[wiki] [Economie] Causes et conséquences de la crise économique et financière

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Cadeau
http://petrole.blog.lemonde.fr/2015/...e-loup-est-la/

Je recommande fortement la lecture de cet article de blog sur des prémices d'hypothèses liant crise de la dette et pic pétrolier et faisant ressortir l'idée à priori contre-intuitive des processus suivant :
A) pic pétrolier -> hausse des prix des matières premières -> action des autorités monétaires pour financer la croissance à crédit -> hausse de l'endettement pour compenser la hausse du prix des matières premières -> mur de la dette
B) pic pétrolier -> hausse des coûts d'extraction -> hausse de la dette des compagnies pétrolières.

Avec des à coups dus aux innovations techniques permettant de faire baisser provisoirement le prix de l'extraction.

A+B = spirale déflationniste, les compagnies pétrolières n'ayant plus les moyens physiques de produire aux prix du marché, et le marché ne pouvant payer les prix "physiques" qu'au prix d'un endettement devenu toxique. D'où ce genre de choses :

Citation :
Publié par J.-M. Jancovici
janco.png
"Aucune loi simple ne relie le volume de pétrole consommé au prix du baril, ni même la variation de la consommation à la variation du prix du baril : de 1921 à 1973 la quantité de pétrole consommée a été multipliée par plus de 20 avec un prix qui reste stable, puis de 1973 à 1986 le volume consommé reste à peu près identique avec un prix qui fait n'importe quoi, puis de 1986 à 2000 c'est à nouveau un régime avec un prix assez stable et un volume qui augmente fortement, et enfin de 2000 à 2014 le volume est à peu près constant avec un prix qui varie fortement."
Et l'article comporte même un lien vers cette citation :
Citation :
Publié par interview de Gaël Giraud
Comment expliquez-vous que les économistes s’intéressent aussi peu à la question des ressources naturelles, du climat, des limites physiques de notre planète ?

Parce que l’économie néo-classique, qui est devenue dominante depuis les années 1970, est une économie hors-sol élaborée en chambre et qui confond le réel avec des contes de fée.
Le principal problème du post d'Auzanneau, c'est le manque d'études sur le sujet. Et ce manque d'études s'explique par le constat de Giraud, ce qui est bien regrettable.
Ca a quoi de contre-intuitif ton histoire ?

En période de croissance :
hausse de la demande => hausse des prix => exploitation de sites jusque là non rentable => stabilisation des prix à une valeur haute quand offre = demande

Et quand on a un crack économique :
chute brutale de la demande => surcapacité => chute brutale des prix => certains investissements faits en période haute ne sont plus rentables => crack pour les petits => les gros rachètent les petits pour pas cher et attendent que ça remonte.

Ca marche pour le pétrole et pour toutes les matières premières.
Enfin pas toutes, les matières vraiment rares et dont on a besoin pour des produits en plein boom voient leur valeur continuer à grimper (ou au mieux se stabiliser)

Actuellement on se rend compte que la Chine truque massivement ses données économiques (quelle surprise ) et que son économie est en train d'atterrir bien plus violemment que prévu. Ca pose un "léger problème" sur les estimations de la croissance mondiale et par ricochet un gros problème aux spéculateurs sur les matières premières.
Ils ont joué, ils ont perdu, tant pis pour eux. De toute façon c'est de l'argent fictif qui a disparu, et pas du tout de l'argent utile à l'économie.


Maintenant tout son blabla sur le retour de la grande panique déflationniste j'avoue que ça ne me manquait pas de ne plus en entendre parler.
Citation :
Publié par Aloïsius
Et l'article comporte même un lien vers cette citation :
"Comment expliquez-vous que les économistes s’intéressent aussi peu à la question des ressources naturelles, du climat, des limites physiques de notre planète ?

Parce que l’économie néo-classique, qui est devenue dominante depuis les années 1970, est une économie hors-sol élaborée en chambre et qui confond le réel avec des contes de fée."
C'est un peu gratuit ça, les keynésiens sont bien pires avec leur obsession pour le plein emploi, la croissance et la consommation qu'il faudrait relancer par tous les moyens. Et on rejoint la première partie avec l' "action des autorités monétaires pour financer la croissance à crédit" qui en effet entraîne toujours un boom puis une récession.

