L'enseignement en France et à l'étranger

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Faut quand même être sacrément mauvais pour passer presque autant de temps de préparation/correction que de temps devant élève.
Ca dépend. Quand tu photocopies le manuel ou si tu cherches à faire mieux. Comme les corrections. Les DMs. Le temps que tu passes à gérer les pénibles (extrêmement chronophage). Les réunions à la con en chaîne/formation qu'on t'impose et qui te fracassent tes préparations. Perso, ma matière a été ajustée 4 fois ces 4 dernières années. Je continue encore et encore à refaire mon cours pour m'adapter aux élèves.

Y a des profs nuls. Y a des profs qui ne travaillent pas. La plupart sont là parce qu'ils aiment le métier et les gosses, donc ils bossent. Y a aussi des cadres nul dans le privée. Faut-il que je généralise sur eux pour qualifier ta profession ?
Citation :
Publié par Sewen
Ca dépend. Quand tu photocopies le manuel ou si tu cherches à faire mieux. Comme les corrections. Les DMs. Le temps que tu passes à gérer les pénibles (extrêmement chronophage). Les réunions à la con en chaîne/formation qu'on t'impose et qui te fracassent tes préparations. Perso, ma matière a été ajustée 4 fois ces 4 dernières années. Je continue encore et encore à refaire mon cours pour m'adapter aux élèves.

Y a des profs nuls. Y a des profs qui ne travaillent pas. La plupart sont là parce qu'ils aiment le métier et les gosses, donc ils bossent. Y a aussi des cadres nul dans le privée. Faut-il que je généralise sur eux pour qualifier ta profession ?
Et y'a des profs qui savent pas lire que je parle de primaire ?

Ceci étant les profs qui font le même trucs depuis 15 ans sont même pas forcément les pires. En termes de résultats, implication tout ça. Ca peut être un choix qui se défend bien.
Tu sais que ton discours peut en grande partie être adapté au reste des 'profs' ? Désolé, je pensais que tu aurais été capable de faire le lien. Au temps pour moi.
Citation :
Publié par Sewen
Tu sais que ton discours peut en grande partie être adapté au reste des 'profs' ? Désolé, je pensais que tu aurais été capable de faire le lien. Au temps pour moi.
Je ne parle pas de ce que je connais... moins. Je ne sais pas combien d'heures font les profs du collège. Je pense que ne faire qu'une matière facilite la préparation mais peut faire exploser tes temps de correction. Les gamins ne sont pas les mêmes non plus à cet âge. Et t'as pas le même nombre qu'en primaire. Donc effectivement + de problèmes (mais l'avantage de pouvoir les virer/suspendre ce qui n'est pas le cas en primaire publique).

Et la prof de collège de mon entourage est dans le privé, donc ça fausse la donne de ce que je peux en savoir.

Ah, et pour le temps de préparation, ma compagne ne fait que très peu de manuel. L'organisation (qui vient aussi avec l'xp) permet de faire décroître ton temps de préparation les premières années. Dans pas mal de métiers, ça veut dire qu'on te file + de boulot du coup. Mais pas là. Enfin encore qu'on peut te filer + d'élèves que les autres.
Dans l'école de ma compagne y'a des classes à 24 et d'autres à 28 pour le même niveau. 28 c'est elle
Citation :
Publié par Quild
Dans l'école de ma compagne y'a des classes à 24 et d'autres à 28 pour le même niveau. 28 c'est elle
En théorie, la moyenne française, c'est 23. La moyenne OCDE, c'est 21. En Finlande, 19.
Ta copine est peut-être une super-prof, mais j'espère qu'elle a de super-classe, parce que 28 gosses ça ne marche que si tu n'as pas trop de cas lourds à gérer. Au-delà, tu peux bosser autant que tu veux -ou pas- tu fais garderie.
@Quild : fais gaffe, tu compares une heure de travail cadre à une heure de travail prof face à élèves.
Teste l'heure face à 35+ élèves pour voir si c'est comparable.
Pour avoir fait les deux, ça n'a juste rien à voir.

