Concrètement....pourquoi ?
Avis personnel :
- D'une part, parce que la situation d'urgence qui a pu légitimement prévaloir à la suite des attentats du 13 novembre, avec le risque de nouveaux attentats imminents et la disparition dans la nature d'une partie des terroristes qui avaient opéré à Paris et à Saint-Denis, n'est plus la situation d'aujourd'hui.
- D'autre part, parce que l'état d'urgence n'a pas permis pour le moment de ferrer des terroristes sur le point de commettre des attentats, c'est-à-dire des personnes qui rentreraient dans le cadre pénal de l'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ou de la tentative d'un crime ou délit entrant dans le champ de la réglementation sur le terrorisme.
- De plus, parce que les difficultés rencontrées par les services qui travaillent sur l'antiterrorisme sont moins d'ordre juridique que d'ordre matériel. En particulier, il est aujourd'hui avéré que les coupes franches dans les effectifs de police et de gendarmerie sont la principale cause du manque de suivi sur le terrain des petites et grosses criminalités, lesquelles forment le terreau du terrorisme sur notre sol.
- Aussi parce qu'il n'est pas souhaitable de laisser la bride sur le cou des forces de l'ordre, lesquelles (quand bien même elles veulent agir dans l'intérêt général) doivent être contrôlées par l'autorité judiciaire afin que la loi du fait accompli ne devienne pas la norme. Même s'ils existent, les recours juridiques contre les mesures liées à l'état d'urgence (perquisitions administratives, assignations à résidence, etc.) ne permettent pas la protection
a priori des libertés publiques et droits fondamentaux.
Cela ne signifie pas pour autant qu'il ne faut rien faire. Il y a plein d'actions à mener, notamment :
- Augmenter les effectifs de douaniers, policiers et gendarmes en France.
- Trouver un moyen de pénaliser les discours islamistes radicaux en définissant une nouvelle infraction qui ménage d'une part la liberté religieuse (qui reste un droit fondamental dans notre pays) et d'autre part l'impératif d'ordre public de prévenir les actes de terrorisme.
- Sous l'autorité du juge (et pas du préfet), mettre en place des peines pénales alternatives (bracelets géolocalisés et sonorisés par exemple) qui permettent d'accumuler du renseignement.
- Inciter l'ensemble des Etats membres de l'UE à remplir les fichiers PNR, SIS et Europol.
- Mettre sur pied un corps de garde-frontières et de garde-côtes au niveau de l'UE.
Pour ce qui est des financements, on peut déjà taper sans retenue dans les fonds alloués à la politique de la ville. Je crois, c'est toujours un avis personnel, que les événements ont achevé de donner un quelconque crédit à cette politique supposée régler les "problèmes des banlieues".