Dernière modification par Noctr ; 19/10/2015 à 13h23.
Il y a une différence entre récession et Hard Cap qu'aucun des deux systèmes n'a anticipé.
Ceci dit , je repose la question du camarade Ilyich Ulyanov : "Que faire ?".
Citation :
Publié par Assurancetourix
Bah c'est une courbe paramétrée du genre (x,y)=f(t)
Ô merci. Donc du coup, malgré le choc pétrolier de 1973, il a fallu attendre celui de 80 pour que la consommation baisse. La consommation augmentait malgré les chocs de 75 et 79. Et d'un coup paf le chien ca redescend brutalement. C'est ouf ce yoyo. Je pensais que c'était beaucoup plus lissé que ce soit en terme de prix ou même, et c'est encore plus étrange, de consommation.
Il semblerait que nous soyons en face d'un problème insoluble :
http://internetactu.blog.lemonde.fr/...nt-au-serieux/

Citation :
Le problème est que nous avons "commencé à taper dans le stock qui était le plus facilement exploitable, le plus riche, le plus concentré". Pour continuer à trouver des ressources, il faudra demain creuser plus profond, extraire un minerai de moindre qualité, et surtout dépenser plus d'énergie par tonne de métal produite. L'extraction n'est limitée que par le prix que nous serons capables de payer pour obtenir tel ou tel minerai. Or, en terme énergétique, cela signifie qu'il faut parvenir à récupérer plus d'énergie qu'on en investit pour l'extraire. Dans les années 30, il fallait investir 2 ou 3 barils de pétrole pour en produire 100 offshore. Aujourd'hui, il en faut 10 ou 15. Dans le cadre des gaz de schistes, il faut investir 1 baril pour en produire 3. "Il reste donc beaucoup d'énergie fossile sous nos pieds, mais il faut mettre toujours plus d'énergie pour l'extraire". Or, trouver des énergies moins accessibles nécessite également un besoin accru en métaux et inversement. Exploiter les énergies renouvelables via des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes nécessite d'avoir recourt à des ressources métalliques rares. Cette double tension - "plus d'énergie nécessaire pour les métaux moins contrés, plus de métaux nécessaires pour une énergie moins accessible" - pose un défi inédit annonciateur du pic généralisé (peak everything), géologique et énergétique.
Citation :
Publié par Attel Malagate
Il semblerait que nous soyons en face d'un problème insoluble :
http://internetactu.blog.lemonde.fr/...nt-au-serieux/
D'où l'intérêt du nucléaire..
Lui même n'est pas infini, tel qu'il est utilisé actuellement. Mais il ouvre la voie vers des choses comme ITER qui seraient idéales si elles pouvaient fonctionner.
D'où l'intérêt du nucléaire et de toutes les autres sources d'énergie possibles et imaginables : diversifier pour espérer compenser les manques de l'un avec l'autre.
L'autre solution qui a l'air cool c'est les algues, je me souviens en avoir déjà parlé mais je me souviens plus de la conclusion qu'on avait pu tirer.
Pendant ce temps, à Vera Cruz...
http://www.telegraph.co.uk/finance/e...rate-rise.html

Le taux de chômage est, officiellement, retombé à 5% aux USA après la création de 271 000 emplois le mois dernier, soit un niveau, officiel là encore, équivalent à ce qu'il était au début de 2008.
Dans le même temps, le déficit budgétaire US est lui aussi au plus bas depuis 2007, à 2,5% du PIB.
Le coût de la vie, qui ne cesse d'augmenter (prix moyens et nouveaux postes de dépenses), pendant que les rémunérations (salaires ou retraites) qui stagnent. L'inconnu à faire varier dans l'équation, c'est le nombre d'entrées d'argent. 1 ou 2 "petits" jobs et/ou retraite+job "régulier" pour équilibrer.

Sauf que, d'une part pour la plupart ce sont des "jobs de merde" (caissier Leclerc...), d'autre part ces jobs de merde ont toujours étés réservés aux jeunes en Amérique du Nord, qui payaient ainsi traditionnellement leurs études (dont les coûts explosent également, au passage). Ici c'est le deal : les parents te payent ta première voiture, toi tu te démerdes du reste. Et ça ne marche plus, enfin pour l'instant ça marche de moins en moins. Forcément : moins de petits jobs disponibles, petits jobs dont les salaires sont franchement merdique (c'est fini les 5$ de tips à tout bout de champ, aussi), avec pour tout le monde y compris les jeunes des coûts qui augmentent de partout.

On a beau faire comme si de rien n'était depuis 20-30 ans, y a moment ça va coincer. Mathématique.

Dernière modification par Albabator ; 07/11/2015 à 18h10.
Je serais tenté de te dire qu'à priori pour une écrasante majorité de gens, non pas encore. Sinon qu'est-ce qu'ils foutent les gens, à continuer à voter pour faire fonctionner ce système, à aller à leur travail sous-payé, et à consommer des produits de plus en plus mauvaise qualité ? Non pour le moment, on en est encore à voir comment sécher une journée d'école/taff pour se promener en agitant des banderoles avec le sourire. C'est que ça doit pas encore être si terrible pour la majorité, je vois pas autrement...
.

