Surdoués et éducation

Répondre
Partager Rechercher
Alors au temps pour moi, mon aversion pour leur procédé de recrutement et leur pseudo-scientisme déconnecté de la réalité du terrain de ce qu'on sait en neuropsychologie aujourd'hui m'a entraîné à émettre un jugement négatif à l'égard des gens qui en sont "victimes".

En résumé grossier et rapide :

Je n'ai rien contre le fait que des personnes en questionnement quant à leur dimension de pensée, ou souffrant de solitude ou même curieux, choisissent de rejoindre une association qui peut leur permettre de socialiser et sortir de leur isolement.


Par contre, comme je l'ai déjà évoqué, le plus rationnellement du monde, parce que j'aime les faits, et j'aime pas les biais :
_ Les "tests" MENSA ne sont pas des évaluations psychométriques, mais juste des tests psychotechniques, tels que ceux que tu pourrais passer pour un concours infirmier ou orthophonie ou autres concours qui usent de ce genre de stratégie pour sélectionner des gens "rapides" ou "habiles en vocabulaire" ou "bons en calcul mental". Ils ne sont pas étalonnés et validés scientifiquement, ils n'ont aucune retrouvabilité ni corrélation statistiques avec les tests psychométriques utilisés pour les diagnostics.
Donc réussir un test pour rentrer à MENSA est concrètement, objectivement et sans contradiction possible complètement et irrémédiablement différent du fait d'obtenir diagnostic neuropsychologique de douance ou Haut Potentiel.
Réussir un test MENSA revient simplement à ... réussir un test MENSA, et donc faire partie des 2% sélectionnés parmi la totalité des gens qui le passent que MENSA a décidé de recruter en choisissant ce chiffre, parce qu'ils savent que statistiquement selon la répartition gaussienne obtenue aux tests neuropsy, on évalue à 2% la population HP parmi la totalité, donc ils se sont dit "ok, on prend 2% des meilleurs qui se présentent chez nous". Et si ça c'est pas un putain de biais de raisonnement, je sais pas ce que c'est...

Après, il y a des HP, qui réussiront les tests MENSA (et MENSA se sentira donc conforté dans son biais, haha), et des HP qui rateront (et ouais...), et des non-HP qui réussiront (mais du coup, biais de confirmation tout ça, on n'en parle pas de ceux-là, on fait cmme s'ils étaient HP réellement du coup, alors que ben, objectivement, non.), comme des non-HP qui rateront. Quand on recoupe, on voit que leurs tests n'ont à cet égard aucune finesse et aucune corrélation sérieuse avec les diagnostics effectués.
Mais on trouve quand même des HP réels et dûment diagnostiqués chez Mensa, car si tu as un diag neuropsy en bonne et due forme, qui atteste d'un QIT > 132, tu es dispensé de leur test écrit, sous condition que tu fournisses ton CR, avec un QIT affiché.
Or, la tendance actuelle avec l'affinement des tests neuropsy et des critères d'évaluation-diagnostic tend vers une plus forte hétérogénéité des profils (c'était le cas du WISC IV comparé au WISC III, et encore pire avec le WISC V comparé au WISC IV ; exactement le même constat sur les WAIS => Tests adultes), et à un abandon partiel du QIT au profit de l'IAG, plus parlant dans les profils hétérogènes et pour prendre en compte toute la dimension du HP.

Donc brayf. Leur postulat de base est donc biaisé, déjà ça, ça m'agace. Mais donc leur recrutement aussi et c'est encore plus horripilant.
A peu près aussi horripilant que ceux qui me posent un diag de dysphasie sur un ado au QIT de 45 homogène et stable dans le temps, avec un niveau de développement général correspondant à un âge réel de 12-18 mois, et ça leur semble normal, tout va bien, pas de problème, et la licorne rose à paillette pète des arc-en-ciel polychromatique sur la passoire pastafarienne de Cthulhu en string sur la terre plate m'voyez.
ça + le prix qu'ils demandent à la passation du "test" + le sentiment d'échec et d'accroissement de la solitude/du rejet que cela peut engendrer suite à un "refus" chez donc les 98% "recalés", sans aucun accompagnement de leur part s'ils avaient un réel problème motivant cette démarche, et je trouve ça assez malsain.
Mensa c'est un busisness mensonger biaisé et non-scientifique parti sur une volonté élitiste et bancale qui me fait juste /facepalm dans les faits. Si on doit reparler de mon propos sur les "failles narcissiques" à combler, je dirais que c'est plus dans les tenants des rennes qu'il faudra ptetre regarder. après, c'est pas péjoratif, on a certainement tous quelque part une faille narcissique, un complexe, une blessure d'ego. Racontez-moi votre relation avec vos mamans et vos papa
Mais les gens en eux-mêmes qui se cherchent, découvrent, ont besoin de réponse, d'accompagnement, de contacts sociaux etc, j'ai rien contre eux et leur démarche et ce qui la motive. Je me dis juste qu'ils se dirigent droit sur une petite arnaque qui leur laissera dans la majorité des cas un goût amer, et que c'est pas là qu'ils trouveront les réponses qu'ils cherchent.
Et que quitte à chercher des réponses, autant prendre celles validées, corrélées, appuyées scientifiquement que des équipes de professionnels de santé et de la psychologie cognitive/neuropsychologie pourront leur apporter, avec les suivis adaptés après coup, et les associations de parents validées et reconnues qui accompagnent sans demander entre 90 et 150 boules pour valider un pseudo-élitisme qui frôlerait parfois l'eugénisme si on y regarde de plus près... C'est méchant mais bon...
Le retour sur investissement sera largement bien plus bénéfique.

