La Vème République Française est-elle une démocratie ?

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Un pays démocratique où uniquement la moitié du peuple décide pour l'autre (50% d'abstention en moyenne), je trouve ça vraiment étrange.

Le pire c'est que ça dérange certainement pas la caste des dirigeants car sinon ça fait longtemps que cela aurait été remédié.
Citation :
Publié par Not G.Skilled : Eden
Ils ont une dose de démocratie directe en Suisse, non ?

J'aurais une proposition à faire :
On vire les députés et sénateurs. Dans leurs locaux on les remplace par des fonctionnaires statisticiens.
Ces statisticiens seraient chargés d'extraire la réponse démocratique à chaque question posée au parlement. C'est à dire prendre pour chaque décision à prendre un panel de français, inscrits sur les listes électorales par exemple. Un petit panel si la décision est de faible importance ou quasi unanime. Si les avis sont mitigés, les statisticiens prendraient un panel plus grand, juste assez grand pour prendre une décision incontestable. Finalement si sur une question importante (ça n'arriverait que très rarement) on se retrouvait avec une égalité, ça finirait en référendum. Mais sur la quasi totalité des questions on aurait de petits panels.

Ces panels de français seraient évidemment choisis de manière impartiale.

Sur tous les sujets sociétaux c'est quelque chose qui fonctionnerait rudement bien.
Sur les sujets plus techniques je me demande si les citoyens sont vraiment moins bien lotis que des politicards qui sont juste des bureaucrates au fond.. Ou si ces bureaucrates ont tout de même des compétences utiles
Ca me rappelle un truc, attends ... ha oui ... Le Meilleur des Mondes !

Citation :
Publié par Hark²
Le pire c'est que ça dérange certainement pas la caste des dirigeants car sinon ça fait longtemps que cela aurait été remédié.
J'ai entendu un truc à la radio y a 2-3 jours à propos de ça : le système actuel est profondément inégalitaire et disproportionné : peu possèdent beaucoup, mais le système entretient(-tenait ?) le rêve de la possibilité de faire sa place au soleil.
Mais le système est en train de craquer.
Foncièrement, les pauvres sont plus nombreux que les riches.

Dernière modification par Compte #362935 ; 09/12/2015 à 02h49.
Citation :
Publié par Dayan
En 1789 on a remplacé une aristocratie héréditaire par une aristocratie élective apparentée ou financée par la grande bourgeoisie d'alors. Et rien n'a changé depuis.
Tu as mis en lumière l'exacte vérité, pour avoir pu être spectateur des "coulisses du pouvoir" (et encore que cela soit tout relatif) je n'ai rien vu qui fasse rêver (et c'est sans doute le plus triste). La nuée d'assistants parlementaires et autres stagiaire porteurs de documents qui tournent autour des élus et qui les applaudissent et courtisent dès que l'occasion se présente. Le comportement dédaigneux de nombre d'élus s'offusquant de la moindre remarque, les comportements immoraux au 128 rue de l'université le soir venu, etc

Tu rajoutes à cela l'évolution du monde qui fait que nous perdons prise sur notre destinée nationale, l'impression qu'une vraie alternative n'est qu'illusoire tant le monde dans lequel nous évoluons suit une logique et un pouvoir qui n'émane pas de la volonté du peuple.

La démocratie dans le sens le plus noble n'est réelle ou s'exerce que dans les villages ou les villes moyennes où les élus ont des comptes à rendre directement à leurs administrés et les administré en capacité d'évaluer concrètement l'action des élus et où le citoyens lambda peut s'investir et participer sans support, bref à l'échelle humaine.

Je doute que l'ensemble des hommes politiques soient pourris mais le système mis en place fait en sorte que ce soit les pourris qui remportent l'influence.

