[POGNAX] Attentats en France et dans le monde

Répondre
Partager Rechercher
Citation :
Publié par Hydranoctis
Il y a ceux qui pensent aux victimes disparues à jamais et ceux qui pensent à la réintégration d'un meurtrier, 2 points de vue.
Non absolument pas, ce ne sont pas deux points de vue. Les victimes sont mortes, c'est terrible et définitif, aucune peine ne les ramènera ni ne consolera leurs proches, ni n'attenuera le crime commis. La peine n'est pas la, et ne doit pas être "pour les victimes". La peine doit être la plus adaptée pour la société. Pour la proteger, et suffisamment équilibrée pour être, autant que faire se peut, efficace.
La seule chose qui doit entrer en ligne de compte c'est ça : est elle optimale, pour la société, en prenant en compte toutes les implications. La douleur des victimes n'est pas un bon critère de décision.
Rappel: le but principal de la prison, qu’on oublie souvent, n’est pas la punition mais la réhabilitation du coupable.
On écarte le coupable pendant une certaine durée de la société, jusqu’à ce qu’ils ne représente plus un danger, avant de le réintégrer à celle-ci.

En perpétuité réelle, il n’y a pas de réhabilitation possible, et donc on va à l’encontre de notre conception de la prison et de la justice dans notre République.
D’autres pays conçoivent la prison seulement comme une punition - veut-on vraiment aller dans cette voie? Peut-on être un pays humaniste si on va dans ce sens?

Il faut arrêter de voir les choses seulement sous le coup de l’émotion.
Parce que tu penses une seconde que ce type d'individu est réhabilitable ?
On parle par d'un type qui a eu un coup de sang ou autre, mais d'un type qui est sciemment partie faire la guerre a son pays tout en faisant allégeance a une organisation qui donne dans les pires côté de l'humanité.
Citation :
Publié par Aky
Il faut arrêter de voir les choses seulement sous le coup de l’émotion.
C'est pas de l'emotion, prenons l'exemple de "Patrice Alègre" un tueur en série francais. Il a prit perpétuité, pourquoi est-ce qu'un autre tueur (politique celui-ci) ne prendrait pas la meme chose exactement? Quelle réhabilitation peut-ont attendre d'un gars comme ça ?

C'est juste de la logique.
Citation :
Publié par Gardien
Perso, la peine me dérange 'pas outre mesure' mais ils devraient y ajouter l'isolement pendant toute la peine. Pour éviter qu'il embrigade d'autre personne...
Avec l'obligation de bénéficier d'un haut niveau de suivi psychologique, puisqu'il est extrêmement difficile de "déprogrammer" un endoctrinement, étant donné que la personne adopte de très fortes convictions.

Donc pour moi l'enfermement oui, mais avec un long travail de suivi psychologique derrière et sans nul doute avec isolement.

Mais dans le cas d'un terroriste tel qu'un membre de Daesh, j'ai l'impression que le parcours de réinsertion sera long et laborieux. On part tout de même d'une personne qui combat une société et qui souhaite sa mise à mort, au sens littéral du terme. Comment demander à ce genre de personne de s'asseoir sur ses croyances, alors que le jour avant, elle aurait été prête à égorger n'importe qui ?
Citation :
Publié par Aeristh
Parce que tu penses une seconde que ce type d'individu est réhabilitable ?
On parle par d'un type qui a eu un coup de sang ou autre, mais d'un type qui est sciemment partie faire la guerre a son pays tout en faisant allégeance a une organisation qui donne dans les pires côté de l'humanité.
Moi je n'en sais rien de mon côté. Sans doute pas, non. Mais à vrai dire, sur 20, 25 ans, que sera t'il en sortant, t'en sais rien non plus.
Du coup la question qu'il faut se poser, c'est : dans 20 ou 25 ans, sera t'il encore en capacité d'etre une menace pour la société ? Ou en sera notre société dans 25 ans sur ces questions de terrorisme religieux ? L'individu sera t'il encore, réellement, en capacité d'aller commettre des torts à la société ? Pas de la meme facon en tout cas, il y a fort à parier qu'il n'aura pas l'occasion de repartir faire des crimes en Syrie. Aura t'il l'occasion de commettre d'autres actes terroristes idéologiques ? On en sait pas grand chose. Et si c'est pas le cas, ca sert a rien de le garder en prison. Et en tout cas, pas avec l'argument des victimes qui elles sont mortes, c'est un mauvais argument.


