Mais ce qu'Alo m'a servi tout le post, c'est de l'attaque perso (accusation d'incohérence, de manipuler mes messages et j'en passe) à laquelle j'ai essayé de répondre en slalomant entre les crachats. Désolé de ne pas répondre mieux que ça quand on ne m'envoie que des tomates pourries
C'est énorme de lire ça, vu que tu as commencé ce fil en annonçant l'arrivée des brigades rouges (un mouvement terroriste pour rappel) pour désigner tes éventuels contradicteurs, puis tu nous as laissé le choix entre la conversion et la mort, puis tu nous a comparer à des "réciteur de versets", ce qui dans le contexte actuel est assez intrigant. Le simple fait d'avoir refusé tes injonctions devient donc un jet de crachats et de tomates pourries.
On est tous d'accord sur un point cependant : on est pas dans une situation idéale. Okay, so what ? Si on s'en tient là, on va essayer d'arriver à la société idéale plutôt que de tenir compte de l'évolution du monde et de la population ? Ça te semble sain ça ?
Et faire les deux, c'est impossible ? C'est ce que sous-entends ton propos : il faut renoncer à l'utopie pour tenir compte de la situation du monde. Ben non. Et si tu demandes à des gens sincèrement de gauche de renoncer à leurs idéaux parce que ceux-ci sont contradictoires avec l'évolution actuelle de la planète, c'est comme de demander aux démocrates des années 30 d'accepter la dictature et la misère, aux humanistes du 16e de se résoudre à l'intolérance et aux massacres et ce du 18e de ne pas s'opposer à la traite des noirs.
Par chance, la situation actuelle n'est pas aussi atroce qu'elle l'était en ces temps, mais aucun mantra libéral ne me fera approuver le pouvoir des mégacorporations, le dépouillement de la démocratie au profit des intérêts privés (TAFTA), la montée des inégalités de patrimoine et de revenus, l'injonction permanente de productivité et de conformité (cf novlangue), la destruction du droit du travail et la dissimulation des relations de subordination derrière des cache-sexes juridiques (auto-entrepreneurs par exemple), la mise en concurrence des salariés de la planète entière (et la mise en connivence des dirigeants de la planète entière : aucun pdg n'a jamais été parce qu'un roumain coûtait moins cher...) et ainsi de suite.
Et en particulier, je réfute le discours sur l'égalité des chances. Il n'est pas de gauche, il est de droite, il est la justification de l'inégalité : "si tu es pauvre, c'est soit que tu n'as pas eu de chance, soit que tu n'as pas su la saisir". Et non "si tu es pauvre, c'est parce que le système productif génère des millions de pauvres, chômeurs ou salariés exploités pour des salaires de misère selon les pays".
Je ne vois pas l'intérêt qu'il peut y avoir à remplacer des chômeurs misérables par des salariés misérables à la mode américaine (les working poors du RU, des USA et de l'Allemagne). Je ne vois pas l'intérêt de se lancer dans une course sans fin au "low cost", en particulier lorsque les coûts sociaux et environnementaux sont externalisés par tous les moyens possibles. La posture de Macron est une impasse pour la gauche. Celle du reste de la gauche aussi, mais c'est un autre problème.