Citation :
Y a des profs nuls. Y a des profs qui ne travaillent pas. La plupart sont là parce qu'ils aiment le métier et les gosses, donc ils bossent
Pas sûr d'avoir compris le cheminement logique là.
On peut être pédagogue, aimer le métier et les gosses et n'avoir en aucun cas besoin de préparer un cours sans pour autant être nul.
Citation :
Publié par Avrel
On peut être pédagogue, aimer le métier et les gosses et n'avoir en aucun cas besoin de préparer un cours sans pour autant être nul.
J'en doute. Ou alors sur certains cours seulement. Mais si tu débarques sans savoir ce que tu vas faire...
Citation :
Publié par Avrel
@Quild : fais gaffe, tu compares une heure de travail cadre à une heure de travail prof face à élèves.
Teste l'heure face à 35+ élèves pour voir si c'est comparable.
Ce n'est effectivement pas du tout la même chose d'être en représentation face à 25-35 jeunes et de devoir en même temps assurer discipline et faire apprendre et ... à niveau d'étude égal être cadre assis à un bureau devant un ordinateur ou en réunion. Je dis pas que le travail de cadre n'est pas parfois dense et stressant, mais ce n'est tout simplement pas la même chose et c'est étonnant que tant de personnes ne le comprennent pas.

A mon avis une heure de cours face aux élèves se compare plus à ce que fait un acteur. Qui plus est avec un public qui ne voudrait souvent pas être là





Maintenant dans ce que dit Quild, il y a un autre point très particulier. Niveau hiérarchie, c'est comme s'il n'y en avait pas. Quoi que tu fasses, ton salaire augmente à l'ancienneté. D'où le fait qu'on a à la fois tous les types de profs : celui qui minimise son travail et celui qui le maximise, celui qui prospère dans ces conditions et celui qui souffre etc..

Ajoutons que la mobilité est très difficile, donc si tu es usé par ce métier très exposé aux problèmes sociaux, il est très difficile financièrement, statutairement et au niveau des compétences de changer de profession.



Pour en revenir à l'absence de management, c'est unique. En gros, tu fais ce que tu veux. Il y a d'ailleurs une détestation des chefs dans la profession. Petits chefs ou grands chefs.

Il me semble que ce vide managerial peut être compensé par les relations entre collègues. Mais là encore, dans le fond, rien ne t'oblige... et il y a bien sûr les élèves eux-mêmes : là tu vois tout de suite ce qui marche ou pas.



Quant à moi, on arrive aux rencontres parents-profs j'ai 5 minutes avec 7 profs d'affiliée tout à l'heure. J'ai bien préparé avec ma fille et je leur ai envoyé à tous un message de préparation avec pronote, mettant à chaque fois des trucs sympathiques sur ce que ma fille aime / trouve difficile dans leur cours.

Dans les faits, je ne me fais pas trop d'illusions sur le fait qu'ils se souviennent d'elle (à part lire les notes sur le bulletin, mais ça je peux le faire tout seul), le but c'est plutôt de leur faire un feedback encourageant pour leur permettre d'améliorer leur enseignement, de choisir les spécialisations de première et de parler du fameux problème de discipline dans la classe, qui visiblement pourri la vie de certains des profs.

Mais ses profs, elle elle les connaît beaucoup mieux qu'il la connaissent : ils ont une centaine d'élèves+ et elle 10 profs, et elle les écoute à longueur de journée, elle vois comment ils gèrent leur classe etc...
Donc bon sauf à avoir un enfant qui sort de l'ordinaire (en mal la plupart du temps), aucun prof ne va vraiment me faire découvrir des choses. Enfin je vais peut-être être surpris ce soir

.

