Et ouais, le fil n'est pas encore tout à fait mort ! Je n'ai pas forcément autant de temps que j'aimerais pour faire découvrir de nouvelles séries, mais il y en a une qu'il me dérangeait de présenter depuis que je l'ai finie il y a quelques mois. Aujourd'hui, je vais donc vous parler de :
Kemono no Souja Erin
Infos diverses : Série de 50 épisodes produite en 2009 et adaptée d'une série de romans écrite par Nahoko Uehashi, également à l'origine de
Seirei no Moribito. Deux volumes (grosso modo l'anime) sur quatre ont été traduits en français sous le titre de
La Charmeuse de bêtes.
Présentation : Kemono no Souja Erin se déroule dans un monde agité, où les guerres sont monnaies courantes. On suit l'histoire d'Erin, une petite fille de dix ans qui vit dans un village d'éleveurs de Tohdas, de grands reptiles utilisés comme cavalerie de choc pour la défense du royaume. Dotée d'une curiosité insatiable, Erin se fascine pour ces bêtes qu'elle souhaite toujours mieux comprendre, et rêve ainsi de devenir une aussi bonne docteur pour Tohda que sa mère. Cependant elle ne se rend pas encore compte à quel point ces animaux sont dangereux, et l'avenir lui apprendra sévèrement qu'il n'est pas facile, et encore moins sans conséquences, de vouloir créer un lien avec de tels prédateurs.
Avis : Pour faire court,
Kemono no Souja est une perle rare. Conçue comme tous publics (et non pas "pour enfants", notez la différence), c'est une série qu'il est facile d'aborder, mais qui s'aventure aussi dans une panoplie de thèmes assez poussés. On y retrouvera bien entendu le lien homme-animal ou la relation mère-enfant, mais aussi des notions de croyances et de tabous, ou encore des intrigues et de la guerre civile. Avec ses 50 épisodes, c'est un très gros morceau, mais là où la série peut perdre des points par sa lenteur, elle y gagne aussi en développement de son monde et de ses personnages comme on peut rarement en avoir (les autres séries étant pour la plupart soit trop courtes, soit trop épisodiques ça n'aide certes pas).
Niveau réalisation, les graphismes sont très chaleureux avec ces décors pastels, et la bande musicale retranscrit très bien les ambiances calmes (souvent) ou agitées (parfois). L'animation et/ou le storyboard peuvent parfois donner une impression de cheap, en particulier avec les multiples flashbacks et recyclage de séquences, mais je m'y suis surpris à y trouver un petit côté symbolique, où les images vont aller remplacer le monologue interne pour exprimer ce qu'Erin (ou d'autres protagonistes qui apparaîtront plus tard) peut ressentir. La symbolique est également de mise sur certaines scènes un peu trop extrême, typiquement des Tohda en pleine action sur un champ de bataille, mais ça reste assez graphique pour ne pas nuire à la lisibilité.
Pour ceux qui ont retenu l'élément "même auteur que
Seirei no Moribito", comme vous l'aurez lu plus haut Erin a quelques défauts de plus comparée à cette autre oeuvre des studios IG. Cependant, au niveau storytelling les deux sont de fascinants contes à mettre entre toutes les mains.
Le mot de la fin : Kemono no Souja Erin est franchement un bol d'air parmi la production général d'animes, que ce soit maintenant ou lors de sa diffusion en 2009. Dans la pratique, malgré que ce soit un sacré chef d'oeuvre, j'ai un peu de mal à le recommander à cause de son rythme étalé sur 50 épisodes. Mais si vous avez le temps de déguster tout ça au calme, n'hésitez pas à tenter le coup pour une dizaine d'épisodes voir si ça vous branche autant que ça a pu me fasciner !