Dernière modification par Compte #22540 ; 20/01/2016 à 14h05.
Citation :
Publié par Albabator
...
Citation :
Lenin is said to have declared that the best way to destroy the capitalist system was to debauch the currency. By a continuing process of inflation, governments can confiscate, secretly and unobserved, an important part of the wealth of their citizens. By this method they not only confiscate, but they confiscate arbitrarily; and, while the process impoverishes many, it actually enriches some. The sight of this arbitrary rearrangement of riches strikes not only at security but [also] at confidence in the equity of the existing distribution of wealth.
[...]
Lenin was certainly right. There is no subtler, no surer means of overturning the existing basis of society than to debauch the currency. The process engages all the hidden forces of economic law on the side of destruction, and does it in a manner which not one man in a million is able to diagnose.
- Keynes (surprenamment)


Les banquiers centraux se sont emparés de la monnaie et font la pluie et le beau temps sur les marchés, les nouveaux planificateurs sont aujourd'hui bloqués avec les taux d'intérêts 0 qu'ils ont mis en place. La création monétaire est toujours un transfert de richesse et elle est dirigée sur les actifs dont les prix ne font qu'augmenter, jusqu'à ...
Alors les gens voient certains biens (immobilier notamment) leur devenir inaccessible et sont soumis à des cycles violents. Là plutôt que de nommer les vrais coupables, on montre "la finance apatride", "les 1%", les chinois, etc
Ca arrange bien les seuls bénéficiaires de cette bombe à retardement qui sont les démagogues qui peuvent continuer à financer leurs mesures éléctorialistes avec de l'argent gratuit.

Dernière modification par Noctr ; 09/11/2015 à 21h11.
Citation :
Publié par Noctr
Là plutôt que de nommer les vrais coupables, on montre "la finance apatride", "les 1%", les chinois, etc
Ca arrange bien les seuls bénéficiaires de cette bombe à retardement qui sont les démagogues qui peuvent continuer à financer leurs mesures éléctorialistes avec de l'argent gratuit.
Oui alors j'ai peut-être mal compris ton propos, mais si pour moi aujourd'hui à peu près tout ce qui ressemble à un politicien est bon à rien (rien dans le sens de la bonne et saine gestion de la société, sa pérennité tout ça...), n'empêche que nos politiciens Occidentaux niveau fortune, c'est du pipi de chat comparé à quelques poignées de Chinois, de financiers, de ce que tu veux de ces gens qui forment le 3% (qui en général cumulent un peu de tout, en fait).

Perso je ne connais qu'un groupe de gens qui doivent en faire parti, de ce club fermé des 3% des grandes fortunes de la planète. C'est une famille regroupant quelques 250 personnes environs, et chacun d'entre eux à toujours eu, a actuellement et/ou aura plus ce que moi et tout mon quartier réuni auront jamais dans notre vie (et j'habite pas vraiment dans une zone HLM, pourtant).

La crise de 2008 pour cette famille, ça a été une catastrophe. Par exemple chaque enfant direct d'un des gestionnaire de la famille (3 frères et 1 soeur plus âgés) devaient hériter d'un peu plus d'1 milliard par tête de pipe. En quelques semaines, ça a fondu à... 850 millions par descendant direct. Y en a une vingtaine, de descendants directs. Et depuis c'est bien, bien remonté. Plus haut que le milliard avant crise, en fait. Pour les autres descendants, on parle d'héritages de plusieurs centaine de millions par personne également. Pour se donner une idée, une des "maison" de cette famille c'est 80 employés à l'année juste pour le ménage et l'entretien courant. Des maisons comme celle-là, à ma connaissance ils en ont 3 dans le monde. Chaque bicoque, c'est 120 à 300 chambres, plus une vingtaine de suites. Des pools de spa/sauna pour 4 chambres. Des étages de garages sous ces propriétés qui sont plus grand par étage que ma propriété au complet. C'est... fucking huge.