Dernière modification par znog ; 16/12/2019 à 10h48.
Citation :
Publié par znog
Donc bon sauf à avoir un enfant qui sort de l'ordinaire (en mal la plupart du temps), aucun prof ne va vraiment me faire découvrir des choses. Enfin je vais peut-être être surpris ce soir
Elle est en 6e ?
Parce que, à moins d'être totalement effacée, arrivé en décembre on a généralement des choses à dire sur les élèves. Souvent des trucs que les parents savent déjà mais pas toujours.
Citation :
Publié par Aloïsius
En théorie, la moyenne française, c'est 23. La moyenne OCDE, c'est 21. En Finlande, 19.
Ta copine est peut-être une super-prof, mais j'espère qu'elle a de super-classe, parce que 28 gosses ça ne marche que si tu n'as pas trop de cas lourds à gérer. Au-delà, tu peux bosser autant que tu veux -ou pas- tu fais garderie.
J'ai l'impression que le chiffre d'une classe idéale ne fait que baisser.
J'ai vécu tranquillement une grosse partie de ma scolarité dans des classes de 42.
Citation :
Publié par Hellraise
J'ai l'impression que le chiffre d'une classe idéale ne fait que baisser.
J'ai vécu tranquillement une grosse partie de ma scolarité dans des classes de 42.
Je suis sans doute plus vieux que toi. Et dans le primaire c'était du genre 24-25, légèrement plus au collège. C'est au lycée que les classes de plus de 30 élèves étaient courantes, et plutôt vers 35-37.
Citation :
Publié par Aloïsius
Elle est en 6e ?
Parce que, à moins d'être totalement effacée, arrivé en décembre on a généralement des choses à dire sur les élèves. Souvent des trucs que les parents savent déjà mais pas toujours.
en seconde maintenant. Selon les cycles les rencontres parents-profs n'étaient pas du tout pareilles.

== rencontres parents-profs collège ==
au collège, je n'y suis pas allé une seule fois : Aucun problème avec les enfants, j'estimais que cela ne valait pas le coup de prendre du temps.

Par contre on était à toutes les journées portes ouvertes, pour accompagner nos mômes qui faisaient l’accueil et c'était 1/2 journée chaque année à discuter avec les profs, mais dans un contexte informel. Là, je participe jeudi après-midi aux jury d'orientation des 3èmes, je n'ai aucune idée de ce que je dois y faire d'ailleurs tout ce que j'ai c'est
Citation :
Les 21 et 22 décembre 2017 auront lieu les entretiens individuels à l’orientation pour les 3èmes. Durant l’échange, les élèves doivent décrire leur projet d’orientation et professionnel. Le jury étant constitué d’un professeur et d’un professionnel, nous vous invitons à nous rejoindre. Votre regard extérieur est important pour nos élèves!
sinon globalement à part quelques échanges de mails, je n'ai aucun échange avec leurs profs durant tout le collège..



== rencontres parents-profs maternelle ==
Très sympa les petites chaises et les instit, super relations. Bon en petite section, on m'a dit que mon fils était limite demeuré, et je le charrie encore là-dessus (il a un an d'avance maintenant )


== rencontres parents-profs primaire ==
c'était le paradis : 20-30 minutes à midi, les instits connaissaient parfaitement les enfants et d'ailleurs on le faisait en leur présence. Grosse motivation pour eux, les profs étaient contents et comme c'est l'école du quartier, on se croise toujours régulièrement


== rencontres parents-profs lycée ==
Là c'est tout à l'heure

Comme il se passe des choses importantes et qu'il y a de gros choix à faire l'année prochaine j'ai préparé sérieusement. Ça a surtout été l'occasion de faire ce WE avec ma fille le point sur chaque matière et c'est très intéressant (et différent d'un prof à l'autre). Je pense aussi que ça vaut le coup de faire un effort/remercier les profs, vu que la classe n'est pas facile.

Ma fille ne veut pas venir, j'ai vu que dans certains cas (surtout au collège ?) on conseille de faire les réunions parents-profs en présence de l'élève, mais pour moi cela serait utile uniquement si elle était bavarde ou turbulente et ce n'est pas le cas. Je pense aussi que l'on pourra se dire les choses de manière plus cool à deux si elle n'est pas là. Par contre, ma fille m'a briefé sur "comment aborder chaque prof".
Citation :
Publié par Hellraise
J'ai l'impression que le chiffre d'une classe idéale ne fait que baisser.
J'ai vécu tranquillement une grosse partie de ma scolarité dans des classes de 42.
Non mais surtout, le nombre d'heures indiquées par Aloïsius ne signifie pas grand chose en soi.

Une classe de 36 élèves dans laquelle il y a trois heures de chinois et autant de latin, avec 3 élèves à chaque fois, et 28 heures en classe entière, ça fait une moyenne de 30 élèves par classe, pas 36.
Si tu prends les tps, les effectifs réduits en langue, les lv2 un peu rare, les options exotiques, le latin grec musique, dans les faits, l'effectif des classes en tronc commun c'est plutôt autour de 32-36 au lycée, à la louche.

