On peut avoir une surmortalité enregistrée de +6% (environ 40k décès supplémentaires par rapport à l'attendu) qu'on serait encore dans la zone des variation déjà enregistrées par le passé donc attribuable à une autre cause que le COVID 19. Et quand bien même on enregistrerais une surmortalité de 12 % pour les worst case (soit + 73k de décès par rapport à ce qui s'est fait l'année passée, que ça ne représenterais toujours que 0.1 % de la population Française.
Il y a quand même un débat qui a été rapidement clos par la modération, et je le comprends car il est difficile à aborder tant parler de chiffres quand on évoque une vie humaine semble déconnecté, néanmoins, et sans aucun jugement moral, il faudrait aussi tenter d'analyser cette situation sous un angle de réponse proportionnée.
Nous sommes prêts à perdre 30% de notre PIB sur 1 mois voir plus, à mettre à genoux le système économique français, revenir sur une croissance et ses avantages sociaux acquis, pour un épisode dont la portée est, certes réelle et conséquente, mais surtout limitée. Le fait que nous soyons témoins de la réalité de l'affaire, qu'elle se déroule dans le temps court, et qu'elle est susceptible de nous toucher réellement rapidement nous enjoins à mettre des moyens colossaux, dont les impacts à long terme seront, et je n'utilise pas le conditionnel sciemment, bien plus grave que ses conséquences de l'épidémie elle même à court terme.
Maintenant mettez cela en parallèle avec une autre crise qui nous arrive, celle du climat. Qui pour le coup nous concerne tous, nous impactera tous, durablement, et à long terme. Mais comme elle s'inscrit dans le temps long, elle est "indolore" pour nous, et donc ne nous communique pas le sentiment d'urgence alors même qu'elle s'annonce, et sera, bien plus dévastatrice que la crise que nous vivons. Si tous les moyens financiers qui sont en train d'être si rapidement débloqués pour relancer l'économie mise à l'arrêt pour un risque statistique mineur (et là je sais que je touche une corde sensible car on parle de vie humaine, mais j'essaie de prendre du recul et de regarder les chiffres uniquement) étaient déployés pour lutter contre le changement climatique nous résoudrions ce problème bien plus rapidement qu'au cours de ces dernières années.
Malheureusement je ne souhaites pas pousser mon raisonnement plus loin, ses aspects factuels se heurteraient, sur un forum, à la réalité de la vie humaine et son absence de prix. Je me contenterais simplement d'écrire pour être au plus juste, qu'il ne faut pas dire " Faut-il prendre autant de risque pour sauver une partie de la population", car cette équation est incomplète, mais plutôt "Faut-il sacrifier une partie de la population (c'est à dire l'ensemble des français qui seront durablement touchés par la crise économique majeure qui se profile à la suite des mesures prises), pour en sauver une seconde partie (c'est à dire la part de la classe d'âge qui sera touchée par le Covid-19 et dont les rapports de chiffres démontrent qu'ils ne sont pas significatifs (à ce jour) et que pour qu'ils le soient il faudrait les multiplier par 10 au minimum)).
Enfin je conclurais qu'en prenant du recul, chose difficile à faire en temps de crise, et en regardant les chiffres pour ce qu'ils sont et non pas pour comment nous les interprétons, la mortalité engendrée ne constitue pas à ce jour un écart significatif sur la mortalité d'un pays, et encore moins à l'échelle du monde. Que ce soit en France, en Italie ou encore en Espagne (je ne jugerais pas pour la chine, car je penses qu'ils ne sont pas totalement transparents sur les chiffres annoncés).
Ceci étant dis, je suis comme chacun d'entre vous, j'ai peur pour mes grands parents, ma femme qui est enceinte, ma famille aussi, et si je n'écoutais que cette partie de moi, j'imposerais une quarantaine forcée, réorienterai la production vers la confection de masques, forcerais l'industrie de santé à produire tests et médications.... Je cherche simplement à considérer ce débat au delà de son apparence, je me trompe peut être...
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