Je ne parle même pas des médias de masse qui façonnent l'opinion et qui finissent petit à petit par fusionner aux mains de quelques individus de sorte que toute alternative ou piste de réflexion soit considérée comme une anomalie, une exubérance. Pour la démocratie nous assistons à une simplification à l'extrême du discours politique ou même de la volonté politique, un scandale sera remplacé par un autre etc

Les gens se rendent compte effectivement que le rêve républicain n'est qu'un rêve, l'Etat recule dans tous ses domaines régaliens, on ferme des brigades de gendarmerie encore et toujours (dans certaines communes de 2000 habitants la nuit les gens ne peuvent espérer un délai d'intervention inférieur à 45 min) des voix propose que l'école fasse tout et n'importe quoi pour t'apprendre à vivre en société (alors que les écoles des "puissants" ne vont pas certainement pas se remettre en question et vont continuer à instruire) la justice "commune" se règle en un coup de téléphone de 2min (c'est l'avis TTR c'est sympa et expéditif) quand elle ne mets pas des mois à se rendre de même que les délais de procédure qui explosent, de même la justice est une machine à convertir au FN quand les victimes apprennent le sort réservé au auteurs (étrangers laissés libre pour une COPJ, auteurs insolvables). L'ascenseur social dans certains milieux c'est même la taule c'est dire ...

Tellement le pays ne plait plus que les gens cherchent des dénominateurs communs pour se rassembler et trouver quelque chose à aimer du genre je suis de la communauté gay, je suis musulman, je suis français de souche, je suis catho, je suis noir, je suis blanc, jaune, rouge etc (on notera qu'on se défini pas ou peu en terme de classe sociale, c'est has been et ça va pas dans le sens de l'histoire)


Je me disperse mais tout ça pour dire que je sais pas si c'est la faute à la démocratie ou bien si c'est l'époque qui veut ça, peut être que la remise en cause de la démocratie n'est qu'un épouvantail.

Ps : Merci à l'OP pour l'article, il est vraiment pertinent et plaisant à lire bien que je sente bien que je ne sois pas dans les sensibilités de l'auteur c'est un article "d'opposition" comme j'aimerai en lire plus souvent, de ceux qui peuvent faire évoluer ta position et c'est bien normalement le but d'un débat

Dernière modification par Kitano Must Die ; 09/12/2015 à 03h56.
Gribouille à du faire un post-scriptum à son article :

post-scriptum/

Citation :
ref, j’ai un sentiment relativement partagé par rapport à ça : d’un côté, chouette, du monde qui me lit, c’est plutôt une bonne nouvelle. D’un autre côté… bah, c’est toujours l’article polémique torché en 2 heures sous le coup de l’émotion qui finit sous les projecteurs. Alors que d’autres articles où tu mets du cœur et du travail sont à peine partagés à la sortie… C’est presque ridicule en fait, mais on ne choisit pas.

Alors j’espère juste que les visiteurs ponctuels jetteront un œil au reste du blog avant de fermer l’onglet, parce que j’ai pondu tellement d’articles plus constructifs et intéressants que celui-ci… qui n’est au final qu’une sorte de catharsis et, même si je sens bien en lisant les réactions que certains en avaient besoin, ça reste un pavé dans la marre. Je ne suis pas « monsieur abstention », je n’ai pas l’intention d’en faire un étendard, je n’ai aucune solution miracle et je n’ai pas l’intention de représenter qui que ce soit d’autre que moi-même.
A mon avis, la question est mal posée à la base. Une société pas soit totalement démocratique, soit totalement non démocratique, mais forcément un intermédiaire entre ces deux extrêmes.

A partir de là, si on regarde les paramètres régulièrement considérés comme caractéristiques d'un fonctionnement démocratique, il n'est pas difficile de se convaincre que la France est à classer parmi les sociétés plutôt démocratiques.

Dernière modification par Soumettateur ; 09/12/2015 à 07h52.
La Ve République est un régime plutôt démocratique selon les critères modernes en vigueur dans le monde. La démocratie Athénienne (citoyen dirigeant puis dirigé) étant non-viable à l'échelle d'un pays de plusieurs millions d'habitants où des compétences certaines sont nécessaires.

Néanmoins, le pouvoir de faire ou ne pas faire une politique économique et sociale n'est plus réellement détenu par des hommes politiques mais par la finance et les magnats des grands groupes (loi de 1973 sur les conditions d'emprunts des Etats en faveur des banques, M. Draghi ancien VP G.Sachs Europe directeur BCE depuis 2011...)

L'article en lien de Jack est intéressant, même si je ne le cautionne pas à 100%. Il met cependant le doigt comme le précise Dayan aussi, sur le fait que nous n'avons pas une démocratie réelle mais une aristocratie élective qui s'auto-entretien de plus en plus.

Si à la base des grands hommes politiques pouvaient émerger et donner un nouvel élan au pays, c'était avant la mondialisation et l'absence d'événements suffisamment forts pour permettre l'émergence de ces hommes.
Est-ce qu'un Roosevelt se serait révélé sans la crise de 29 et la guerre 39-45 ? Pas sûr.