Dernière modification par Madee ; 05/07/2017 à 20h15.
Citation :
Publié par Djunn
Assez gonflé comme intervention de la part d'une fille qui traîne sur un forum de geek...
as-tu envisagé l'idée qu'elles se foutent des phallocrates dans ton genre, ces filles ?
Désolé pour le quote war mais c'est pour plus de lisibilité :
Citation :
Publié par Assurancetourix
Dans ton exemple tes white knights se rassemblent autour d'une activité, pas autour de ce qu'ils sont et surtout de ce que les "autres" ne sont pas.
Peu importe les raisons (sauvez le monde ou se renifler le cul), le postulat de départ est la volonté de se rassembler autour d'un point commun. Après le côté élitiste de Mensa ferais sourire s'il n'était pas révélateur un problème de fond.
Je te propose encore une fois d'oublier cette notion d'intelligence supérieur (ce n'est qu'un symptôme). D'essayer de prendre en compte le décalage que vit au quotidien un surdoué et d'envisager le besoin de trouver ses semblables qui peut en découler.
Cela n'a rien à voir avec les "autres", au contraire.

Cette notion de décalage est importante d'ailleurs parce que c'est un poison qui les suivent toutes leurs vie.

Et je ne suis pas hors sujet sur ce sujet parce que justement on parle de l'éducation des enfants.
En faite, je m'interroges sur le faite de faire sauter des classes à son enfant puisque c'est le sujet de ce thread.
Pour moi il s'agit potentiellement d'une fausse piste, je dirais même que cela favorise ce décalage.
Non, le vrais problème se situe plus tard lorsque l'adolescent va devoir choisir son rail.
Et c'est bien connu, parcours scolaires stéréotypés et surdoués font bon ménage...

Citation :
Publié par Assurancetourix
C'est à creuser d'ailleurs, si t'es supérieurement intelligent, et que tu pratiques donc des activités intellectuelles à haut niveau, de manière professionnelle et/ou pour tes loisirs, tu vas forcément te retrouver en contact avec tes semblables, magique! Il fallait y penser...
Je pense que c'est trop réducteur, un surdoué ne va pas forcement être ingénieur et aimer les échecs.
Citation :
Publié par Madee
Alors au temps pour moi, mon aversion pour leur procédé de recrutement et leur pseudo-scientisme déconnecté de la réalité du terrain de ce qu'on sait en neuropsychologie aujourd'hui m'a entraîné à émettre un jugement négatif à l'égard des gens qui en sont "victimes".
Ok ok, merci d'avoir nuancé en tout cas.
Citation :
Publié par znog
as-tu envisagé l'idée qu'elles se foutent des phallocrates dans ton genre, ces filles ?
Tu penses qu'elles attendent auprès de toi pour les défendre ? C'est l'autre pendant de la phallocratie tu sais.

Dernière modification par Djunn ; 05/07/2017 à 23h08.
Dans mon lycée/collegue a l’époque ils ont monté des sections pour les surdoués, je parle de ça il y a 15-20 ans. Je terminais presque mon cursus scolaire.
J'en ai fait parti en tant qu’élève mais aussi plus tard en tant qu'"aide au prof" sur certaines disciplines (genre le latin) pour les plus jeunes que moi.

Le but n’était pas de faire sauter des classes, ce qui est a mon sens la plus grosse connerie ever, mais d'adapter un contenu pédagogique et un méthode a certains enfants qui "captent" immédiatement ce qu'on leur explique et qui se font cordialement chier a se le faire radoter dans une section normale le temps que tout le monde imprime. Pas question de sauter des classes (surtout a l'adolescence quoi de plus ridicule que de voir un gamin de 12 ans avec d'autre de 15 ans qui trempent déjà le biscuit quand l'autre joue encore au pokemons).