Et d'après quelques personnes de cette famille, en qui j'ai pas mal confiance, leur fortune familiale c'est keutchi par rapport à certaines de leurs relations Arabes ou Chinoises. . La famille que je connais bien, la finance ou la politique ils s'en battent royalement les steaks, le tout coule autour d'eux comme une rivière autour d'un pic rocheux. La plupart d'entre eux n'ont même pas de comptes en banques, et adoptent la nationalité qui leur convient au moment ou ça leur convient en pouvant passer plusieurs années à peu près n'importe ou sans existence civile (pas de papiers, aucune déclarations de quoi que ça soit...). C'est plus du décalage à ces niveaux, c'est carrément un autre univers parallèle !
Citation :
Publié par Albabator
...
Dans l'absolu je pense que personne n'a interêt à ce que l'économie soit dans son état actuel : stagnation et instabilité. Si ce n'est ceux qui veulent conserver le pouvoir politique (parce que souvent ils n'ont aucun autre talent) et peuvent utiliser des instruments qui leurs assurent succès à court terme.
Par contre les politiques mises en place, et particulièrement celles d'ordre monétaire sont présentement un transfert de richesse en faveur de ceux qui ont des actifs et qui ont de grosses capacités d'endettement. Il faudrait qu'on pose enfin les diagnostiques justes pour éventuellement traiter le mal à sa source et ne pas en rester à des "interdisons la spéculation", "taxons (davantage) le capital" ou "cessons le libre échange" qui sont des impasses imo.
Citation :
Publié par Noctr
Dans l'absolu je pense que personne n'a interêt à ce que l'économie soit dans son état actuel : stagnation et instabilité. Si ce n'est ceux qui veulent conserver le pouvoir politique (parce que souvent ils n'ont aucun autre talent) et peuvent utiliser des instruments qui leurs assurent succès à court terme.
Par contre les politiques mises en place, et particulièrement celles d'ordre monétaire sont présentement un transfert de richesse en faveur de ceux qui ont des actifs et qui ont de grosses capacités d'endettement. Il faudrait qu'on pose enfin les diagnostiques justes pour éventuellement traiter le mal à sa source et ne pas en rester à des "interdisons la spéculation", "taxons (davantage) le capital" ou "cessons le libre échange" qui sont des impasses imo.
Ah là je suis 100% d'accord, encore plus avec la fin de ton post. De toute façon vu là ou on s'en va, la société et son découpage social tel que l'envisageons depuis... des millénaires, ça va plus être possible. Ou alors ça va être un putain de gâchis (on arrive à un moment ou tout le monde pourrait profiter d'un peu plus qu'un minimum pour survivre, soit on y va comme ça soit on laisse tout concentrer dans quelques mains comme on le fait de plus en plus depuis ces 35 dernières années, et la masse périclite à côté...). Je crois que le vrai problème étant que si forcément les "riches et puissants" n'ont pas trop envie que ça change, le gros de la masse appréhende les grands changements aussi, malgré le fait que pour la plupart de cette masse, ça pourrait pas tellement être pire qu'actuellement de toute façon. Les gens semblent naturellement réfractaires aux changements :/.
Message supprimé par son auteur.
L'immobilisme n'est pas qu'au niveau du riche.

Quand tu proposes de taxer pour de vrai tout le monde, en supprimant les niches fiscales, donc en taxant bien plus le riche qu'il ne l'est aujourd'hui, t'as le péquin moyen qui vient chouiner pour son crédit d'impôt x ou y.

Le problème numéro 1 de ce pays, c'est sa dette.
Le numéro 2, c'est son immobilisme face à cette dette.

Les gens qui ont élu et élisent encore depuis des décennies des gens qui n'ont de cesse de maintenir le système sont aujourd'hui le gros du pool de votants.

Je suis limite content que Macron fasse un peu bouger les lignes, voilà où j'en suis rendu.
Citation :
Publié par Ron J.
Le problème numéro 1 de ce pays, c'est sa dette.
Le numéro 2, c'est son immobilisme face à cette dette.
Je rectifie : le problème numéro 1 en France, la cause de tout immobilisme, c'est le coût actuel de la dette, sans commune mesure avec ce qu'il devrait être ( forcément en empruntant à moins de 1% sur 10 ans... ).

Si le coût de la dette était dans les normes, les budgets seraient intenables, et forceraient à faire des réformes.

Par contre, vu qu'on ne fait pas les réformes alors que les coûts sont hyper bas ( et que la charge de la dette s'abaisse d'année en année malgré un total toujours plus important ), quand ça va s'inverser ( et ça va s'inverser ), le retour de bâton sera terrible.
En rythme annuel, ce sera une hausse de la charge de la dette de 6 milliards par un simple retour aux taux normaux ( 4.5% sur 10 ans ).
Ce sera à terme une charge de la dette qui passera d'environ 45 milliards à plus de 115 milliards en environ 7 ans ( pour des recettes aujourd'hui de 280 milliards )

Et ça, c'est l'hypothèse optimiste. L'hypothèse pessimiste, avec des taux à 6%, ce seraient des dépenses de charge d'intérêt qui pourraient monter à 150 milliards d'Euros.

Ca a le potentiel de plonger la France dans l'Etat de la Grèce en moins d'une décennie. Et personne ne s'en rend compte.
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