Par la même, peut-on dire que les grands hommes* font les événements ou bien est-ce que ce sont les événements qui permettent l'émergence de grands hommes ?

*homme au sens général, les femmes sont bien entendu admises dans ce raisonnement

Dernière modification par Alystene - Xxoii ; 09/12/2015 à 08h25.
( Désolé j'ai dû bosser hier soir donc j'ai pas pu suivre le sujet... Voici donc un gros pavé pour répondre à plein de gens )

Citation :
Publié par Kalistos
C'est plutôt "La démocratie existe-elle ?" la question. La démocratie est une idée que l'on s'efforce d'atteindre du mieux que l'on peut, jamais aucun régime n'est purement et simplement une démocratie, par le simple fait que la démocratie pure nécessite une prérequis impossible : un nombre faible de citoyens.
Citation :
Publié par Alystene - Xxoii
La Ve République est un régime plutôt démocratique selon les critères modernes en vigueur dans le monde. La démocratie Athénienne (citoyen dirigeant puis dirigé) étant non-viable à l'échelle d'un pays de plusieurs millions d'habitants où des compétences certaines sont nécessaires.
Citation :
Publié par Kitano Must Die
La démocratie dans le sens le plus noble n'est réelle ou s'exerce que dans les villages ou les villes moyennes où les élus ont des comptes à rendre directement à leurs administrés et les administré en capacité d'évaluer concrètement l'action des élus et où le citoyens lambda peut s'investir et participer sans support, bref à l'échelle humaine.
"LA" démocratie est clairement un idéal vers lequel on doit tendre. Et je trouve que la question mérite d'être posée de temps en temps quand à savoir si et comment on pourrait faire mieux. Si pendant longtemps la démocratie représentative a été un compromis acceptable parce que les alternatives étaient trop pénibles à organiser, est-ce que c'est toujours le cas ?

Le nombre de personnes pouvant être impliquées dans un processus de démocratie directe par exemple. Il reste impensable de faire une consultation nationale pour toutes les lois (même si les efforts d'Axelle Lemaire sur la loi numérique sont très encourageants), mais peut-être que chaque député pourrait avoir une plateforme pour échanger avec sa circonscription.

Dans tous les cas, il y a une attente de plus d'implication des citoyens, un désenchantement des réponses et des solutions venues "d'en haut". Ce serait un moyen d'y répondre.

Citation :
Publié par Andromalius
La démocratie effective a peu à voir avec le régime de gouvernement, in fine. Les institutions de la Veme république peuvent très bien permettre d'avoir un régime démocratique. L'organisation des partis, la mainmise sur les ressources, ce n'est pas la constitution qui les a créées.
Ben si quand même. Dans la mesure où on se limite à une forme de représentation excluant le mandat impératif et n'obligeant pas les représentants à prendre la température de leurs administrés, on a un système qui donne carte blanche aux représentants sitôt que l'élection est passée. La constitution donne le pouvoir au peuple jusqu'à l'article 2, dès l'article 3 ça part en couilles : " La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.". Peut-on dire que le peuple exerce le pouvoir si ce n'est que sous la forme d'une délégation à des représentants ? Je ne pense pas.

Citation :
Publié par Kitano Must Die
Je me disperse mais tout ça pour dire que je sais pas si c'est la faute à la démocratie ou bien si c'est l'époque qui veut ça, peut être que la remise en cause de la démocratie n'est qu'un épouvantail.
Je ne crois pas que ce soit "la démocratie" qui soit remise en cause. Mais bien la représentation dans ce qu'elle a d’infantilisant pour les populations. Le sens de l'histoire est de rejeter ce qui vient "d'en haut". On a rejeté les religions, on remet en cause les idéologies... Toutes les formes de pensée apportant des réponses toutes faites et des dogmes indéboulonnables n'ont plus d'avenir. Même si certains d'entre nous aiment encore avoir des réponses toutes faites et qui leur sont données par un maitre à penser (qu'il soit politique, philosophique, religieux, whatever), est-ce parce qu'ils apprécient vraiment cette façon de faire ou parce qu'ils ont intégré leur propre impuissance et intériorisé le fait qu'ils ne pouvaient rien y faire ?

