Le truc, c'est que ça fait un moment qu'une grosse crise est annoncé, mais la BCE baisse les taux d'intérêt à chaque fois pour faire reculer le truc j'ai l'impression. Et si la BCE faisait ça ad vitam eternam, jusqu'ou ça pourrait aller sans péter ? Est-ce qu'au final, on pourrait pas se retrouver avec des taux qui baisse de plus en plus et une dette qui explose mais un système qui tient toujours ?
C'est un peu ce qu'ont tendance à oublier tous les alarmistes économistes en herbe: le système peut faire preuve d'une très grande résilience. En fait il suffit juste de comprendre que l'argent aujourd'hui est basé sur la confiance. Au final tant que les gros acteurs "se mettent d'accord" pour les créances et sont soutenus par les banques centrales à valve ouverte...oui ça peut durer un moment.
Y a quand même des points à garder à l'esprit:
1) Depuis 2008 les indices boursiers montent en ligne droite, si c'est pas une bulle, je sais pas ce que c'est (même si cette année, ça baisse gentiment trop tôt pour parler de récession). Et quand les prix montent, il faut maintenir un certain pouvoir d'achat, donc besoin de plus de liquidité...ça fait longtemps que m1 m2 m3 ne suffise plus à couvrir, d'où les qe qui pour rappel sont de la monnaie centrale (comme m0) mais scripturale et uniquement destinés à soutenir le pouvoir d'achat nécessaire sur les marché. Donc question on s'arrête où et à quel prix? Comme je l'ai dit aujourd'hui on est à un ratio env 1/10 rapport masse monétaire dans les marchés/hors marché...à 1/50? Faut bien comprendre ce que ça signifie si les shareholders ont 50 fois plus de thunes que les autres, ils finiront par se payer des pays et des états...ça peut avoir des grosses répercutions politiques!
2) Depuis la mode QE, les banques centrales ont bourré leur bilan d'actifs tels que actions, oblig, eft, etc.. Or une banque centrale n'est pas sensée s'exposer à de tels risques sur son bilan: c'est le rôle des banques commerciales. Les politiques de taux sont justement sensées faciliter ou obstruer l'accès au crédit, mais ce n'est plus suffisant et on s'attend aujourd'hui à ce que les BC aient des politiques de gestion de la masse monétaire, à l'ancienne mais pas pour le commun des mortels, pour éviter que tout parte en couille. Donc si crash d'actions, obligataires etc.. les banques centrales font quoi? Je donne juste un événement probable: l'Italie sort de l'euro, la BCE fait quoi?
3) Last but not least: le système repose sur le fait que la confiance règne et que la thune reste dans le circuit interbancaire, pour des questions évidentes de bilan. Quid si les gens commencent à cashout parce que la confiance est rompue? Pour info depuis l'annonce de la deutsche bank y a 3 semaine, env 1millaird par jour est cashout par des clients. Le moment où les gens préféreront avoir des actifs en or, matière première, pierre,...ou même bitcoin plutôt qu'en thune sur leur compte, ça sentira gentiment le roussi et on fera quoi? On demandera aux BC de faire encore plus de QE?? En fait ils finiront par se faire une partie de monopoly entre eux avec chacun qui joue la banque en mode no limit...
Et la bce qui ne peux toujours pas prêter aux états, ce serait pourtant l'occasion de réduire les dettes d'états avec du pognon à 0%... mais on préfère engraisser les spéculateurs.
This. 100% d'accord. L'"argent dette" est une conséquence post WW2, parce que les américains ont fait de la m... avec bretton woods et ont imprimé bien plus de thunes que ce que "le gold exchange std (ratio 40%)" leur permettait. Donc, il a fallu trouver un étalon pour remplacer l'or et on a trouvé la dette. Le principe c'est de limiter le pouvoir des politiciens en termes d'émission monétaire, on sait tous où peut mener le mode no limit.
Le problème c'est que la dette est virtuellement infinie, pas l'or. Donc si le modèle fonctionnait au début (plus de croissance, moins d'emprunt, etc.), aujourd'hui on nage en plein délire. La France ou l'Italie paient 60m par année de charge de la dette (le budget de l'éducation), avec la croissance misérable européenne, on rembourse comment mathématiquement? En comptant la drogue, la prostitution, le trafic d'être humain dans le PIB? Pas sûr que ça suffise.
Donc au final il reste 2 options:
1) on fait un beau jubilé et tous les épargnants sont à poil.
2) on re permet aux banques centrales de financer les états directement.
L'option 2 me paraît plus raisonnable.
Et pour ceux qui parlerait d'inflation, il faut ouvrir les yeux, demandez à un entrepreneur ce qu'il paie en charges sociales, impôts, etc.. La BCE pourrait financer tranquillement les états de l'UE 10 ans sans dépasser les 2%