La collectivité paie pour les personnes avec peu ou pas de ressources :
-santé
- logement en grande partie
- éducation
- activité sportive et culturelle
- transport en partie.
Et fournit un revenu minimum suffisant pour vivre cad assurer des besoins vitaux.
Rappelons que l'essentiel de tout cela est payé par les travailleurs sous forme de charges sociales et que donc le gâteau va diminuer...
Il y a du vrai et du faux dans ce que tu dis, ou au moins des manquements. Dans un monde où le travail se fait de plus en plus rare, par le biais d'un ensemble de mécanismes, il va bien falloir trouver une solution. Il est évident qu'il va être difficile de taxer le travail humain pour financer plus de modèle social. Néanmoins il existe des formes de travail qui ne sont pas ou peu taxés, ou au moins dont la taxation n'a pas pour objectif de compenser la perte d'activité pour des humains :
- le travail automatisé, par la robotisation, l'informatique, les machines, ect ...
- le travail délocalisé dans d'autre pays alors que la production pourrait très bien se faire ici.
Pour le premier point on pourrait résonner de la sorte (chiffres complètement arbitraire) :
- Un tractopelle manœuvré par une personne produit le même résultat à l'heure que celui de dix ouvriers munis d'une pelle. Donc un tractopelle met neuf personnes aux chômage. Bien sûr il y a la destruction créatrice qui fait office derrière, il faut plus de main d’œuvre en amont pour produire et entretenir un tractopelle, ainsi que pour le faire fonctionner (carburant), que pour de simple pelles. De plus le tractopelle permet d'envisager des ouvrages qui auront eux aussi des conséquences plus ou moins directes sur l'emploi. Aux termes de ces calculs, si on en déduit que l'utilisation du tractopelle met indirectement deux ouvriers au chômage, il faut donc que l'utilisation de ce tractopelle soit taxé de sorte à compenser la perte d'emploi pour ces deux personnes.
Bien sûr cette réflexion est extrêmement basique et s'inscrit dans un ensemble beaucoup beaucoup plus complexe, mais je penses qu’aujourd’hui il devient nécessaire de taxer l'automatisation du travail, tout en conservant un certain équilibre afin de garder un maximum d'avantages en faveur de l'utilisation des machines pour éviter des travaux trop pénibles pour le corps humain, tout en ayant en tête l'aspect économie de ressource (ici je fais références au rêve de certains de voir une production alimentaire bio et équitable 100% piloté par des robots).
- Pour ce qui concerne le travail délocalisé, je penses qu'un couplage à une taxe carbone devient nécessaire. Quiconque souhaite acheter du made in china alors qu'il existe la même alternative made in france devrait payer le prix fort sous forme de taxes permettant de compenser la perte d'emploi, de favoriser la transition écologique et la relocalisation de la production.
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Concernant la somme à allouer pour un revenu universel il y a plusieurs éléments qui doivent être gardé à l'esprit :
- En premier lieu il y a certaines variables qui font que vivre avec un RSA est plus ou moins compliqué en fonction des cas. Les ressources familiales ou du/de la conjoint(e), le prix de logement loué (car des RSAistes proprio ça court par les rues) en fonction de la région, certaines pathologies médicales qui contraignent à certaines dépenses pas toujours/peu/pas remboursés, les personnes à charges, ...
- Une part non négligeable de l'argent qui circule dans l'économie réelle revient à l'état grâce aux taxes. De plus, plus il y a d'argent qui circule et plus les gens ont du pouvoir d'achat, plus il y a d'emplois à la clé car la demande monte en flèche. Sur ce point il faut quand même trouver un équilibre subtile. A mon sens il faut absolument éviter que le RU serve aux gens pour ce constituer une épargne. Cela peut se faire en fonction de la somme de ce RU, je penses qu'avec un SMIC on épargne pas grand chose, ou alors via un système qui fait que X temps après avoir reçu son RU, la somme qui n'a pas été dépensé revient automatiquement à l'état.
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Enfin pour rebondir sur ta remarques que le RSA suffirait à ton sens à combler une grande partie des besoins d'un individus c'est à mon sens assez faux étant donné que le RSA ne permet pas à un individu de sortir de la précarité. Étant donné que la reproduction sociale est un phénomène assez puissant (il n'y a qu'à voir le nombre d'enfants d'ouvrier dans les grandes écoles), si l'on souhaite un avenir plus juste et équitable dans un monde où le travail disparaît, il va falloir mettre en places de vrai réformes et non pas seulement un système qui te permet de manger chez lidl, de soigner ce que la sécu prend en charge mais pas le reste (cf soins dentaires), d'avoir pour activité sportives seulement la natation et l'accès à des stades, 20% de réduction sur les activités culturelles et la gratuité de certains transports temps que pôle emploie ne t'a pas rayé de sa liste. Car tout ça c'est une béquille tout au plus, mais rien qui ne permette de t'élever.
N'oublions pas qu'un RU, combiné à d'autres mesures, pourrait permettre des avancés sociales majeures : moins de précarité, moins d’exclusion sociale, moins de malnutrition, moins de comportements autodestructeurs, etc ... et donc à termes moins de dépenses pour l'état dans d'autre domaines avec en prime une paix et une cohésion sociale renforcées.