Citation :
Publié par Kitano Must Die
Ps : Merci à l'OP pour l'article, il est vraiment pertinent et plaisant à lire bien que je sente bien que je ne sois pas dans les sensibilités de l'auteur c'est un article "d'opposition" comme j'aimerai en lire plus souvent, de ceux qui peuvent faire évoluer ta position et c'est bien normalement le but d'un débat
Avec plaisir Je l'ai aussi ressenti comme ça, et même si je suis assez en accord avec sa thèse de la fin de la légitimité de la représentation, j'ai trouvé que ce papier même s'il est un coup de gueule polémique permet de se poser la question et de poser le débat.

Citation :
Publié par Soumettateur
A mon avis, la question est mal posée à la base. Une société pas soit totalement démocratique, soit totalement non démocratique, mais forcément un intermédiaire entre ces deux extrêmes.
Une question bien posée n'apporte pas de débat Un post auquel on ne peut répondre que "Oui, mais..." permet de discuter. Si je voulais énoncer un message inattaquable et ne pas permettre de discussions dessus, je perdrais mon temps sur un forum tu ne crois pas ?

Citation :
Publié par Shoot Me
Actuellement la France est une gérontocratie.
Par contre je ne suis pas capable de dire si l'abstention des 18-35 ans en est la cause ou la conséquence.
Un peu des deux je pense. Nos parents ont été la première génération à vraiment expérimenter la consommation de masse, et à vivre dans cette ère d'individualisme inédit jusqu'alors. Du coup on a été façonnés par cette époque et leur expérience mais contrairement à eux, on en voit les limites et les conséquences. Du coup comme on ne veut pas tomber dans le même piège on essaie de penser le monde différemment. Et vu que les solutions pour l'après ne sont pas encore écrites on refuse de participer à "leur" monde tout en ayant pas encore d'alternative viable.

Citation :
Publié par Alystene - Xxoii
Si à la base des grands hommes politiques pouvaient émerger et donner un nouvel élan au pays, c'était avant la mondialisation et l'absence d'événements suffisamment forts pour permettre l'émergence de ces hommes.
Est-ce qu'un Roosevelt se serait révélé sans la crise de 29 et la guerre 39-45 ? Pas sûr.
Je ne crois pas (plus...) qu'une solution viendra d'une personne assez exceptionnelle pour nous montrer la voie de la suite. Le temps des messies et des prophètes est passé (qu'ils soient religieux ou politiques, en définitive on en arrive à la même chose : quelqu'un qui dit au troupeau "la vérité est là"). Je crois que c'est de la base que viendront la ou les solutions.

Maintenant il reste possible que la majorité des gens aient encore envie de passer par la case messie une fois de plus pour se convaincre qu'il faut arrêter. J'analyse en partie le vote FN comme ça d'ailleurs. Par une volonté d'avoir une autorité supérieure forte pour nous éviter d'avoir à prendre chacun nos responsabilités.
Je pense que la réponse vient en grande partie de ce qui fait la réponse entre un Trotskiste et un communiste "classique" : le concept de la révolution permanente. Si on enlève le communisme et la révolution de l'équation, l'idée de base est que les institutions ont vocation à finir capturées par les élites, quelle que soit la constitution et quelles que soient les élites. Ce que propos(ai)ent les trotskistes, c'est de déstabiliser le système en permanence, afin qu'il n'entre pas dans cette phase terminale qu'est l'état capturé.

Bon, ils ne croyaient qu'au communisme et ils ne connaissaient que la révolution et le goulag pour déstabiliser les élites, alors concrètement, ce n'était pas très glamour. Mais le concept sous-jacent est assez bon. Dans l'implémentation, on a deux possibilités :
-Le premier, choisi par les grecs, est assez simple : quand quelqu'un devient trop puissant, on l'exile. Le problème étant que, nécessairement, ça entraîne de grosses violations des droits fondamentaux que nous reconnaissons aujourd'hui aux citoyens, du point de vue politique. C'est aussi à l'opposé de notre culture politique...
-Le second, pour lequel je n'ai pas d'exemple en tête, c'est de modifier nos institutions et notre constitution régulièrement, comme un mode normal de fonctionnement. Le gros défaut de cette méthode, c'est qu'une constitution immuable est une grosse garantie contre les virements rapides vers l'autoritarisme. De facto, habituer le peuple à des changements fréquents de ses institutions si il n'est pas lui-même le moteur de ces changements (et même si il l'est), c'est un gros risque du point de vue de la démocratie.
Il peut y avoir une troisième solution, mais assez utopique: empêcher toute personne de faire plus d'un mandat, quel qu'il soit, de façon à ce qu'il n'existe plus de professionnel de la politique. Ça finirait vite en tirage au sort probablement.
Citation :
Publié par orime
Si on enlève le communisme et la révolution de l'équation, l'idée de base est que les institutions ont vocation à finir capturées par les élites, quelle que soit la constitution et quelles que soient les élites. Ce que propos(ai)ent les trotskistes, c'est de déstabiliser le système en permanence, afin qu'il n'entre pas dans cette phase terminale qu'est l'état capturé.
Tu ne penses pas qu'il existe d'alternative ? En cas de mise en place d'une forme de mandat impératif et/ou de boucles de contrôle des citoyens, il doit y avoir moyen de sortir de cette fatalité non ?

