Faut-il encore que ce soit le gestionnaire qui dispose du pouvoir de décision. Si le détenteur du capital de l'entreprise exige un ROI en croissance, le gestionnaire peut bien estimer que c'est dommageable sur le moyen-long terme ça n'y changera rien. D'ailleurs dans le paysage français ces gestionnaires sont rarement attachés à l'entreprise, donc le long-terme c'est pas nécessairement leur priorité non plus.
Mais si tu admets que le gestionnaire n'a pas le pouvoir de décision, ta colère sociale elle sert à quoi ? Tu crois que le random fond de pension du Kentucky en a quelque chose à carrer d'une poignée de bouseux et de leurs pancartes en France ? Tu voudrais donc crisper une situation déjà tendue sachant pertinemment que le responsable est anonyme et ne sera jamais comptable de ses demandes de rentabilité ? Pourquoi faire ?
Pour google c'était une manière d'expliquer par analogie pourquoi la corrélation entre le défaut de compétitivité et la capacité à déclencher un licenciement économique ne sont pas nécessairement corrélés. Rien de plus.
Non, tu fais juste un HS pour susciter une indignation qui n'aurait pas lieu d'être. Ou alors Google a fait un PSE et je ne suis pas au courant ?
Non c'est faux, les obligations sont circonscrites par le contrat de travail et c'est tout. Ces obligations "au-delà du contrat" verseraient dans le paternalisme le plus crasse et instaureraient une dépendance d'autant plus forte (on peut parler de Michelin ou de Blablacar par exemple pour changer de Google).
Ok, mais alors du coup, ta colère sociale vise quel but si les gains sont fixés par avance par le contrat et la convention collective ?
En revanche il y a asymétrie dans la relation de travail au regard du contexte actuel (contexte qui lui aussi n'a rien de naturel ou d'inéluctable, mais à force de répéter "la crise" comme s'il s'agissait d'une catastrophe naturelle on finit par le penser), ce qui permet quand on y songe de ne pas croire au conte de fées capitaliste de l'échange libre et consenti de la force de travail en échange d'argent.
- Rien n'empêche les salariés de trouver un autre boulot
- Rien n'empêche les salariés de créer leur activité (s'ils sont rentables, ils peuvent faire une coopérative et faire la nique à leur ancienne boite non ?)
- Rien ne les empêche non plus de se réorienter, d'ailleurs ça tombe bien avec le licenciement éco, ils ont droit à des formations
Ton asymétrie elle est volontaire et acceptée. On accepte de se mettre sous la coupe d'un gestionnaire et d'actionnaires et de servir les intérêts du patron et non les siens propres. Ça libère des soucis 90% du temps, mais ça enlève le pouvoir de changer le cours des choses quand la situation vire au merdique. On ne peut pas avoir la tranquillité d'esprit quand tout va bien ET le pouvoir d'infléchir la situation quand tout va mal, ça n'existe pas.
Ta perspective est un rêve néolibéral : le contrat pourrait se rompre à l'initiative de l'une des parties, un peu comme un couple. Mais dans un couple, on sait bien que justement si l'un des conjoint est financièrement dépendant de l'autre le divorce est bien plus dur à envisager. C'est la raison pour laquelle le travail des femmes était un enjeu majeur de l'égalité entre les sexes, et que l'augmentation du travail des femmes s'est accompagné d'une explosion du nombre de divorces.
Le rapport de force est moins en faveur de l'entreprise lorsque le salarié a un profil recherché, est mobile, etc... Ce qui n'est évidemment pas le cas de tout le monde.
Un rêve neo libéral. Mec, tu connais combien de néo libéraux qui parlent de coopératives tous les 2 posts, qui parlent de rendre leur liberté aux salariés et qui parlent de ne pas asservir sa force de travail au tenants du capital ?
Si tu en croises un autre, présente le moi on se marrera ensemble !
Sauf que ton idée là considère l'entreprise comme un acteur social, ce qu'elle n'est pas. L'entreprise est un acteur économique qui n'a pour responsabilité envers ses intervenants que le volet économique. Le volet social est du ressort de l’État et la raison pour laquelle on paie cher un système de protection efficace sur lequel il ne faut revenir pour rien au monde. Et là je vais faire la phrase que tu attends et que tu pourras quote sans la mention aux coopératives : l'entreprise n'a pas à être morale. Ce n'est pas son rôle. On paie tous l’État pour qu'il se charge de cette mission. Et on peut s'estimer très heureux qu'en France, il la remplisse bien mieux qu'ailleurs.