Les options, les groupes de TP, et effectifs réduits en langue, ça baisse fortement l'effectif moyen. Mais les cours de maths et de français (par exemple), c'est toujours bien plus que la moyenne nationale.

Citation :
Publié par znog

Ma fille ne veut pas venir, j'ai vu que dans certains cas (surtout au collège ?) on conseille de faire les réunions parents-profs en présence de l'élève, mais pour moi cela serait utile uniquement si elle était bavarde ou turbulente et ce n'est pas le cas. Je pense aussi que l'on pourra se dire les choses de manière plus cool à deux si elle n'est pas là. Par contre, ma fille m'a briefé sur "comment aborder chaque prof".
En lycée je préfère quand les élèves sont là quand je vois leurs parents, sauf cas particuliers. La raison la suivante :
Dans quelques années, ta fille sera majeure, et donc en état (légalement parlant au moins) de prendre son destin en main. Il me semble donc important que l'enfant soit impliqué dans les discussions à son propos.
D'abord (fin du collège, seconde) pour éclairer les "adultes responsables" qui prennent les décisions pour lui, puis de plus en plus impliqué comme celui qui prendra les décisions après avoir écouté les avis de ses parents et enseignants. En terminale, généralement l'élève parle davantage que ses parents lors de mes entretiens.
(Bien sûr, tout ce que je dis est à adapter en fonction de la maturité de l'adolescent ainsi que de l'éventuel côté conflictuel de ses relations avec ses parents et/ou l'institution scolaire)

Je pense que ce "rituel" de passage de relais entre le parent et son enfant est important, et ce que l'enfant soit "sans histoires" ou non.

Dernière modification par Fnord ; 16/12/2019 à 12h50. Motif: Auto-fusion
Citation :
Publié par znog
Ma fille ne veut pas venir, j'ai vu que dans certains cas (surtout au collège ?) on conseille de faire les réunions parents-profs en présence de l'élève, mais pour moi cela serait utile uniquement si elle était bavarde ou turbulente et ce n'est pas le cas. Je pense aussi que l'on pourra se dire les choses de manière plus cool à deux si elle n'est pas là. Par contre, ma fille m'a briefé sur "comment aborder chaque prof".
C'est toujours plus intéressant quand l'élève est là. Pas pour réprimander l'élève, là pour le coup la présence de l'élève est peu importante. Ça permet surtout d'interroger l'élève, en présence de ses parents, sur son travail à la maison : temps qui y est consacré, méthodes d'apprentissage, difficultés rencontrées... Du coup on peut donner des conseils personnalisés ce qui est difficile en classe vu la diversité des élèves.
Citation :
Publié par Xh0
C'est toujours plus intéressant quand l'élève est là. Pas pour réprimander l'élève, là pour le coup la présence de l'élève est peu importante. Ça permet surtout d'interroger l'élève, en présence de ses parents, sur son travail à la maison : temps qui y est consacré, méthodes d'apprentissage, difficultés rencontrées... Du coup on peut donner des conseils personnalisés ce qui est difficile en classe vu la diversité des élèves.
Je vois bien, mais là le coup est parti. Je verrai tout à l'heure ce que font les autres parents et je pourrais poser la question aux profs. Rien de ce genre n'était précisé dans le mail.

Et puis il y a peut-être d'autres créneaux dans l'année ?

Et aussi 5 minutes c'est super court. Ils mettent vraiment douze parents à l'heure ? Rien que pour entrer-sortir-dire bonjour, on a déjà bouffé 20% du temps et j'imagine que les horaires dérapent très vite. Ou c'est en réalité 5 minutes toutes les 10 minutes ?


Ah et comme ça je peux leur dire que je n'ai jamais vu ma fille travailler aussi peu sans me faire taper dessus

Dernière modification par znog ; 16/12/2019 à 14h45.
Citation :
Publié par znog
Et puis il y a peut-être d'autres créneaux dans l'année ?

Et aussi 5 minutes c'est super court. Ils mettent vraiment douze parents à l'heure ? Rien que pour entrer-sortir-dire bonjour, on a déjà bouffé 20% du temps.
C'est le problème de ce genre d'exercice imposé. C'est trop court pour certains élèves. Mais c'est suffisant pour 80 % qui n'ont pas de difficulté particulière.