Citation :
Publié par Vikchill
Il peut y avoir une troisième solution, mais assez utopique: empêcher toute personne de faire plus d'un mandat, quel qu'il soit, de façon à ce qu'il n'existe plus de professionnel de la politique. Ça finirait vite en tirage au sort probablement.
Je crois aussi que ça fait totalement partie de la solution. Et ça ne tuera pas la professionnalisation politique, le fait de ne faire qu'un mandat à un poste empêche de se faire un réseau, mais passer d'un mandat à l'autre pourrait être une forme de "carrière" qui pourrait avoir du bon. Parce que le tirage au sort pose la question de la compétence des élus, et fait courir le risque d'un régime purement administratif où les tirés au sort ne seraient que des pantins de la haute administration.
Citation :
Publié par Vikchill
Il peut y avoir une troisième solution, mais assez utopique: empêcher toute personne de faire plus d'un mandat, quel qu'il soit, de façon à ce qu'il n'existe plus de professionnel de la politique. Ça finirait vite en tirage au sort probablement.
J'ajoute à ça que supprimer tous les privilèges des mandats serait également une bonne chose. Faut arrêter les délires de chauffeurs, les besoins alimentaires, les régimes de retraites, les logements de fonction, et j'en passe. Lorsque l'on gagne plusieurs milliers d'euros, on n'a pas besoin de vivre sur le dos du peuple, je suppose. Et bien-sûr, mettre un mandat unique.

Concernant la question posée par l'OP, évidemment que non. Alors, c'est sûr que si l'on vient comparer la Corée du Nord avec la France on empêche tout débat. Nous sommes juste une démocratie de forme et pas de fond. Voter pour un type qui pourra faire tout le mal qu'il veut à la France, et n'avoir comme sanction seule qu'un coup de balais pour une alternance tout aussi pourrie, en continuant à profiter de ses privilèges sur le dos du peuple qu'il n'a pas satisfait, faut pas déconner. Après, personnellement, je suis déjà en inconfort total avec le fait de voter pour une tête à la Présidence de la République. Je serais déjà plus à l'aise avec un vrai collectif.
Citation :
nous sommes en démocratie ok
Beh j'ai tendance à ne plus être d'accord avec cette assertion personnellement. Est-ce le peuple qui dirige en France? Non c'est une caste soit-disant représentative qui au final est déconnectée des réalités et des citoyens. Tu parles d'oligarchie et ça correspond bien plus à la réalité à mon sens.

Citation :
Parce que le tirage au sort pose la question de la compétence des élus, et fait courir le risque d'un régime purement administratif où les tirés au sort ne seraient que des pantins de la haute administration
Tirer au sort dans les milieux professionnels en lien avec la question soulevée pourrait être une solution. Une réforme de la fiscalité à créer -> tirage au sort parmi un panel de profession ayant des compétences sur la fiscalité.

Et pour des sujets moins techniques/complexes un tirage au sort général, à l'image de la vidéo que tu as posté dans un autre fil , une rapide formation/information par des spécialistes indépendants sur le thème qui est traité et c'est parti.

Dernière modification par Yesu ; 09/12/2015 à 12h48.
Citation :
Publié par Kaleos - Jack
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Je ne crois pas (plus...) qu'une solution viendra d'une personne assez exceptionnelle pour nous montrer la voie de la suite. Le temps des messies et des prophètes est passé (qu'ils soient religieux ou politiques, en définitive on en arrive à la même chose : quelqu'un qui dit au troupeau "la vérité est là"). Je crois que c'est de la base que viendront la ou les solutions.