Bref j'ai trouvé ces classes vraiment cool et énormément plus passionnantes que les classes conventionnelles. Les profs, je trouve étaient bien plus sympa a l’écoute et détendus pour avoir goutté aux différents circuits scolaires.
Pour info c’était un college/lycee privé catho Bordelais.
J'ai pas eu le temps de mater jusqu'au bout, vu que je bossais aujourd'hui et que j'y suis encore, donc je sais pas. Il dit que Dabrowski c'est n'imp ?
Parce que Dabrowski a juste énoncé des théories parmi tant d'autres sur le sujet, sur la base de l'observation clinique, et le point intéressant de ses écrits à mon sens, c'est vraiment plutôt les hyperexcitabilités sensorielles.
La désintégration positive c'est un peu n'imp (tjs de mon point de vue), mais sa théorisation des hyperexcitabilités est assez parlante et retrouvable dans pas mal d'autres théories même si pas sous la même dénomination.

Quant aux effets du saut de classe, on le répète depuis le début du thread : ça dépend de l'enfant, du contexte, de sa personnalité, de son intégration, de la famille derrière etc. Donc en fait ben "ça dépend".



(si ça t'intéresse, je crois que j'ai vu passer dernièrement un nouveau truc sur notre ami Dabrowski. Je te le retrouve et te l'envoie dès je remets un pied chez moi... Dimanche ou lundi... Si j'y repense)
Je te laisse regarder le bout sur l'hyperexcitabilité, bien sûr ce qu'il dit est plus nuancé.

Sur le fait que sauter une classe, "ça dépend" : oui, pour le parent ou le/la therapiste c'est la réponse adaptée. Mais ça n'empêche pas une/plusieurs étude(s) statistique sur l'effet moyen de manquer au tableau.

Pour ceux qui sont tentés de regarder n'oubliez pas que c'est une pièce d'opinion malgré tout, son assimilation d'un haut QI à l'intelligence est grotesque. J'ai bien aimé à ce propos les deux mentions d'enfants devenus plus tard prix Nobel qui avaient été rejetés d'un programme d'étude d'enfants à haut QI (d'après sa propre définition, pas intelligents les Nobel), ou qu'il rejette la surcharge du terme intelligence par un autre vendeur de livre alors qu'il se prête à la meme manigance.

Finalement il manque comme d'habitude des etudes sur les variations du QI dans le temps, selon l'activité, etc, alors que les résultats conditionnent la validité des etudes long terme qu'il semble affectionner et une foule de résultats.

Dernière modification par Heathcliff ; 08/07/2017 à 18h57.
Je découvre ce fil, j'ai pas tout lu et seulement en diagonale, mais étant directement concerné je voudrais quand même dire 2-3 truc tiré de mes conclusions personnels car je fréquente beaucoup de HQI:

-La motivation derrière Mensa et autres associations du genre c'est avant tout la recherche de pair capable de comprendre ses problèmes. Et ouai , les Psy c'est bien mignons mais pouvoir échanger de manière amicale avec des gens en mesure d'appréhender les difficultés rencontrées, c'est quand même autre chose.

-Plus une personne est diagnostiquée tôt mieux elle vie sa différence avec le monde qui l'entoure.

Je reviendrais en dire plus quand j'aurai tout lu et surtout si d'autres choses me font tiqué
Juste par curiosité, j'y connais rien sur le sujet:

1/Un gamin qui se fait diagnostiquer surdoué réussi mieux dans la vie que quelqu'un de surdoué qui ne saura jamais qu'en fait il est surdoué? j'imagine que certains doivent vite prendre le melon si ils sont reconnus comme surdoués et ça aide pas dans la vie d'avoir la tête qui passe pas la porte. Ou alors le mec se dit qu'il est tellement fort qu'il a pas besoin de faire d'efforts, se remettra pas en question en cas d’échec également (vu qu'officiellement il est forcément au dessus du lot) et se fait donc vite passer devant par des gros bosseurs.

2/ Surdoué c'est un état de fait définitif (on l'est toute sa vie) ou bien c'est juste qu'on a l’intellect plus développé pour son âge. Comme un mec qui grandit vite, à 14 ans il fait 1m80 et est spécial mais arrivé à 25 ans il est banal car beaucoup de gens font 1.80

3/ est-ce qu'un mec qui se retrouve avec un score de merde a un test de surdoué est forcément idiot?

4/ il y a t'il un âge limite pour que ces tests soient valide?

5/ j'ai vu le terme HP (haut potentiel?) utilisé pour décrire ces personnes. C'est le potentiel de faire quoi?