Après effectivement rien n'empêche un parent de solliciter un entretien avec un enseignant sur un autre créneau à convenir. C'est souvent le cas lorsque ce sont des élèves en difficulté ou dans les classes avec des enjeux importants en terme d'orientation. Là c'est le prof principal de 3e qui parle.
Citation :
Publié par Quild
Et y'a des profs qui savent pas lire que je parle de primaire ?

Ceci étant les profs qui font le même trucs depuis 15 ans sont même pas forcément les pires. En termes de résultats, implication tout ça. Ca peut être un choix qui se défend bien.
Sinon, de où tu juges mes collègues ? En d'autres termes, qui te permet de dire "celui-là est nul, celui-ci est bon" ? C'est quoi le mérite pour un instit ou un prof. ? Non parce que c'est bien joli de dire que ton amie est super bonne et super investie, et je n'en doute pas une seconde, mais quand j'entends que els autres branlent rien ou / et sont mauvais, qu'en sais-tu ? Ton frère ? Tu te permets de juger le travail de ton frère ? Juste une question: lui juge le tien ?

De toutes façons c'est même pas le souci, en fait. Je vais essayer de t'expliquer calmement : une classe de CE2/CM1 (8 à 10 ans), par chez moi, a explosé: la collègue se met en arrêt, des remplaçants se sont succédé, même résultat. Des gamins ingérables, qui répondent, font des doigts d'honneur, bref, on se demandait tous, dans la brigade de remplaçants, qui irait. C'est tombé sur bibi.
J'ai réussi, peut-être grâce à mon expérience, à ma grosse voix ou à mes boutons sur la gueule, à avoir une ambiance de travail, ce qui n'était pas gagné du tout. Je pense avoir réussi (bien que ce soit fragile) à acquérir le respect des gosses. Pourtant, le soir, je suis vanné parce que ce sont des gamins qui te sollicitent tout le temps. J'en ai 18, dont 3 ULIS et 6 ou 7 qui mériteraient de l'être, plus un gamin hyper-actif et un autre qui s'est sauvé en descendant du bus de la piscine. Le soir, j'en fous le moins possible. Parce que je ne peux plus. J'attends au maximum les vacances pour me reposer (bien qu'il y ait eu les journées de grêve pour décompresser ... ) . Alors, Quild, je suis mauvais ? Je mériterais qu'on me foute des heures en plus parce que je ne branle rien ? L'Inspecteur s'est pointé dans cette classe pour mon inspection rendez-vous de carrière, il m'a remercié avec grandiloquence. Pourtant encore une fois mon boulot de correction est à son minimum, tout comme le boulot de prep (il existe, hein, mais il est assez faible) . Ce que je veux dire avec ce 3615 MAVIE, c'est que le mérite est une notion hyper-subjective. La deuxième chose est que si tu rajoutes du temps en plus pour les profs, tu en auras pleins qui exploseront (même sans ça, ça a commencé dans ma région) . La troisième est que, en ce moment, c'est open-bar pour les concours : pointe-toi à Créteil, inscris-toi, je t'assure, t'es pris direct. Faudrait vraiment être idiot pour ne pas aller dans un boulot où on est payé à ne rien foutre.
Citation :
Publié par Lugnicrat
pointe-toi à Créteil, inscris-toi, je t'assure, t'es pris direct. Faudrait vraiment être idiot pour ne pas aller dans un boulot où on est payé à ne rien foutre.
On le sait, il y a une grande hétérogénéité des situations, non seulement d'un endroit à l'autre, mais même d'une année à la suivante. Ce qui est clair c'est que l'on à la fois des situations très difficiles (et de plus en plus), mais aussi des cas plus confortables.

Dans le podcast le prof parle de la ségrégation spatiale : "je suis à Neuilly, à 5 km il y a le lycée de Nanterre, les profs là-bas travaillent dans des conditions radicalement différentes des miennes" et il ajoute "franchement c'est pas avec une prime de 4000€ que j'irais là-bas".


Donc déjà on a un gros problèmes avec les salaires, puisque dans l'ensemble les profs débutants et mal payés sont dans les endroits les plus hards et les profs qui survivent et qui ont de la bouteille s'empressent de faire une mobilité pour aller au sud de la Loire ou dans un lycée "normal". Et ensuite ils n'en bougent plus ...

ah et comment nommer la bonne personne au bon endroit ? Il y a un RH par académie.
Citation :
Publié par Diesnieves
Je suis sans doute plus vieux que toi. Et dans le primaire c'était du genre 24-25, légèrement plus au collège. C'est au lycée que les classes de plus de 30 élèves étaient courantes, et plutôt vers 35-37.
On peut faire cours à 35 élèves sans problème. Cette phrase est vraie.
On peut faire cours à 35 élève, sans problème. Cette phrase est usuellement fausse.

Quand il y avait le redoublement, la sélection etc. on pouvait avoir des effectifs lourds et travailler normalement.
Aujourd'hui, entre les écrans, la pollution, le chômage de masse, la ghettoïsation et la radicalisation, on a des enfants fracassés. Si on y ajoute certaines modes pédagogiques désastreuses, ça peut donner des situations ingérables à plus de 15 élèves.
Mais inversement, quand ta classe n'est pas surchargée de "dys", d'analphabète, d'illettrés, d'allophones, de voyous et d'enfants en grave souffrance psychologique, ben tu peux faire cours à 32 sans problèmes autre que la taille des salles.
Citation :
Publié par Aloïsius
En théorie, la moyenne française, c'est 23. La moyenne OCDE, c'est 21. En Finlande, 19.
Ta copine est peut-être une super-prof, mais j'espère qu'elle a de super-classe, parce que 28 gosses ça ne marche que si tu n'as pas trop de cas lourds à gérer. Au-delà, tu peux bosser autant que tu veux -ou pas- tu fais garderie.
Un chiffre qui cache de grosses disparités. A priori on serait sur 25 élèves par classe en moyenne en CM1.
Je te confirme que l'année où elle était à 28 elle n'avait pas de cas. Effectivement, ses collègues à 24 devaient en avoir du coup !
Elle est à 26 et on essaie de lui imposer un 27ème cette année alors qu'elle a déjà 3 cas. Et qu'il y a une classe à 24 sans cas.
Elle est plutôt dans un établissement avec enfants de CSP+ et est bien consciente de la différence avec... L'école voisine. Mais ça se dégrade :/

Et pour le coup les beaux chiffres du gouvernement sur l'effectif par classe c'est pas forcément le quotidien des profs.

Citation :
Publié par Avrel
@Quild : fais gaffe, tu compares une heure de travail cadre à une heure de travail prof face à élèves.
Teste l'heure face à 35+ élèves pour voir si c'est comparable.
Pour avoir fait les deux, ça n'a juste rien à voir.
C'est un argument qui se vaut.
Bon, je sais pas pourquoi tu parles de 35+ élèves, mais oui, c'est pas le même métier.
Après on peut s'amuser à comparer tous les métiers hein.
Mais même d'un cadre à l'autre, c'est pas le même taff.

Citation :
Publié par Lugnicrat
Sinon, de où tu juges mes collègues ? En d'autres termes, qui te permet de dire "celui-là est nul, celui-ci est bon" ? C'est quoi le mérite pour un instit ou un prof. ? Non parce que c'est bien joli de dire que ton amie est super bonne et super investie, et je n'en doute pas une seconde, mais quand j'entends que els autres branlent rien ou / et sont mauvais, qu'en sais-tu ? Ton frère ? Tu te permets de juger le travail de ton frère ? Juste une question: lui juge le tien ?

