J'habitais en HLM craignos, je m'étais d'ailleurs fait cambrioler quelques mois auparavant. Du coup on m'avait remplacé ma porte de merde en bois qui se trouait d'un coup de genou par une porte blindée.
Le chambranle lui n'avait pas bougé, mais passons
C'était un soir, je m'étais mis à l'aise, on sonne à l'interphone. Je ne sais absolument plus ce qu'il s'est dit, mais c'était convaincant vu que j'ai ouvert, alors qu'en général je m'abstiens (voire je fais le mort, bien fait de pas le faire ce coup-là). Je passe mon peignoir. Et on toque gentiment à ma porte. Idem je ne sais plus si y a eu un dialogue ou quoi, mais j'ouvre, tranquillement, donc on avait dû me dire un truc convaincant, peut être un quidam qui voulait me vendre des assurances, ou des Témoins de Jéhovah. Je suis pas contrariant, et puis si je peux aider.
J'ouvre, à poil sous mon peignoir, et tout de suite "POLICE ! PERQUISITION ! NE BOUGEZ PLUS !" et je vois le corridor extérieur vomir plus de flics que je n'aurais cru mon appart' (un T2) possible d'en absorber. Y en a facile une 20aine qui est rentrée et y en avait encore autant dans la cage d'escalier.
Les flics étaient pas comme à la télé, ils étaient tous harnachés avec gilet, grosse ceinture, casque de protection... pas de lieutenant en civil la barbe de 3 jours à la parisienne quoi. La seule à l'être (en civil) était une nana, commissaire, imperméable tailleur la 40aine et pas mal. Et moi je suis tjrs en peignoir, à poil en-dessous, coincé dans le couloir de l'entrée, avec 20 mecs partout qui reviennent vers moi après avoir beuglé "CLAIR !" partout.
La nana finit par pénétrer dans l'appart' et me demande mon identité, je la donne. Elle regarde un des mecs à côté de moi, qui la regarde, qui beugle mon nom en l’épelant. Elle me demande depuis combien de temps j'habite là, si je vis seul, ce que je fais dans la vie, toussa. Pour l'instant personne m'a plaqué contre le mur ni mis la main au panier donc tout va bien, malgré la démonstration de parade. Je réponds, la nana regarde de nouveau le gars à côté d'elle, et là, la question qui tue : "nous sommes bien à l'immeuble C ?" "ah non désolé, ici c'est l'entrée D..." "ah... je vois. Excusez-nous pour le dérangement. ON S'EN VA !" et en moins de temps qu'il ne m'en faut pour taper cette phrase, l'appart a régurgité tous les flics et je me retrouve comme un con, à côté de la porte grande ouverte, sans avoir compris ce qu'il vient exactement de se passer.
Résumé : des flics sont venus pour me faire défoncer le cul au zonzon, mais en fait c'était l'immeuble d'à côté.