Dernière modification par Palette ; 11/07/2017 à 18h23.
Citation :
Publié par Palette
Juste par curiosité, j'y connais rien sur le sujet:

1/Un gamin qui se fait diagnostiquer surdoué réussi mieux dans la vie que quelqu'un de surdoué qui ne saura jamais qu'en fait il est surdoué? j'imagine que certains doivent vite prendre le melon si ils sont reconnus comme surdoués et ça aide pas dans la vie d'avoir la tête qui passe pas la porte. Ou alors le mec se dit qu'il est tellement fort qu'il a pas besoin de faire d'efforts, se remettra pas en question en cas d’échec également (vu qu'officiellement il est forcément au dessus du lot) et se fait donc vite passer devant par des gros bosseurs.

2/ Surdoué c'est un état de fait définitif (on l'est toute sa vie) ou bien c'est juste qu'on a l’intellect plus développé pour son âge. Comme un mec qui grandit vite, à 14 ans il fait 1m80 et est spécial mais arrivé à 25 ans il est banal car beaucoup de gens font 1.80

3/ est-ce qu'un mec qui se retrouve avec un score de merde a un test de surdoué est forcément idiot?

4/ il y a t'il un âge limite pour que ces tests soient valide?

5/ j'ai vu le terme HP (haut potentiel?) utilisé pour décrire ces personnes. C'est le potentiel de faire quoi?
1) Impossible de répondre à cette question. Il y a bien trop de facteurs entrant en jeu.

2) Tu as précoce et haut potentiel.
- Précoce : c'est ton exemple sur la taille. Un enfant qui est en avance sur son âge sans pour autant être HP. Des tas de raisons peuvent expliquer cela comme la présence d'un environnement familiale propice au développement intellectuel de l'enfant.

- Haut potentiel : c'est une personne dont le QI est supérieur à 130/135 au moment du test. Cette mesure est relativement stable mais peut tout de même varier légèrement. Les compétences intellectuelles sont au dessus de la norme et normalement pour toujours. Mais la manière d'utiliser ses compétences variera au cours de la vie.

3) Ce n'est pas un test qui évalue les surdoué. C'est un test qui évalue l'intelligence. Ce qui permet par la même occasion de détecter ceux à un extrême ou l'autre du continuum (déficient / haut potentiel).

4) Oui et non. Les tests sont adaptés aux tranches d'âges. Cependant, je doute qu'il soit courant de les passer auprès des populations âgées. Du moins, il ne me semble pas que ce soit les mêmes puisque la finalité n'est pas la même. On cherche plutôt à évaluer les déficiences et leur étendue. Je me renseignerai à ce sujet.

Dernière modification par Belzebuk ; 11/07/2017 à 20h32.
On parle souvent des parcours compliqués des enfants surdoués, mais il y a, heureusement, des tas d'enfants dont l'intelligence est au dessus de la moyenne (HP ou précoces) et qu'on ne détecte pas parce que ça ne pose pas de souci. Souvent, ce qui amène à faire tester un enfant, c'est justement qu'il y a un problème quelque part (problème d'adaptation à l'école, difficultés relationnelles, symptômes de stress...), et qu'on cherche à trouver d'où ça vient, pour aménager les choses au mieux. Mais s'il n'y a pas de souci, il n'y a pas besoin d'aménager, donc pas besoin de tester, donc... Ben voilà, tout va bien !

Mon-mien fiston a été "détecté" parce qu'il s'emmerdait tellement en classe que l'instit le pensait... En échec scolaire ! Lui nous a expliqué posément que, comme il avait déjà répondu aux questions une fois, il savait faire et ne voyait pas l'intérêt de recommencer, il préférait passer à autre chose. D'où des résultats en dents de scie qui ont alerté l'enseignante. Il avait aussi des manifestations d'anxiété un peu flippante : ça a commencé par le rongeage d'ongles, puis il se tirait sur les sourcils au point de s'en arracher pas mal, puis les cheveux... Lui nous disait qu'il s'ennuyait, vraiment beaucoup, et que ça le stressait de ne pas comprendre pourquoi on lui demandait tout le temps la même chose, et que c'est tout ce qu'il avait trouvé pour se calmer. Su-per... Bon, depuis il a un programme aménagé et un super instit', tout cela est réglé. Clairement, sa problématique maintenant, c'est d'apprendre à bosser, à faire des efforts, parce que ça, c'est un truc qu'il n'a jamais eu besoin de faire ! Et là, ce sont ses activités extra-scolaires qui l'aident beaucoup : même quand tu captes vite, pour maîtriser un step de danse ou progresser en tir au but (handball), y'a pas, faut s’entraîner, encore et encore, bref, faut faire des efforts. Heureusement, donc, il n'y a pas qu'à l'école qu'on apprend la vie.

