcières à la mode sur Twitter. La seule différence, c'est que quand Ségolène Royal disait que les mangas rendraient les enfants nazis (ou je ne sais plus quoi), on se foutait de sa gueule. On est plus proche de "Bas les Masques" quand cette émission et d'autres expliquait que le JDR poussait au suicide.
On aura bientôt la version SJWoke de "Dark Dungeon", où un lecteur du trône de fer finit par violer sa petite soeur parce qu'il n'aura pas lu le dernier édito de Jessica Valenti et qu'il s'est pris pour un Lannister.

Dernière modification par Aloïsius ; 09/08/2020 à 18h19.
Citation :
Publié par Mangemouton
Sauf que l'argument utilisé par l'auteur (et nombre de fans) pour défendre le nombre important de violences sexuelles, c'est justement le réalisme historique.
Donc un choix de l'auteur... CQFD.
Citation :
Publié par Veilugarux

A voir wikipedia la série plait beaucoup quand même :

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Ha...e#Distinctions
La série a énormément bénéficié du mouvement des femmes anti-Trump juste avant sa sortie. Et d'avoir été attaquée par la blogosphère masculiniste dès l'annonce du projet d'adaptation, en faisant une cause à défendre pour tous les progressistes que compte Hollywood.

Le tout aboutissant à la voir piquer tous les Emmy etc... qui auraient dû revenir à Westworld cette année là, série bien plus intelligente, mieux réalisée et pas moins féministe, mais bon le monde est comme ça.
Fil fermé

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés