Facteur de confusion. C'était une de mes premières réponses, à savoir que la prescription de chloroquine n'est pas le seul élément qui a pu avoir de telles conséquences à ce moment là.
Une corrélation n'est pas suffisante pour prouver pas une causalité, histoire de revenir aux bases.
C'est très bien pour le Maroc ce qui se passe au Maroc, mais le propos, il me semblait pourtant avoir été claire, c'est que
ça ne prouve rien, ni que ça marche, ni que ça ne marche pas, rien.
Les pyramides des âges montrent que la balance bénéfice/risque des pays africains n'est pas la même que dans le reste du monde, ce que j'avais souligné dès le début. Pour des bénéfices incertains, les pays européens, vu l'âge de leur population, ont des risques élevés dans la balance, alors que les même risques sont beaucoup moins prégnants dans les pays africains où la population est beaucoup plus jeune.
Et c'est sans parler des variations dans la quantité et la qualité des tests de dépistage de la maladie, qui à eux seuls peuvent expliquer les variations de mortalité observées.
Si tu as 100 cas pour 1000 habitants au jour j, avec une mortalité de 5%, une capacité de tests de 20 par jour, tu vas détecter 20 cas, dont 5 mourront, ça fait 25%. À j+10,tu as autant de cas, même mortalité mais ta capacité de tests est augmentée à 120 cas détectables par jour. Tu vas détecter les 100 cas, dont 5 mourront, ça fait 5%. Baisse de la mortalité observée, mais pas de la valeur réelle. (C'est un exemple, je sais que ce n'est pas le cas au Maroc, descendez de vos petits poneys).
Là dessus, tu peux faire la même chose avec les capacités de soin, l'adaptation des structures hospitalières, l'amélioration des circuits logistiques ad hoc, ça te fait 3 autres causes probables de modifications des valeurs observées sans modification réelle.
Et ce ne sont pas les seules.
Partir du principe que les pays d'Afrique du Nord ont autorisé la prescription de chloroquine est se sont tournés les pouces sur tout le reste, je préfère croire que c'est de l'incompréhension des principes de bases de statistiques plutôt qu'un mépris affiché des dirigeants et des populations africains à les croire incapables de faire autre chose que prescrire et gober des cachetons.
Ces pays ont une politique de santé publique qui inverse la tendance des courbes. La prescription de la chloroquine n'en est qu'un élément. Le tout semble fonctionner dans le contexte où il est appliqué, ça ne signifie pas qu'un de ses élément isolé fonctionne dans tous les autres contextes.
Au Maroc, les déplacements internationaux ont été limités dès le 15 mars, les écoles fermées à partir du 16 mars, l'état d'urgence sanitaire à été déclaré le 19 mars limitant les déplacements à l'intérieur du pays, le 26 mars, le traitement à la chloroquine a été établi comme standard de soin, le 6 avril, le port du masque est devenu obligatoire. Ça fait beaucoup de mesures qui n'auraient eu aucun effet une ou deux semaines après leur mise en œuvre puisque tous les effets observés seraient des conséquences de la prescription de chloroquine. C'est quand même fort de café.
De plus, le Maroc place sous contrôle sanitaire les individus identifiés comme ayant été en contact avec des malades, les contacts sont retracés au mieux et testés, ce qui est quand même un facteur assez fort de la capacité du Maroc à identifier les cas asymptomatiques au plus tôt. L'exemple de la Corée du Sud est parlant sur les effets potentiels de ce type de mesures, mais au Maroc, non, non, non, c'est l'hydroxychloroquine et elle seule.
Je vous invite à comparer les graphes des cas au Maroc et des cas en Corée du Sud, histoire de voire une autre troublante corrélation qui ne prouve rien.
Ça ne tient pas la route comme raisonnement, même si il est plaisant et que sa conclusion est porteuse d'espoir.
On n'a aucune preuve scientifique de l'efficacité du traitement AZT+HCQ ou HCQ seule aujourd'hui.