D'ailleurs, les tests psychométriques, les tests de QI donc, ne mesurent "que" l'intelligence, et encore, l'intelligence de raisonnement, pas l'intelligence sociale, ni l'intelligence adaptative, ou que sais-je encore... Car oui, il y a de multiples formes d'intelligences, et donc je réponds de fait à la 3ème question de Palette : non, avoir un score de merde à un test psychométrique ne fait pas de toi un idiot, mais te classe dans la catégorie des déficients mentaux selon le score obtenu, et je connais des tas de déficients légers qui certes n'ont pas eu leur bac ni fait de carrière en mode succesful, mais qui ont un chouette job, des amis, une belle vie, et si tu ne vas pas disserter avec eux de la politique économique du traité transatlantique ni de la meilleure manière de calculer un taux d'emprunt immobilier en fonction de tes revenus (pis en même temps on s'en cogne, c'est chiant ces discussions...) tu vas quand même passer de sacrés bons moments avec eux. A l'inverse, je connais des personnes HP adultes qui sont sacrément casse-couilles et à la limite de l'inadaptation sociale tant elles ne savant pas réguler leur comportement ni s'adapter à l'interlocuteur ou la situation.
C'est d'ailleurs souvent le souci des enfants HP ou précoces, qu'on dit aussi "disharmoniques" : il y a une trop grande différence entre leur niveau de raisonnement (haut) et leur maturité (basse), et PAF, ça fait des chocapics... D'où les troubles repérés et le fait qu'on leur fasse passer des tests, comme dit plus haut.

Bref, j'explique souvent qu'avoir un QI élevé, c'est comme avoir une bonne boite à outils : ça aide pas mal, mais ça ne fait pas de toi un bon bricoleur. Faut apprendre à utiliser les bons outils correctement, pour que tout fonctionne pour le mieux. Et ça, c'est pas gagné. Donc effectivement, un enfant HP ou précoce détecté tôt pourra bénéficier d'aménagements et d'accompagnement adaptés (si, si, c'est possible !), il aura ainsi de meilleures chances de se développer de la meilleure manière possible, sans que son intelligence hors-norme ne lui cause plus de problème que de bienfaits. Mais

NB - parmi les HP les plus particuliers, on compte les Asperger, ou "autistes de haut niveau" (quoique dans le DSM V les "Aspis" ne fassent plus partie des TSA = Troubles du Spectre Autistique, mais c'est un autre débat...) , en gros des personnes souffrant d'autisme mais avec une intelligence et un niveau de langage (oui, les deux sont souvent liés) : ils sont extrêmement intelligents, mais à la limite de la clochardisation tant leur aptitudes sociales sont pétées. Alors certes, il y a là une problématique autre que le seul QI hors-norme, mais quand même : ça montre bien que l'intelligence pure seule ne mène à rien.

Voilà, voilà, ça part un peu dans tous les sens là, mais vous remarquerez que par un subtil jeu de mise en page je crée des ruptures dans la lecture destinées à mettre en avant les idées générales et à en détacher les illustrations issues de mon vécu personnel ou professionnel, et tralalou bien sûr...
Citation :
Publié par Sécotine
Mon-mien fiston a été "détecté" parce qu'il s'emmerdait tellement en classe que l'instit le pensait... En échec scolaire ! Lui nous a expliqué posément que, comme il avait déjà répondu aux questions une fois, il savait faire et ne voyait pas l'intérêt de recommencer, il préférait passer à autre chose. D'où des résultats en dents de scie qui ont alerté l'enseignante. Il avait aussi des manifestations d'anxiété un peu flippante : ça a commencé par le rongeage d'ongles, puis il se tirait sur les sourcils au point de s'en arracher pas mal, puis les cheveux... Lui nous disait qu'il s'ennuyait, vraiment beaucoup, et que ça le stressait de ne pas comprendre pourquoi on lui demandait tout le temps la même chose, et que c'est tout ce qu'il avait trouvé pour se calmer. Su-per... Bon, depuis il a un programme aménagé et un super instit', tout cela est réglé. Clairement, sa problématique maintenant, c'est d'apprendre à bosser, à faire des efforts, parce que ça, c'est un truc qu'il n'a jamais eu besoin de faire ! Et là, ce sont ses activités extra-scolaires qui l'aident beaucoup : même quand tu captes vite, pour maîtriser un step de danse ou progresser en tir au but (handball), y'a pas, faut s’entraîner, encore et encore, bref, faut faire des efforts. Heureusement, donc, il n'y a pas qu'à l'école qu'on apprend la vie.
[/SIZE]
Sans aucune méchanceté, je parle pas forcément de ton fiston. C'est pas plutôt un problème disciplinaire? ou un désordre mental? puis le fait qu'il ait un fort QI c'est juste une coïncidence.