De toutes façons c'est même pas le souci, en fait. Je vais essayer de t'expliquer calmement : une classe de CE2/CM1 (8 à 10 ans), par chez moi, a explosé: la collègue se met en arrêt, des remplaçants se sont succédé, même résultat. Des gamins ingérables, qui répondent, font des doigts d'honneur, bref, on se demandait tous, dans la brigade de remplaçants, qui irait. C'est tombé sur bibi.
J'ai réussi, peut-être grâce à mon expérience, à ma grosse voix ou à mes boutons sur la gueule, à avoir une ambiance de travail, ce qui n'était pas gagné du tout. Je pense avoir réussi (bien que ce soit fragile) à acquérir le respect des gosses. Pourtant, le soir, je suis vanné parce que ce sont des gamins qui te sollicitent tout le temps. J'en ai 18, dont 3 ULIS et 6 ou 7 qui mériteraient de l'être, plus un gamin hyper-actif et un autre qui s'est sauvé en descendant du bus de la piscine. Le soir, j'en fous le moins possible. Parce que je ne peux plus. J'attends au maximum les vacances pour me reposer (bien qu'il y ait eu les journées de grêve pour décompresser ... ) . Alors, Quild, je suis mauvais ? Je mériterais qu'on me foute des heures en plus parce que je ne branle rien ? L'Inspecteur s'est pointé dans cette classe pour mon inspection rendez-vous de carrière, il m'a remercié avec grandiloquence. Pourtant encore une fois mon boulot de correction est à son minimum, tout comme le boulot de prep (il existe, hein, mais il est assez faible) . Ce que je veux dire avec ce 3615 MAVIE, c'est que le mérite est une notion hyper-subjective. La deuxième chose est que si tu rajoutes du temps en plus pour les profs, tu en auras pleins qui exploseront (même sans ça, ça a commencé dans ma région) . La troisième est que, en ce moment, c'est open-bar pour les concours : pointe-toi à Créteil, inscris-toi, je t'assure, t'es pris direct. Faudrait vraiment être idiot pour ne pas aller dans un boulot où on est payé à ne rien foutre.
Sinon, d'où tu te crois intouchable ? Mélenchon spotted ?
Je te dis que les profs qui ne renouvellent pas leurs cours ne sont pas forcément des mauvais profs et tu t'enflammes sur mon jugement ? Décompresse.
Je dis que mon frère c'est pas le même investissement et tu t'enflammes aussi ? Ben ouais je me permets de le juger. T'inquiète pas, il ne se prive pas de juger ma vie.

Ton discours plus tôt "Toujours la m~eme chose, les collègues qui essaient de choper tout ce qui est possible sont pour moi des individualistes.", j'y ai eu le droit quand j'ai commencé à taffer et vouloir faire mes preuves avec mon investissement. Les commentaires désobligeants sur mon job de bureau de cadre capitaliste, je les ai eus. Tkt. Donc d'où tu juges que je n'ai pas le droit de juger plz ?

Tu veux essayer de me faire croire qu'il n'y a pas de mauvais profs dans ton délire ?
Ta classe je serai dans les premiers à dire que la solution n'est pas d'enchaîner les remplaçants. Que justement, la méthode de l'éducation nationale n'est pas une solution. Que c'est pas ça le boulot de prof. Et que les félicitations de l'inspecteur sont aussi une façon pour lui de ne pas avoir à faire remonter un problème. Pas de vagues. Surtout pas.
Tu me parles de difficulté de taff, mais tu t'inventes pas d'heure. T'arrives à tes résultats sans ça apparemment. Maintenant si vous voulez faire croire que ceux qui font + d'heures dans d'autres boulots se tournent les pouces... Ben pas tous.

L'enseignement plus tard, j'y pense. Aujourd'hui ma mentalité est + de me défoncer pour faire du cash. Et parce que je kiffe mon taff en passant, même si j'ai bien morflé cette année et suis bien vanné.
Mais effectivement, je suis conscient que l'enseignement a de gros problèmes à résoudre pour le rendre plus attractif et... le normaliser.
Mais je pense pas que la solution ça soit de juste mieux payer les profs pour qu'ils ferment leurs gueules sans changer le nombre d'heures et en continuant à ne pas les aider, à ne pas les surveiller. Tu penses que tes journées seraient + supportables si t'avais 200 balles de + à la fin du mois ? Ou 400 ? Ou + ?
Alors le salaire influe de fait sur le statut social et donc sur la légitimité devant les élèves.

Donc revaloriser la rémunération des profs c'est pas l'alpha et l'oméga mais ça pourrait changer des trucs.

Le second point serait d'arrêter d'avoir les membres du gouvernement faire référence à eux comme si c'était des branleurs idiots corporatistes et incapables. Niveau crédibilité ça aide pas beaucoup.
Oui et surtout que les profs soient soutenus par leur hiérarchie. Que quand un élève fou le bazar, il soit viré de l’école (progressivement au début 1 jours, puis 1 semaines puis définitif, quelque chose comme çà) et pas pour être remis ailleurs (dans le publique en tous cas). Tu les laisses à la charge des parents, avec obligation de fournir une éducation (privée ou faite par les parents eux mêmes). Ca virera tous les fauteur de troubles... Calmera les parents qui font de la merde avec leurs enfants. Et apaisera les classes...

