J'aime bien la référence à "Theme hospital" donnée plus haut. Qu'est-ce que ce jeu était bon, n'empêche ! Et quelle merveille cynique d'illustration d'une politique hospitalière basée sur la recherche du profit maximum (et en même temps, mis en situation de manager, quel plaisir malsain de se faire un max de thunes sur le dos des patients et du personnel). Bref…
Sinon, à entendre le discours de notre cher Président, hier soir, un désagréable sentiment d'un mois et demi de retard. Le propos plus humble, voire compatissant, c'était quand même mieux que les trucs condescendants et punitifs des dernières fois. Ok, ce n'est pas Anne Frank dans son grenier, mais quand même, ce confinement, dans ses dimensions psychologiques et économiques, ajouté à l'inquiétude sanitaire, ce n'est pas forcément facile à vivre. Quand bien même on en accepte la pertinence - même si c'est la pertinence d'un pis-aller.
Par contre, que de contradictions inexpliquées. Passons ces histoires de masques, ce n'est même plus drôle à relever. Mais quid de l'école ? Fermées en premier parce soit-disant cluster de compétition, mais en fait non, c'est bon. Alors ok, j'entends que les parents puissent péter les plombs avec leur gosse en permanence sur le dos, que soit désiré (par le patronat autant que par les parents, d'ailleurs) le retour des dimensions extra-scolaires de l'école (la garderie et la cantine), et que certains se rendent compte que, non, c'est pas facile de se substituer aux enseignants, et que la pédagogie comme la connaissance des disciplines ne s'inventent pas. Mais quand même, on ne peut pas se contredire sans donner un minimum d'explication sur le pourquoi du comment. Et juste "le confinement scolaire creuse les inégalités" c'est un peu léger, si cette réouverture doit être une bombe sanitaire à retardement. Et, moi, franchement, j'en sais rien ; mais ça m'affole quand même un peu que le chef de l'Etat me dise tout et son contraire à ce sujet, sans considérer qu'une explication pourrait être bienvenue.
Pour le reste, difficile à dire. C'est d'un flou avec cap minimum, qui aurait été bienvenu il y a un mois et demi, où on attendait pas grand chose de plus. Mais là, quand même, le désagréable sentiment que pendant ce mois où l'Hôpital faisait son maximum, le Gouvernement n'a pas grand chose de neuf ou de fabuleux à proposer. On va tester les symptomatiques et faire du tracking volontaire ? Ok, mais ça fait peur pour la seconde vague s'il y a autant d'asymptomatiques qu'il semble y en avoir. Le bordel économique ? on reconduit les mesures existantes, et renvoi au prochain Conseil des ministres pour d'éventuelles nouveautés. A peine angoissant, la vague de banqueroute et de chômage qui s'annonce.
Le seul truc un peu concret et précis, c'était cette fameuse date du 11 mai, même si on avait bien compris que ce serait progressif. On pouvait dire : c'est cool, on va enfin pouvoir sortir de Vault 76 ! Peut-être qu'on se prendra le retour de l'épidémie dans la gueule, ou la famine, ou que sais-je d'autre. Mais au moins, une date à laquelle s'accrocher pour la sortie du bunker ! Mais, même là, l'Intérieur vient déjà de le contredire, en laissant entendre que c'est pas à prendre au pied de la lettre. Ah ok. Bon, au moins ça donne une grille de lecture pour le reste : n'attacher une importance qu'à la forme - le fond n'a aucune espèce d'intérêt, limite ce sont des mots au hasard créés par une IA (et en fait, le texte qui apparaît en bas à la télé, c'est peut-être ce que lit notre Président, en direct de cette création par une machine - le léger décalage de temps, à l'écran, créant alors l'illusion d'une transcription de ses propos).
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