Je me suis déjà emmerdé à des cours, ça m'a pas empêcher de jouer le jeu, être patient et passer le contrôle puis on en parle plus. Il y a pas besoin d'être surdoué pour comprendre que l'école est un ascenseur social et donc qu'il faut passer par là si on veut pas se faire éjecter.

Par exemple le même gosse dans le cas de ton fils si il avait eu un faible score au test alors on aurait dit de lui que c'est un bon à rien ou un déséquilibré. Dans le cas de ton fils on justifie tout car il a un fort QI.

Dernière modification par Palette ; 11/07/2017 à 22h04.
Citation :
Publié par Sécotine
NB - parmi les HP les plus particuliers, on compte les Asperger, ou "autistes de haut niveau" (quoique dans le DSM V les "Aspis" ne fassent plus partie des TSA = Troubles du Spectre Autistique, mais c'est un autre débat...) , en gros des personnes souffrant d'autisme mais avec une intelligence et un niveau de langage (oui, les deux sont souvent liés) : ils sont extrêmement intelligents, mais à la limite de la clochardisation tant leur aptitudes sociales sont pétées. Alors certes, il y a là une problématique autre que le seul QI hors-norme, mais quand même : ça montre bien que l'intelligence pure seule ne mène à rien.
Il me semblait que les Aspenger n'étaient pas forcément d'une intelligence supérieure à la moyenne.
Citation :
Publié par Palette
Sans aucune méchanceté, je parle pas forcément de ton fiston. C'est pas plutôt un problème disciplinaire? ou un désordre mental? puis le fait qu'il ait un fort QI c'est juste une coïncidence.
Je me suis déjà emmerdé à des cours, ça m'a pas empêcher de jouer le jeu, être patient et passer le contrôle puis on en parle plus.
Ben écoute, je te remercie de pointer que les soucis de mon fiston sont vraisemblablement la conséquence d'un problème éducatif, donc que j'en suis responsable, mais puisque c'est dit sans méchanceté... Oh, non, carrément, "désordre mental" ?! Punaise, heureusement que je sais que les discussion ici ne sont que bienveillance et tolérance, sinon je risquerais de le prendre mal...
Ben justement, toi, tu as joué le jeu, tu as été patient, c'est bien. Moi aussi. Pour fiston, ça n'a pas été si simple : il a vraiment au l'envie de bien faire et de répondre à la consigne, clairement il se faisait graaaave chier, mais il a essayé. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et puis il en a eu ras-le-bol. Mais il n'a pas été dans le refus ou l'opposition, non, il a vraiment essayé de faire ce qu'on lui demandait. Sauf que pour lui, c'était impensable qu'on lui redemande encore et encore et encore la même chose, donc il cherchait plus compliqué, et répondait à côté. Et comme ça le mettait vraiment à mal de ne pas donner satisfaction, de ne pas comprendre ce qu'on attendait de lui, et de se faire iech comme jamais, et comme malgré tout il avait envie de bien faire, et bien ça se traduisait par ces manifestations de stress que j'ai citées plus haut. Heureusement, l'instit a vite tiré la sonnette d'alarme, et on a pu en parler avec fiston. Le fait de verbaliser tout ça lui a fait un bien fou, qu'on lui explique le pourquoi du comment des évaluations et de la répétition dans le programme scolaire, aussi. Et tout s'est réglé rapidement et facilement à partir de là. Je ne te parle pas q'un gamin qui s'automutilait ou faisait des crises massives d'opposition, hein, juste d'un gnome qui, pendant 2 semaines seulement (le temps pour l'instit de jauger la situation et de réagir) a commencé à ne pas se sentir à l'aise et à ne plus répondre correctement aux demandes de l'école.
Depuis que tout cela a été vu, pris en compte, expliqué et discuté, ça va très bien. Ce qui n'aurait sans doute pas été le cas si fiston avait vraiment souffert d'un problème disciplinaire ou d'un désordre mental (lol).

Citation :
Publié par Belzebuk
Il me semblait que les Aspenger n'étaient pas forcément d'une intelligence supérieure à la moyenne.
Pas forcément, mais très très souvent. Les Asperger développent des intérêts restreints. Ils acquièrent de fait le plus souvent des connaissances assez impressionnantes dans les domaines relatifs à ces intérêts restreints, et développent des capacités de logique et de raisonnement supérieures à la moyenne.
De plus, les enfants Asperger développent souvent très tôt un excellent niveau de langage (en fait ils parlent très bien, mais ils ne parviennent que difficilement à utiliser le langage de manière correcte dans les échanges sociaux), à l'oral comme à l'écrit, et ils sont souvent atteint d'une "boulimie de lecture" qui influe sur le développement de leur raisonnement, et donc, de leur intelligence telle qu'elle est mesurée par les tests psychométriques.
Ça n'est pas systématique, mais c'est quand même suffisamment fréquent pour que, lors d'une évaluation en CRA (Centre Ressources Autisme), un tests psychométrique avec des résultats au dessus de la moyenne, notamment sur l'échelle verbale, fasse illico penser à ce syndrome et oriente les recherches diagnostiques en ce sens.
Citation :
Publié par Palette
Sans aucune méchanceté, je parle pas forcément de ton fiston. C'est pas plutôt un problème disciplinaire? ou un désordre mental? puis le fait qu'il ait un fort QI c'est juste une coïncidence.