Citation :
Publié par Case Gibson
C'est pas de l'emotion, prenons l'exemple de "Patrice Alègre" un tueur en série francais. Il a prit perpétuité, pourquoi est-ce qu'un autre tueur (politique celui-ci) ne prendrait pas la meme chose exactement?
Je suis pas juge, je ne suis pas spécialiste. Cependant, on peut penser qu'un tueur en série, globalement frappé d'une maladie mentale, et qui agit parfois à des années d'intervalles, est parfois capable de passer inapercu pendant des années avant de refrapper... ben pourra avoir le meme comportement 20 ans plus tard, quelque soit l'évolution de la société. Il y a fort a parier que dans 20 ans, pour le coup, un malade sera en capacité de violer et tuer, si ses motivations sont restées inchangées.

Du coup, pourquoi il prend pas la meme chose exactement : car ce sont des crimes différents faits par des individus différents. La justice, ca n'est pas un barème d'année de prison pour un compteur de victime. C'est une peine à l'appréciation d'un juge, et d'autres juges ensuite quand vient le temps de déterminer s'il faut aménager la peine ou non.
D'ailleurs, malgré la perpétuité, la période de sureté de Allègre se termine donc rien ne dit qu'il sera en prison toute sa vie.
Faudra m'expliquer pourquoi voir les choses sous le coup de l'émotion est moins raisonnable que de les voir "sous le coup d'une idéologie"...
La majorité des gens n'ont pas envie d'accorder une deuxième chance à un tueur.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Hydranoctis
Faudra m'expliquer pourquoi voir les choses sous le coup de l'émotion est moins raisonnable que de les voir "sous le coup d'une idéologie"...
La majorité des gens n'ont pas envie d'accorder une deuxième chance à un tueur.
Si tu parles de l'idéologie terroriste, bien sur que non c'est pas plus raisonnable. Mais encore une fois, la justice c'est pas s'aligner sur les choses qu'on condamne. C'est être plus raisonnable.
Et on ne construit pas une société, on ne décide pas d'une vision de société en prenant en compte que que la "majorité des gens" ont envie d'accorder ou non sous le coup de l'émotion, face à une situation simpliste. Demande aux gens s'ils pensent qu'il faut que notre justice ressemble a la loi du talion, ils te diront en majorité non. Pourtant face à une situation simpliste, et sur le coup de l'émotion, ils réclameront une peine qui s'en rapproche. Donc meme si sur un cas particulier la majorité pense un truc, ca n'est pas forcément ca qui doit s'appliquer.

Tu penses vraiment que la justice devrait se baser sur ce que pense "la majorité" de chaque cas individuel ? on fait quoi, on vote à main levée les peines, par des gens qui n'ont évidemment qu'une connaissance et une présentation très partielle des faits ?
C'est une vrai question : j'aimerais savoir à quel moment peut-on juger qu'un individu ne représente plus une menace pour une société ?

Dans le cas d'un tueur endoctriné et qui a répété ses actions plusieurs fois, avec un but prédéfini, comment et quand juge t-on qu'il ne représente plus une menace ? Je ne parle pas d'une personne qui a une absence totale d'émotion mais vraiment de quelqu'un qui agit par croyance et qui de ce fait, va exercer un certain nombre d'actions en fonction de cette dernière.
Car hormis rallier une autre croyance soudainement... Je ne vois pas comment, après avoir tué si facilement, on peut passer de cet état à "c'est mal ce que j'ai fait". A moins de subir une désillusion parfaite mais cela ne règle pas le problème de dangerosité.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Oui, au strict minimum 15 ans, et jusqu'à 30, d'enjôlement dans les prisons française, c'est isomorphes à une claque sur la main.
Comme d'habitude, l'excès nuit à la nuance nécessaire à une discussion argumentée.
Si vous avez une formation dans la domaine et voulez expliquer pourquoi la peine devrait être plus élevée et en quoi le tribunal a mal fait son travail, je suis toujours intéressé par de la vulgarisation sur des domaines pointus.
Il semblerait qu'il soit un super cadre de Daesh, c'était d'ailleurs tout simplement la réquisition du ministère public donc ça n'a rien d'extravagant.

J'irai même jusqu'à dire que le principal débat a sans doute été perpétuité ou pas donc il est normal que ce choix appelle des réactions.

