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Merci, avec les noms donnés par Aloisius je suis tombé sur cet article, certes pas tout jeune mais qui donne pas mal d'informations sur la question. Effectivement c'est assez intéressant comme polémique, et ça m'a l'air assez représentatif des problèmes traversés par les sciences sociales. L'article montre notamment bien que la lecture de la première guerre mondiale est restée factuelle assez longtemps, et que c'est quand les chercheurs ont adopté un point de vue plus humain en cherchant à s'intéresser au ressenti et aux motivations des poilus que les problèmes ont commencé.
C'est amusant en tout cas, je m'intéresse beaucoup à la première guerre mondiale et je n'avais jamais entendu parler de cette histoire. Dernière modification par Tchrek ; 09/01/2020 à 17h50. |
09/01/2020, 17h45 |
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Les SHS et nouvelles disciplines s'en réclamant, et leurs critiques
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Histoire de situer ce débat, je ne sais plus lequel des historiens de Péronne avait déclaré en substance il y a quelques années, lorsque les derniers poilus sont morts "ouf, on ne va plus nous emmerder avec les témoignages, on va enfin pouvoir faire de l'histoire". Manque de chance, les poilus savaient écrire et ont envoyé des centaines de millions de lettres pendant la guerre.
Ceci étant, dans mon souvenir, comme souvent en histoire, la polémique a un peu vieilli et une forme de synthèse a émergé. En gros, quand les chercheurs en ont marre des disputes stériles, ils prennent en compte les résultats des uns et des autres et dépassent la question. Même processus que, par exemple, pour la dispute des fonctionnalistes et des intentionnalistes. Mais il est vrai que la querelle du consentement avait donné lieu à des échanges d'insultes assez surprenant, sans doute parce que le problème concernait autant les matériaux utilisés que l'idéologie des chercheurs. L'histoire faite à partir de témoignages d'anonymes ou d'inconnus, ça agace. Surtout quand ça parle de chiasse et de poux. |
09/01/2020, 19h03 |
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Est-ce que les chercheurs en ont réellement marre de ces polémiques ou ceux qui en étaient à l'origine ont perdu leur pouvoir car à la retraite ou proche de la retraite ?
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09/01/2020, 19h21 |
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Citation :
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09/01/2020, 19h31 |
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Pour ce qui est de la querelle contrainte/consentement pendant la Première Guerre mondiale, le problème c'est que l'opposition entre deux écoles antagoniques est pour l'essentiel une création médiatique qui n'a pas vraiment de fondement dans les faits.
Nul n'a jamais sciemment mis de côté les lettres des soldats ou tout autre forme de source. Sur le fond, la discussion a surtout rejoué pour la énième fois la discussion entre structures et agents. L'un des aspects que la pseudo controverse voile, c'est surtout une opposition entre deux positions sociales dans le champ historiographique : d'un côté un groupe très bien intégré académiquement, bénéficiant de financements avantageux notamment via l'historiai de Péronne et les différentes commémorations ; de l'autre, un groupe moins reconnu d'un point de vue académique, situé en régions (Montpellier et Toulouse si je me souviens bien), publié dans des maisons moins prestigieuses et avec moins de moyens. Sauf que comme souvent en sciences sociales, les luttes de position se sont transformés en pseudo-lutte scientifique. Des discussions finalement assez techniques deviennent alors des postures qui entravent quelque peu le débat. Mais lorsqu'on remet les choses à plat, dans des colloques scientifiques ou de simples discussions, les choses s'avèrent finalement bien moins antagoniques. Pour ceux que ça intéressent vraiment, au moment du centenaire, France Cul et feu la Fabrique de l'Histoire avait fait discuter Stéphane Audoin-Rouzeau et Nicolas Offenstadt (ici). |
09/01/2020, 22h29 |
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Citation :
C'est quelqu'un de bien mais il illustre lui même les biais de son époque. Par contre je redit ce que j'ai dit à Twan, il n'est pas sociologue et dans sa discipline, on peut lui dire qu'il y a des travaux semblant le contredire. Alors qu'on ne peut contredire que les sous arguments d'une opinion présenté sous forme systémique mais jamais le système puisqu'il est en réalité un axiome. Je suis ravis de voir que le débat a divergé car j'estime justement que c'est un problème plus général que les pires cas possibles. J'avoue que ma solution serait de retirer le pouvoir d'ingénierie social des experts et que je suis pas du tout d'accord avec l'idée de Bronner : "On a jamais autant eu besoin de sociologie". |
10/01/2020, 16h08 |
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