Normalement, ça marche ou ça marche pas, au bout de deux mois, on aurait du avoir déjà une meilleure vue sur tout ça.
Non, ce n'est pas binaire, le corps humain est un système beaucoup trop complexe. La vidéo de risque alpha le montre bien; il y a de nombreux traitements dont on a cru qu'ils "marchaient" avant de se rendre compte que en fait non ou pas tant que ça, ou oui mais avec des effets secondaires délétères pires que la maladie elle-même, ou oui mais beaucoup moins qu'un autre traitement, etc...
Et deux mois, c'est très court en recherche médicale. Trop court même, beaucoup trop court.
Ce n'est pas étonnant, ni surprenant, qu'on n'ait pas de résultat aujourd'hui. Au mieux, on aurait des études de phase II prometteuses si les financements publics de l'IHU avait servi à autre chose qu'à jouer au petit chimiste grandeur nature, mais ça ne permettrait toujours pas de conclure à une efficacité en mesure de convaincre la communauté scientifique au point d'aboutir à un consensus.
Le souci est que comme, contrairement au mythe qui circule, la communauté scientifique a fait confiance à l'IHU Méditerranée pour apporter des preuves validant ou invalidant la piste AZT+HCQ, les études des autres ont commencé plus tard et donneront mécaniquement des résultats plus tard.
Et c'est ça qui est principalement reproché à Raoult. À avoir voulu profiter de la pandémie pour seller son cheval de bataille contre la méthodologie scientifique, il a fait perdre du temps à tout le monde.
Et il continue puisqu'il ne répond à aucune des critiques faites sur ses études, alors qu'il suffirait qu'il distribue les résultats in extenso et qu'il en documente la méthodologie pour que d'autres que lui en fassent l'analyse. Mais comme même ça, ça a l'air d'être trop lui demander, ben les autres ont repris tout à zéro, en réinitialisant le compteur des délais nécessaires.
À ce jour, on n'a aucune étude dont les résultats sont significatifs et on a de plus en plus d'études qui montrent des effets délétères. Rien de très encourageant, malheureusement.
Concernant les pays d'Afrique, ça ne prouve pas grand chose dans la mesure où la balance bénéfice/risque à administrer un anti-paludéen en prophylactique est différente dans les zones où le paludisme est présent. Et quand bien même, ça reste un traitement faute de mieux, pas une preuve d'efficacité, surtout dans des pays où la pyramide des âges est telle que les complications du Covid19, à l'échelle du pays et conformément à ce qu'on connaît de la maladie, nécessiteraient de sérieux équilibrages avant de conclure quoi que ce soit de la moindre comparaison avec les pays européens.