Maintenant il reste possible que la majorité des gens aient encore envie de passer par la case messie une fois de plus pour se convaincre qu'il faut arrêter. J'analyse en partie le vote FN comme ça d'ailleurs. Par une volonté d'avoir une autorité supérieure forte pour nous éviter d'avoir à prendre chacun nos responsabilités.
Je pense que c'est le propre de l'être humain dont la présence sur terre est fugace que d'imaginer qu'il vit une époque exceptionnelle, particulière.

Mais sincèrement je ne pense pas que l'on puisse se passer d'un berger, car même si la base peut parvenir à un consensus sur le diagnostic le traitement à apporter va différer d'une personne à l'autre. C'est le meilleur moyen de permettre l’émergence de forces centrifuges qui vont à terme détruire l'Etat.
Citation :
Publié par Kaleos - Jack
[SIZE="1"]
- Le troisième devient carrément chiant : considérant qu'il est quasiment impossible pour un citoyen lambda d'accéder aux fonctions électives importantes (et non, maire de Trifouillis les 3 clochers ça ne qualifie pas comme "important"), peut-on considérer que celui-ci a véritablement le pouvoir ? ...
Sur ce point, a moins de vivre en tribu familiale, je ne vois pas comment tu peux résoudre ton souci. Il y a 60 millions d'habitants, donc meme si tu dis que l'influence et le pouvoir c'est le top 1000 postes, bah des que plus d'une personne sur 60.000 veut ces postes, tout le monde ne pourra pas être satisfait.
Je trouve la question assez mal posée, et du coup qui apporte une réponse évidente. Oui, la France est une démocratie, c'est indéniable. Ce n'est pas une démocratie directe, certes, c'est une démocratie représentative, et le fait que la Suisse soit une démocratie participitative n'en fait pas un pays plus ou moins démocratique que le notre, c'est juste un mode de fonctionnement un peu différent qui a ses qualités comme ses défauts mais au final, la différence est loin d'être flagrante. Et d'ailleurs, la démocratie participative suisse ne les protêge pas de la progression d'un parti comme l'UDC, équivalent de notre FN local.

La seconde question, "Avons nous le pouvoir ?" est plus intéressante. Je pense que la réponse reste oui. Il y a eu une émergence depuis quelques décénnies d'entités qui ont vu leur influence et leur pouvoir grandir, empiétant sur l'Etat, donc sur nous. La finance en fait évidemment partie. Mais cette situation ne perdure que par notre propre volonté collective. Il y a un certain nombre de partis qui ont une idéologie consistant à rejeter totalement ces entités, tous les partis révolutionnaires ou d'extrême gauche par exemple, mais ces partis ne trouvent pas de majorité populaire pour se faire élire, ni même de masse populaire suffisante pour représenter un danger pour le statu quo.

Une autre question que tu n'as pas posée par contre, serait de s'interroger sur la pertinence de tendre vers une démocratie absolue, sans représentants, avec des décisions prises systématiquement par le peuple (en mettant de côté les problèmes logistiques que ça pose).
Citation :
Publié par Alystene - Xxoii
La Ve République est un régime plutôt démocratique selon les critères modernes en vigueur dans le monde. La démocratie Athénienne (citoyen dirigeant puis dirigé) étant non-viable à l'échelle d'un pays de plusieurs millions d'habitants où des compétences certaines sont nécessaires.
Elle necessitait surtout de l'esclavagisme pour avoir des citoyens oisifs (dans le bon sens du terme = qui s'eduquent pour etre de meilleurs citoyens, entre autres), ce qui marche moins bien maintenant. Note que soon © on pourrait avoir des esclaves robotisés, qui permettraient de remettre ce concept au gout du jour.
Citation :
Publié par Vikchill
Il peut y avoir une troisième solution, mais assez utopique: empêcher toute personne de faire plus d'un mandat, quel qu'il soit, de façon à ce qu'il n'existe plus de professionnel de la politique. Ça finirait vite en tirage au sort probablement.
En effet, l'idée est de "faire tourner" le plus rapidement possible l'effectif politique de manière à limiter l'emprise des élites (finances, lobbies, grandes entreprises).

Strictement zéro cumul de mandat, et limitation à un mandat successif par poste. C'est peut-être drastique, mais je pense qu'il faut bien ça.