Je me suis déjà emmerdé à des cours, ça m'a pas empêcher de jouer le jeu, être patient et passer le contrôle puis on en parle plus. Il y a pas besoin d'être surdoué pour comprendre que l'école est un ascenseur social et donc qu'il faut passer par là si on veut pas se faire éjecter.

Par exemple le même gosse dans le cas de ton fils si il avait eu un faible score au test alors on aurait dit de lui que c'est un bon à rien ou un déséquilibré. Dans le cas de ton fils on justifie tout car il a un fort QI.
Je requote car tu as modifié ton message en cours de route (petit sacripant).
Donc, je te rassure, on n'a pas "tout justifié" par le QI de mon fils. D'ailleurs, on a discuté et aménagé les choses avant même de le faire tester, avec les résultats positifs que j'ai déjà indiqués. Donc tu vois, le QI, en fait, on s'en fout : il fallait juste comprendre ce qui merdouillait et comment arranger les choses, et ça s'est fait sans qu'on discute QI, précocité ou HP !
(d'ailleurs vu les délais pour faire un tests psychométrique sérieux et étalonné, heureusement quo'n a pas attendu...)

Ensuite, fiston avait très bien compris que l'école, faut y passer, ascenseur social tout ça (enfin les gosses de 7 ans ne se le disent pas comme ça, tu sais, généralement à cet âge là, ils pensent plutôt à faire plaisir à papa-maman-instit'...), et c'est justement pour ça qu'il était en décalage : pour lui, c'était impensable qu'on rabâche sans cesse la même chose, qu'on lui redemande encore et encore les mêmes trucs, donc il cherchait la difficulté là où il n'y en avait pas, et ça ne correspondait pas à ce qu'on attendait de lui. Il a suffit d'en parler avec lui, de lui expliquer et de lui permettre d'expliquer ses ressentis pour que ça se débloque tout seul. Et c'est justement le fait qu'il verbalise tout, qu'il décortique, explique, fasse des liens et modifie son comportement en fonction qui a mis les différents intervenants sur la voie du probable QI un peu au dessus.

Voilà, voilà...

Bon, du coup, je me répète, et j'ai d'ailleurs le sentiment assez désagréable de devoir me justifier.. Et c'est justement assez symptomatique du vécu des personnes HP/enfants précoces : souvent on dénigre leur réelle précocité et on met ça sur le dos d'une autre problématique, au même titre qu'il y a encore quelque années on disait des dyslexiques qu'ils étaient juste fainéants ("ben oui, quoi, un coup il y arrive très bien et un autre jour, pour un exercice équivalent, il ne fout rien, c'est bien que c'est juste une question de volonté, quoi !"). C'est faire bien peu de cas des difficultés des principaux concernés. Encore une fois, avec un QI élevé n'est pas un souci en soi, tant que c'est pris "à temps" et que ça ne débouche pas sur des problèmes autres (phobie scolaire, inadaptation sociale...), encore cette histoire de boite à outils !

Bref, pour fiston, finalement je considère qu'il fait justement partie des gosses pour lesquels tout va bien, puisque passées ces deux petites semaines un peu spéciales en début de CE1, tout est rentré dans l'ordre. Comme quoi...
Citation :
Publié par Sécotine
......
J'en doute pas, merci pour les détails que j'ai lu avec attention.
Comme je t'ai dis c'était pas une accusation personnelle vis à vis de ton gamin. C'était assez général car j'ai souvent lu ce cas des gamins qui son en échec scolaire parcqu'ils sont surdoués donc j'ai profité de ton témoignage pour lever des questions que je me posais. Dans le cas présent est-ce que c'est vraiment parcqu'ils sont surdoués qu'ils sont en échec scolaire?

Je connais pas le détails de ces tests mais j'avais souvent eu l'impression que: mon gosse est en échec scolaire. Direction la psy de l'école. Tests. Votre fils est surdoué tout s'explique c'est pour ça qu'il est en échec. Affaire bouclé. Et du coup on passe peut-être à côté des vrais causes qui sont autres. Comme j'ai dis c'était juste une interrogation, pas une affirmation.