Il y a un droit à l'éducation pour tous gratuite. Mais a condition qu'on respecte l’école, les profs etc... Sinon, on le perd et basta.
Citation :
Publié par Gardien
Ca virera tous les fauteur de troubles... Calmera les parents qui font de la merde avec leurs enfants. Et apaisera les classes...
Apaisera les classes, oui. Mais pour le reste, ça ne sera pas très productif et la société en prendra plein la gueule.
En gros, tu as trois grands profils :
- Le cas neurologique. Ils sont de plus en plus nombreux (merci Monsanto et co). Les parents ne peuvent souvent rien faire. Exemple type : le gosse qui prend son traitement (genre ritaline), mais ce dernier n'est plus efficace après une certaine heure. Ou la molécule a des effets secondaires très lourds.
- Le cas psychologique. De plus en plus nombreux aussi. Des gosses fracassés par la vie (genre papa jihadiste en prison qui envoie des menaces de mort à toute la famille, gamin violé par ses camarades en institution, survivant de massacre d'un pays en guerre etc.). Là, une des grosses difficultés, ce sont les psy. Pas les psychiatres, hein. Je parle de certaines structures encore dominées par la psychanalyse à l'ancienne, bourrées d'idéologues allumés qui détestent l'école, la science et la société. Mais aux yeux d'une famille lambda, ils ont assez d'autorité pour détruire tout ce que l'école peut dire ou faire.
- Le cas sociologique. De plus en plus nombreux aussi. Les gamins sortis du ghetto, pétris des codes du ghetto et de ses valeurs. Tu les vires ? Faudra pas t'étonner de les retrouver récupérés très rapidement par les mafieux du coin.

La solution, c'est d'avoir des structures adaptées pour les accueillir. Des ITEPs, des SEGPA, des classes relais, des dispositifs sas, des médecins et des infirmiers scolaires à plein temps etc.
Fin des réunions parents profs c'était très intéressant, on a fini par être virés par le concierge à 21h30, les 5 minutes ont été largement dépassées.

Beaucoup de choses passionnantes, le plus frappant à été de voir qu'avec une même classe (et ce n'est vraiment pas une bonne classe) : les profs ont des positionnement totalement différents.

Un qui assure totalement avec son autorité et son charisme naturel, une prof principale qui fait excellemment bien son taf et en plus appuie un collègue en difficulté, un jeune prof qui en est réduit à dicter parce qu'il se met au niveau des plus lents (mais du coup les meilleurs se font chier) [et il est à mi-temps dans un lycée ... encore plus difficile ] et un qui est sympa mais trop gentil et dépassé, on se demande s'il va craquer avant la retraite ou pas. Lui il choisit de faire son cours et de laisser bavarder ceux qui ne suivent pas, il a décidé que zut.

Tous sont incertains de l'appui qu'ils ont de la part de l'administration : ils ne peuvent tout simplement pas virer un élève qui parle c'est impossible "Sauf violence on ne peut pas les virer ni les mettre à se balader dans les couloirs, il n’y a pas de permanence pour les recevoir". Donc un élève qui parle, tu le gardes. Pratiquement 3/4 de la classe discute en cours et dans certaines matières même pendant les interros.


Le pire c'est que c'est ici un "bon" lycée, enfin un lycée dichotomique : un lycée international situé au milieu d'une ZEP.
Tu as une population qui vient de loin et sur concours pour intégrer les sections internationales et les élèves locaux qui sont dissipés et faibles, mais mais en réalité tout de même "moins pires" que ceux des villes minières d'à coté....


Donc oui, il y a des bons profs et d'autres qui sans être catastrophiques mériteraient de faire une fin de carrière ailleurs dans un job moins éprouvant. Ce métier est souvent usant et au-delà de 55 ans, ça peut être intenable. Le problème, c'est que la reconversion, déjà très difficile avant, devient carrément impossible. C'est tragique parfois.

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Dernière modification par znog ; 16/12/2019 à 23h49.
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