Ca permettrait que les français puissent s'investir dans la vie politique, en particulier ceux qui voudraient s'investir mais qui ne le font pas à cause des nombreux plafonds de verre posés par les grands partis.

Dernière modification par Adau ; 09/12/2015 à 14h46.
Citation :
Publié par Kaleos - Jack
Tu ne penses pas qu'il existe d'alternative ? En cas de mise en place d'une forme de mandat impératif et/ou de boucles de contrôle des citoyens, il doit y avoir moyen de sortir de cette fatalité non ?
Je ne vois pas comment on peut fournir une alternative sans passer par un régime totalitaire, en fait. Le problème n'est pas juste politique, parce que le pouvoir ne se sédimente pas qu'en politique. Un groupe qui joue dans le système constitutionnel le mieux prévu du monde, mais qui a un gros contrôle sur les médias, un poids économique important, etc. est nécessairement en mesure de calibrer le reste du système de manière à contrôler la chose politique. L'exemple extrême en est le caciquisme en Espagne, par exemple. Tu as un système parfaitement démocratique, mais les électeurs sont totalement contrôlés pour répondre aux besoin du puissant. En France, actuellement, les différences sont que le contrôle se place au niveau des médias et du parlement plutôt qu'au niveau des urnes d'une part, et que la fenêtre d'acceptabilité n'est pas la même.

Dans l'absolu, tu peux imaginer un système résistant, mais dans le long terme je ne vois pas comment tu peux empêcher la capture.
Citation :
Publié par Anacko
J'ajoute à ça que supprimer tous les privilèges des mandats serait également une bonne chose. Faut arrêter les délires de chauffeurs, les besoins alimentaires, les régimes de retraites, les logements de fonction, et j'en passe. Lorsque l'on gagne plusieurs milliers d'euros, on n'a pas besoin de vivre sur le dos du peuple, je suppose. Et bien-sûr, mettre un mandat unique.
Justement ce n'est pas incompatible s'ils sont payés le SMIC (et limite vaut mieux qu'ils soient payés le SMIC avec des avantages en nature que l'inverse je pense)

J'ai commencé à écrire un billet à propos de la Ve République qui n'est plus que le fantôme d'elle même (pour moi et depuis 2002 mais particulièrement ces dernières années) et j'avais pensé à quelques suggestions pour une VIe République qui ont été mentionnés ici. Il pourrait y avoir :
  • Séparation stricte des Pouvoirs (car c'est bien trop perméable aujourd'hui)
  • Interdiction de proposer des lois après un fait divers ou évènement exceptionnel pendant une certaine période de temps (en relation à ce fait divers)
  • Le mandat unique (Maire ou député ou sénateur)
  • Le mandat est limité qu'à une seule représentation (on ne peut être député/sénateur que pendant un mandat dans sa vie)
  • Le Président de la République peut faire deux mandats maximum au cours de sa vie (successif ou non)
  • L'immunité des politiciens est partielle (ne couvre que les délits, pas les crimes)
  • Les ministres sont toujours nommés par le Premier Ministre, cependant ce dernier doit justifier des compétences des personnes aux postes auxquelles elles sont destinées. Si ce n'est pas le cas, un conseiller/expert doit être impérativement nommé et sa recommendation doit être obligatoirement être connu et prise en compte lors de projets de loi (donc qu'un refus soit motivé en cas de non-suivi). Evidemment l'expert doit être neutre.
  • Interdiction du lobbyisme (le patrimoine des politiciens doit être communiqué et librement accessible)
  • Toute privation de liberté doit être impérativement validé par un juge judiciaire
  • Une juste proportionnalité des peines (car c’est inconcevable que le téléchargement soit sanctionné aussi durement qu’une condamnation pour coups et blessures par exemple. Les délits/crimes sans violence physique doivent être punissable moins sévèrement que des actes affectant l’intégrité physique d’une personne (sauf si les répercussions font porter un risque sur l’existence de la dite personne))

C'est potentiellement une base pas mauvaise et je suis certain qu'il est possible de pas mal la compléter. En tout cas ça pourrait nettoyer en partie le système politique actuel (d'ailleurs on pourrait rendre la classe politique actuelle inéligible au commencement de la VIe République pour avoir du sang plutôt frais).
Ca laisse pas mal de base à l'arbitraire ton truc. Qui juge si c'est un fait divers ou une affaire d'état, des compétences suffisantes de telle personne pour etre ministre, etc
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