Ben oui et non. Sûrement que les gens qui ont régulièrement des rapports ont plus de chances d'être épanouis, ce qui n'est déjà pas négligeable, mais le sexe n'est pas et ne sera jamais un besoin vital au même titre que manger, respirer, avoir un toit, etc. C'est con à dire, mais si t'as pas à manger, t'es mort. Si tu peux pas baiser, bah... tu fais autre chose, c'est frustrant mais on s'y fait.
Cela dépend ce qu'on appelle un besoin vital. Je peux très bien manger de la nourriture très cheap toute ma vie et elle ne va pas me tuer. Directement du moins. On sait très bien en revanche que ça a un impact fort sur la qualité de vie et l'espérance de vie.
C'est similaire pour les relations sexuelles. Avoir des relations sexuelles fréquentes (> 2x semaine) améliore non seulement la qualité de vie mais également l'espérance de vie. Par exemple des études ont été publiées sur le sujet:
Charnetski, C. and F.X. Brennan. “Sexual Frequency and Salivary Immunoglobulin A (IgA),” Psychological Reports (2004) 94:839.
Davey-Smith, G. et al. “Sex and Death: Are They Related? Findings for the Caerphilly Cohort Study,” BMJ (1997) 315(7123):1641.
L'une des critiques principales qui ont été faite c'est que les gens en bonne santé ont plus de relation sexuelles, il ne faudrait donc pas inverser l'effet et les causes, mais ces biais ont été adressés:
- Dans la population étudiée (sur 10 ans), tous avaient le même niveau de forme physique
- Les personnes qui avaient à la fin des problèmes de cholestérol ont quand même eu une espérance de vie plus longue
Après c'est le taux de survie à 10 ans d'une population entre 45 et 59 ans (donc 55 et 69 à la fin) mais l'étude suivante montre que c'est également le cas chez les plus de 70 ans:
Persson, G. “Five-Year Mortality in a 70-Year-Old Urban Population in Relation to Psychatric Diagnosis, Personality, Sexuality and Early Parental Death,” Acta Psychiatr. Scand. (1981) 64:244.
Les résultats s'expliquent notamment par trois facteurs:
- Le sexe constitue une activité physique
- Avoir des relations sexuelles fréquentes implique plus d'intimité et de relations de proximité, de nombreuses études ont démontré que ceci avait un impact non négligeable sur la santé et l'espérance de vie (que cette intimité soit dans des sphères sexuelles ou non)
- Le sexe diminue les niveaux de stress et la pression sanguine
Une personne en mauvaise santé mentale ne va pas mourir tout de suite comme si elle manquait d'oxygène, néanmoins elle vivra moins bien, et moins longtemps.
Donc je considère le fait d'avoir des relations sexuelles comme un besoin fondamental (et encore une fois, s’excluent les personnes asexuelles qui sont comme elles sont et ne subissent pas l'absence de relations comme quelque chose d'imposé de l'extérieur), et c'est pour cette raison que j'estime très important de ne pas taire les voix de ceux qui sont en détresse en leur rétorquant "qu'ils n'ont qu"à se contrôler" mais au contraire de les écouter et de voir quelles réponses la société pourrait apporter à cette problématique.
S'agit-il vraiment d'une inégalité biologique?
Ce n'est pas faux et il y a clairement un ensemble de raisons sociales qui font en sorte que les hommes ont une espérance de vie dégradée.
Maintenant note que le féminisme essaie d'adresser certains de ces facteurs en déconstruisant l'image de "l'homme viril qui mange de la viande rouge"
Néanmoins, si je me souviens bien de mes cours de bio, il y a aussi des raisons naturelles qui font qu'on n'aura jamais la même espérance de vie qu'une femme.