Il pourra demander un aménagement de peine à 45 ans soit en 2035.

La perpétuité est prévue par la loi et peut s'appliquer (un article pas mal sinon sur la perpetuité).

L'impact sur la société de ce genre de personnes est de plus bien plus néfaste que les criminels considérés comme infâmes par la société (meurtre d'enfant / pédophilie), et qui font l'objet parfois de condamnation à perpétuité.

A noter que je trouve la perpétuité plus dure que la peine de mort.

Pour les échanges, il n'y en fait pas d'émotion dans mon propos : il semblerait que la dé-radicalisation ne fonctionne pas, et je considère que la société n'a pas à subir ce risque (en plus de potentiellement permettre à cette idéologie de se répandre). Dommage pour certains, tant mieux pour d'autres.

Dernière modification par TIME NO HEROES ; 07/07/2020 à 18h19.
Citation :
Publié par Bjorn
Demande aux gens s'ils pensent qu'il faut que notre justice ressemble a la loi du talion, ils te diront en majorité non.
Pas si sûr. En tous cas je n'y mettrais pas ma main à couper. Article de "La Croix" de juin 2019 Les Francais divisés face à la peine de mort :

Citation :
Les Français divisés face à la peine de mort

Analyse : Dans une tribune parue lundi 3 juin sur Franceinfo.fr, une quarantaine d’avocats dénoncent la condamnation à mort de djihadistes français en Irak.
L’opinion publique française ne s’en émeut guère, se montrant même de plus en plus favorable au châtiment suprême.

(...)

Un raidissement sécuritaire de l’opinion publique

Si la tribune a fait parler d’elle, elle ne semble pas avoir de relais dans l’opinion. Cette dernière, on le sait, est opposée - et à une écrasante majorité - au retour des djihadistes en France. On note par ailleurs, et plus structurellement, une évolution des mentalités sur la question du châtiment suprême : la proportion de Français souhaitant le rétablissement de la peine capitale n’a cessé de baisser depuis 1981... avant de remonter depuis les attentats.

Ainsi en avril 2015, une majorité de Français (52 %) se déclarait favorable à son rétablissement, une première depuis trente ans (1). Depuis, les chiffres fluctuent autour de 50 %. L’an dernier, les partisans de la peine capitale retombaient à 48 % mais, fait notable, une majorité des moins de quarante ans s’y déclaraient favorables (2).

(...)

De plus en plus de jeunes favorables à la peine de mort

Un raidissement sécuritaire que Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM), constate dès l’adolescence : « Lors de nos interventions en collège et lycée, on croise désormais de nombreux jeunes favorables à la peine de mort. Tous invoquent la menace terroriste. »

Pour Jean-Yves Le Naour, auteur de L’Histoire de l’abolition de la peine de mort, les fluctuations de l’opinion publique sur le sujet n’ont rien de nouveau : « Il y a une tendance de fond abolitionniste mais, devant certains crimes particulièrement odieux, elle connaît par moment des coups d’arrêt. L’incarnation du “mal”, cela a longtemps été le tueur d’enfant ou le pédophile. Maintenant, c’est le terroriste. »
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Lilva
C'est une vrai question : j'aimerais savoir à quel moment peut-on juger qu'un individu ne représente plus une menace pour une société ?
Ben si c'était si facile, on aurait remplacé les juges par des compteurs, ca couterait moins cher...
Toute la complexité est là : c'est clairement compliqué de savoir quand. C'est pour ca qu'un juge me parait plus compétent pour le déterminer qu'un random qui lit un article de presse.