J'avais personnellement vu le cas d'un gamin de ma famille éloigné assez perturbé à l'école...idem tests, votre gosse a un gros QI donc c'est pour ça, cherchez pas plus loin. Alors que moi je connaissais son cadre familial réel, n'importe qui surdoué ou pas aurait pété un cable. Du coup le gamin est toujours dans le caca 7 ans après avoir fait ces fameux tests.

Dernière modification par Palette ; 12/07/2017 à 10h07.
Citation :
Publié par Belzebuk
Il me semblait que les Aspenger n'étaient pas forcément d'une intelligence supérieure à la moyenne.
Dans la définition pure et brute, le syndrome d'Asperger fait partie de ce que l'on nomme "Autisme de Haut niveau", par opposition à l'autisme de "bas niveau" => avec déficience intellectuelle.
Donc l'ASperger peut juste avoir un QI "dans la norme", aka > 75 ~ et sera déjà qualifié de "haut niveau".
Par contre, comme l'explique Sécotine, on peut aussi avoir des HP Asperger, donc "surdoués", ou très très doué dans un domaine/quelques domaines en lien avec leurs intérêts restreints, mais globalement "normaux" ailleurs.

Après pour le langage, je nuancerai aussi, sur la base des 2 petits patients Asperger que je suis actuellement. Ils sont donc de "Haut niveau", mais clairement pas surdoués, ils ont un langage très particulier et qui "semble" élaboré, un peu empreinté etc, mais dès que tu grattes, ces 2 là, tu vois que clairement, ils comprennent pas certaines structures de la langue, le raisonnement dès qu'il nécessite un peu plus de réflexion est très vite perdu, et la maîtrise de la langue est une vraie façade, ils font "illusion", et ça ne résiste pas à l'épreuve des bilan de langage et évaluation logico-maths => leur niveau de langue/raisonnement/compréhension est lacunaire et dans certains domaines, ils sont mêmes très en retard par rapport à leur classe d'âge.
ça donne donc des profils très hétérogènes, qui font illusion en surface et semblent adaptés, mais ça s'effondre dès qu'ils sont face à une difficulté, dès qu'ils ne comprennent pas => génère des crises et autres troubles du comportement.

/Brayf, fin de parenthèse...
Citation :
Publié par Pervx
Y a ca en 3s sur google , datant de 2012:
http://etudiant.lefigaro.fr/les-news...-scolaire-554/

J'ai souvent entendu aussi 40% en échec "professionnel" , mais sans source a prendre avec des pincettes.
Perso je suis surdoué et ça me viendrait jamais à l'esprit de blamer un test passé quand j'avais 7 ans pour un éventuel échec professionnel ou scolaire...
Chacun est censé se connaitre et savoir comment concilier le monde extérieur et soi même. La base de la vie en société quoi.
Citation :
Publié par Palette
Juste par curiosité, j'y connais rien sur le sujet:

1/Un gamin qui se fait diagnostiquer surdoué réussi mieux dans la vie que quelqu'un de surdoué qui ne saura jamais qu'en fait il est surdoué? j'imagine que certains doivent vite prendre le melon si ils sont reconnus comme surdoués et ça aide pas dans la vie d'avoir la tête qui passe pas la porte. Ou alors le mec se dit qu'il est tellement fort qu'il a pas besoin de faire d'efforts, se remettra pas en question en cas d’échec également (vu qu'officiellement il est forcément au dessus du lot) et se fait donc vite passer devant par des gros bosseurs.
Quelqu'un de réellement intelligent va naturellement se dire qu'il est né comme ça. A partir de ce constat comment peut-il se sentir au dessus des autres ?
C'est comme naître avec des yeux bleus ou marron, quel est le mérite personnel derrière ce fait ?
Quand à la remise en question, je ne pense pas que ce soit un problème. Au contraire même, on est jamais assez bon.
Une matière, si elle n'est pas une fin en soit, elle doit être un moyen pour accéder à un objectif final sinon elle n'intéressera pas.

Exemple simple, si tu veux jouer dans le prochain Starwars, il va falloir apprendre l'anglais.
En revanche l'histoire géo ne va pas être super utile... sauf si papa nous dit qu'il nous paye l'avion pour les states si on obtient le bac.

A prendre avec des pincettes, ce ne sont que mes suppositions !

Citation :
Publié par Eden Paradise
Perso je suis surdoué et ça me viendrait jamais à l'esprit de blamer un test passé quand j'avais 7 ans pour un éventuel échec professionnel ou scolaire...
Chacun est censé se connaitre et savoir comment concilier le monde extérieur et soi même. La base de la vie en société quoi.
La vallée dérangeante peut devenir un obstacle professionnel et social.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés