Tu peux donner le mode d'emploi de ta carte ? Histoire de comparer un trajet aller-retour entre la Terre et Mars, la Terre et la Lune, ainsi que la Terre et Europe.
Pour comprendre la carte il faut connaitre la notion de Delta-V.
Le Delta-V :
En astronautique l'autonomie d'un engin n'est pas donnée en nombre de kilomètres restant (Exemple : une voiture avec 800 km d'autonomie). Dans l'espace ce serait complément absurde.
A la place on utilise donc le Delta-V qui est la quantité d'accélération nécessaire pour faire une manœuvre. Il ne faut pas oublier que dans l'espace si nous souhaitons ralentir nous devons accélérer dans le sens inverse du vecteur
Je fais un schéma :
Dans mon superbe paint le delta/v nécessaire à l'ensemble des manœuvres est de 2 km/s (1km/s pour l'accélération de départ et 1km/s pour décéléré).
Je vais prendre un exemple concret avec la sonde New Horizon.
Comme je l'écrivais mi-octobre sur ce sujet la Nasa à trouvé 3 KBO pour que la sonde continue sa mission après son survol de Pluton. La réserve de manœuvre total de New Horizon est égal à un delta/v de 130 m/s.
Regardons ce tableau :
Ce que j'ai encadré en rouge c'est la consommation estimé de delta/v par rapport aux carburants restant dans New Horizon. Donc pour rejoindre le KBO surnommé PT1 New Horizon devra faire une manœuvre consommant 35% des 130 m/s qui lui reste (soit 47m/s environ).
La lecture de la carte :
Cas 1 : trajectoire d'interception
Dans le cadre de notre discussion à savoir atterrir sur un astre c'est le cas qui nous intéresse. C'est aussi le plus simple à calculer :
Il suffit d'additionner les vitesses (Planete -> low orbit) + (low orbit -> Planete intercept) + (Planet intercept de départ -> Planet intercept d'arrivé).
- Pour de la Terre à Mars : 9400+3210+1060 = 13670 m/s
- De Mars à la Terre : 3800+1440+1060 = 6300 m/s
C'est mathématiquement simple, mais rend l'ingénierie très compliqué car les vitesses interplanétaires met à rude épreuve l'arrivé. Mars dispose d'une fine atmosphère ce qui permet à peine de ralentir une sonde automatisé.
Mais un équipage humain rend une phase de décélération obligatoire et donc une consommation de delta-v supplémentaire.
Cas 2 : mise sur orbite
Le calcul théorique est le même qu'au dessus auquel il faut ajouter une grande consommation de delta-v nécessaire pour décéléré suffisamment afin d’être "capturé" par la planète en question. Le delta-v correspondant à l'orbite (qui correspond à une vitesse donnée).
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D'ou la grande difficulté de poser des sondes sur des astres lointains sans atmosphère. Vu la densité atmosphérique de Titan, poser Huygnens était nettement moins compliqué que de faire atterrir un truc sur Europe....
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Edit :
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Par ailleurs, j'imagine qu'on doit pouvoir faire quelques coups de fronde par ci par là aussi, non ?
Et dernière question : "intercept", c'est quand on veut juste percuter en pleine poire l'astre visé ?
- La carte ne prend pas en compte les possibilités d'assistance gravitationnel qui permette de grapiller du delta-v.
- Le delta-v nécessaire d'un intercept à un autre intercept est calculé selon l'orbite de transfert de Hohmann, qui est la moins consommatrice de carburant. Mais elle dépend de la configuration des planètes, par exemple la bonne configuration Terre -> Mars est tout les 2 ans.
- Intercept c'est la sphère d'interception gravitationnel dite "Sphere de Hill".
Edit 2 :
Pour les plus pointilleux je passe sous silence que la notion de vitesse dépend d'un référentiel.