Citation :
Publié par Patlotch
Pas si sûr. En tous cas je n'y mettrais pas ma main à couper. Article de "La Croix" de juin 2019 Les Francais divisés face à la peine de mort :
La loi du talion va plus loin que la peine de mort. Comme tu le dis, les gens sont divisés face à la peine de mort. Divisés, déjà. Et de plus, ton article le dit bien : cet opinion n'avait pas évolué... jusqu'aux attentats. Donc clairement, les répondants sont influencés par une situation particulière pour la question. Ils souhaitent le retour de la peine de mort parce qu'ils souhaitent que les jihadistes y soient condamnés, pas parce qu'ils pensent que la loi du talion est une bonne chose pour la société. Pour avoir une meilleure vision, faudrait que la question soit : "si oui, vous souhaitez qu'une personne qui en blesse une autre soit également blessée". Je pense pas que la plupart des répondants qui ont dit oui, souhaitent qu'on crève les yeux des flics qui font perdre un oeil aux manifestants...
Citation :
Publié par Aeristh
Parce que tu penses une seconde que ce type d'individu est réhabilitable ?
On parle par d'un type qui a eu un coup de sang ou autre, mais d'un type qui est sciemment partie faire la guerre a son pays tout en faisant allégeance a une organisation qui donne dans les pires côté de l'humanité.
La loi française le pense et je pense que c'est tant mieux.
Comme dit, il y a des gardes fous pour éviter la récidive même si ils ne sont pas parfaits.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Colsk
La loi française le pense et je pense que c'est tant mieux.
Comme dit, il y a des gardes fous pour éviter la récidive même si ils ne sont pas parfaits.
Alors en France on a 38% de récidivistes. Dire que les gardes fous ne sont pas parfaits est un euphémisme...

Ensuite, il y a de plus en plus d'articles faisant des comparatifs bancals avec le taux de récidives des "terroristes" dans d'autres pays (comme UK et US) ce qui est particulièrement stupide vu que ce ne sont pas les mêmes type de terroristes...

Oui effectivement, je veux bien croire que les anciens membres de l'IRA enfermés aux UK ne récidivent pas aujourd'hui.

Plus sérieusement, les terroristes ne sont pas les mêmes et surtout en France, aucune étude sérieuse sur les terroristes récidivistes n'a été menée... Quand on sait que 90% des terroristes enfermés seront libérable d'ici 2035, ça fait flipper.

En sachant que :

- Meurtres de Magnanville : Les deux auteurs avaient déjà été arrêté pour association de malfaiteur à des fins terroristes.

- Charly Hebdo : L'un des auteurs avait déjà été arrêté pour les mêmes raisons

- L'un des inculpés pour un projet d'attentat avait déjà été arrêté pour avoir essayer de rejoindre la Syrie pour y faire sa croisade, 5 mois après, inculpé de nouveau pour un projet d'attentat.

- J'en passe d'autres

On a pas d'étude très rigoureuse sur la récidive terroriste en France. Donc difficile d'y poser un chiffre. Par contre, une étude très rudimentaire a été faite sur 137 terros arrêtés. Au moins 16% (dont ceux cités ci-haut) ont récidivé. Et encore, comme ce sont des libérations assez récentes, il est trop tôt pour que ce soit chiffre soit définitif.

Dernière modification par Jyharl ; 08/07/2020 à 02h00.
Citation :
Publié par Bjorn
Non absolument pas, ce ne sont pas deux points de vue. Les victimes sont mortes, c'est terrible et définitif, aucune peine ne les ramènera ni ne consolera leurs proches, ni n'attenuera le crime commis. La peine n'est pas la, et ne doit pas être "pour les victimes". La peine doit être la plus adaptée pour la société. Pour la proteger, et suffisamment équilibrée pour être, autant que faire se peut, efficace.
La seule chose qui doit entrer en ligne de compte c'est ça : est elle optimale, pour la société, en prenant en compte toutes les implications. La douleur des victimes n'est pas un bon critère de décision.
C'est totalement faux.
Dans le processus d'indemnisation, la douleur ("souffrance endurée") médicalement mesurée est la base principale du montant de l'indemnisation. Et c'est justement pour éviter les dérives et escroqueries en tous genres que le processus est long et les expertises minutieuses. On y distingue très clairement - et on les justifie médicalement - les souffrances physiques et les souffrances psychologiques, et toutes les conséquences qu'elles peuvent avoir sur la vie de la victime, de manière temporaire ou définitive. C'est donc totalement pris en considération (et en charge) par l'Etat et la communauté nationale (sous des formes diverses et très concrètes : administrative, judiciaire, fiscale, patrimoniale / notariale...).

Dans le monde du droit, le traumatisme (et donc la douleur au moins en partie) est au coeur de la définition de la peine. C'est tout le sens d'un procès : la prise en compte de la souffrance de la victime, c'est la base de toute démarche judiciaire. Et la justice est rendue à la victime, contre le coupable, au nom de la société et des principes qui la fondent.

En fait, tout le débat ici depuis des années porte sur eux, et sur la manière dont ces criminels nous obligent - par LEURS actes (c'est bien LEUR responsabilité qu'il faut remettre au coeur du problème, car ce sont LEURS actes dont nous parlons : merci de ne jamais le perdre de vue...) - à les faire évoluer pour les neutraliser. Certains acceptent d'adapter les lois à la spécificité de ces criminels pour les mettre hors d'état de nuire, d'autres non. Mais le problème, c'est bien eux, leur idéologie et les actes qui en découlent. Pas la société ou les gens qui voudraient la préserver des criminels.

Quant aux victimes, il est là encore totalement faux de penser que seuls les morts comptent : pour le seul cas de Nice, il y a eu 86 morts (+1 : un père qui ne s'est jamais remis de la mort de son fils, et qui s'est laissé mourir), des centaines de blessés (dont des polytraumatisés graves, des amputés, etc.), des dizaines de milliers de témoins directs plus ou moins gravement impactés et pris dans un mouvement de foule qui a concerné la totalité d'une des plus importantes aires urbaines de France et d'une des destinations touristiques les plus connue et fréquentée du monde...

Enfin, nous sommes tous victimes de ces actes et nous en subissons tous les privations de libertés : patrouilles quotidiennes depuis des années de militaires armés dans les rues, omniprésence de la police et de bataillons de vigiles privés, obligations de justifications en tous genres, amendes, etc. Au point que la loi en vient à asservir ceux qui la respectent au lieu de les protéger, et de ne plus s'appliquer à ceux qui la violent. Ces très violentes agressions (attentats : environ 250 morts et des dizaines de milliers de victimes diverses) et le très violent sentiment d'injustice qui l'accompagne est au coeur du processus de fragmentation de la société française (reconnu notamment par Gérard Collomb lors de son départ du Ministère de l'Intérieur).

Dès lors, précisément pour préserver la société, n'est- il pas plus efficient de se donner les moyens de sanctionner le plus lourdement possible ceux qui MERITENT de l'être (on parle en réalité d'une toute petite population criminelle, au très fort pouvoir de nuisance) ? Si on se réfère au TPI pour la Yougoslavie par exemple (qui peut tout à fait faire jurisprudence dans le cas de la Syrie), on a des peines "exemplaires" pour les principaux acteurs du massacre de Srebrenica (https://www.icty.org/fr/cases/liste-des-jugements). On pourrait tout à fait imaginer un système de peines renforcées, sans possibilité de remise de peine, avec mesure d'isolement renforcé, dans certains cas de crimes terroristes.


Citation :
Publié par Aky
Rappel: le but principal de la prison, qu’on oublie souvent, n’est pas la punition mais la réhabilitation du coupable.
On écarte le coupable pendant une certaine durée de la société, jusqu’à ce qu’ils ne représente plus un danger, avant de le réintégrer à celle-ci.

En perpétuité réelle, il n’y a pas de réhabilitation possible, et donc on va à l’encontre de notre conception de la prison et de la justice dans notre République.
D’autres pays conçoivent la prison seulement comme une punition - veut-on vraiment aller dans cette voie? Peut-on être un pays humaniste si on va dans ce sens?

Il faut arrêter de voir les choses seulement sous le coup de l’émotion.
Tu veux dire qu'il faut mettre un terme à la démocratie parlementaire et au système des médias ?
Ce que je ne comprend pas personnellement c'est pourquoi ces gens sont jugés en civil et non en cour martiale étant donné qu'ils ont rejoint un "état" ennemi et décidé de faire la guerre à la France.
La cour martial du pays X juge les militaires du pays X. Une cour martiale de pays X ne juge pas les militaires de pays Y je pense.

A moins que les crimes contre l humanite en fasse une exception.
Citation :
Publié par toutouyoutou
C'est totalement faux.
Dans le processus d'indemnisation, la douleur ("souffrance endurée") médicalement mesurée est la base principale du montant de l'indemnisation. Et c'est justement pour éviter les dérives et escroqueries en tous genres que le processus est long et les expertises minutieuses. On y distingue très clairement - et on les justifie médicalement - les souffrances physiques et les souffrances psychologiques, et toutes les conséquences qu'elles peuvent avoir sur la vie de la victime, de manière temporaire ou définitive. C'est donc totalement pris en considération (et en charge) par l'Etat et la communauté nationale (sous des formes diverses et très concrètes : administrative, judiciaire, fiscale, patrimoniale / notariale...).

Dans le monde du droit, le traumatisme (et donc la douleur au moins en partie) est au coeur de la définition de la peine. C'est tout le sens d'un procès : la prise en compte de la souffrance de la victime, c'est la base de toute démarche judiciaire. Et la justice est rendue à la victime, contre le coupable, au nom de la société et des principes qui la fondent.

En fait, tout le débat ici depuis des années porte sur eux, et sur la manière dont ces criminels nous obligent - par LEURS actes (c'est bien LEUR responsabilité qu'il faut remettre au coeur du problème, car ce sont LEURS actes dont nous parlons : merci de ne jamais le perdre de vue...) - à les faire évoluer pour les neutraliser. Certains acceptent d'adapter les lois à la spécificité de ces criminels pour les mettre hors d'état de nuire, d'autres non. Mais le problème, c'est bien eux, leur idéologie et les actes qui en découlent. Pas la société ou les gens qui voudraient la préserver des criminels.

Quant aux victimes, il est là encore totalement faux de penser que seuls les morts comptent : pour le seul cas de Nice, il y a eu 86 morts (+1 : un père qui ne s'est jamais remis de la mort de son fils, et qui s'est laissé mourir), des centaines de blessés (dont des polytraumatisés graves, des amputés, etc.), des dizaines de milliers de témoins directs plus ou moins gravement impactés et pris dans un mouvement de foule qui a concerné la totalité d'une des plus importantes aires urbaines de France et d'une des destinations touristiques les plus connue et fréquentée du monde...

Enfin, nous sommes tous victimes de ces actes et nous en subissons tous les privations de libertés : patrouilles quotidiennes depuis des années de militaires armés dans les rues, omniprésence de la police et de bataillons de vigiles privés, obligations de justifications en tous genres, amendes, etc. Au point que la loi en vient à asservir ceux qui la respectent au lieu de les protéger, et de ne plus s'appliquer à ceux qui la violent. Ces très violentes agressions (attentats : environ 250 morts et des dizaines de milliers de victimes diverses) et le très violent sentiment d'injustice qui l'accompagne est au coeur du processus de fragmentation de la société française (reconnu notamment par Gérard Collomb lors de son départ du Ministère de l'Intérieur).

Dès lors, précisément pour préserver la société, n'est- il pas plus efficient de se donner les moyens de sanctionner le plus lourdement possible ceux qui MERITENT de l'être (on parle en réalité d'une toute petite population criminelle, au très fort pouvoir de nuisance) ? Si on se réfère au TPI pour la Yougoslavie par exemple (qui peut tout à fait faire jurisprudence dans le cas de la Syrie), on a des peines "exemplaires" pour les principaux acteurs du massacre de Srebrenica (https://www.icty.org/fr/cases/liste-des-jugements). On pourrait tout à fait imaginer un système de peines renforcées, sans possibilité de remise de peine, avec mesure d'isolement renforcé, dans certains cas de crimes terroristes.
Tu mélanges la sanction pénale et l'indemnisation civile. Bien sûr dans le second cas, le but étant de réparer autant que possible le préjudice subi, le traumatisme sert de base. Mais justement, c'est bien cette peine civile qui est la pour réparer le préjudice. La peine pénale, elle, n'a pas ce principe, elle vise comme indiqué à protéger la société.
Pour le reste, tu arrives à des conclusions que je ne conteste pas, bien sûr qu'on pourrait faire évoluer les peines si cela se justifie. J'en sais rien à vrai dire si c'est nécessaire et bénéfique à la protection de la société . Je réfute simplement les raisonnements simplistes qui disent que ça se justifie CAR les victimes sont mortes elles, ou car d'autres prennent la perpétuité dans d'autres contextes.
Citation :
Un automobiliste de 38 ans a arrêté le forcené qui se dirigeait ce dimanche vers une église du Blanc-Mesnil, armé d’un fusil-mitrailleur chargé, en criant Allahou akbar. Selon plusieurs témoins, il a évité «un carnage». (parisien)

Citation :
Pas d'antécédent judiciaire ni de signes de radicalisation

« Il a certes crié Allahou akbar, mais n'a aucun antécédent judiciaire inquiétant et on n'a rien trouvé d'autre pour l'instant pouvant laisser penser à une radicalisation, reprend-on au parquet de Bobigny. Il était néanmoins très dangereux. »

Affaire n'a pas été transmise au parquet anti-terroriste, d'accord. On se moque de qui?
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés