Septembre ? et dans 1an c'est 10millions de chômeurs et des morts du a la pauvreté.
Je pense que tu as raté ton jet de dés «détection du second degré».
Cela étant, blague à part, dans ma région, le secteur de la restauration ne voit pas un retour à la normale avant septembre prochain, justement. Et table, en conséquence, sur un dépôt de bilan pour la moitié des bars et restaurants du coin, a minima.
De toute façon, qu’est-il proposé de concret aux entreprises ? Si on va au-delà du blabla gouvernemental, et des mesures-gadget, il n’y a que trois mesures vraiment efficientes :
- le report des impôts et charges sociales. Sauf que cela laisse entier le problème du surplus des charges. Et que ce n’est qu’un report : l’activité a intérêt à repartir fissa pour payer les charges courantes et solder le passé. Et si la boîte coule, malgré ce crédit, ça va faire un sacré manque à gagner pour les finances publiques, qui vont être sacrifiées au détriment d’autres créanciers,
- le chômage partiel facilité. Après, faut voir ce que ça va donner en pratique : entre les entreprises fraudeuses qui vont tenter de se faire payer des salaires de gens qu’elles vont faire bosser néanmoins, et les entreprises qui vont se faire allumer sur des contrôles a posteriori pour des motifs à la noix (sur le modèle des déclarations du ministère du travail jugeant, un temps, que les métiers du bâtiment sont illégitimes d’y avoir recours),
- les crédits garantis.
Dans mon cas, pour donner un exemple de PME « classique » : les charges de la boîte sont de 150k par mois. Là-dessus, il faut compter environ 75k de masse salariale, charges salariales comprises. Et donc 75k par mois à sortir, dans tous les cas, et quel que soit le sort des salaires. Trésorerie : de quoi couvrir deux mois et demi, dans une hypothèse de chiffre d’affaires nul. Alors qu’on fait un mois de mars pas ridicule, malgré une moitié de mois « confiné », on contracte un prêt pour couvrir six mois de trésorerie, en sus des deux mois et demi actuels. En raison des garanties mises en place, la banque suit, sans discuter. Mais, voilà, c’est un peu le max qui semble possible.
Si on doit cramer cette trésorerie, ça veut dire vivre avec un sacré endettement à l’avenir, et devenir fragile à la première secousse. Si cette trésorerie ne suffit pas, je veux pas imaginer l’état de l’économie du pays. Dans tous les cas, c’est la sensation désagréable de jouer un mage de RPG avec une barre de mana qui se vide bien dangereusement.
Ironie de l’histoire, ma plus grosse source de revenus ce mois, ce sera AirBnb qui va me la verser. Intérêt pour la société : zéro. C’est pas avec les impôts ridicules que verse AirBnb ni avec les prélèvements modiques sur mes rentes qu’on va financer le modèle social français.
Au moins, je reste dans l’esprit « start-up nation ». Mais si c’est ça le monde d´après, ça fait pas rêver