A priori, Emmanuel Macron est tout sauf stupide. Aussi, il a pesé les risques et les avantages de sa décision de quitter le Gouvernement et de pousser plus à fond la carte de son mouvement En Marche.
Ce qu'il peut espérer pour l'année prochaine dépend en grande partie de la capacité de son mouvement à détourner les électeurs des machines politiques actuelles et du personnel politique qui occupe aujourd'hui l'ensemble des mandats.
Un score autour de 5% à 15% aux présidentielles, quelque chose d'atteignable en somme, peut lui donner (selon la configuration démographique dans les circonscriptions législatives) une force de frappe pour se rendre incontournable dans la constitution d'une majorité politique. C'est d'autant plus vrai si l'on regarde le profil des électeurs les plus susceptibles de voter pour lui ou d'avoir l'intention de voter pour lui (dans l'hypothèse où il n'irait pas jusqu'aux présidentielles, ce qui me semble peu probable) : centre-gauche, centre et centre-droit. C'est précisément là où se jouera l'essentiel du combat politique, la gauche radicale et la droite extrême étant de toutes les façons acquises à d'autres personnes et à d'autres formations politiques que les PS, LR et leurs satellites.
Si l'on se projette un peu, avec un FN autour de 25% à 30% des voix et une gauche radicale autour de 15% des voix, on a maximum 60 points à répartir sur le candidat LR et le candidat PS. Si Emmanuel Macron réussit le tour de force de capter 15% (soit 25% des 60 points à répartir) ou de menacer de capter 15%, il devient le faiseur de roi entre le candidat LR et le candidat PS. Et s'il dépasse les 15% d'intention de voix, tout devient possible...
En pratique, plus qu'Emmanuel Macron, c'est la capacité d'En Marche à susciter des vocations citoyennes et des implications fortes qui va être essentielle.
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